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Olivier Noël (Éditeur scientifique)
EAN : 9782917157121
271 pages
La Volte (14/10/2010)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Nous vous attendions.
Vous voici parvenus aux portes de notre jardin.
Nous vous effrayons ? Trop... autres ?
Ce n’est pas faux. D’ailleurs, ici, rien ne l’est.
Nos mondes sont semblables au vôtre, mais nos langues vous sont étrangères. Lucidité ou folie ?
Une simple question interprétation.
Ne craignez pas vos visions prophétiques ou poétiques.
Brisez la glace.
Entrez.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Eh bien voilà, chose promise chose due, j'ai reçu ce livre grâce à Masse critique, voici donc ma critique ! Je précise avant toute chose que c'est du pur subjectif, je n'ai jamais aimé commenter la littérature de façon analytique, et je ne prétends pas pouvoir porter le moindre jugement sur la qualité intrinsèque d'une oeuvre, encore moins d'un auteur. Mais si je n'ai pas été touchée d'une manière ou d'une autre, toute la technique du monde ne me fera pas dire du bien d'une lecture...

De façon générale, j'ai été un peu déçue de ce recueil ; très amatrice de nouvelles et assez intéressée par le thème de la folie, j'en attendais beaucoup de plaisir de lecture, mais cela s'est révélé très inégal de ce point de vue. Cela m'a laissé une impression générale "d'intellectualisme", avec parfois des histoires qui n'en sont pas vraiment, assez hermétiques ou me donnant l'impression de chercher le style au détriment des émotions.

Cela dit j'ai passé un bon moment, et rares sont les nouvelles que je n'ai pas du tout aimées.
Je détaille ci-dessous quelques réflexions plus précises, par nouvelle.

Née du givre – Mélanie Fazi
Classique dans son sujet et son exécution. Malheureusement je n'ai pas été touchée par l'histoire, un peu trop attendue peut-être...

Hannah – Frédéric Serva
Belle écriture, évocatrice et élégante, une construction intrigante ; mais j'ai été un peu frustrée de ne pas mieux comprendre le propos.

Exophrène – Stéphane Beauverger
Une de mes nouvelles préférées de ce recueil ; j'ai beaucoup aimé la construction de l'univers, de l'histoire, le mystère qu'elle distille, le propos (par exemple l'idée d'une conscience extérieure – si j'ai bien compris le titre). Quand je parle de construction de l'univers, j'ai en tête tous les éléments étrangers à notre monde qui sont introduits très finement, sans démonstrativité tout en restant intrigants et en stimulant notre imaginaire. Une nouvelle qui donne l'impression de contenir la matière pour un roman, tout en se suffisant à elle-même sous cette forme courte : une belle réussite à mes yeux.

Connect I cut – Sébastien Wojewodka
La seule nouvelle que je n'ai pas finie, ce qui m'arrive rarement même pour un roman... Je n'y ai vu qu'un étalage de vocabulaire et de syntaxe compliqués, ce que je serais tentée d'appeler verbiage. le côté scatologique, l'humour un peu moqueur et le verbiage précédemment cité m'ont donné la désagréable impression que l'auteur cherchait à déplaire à ses lecteurs, à les agresser (c'est bien évidemment l'impression que j'ai ressentie moi-même). Je suis donc totalement passée à côté de l'intérêt potentiel de la nouvelle.

Sam va mieux – Alain Damasio
Sur un thème qui m'est cher (catastrophe évoquée mais pas expliquée, ville vide de toute présence humaine), j'ai trouvé que cette nouvelle était une belle évocation de et un hommage au langage et à la voix humaine. La fin, même si je l'avais vue arriver, est émouvante ; paradoxalement (vu l'histoire ;-)) une nouvelle pleine d'humanité.

False reversion – Thomas Becker
En lisant la bio de l'auteur j'ai eu un peu peur (puisqu'il a co-écrit un recueil avec Sébastien Wojewodka), mais plus de peur que de mal ! ;-) Une nouvelle difficile à aborder et à comprendre, mais intéressante. Sa construction est originale, bien menée, l'écriture est assez compliquée mais reste compréhensible. Un bémol : j'aurais aimé mieux comprendre l'histoire générale, ça mérite peut-être une relecture. ;-)

The One – Hugues Simard
Cette nouvelle a peut-être la malchance d'avoir été placée à cet endroit du recueil... J'ai trouvé qu'elle se rapprochait pas mal de la précédente dans son propos et dans sa construction, bien qu'elle soit plus simple. J'ai trouvé aussi un peu lassant d'avoir des meurtriers comme image du schizophrène, mais là aussi c'est peut-être un mauvais concours de circonstances, je n'aurais sans doute pas dit la même chose si ça avait été la première nouvelle du recueil... Elle reste agréable à lire, avec un décor/parti pris (le monde de la musique funk) original et dépaysant.

Scopique – Marilou Gratini-Levit
Je n'ai pas été convaincue par cette nouvelle : un peu trop obscure dans la langue, sans que cela me semble servir vraiment le propos. Peut-être un peu trop courte (mais plus long dans cette veine ne m'aurait sans doute pas plu) pour que je rentre dans l'histoire et que je ressente de l'empathie pour le personnage...

Effondrement des colonies - David Calvo
Ce n'est pas cette nouvelle qui va me réconcilier avec David Calvo : je reste hermétique à son oeuvre, je ne comprends pas vraiment où ça veut en venir... pourtant j'essaie ! J'avais lu en entier le recueil Nid de coucou tout en étant toujours proche de l'abandonner tant j'avais du mal à entrer dedans, eh bien là c'est la même chose...

M.I.T. - Philippe Curval
Nouvelle bien menée bien que je ne sois pas fan du style. La fin est un peu rapide (pour pousser un peu, j'irais jusqu'à dire "en queue de poisson"), et j'ai trouvé que l'ensemble (surtout la 2è partie) manquait un peu de concision, et n'était pas assez inquiétante, sombre, à mon goût. Pour autant, l'idée que développe l'histoire est intéressante, et j'ai beaucoup aimé la scène de la séance photo.

Sacha – Jeanne Julien
Nouvelle plutôt perturbante, voire malsaine, ce qui est loin d'être une critique négative pour moi ! Je pense n'avoir pas tout compris, mais l'écriture est évocatrice d'images fortes, on a un début et une fin clairs, un propos : de quoi assurer pas mal de plaisir de lecture.

Sextuor pour solo – Francis Berthelot
Cette nouvelle m'a fait penser au livre de Daniel Keyes Les mille et une vies de Billy Milligan. La narration du point de vue des personnalités multiples du personnage est bien réussie, la construction très efficace (on comprend bien l'histoire qui s'est jouée), les effets typographiques sont sympathiques et le rythme est bien maîtrisé. Un bon moment !

Veuillez lire attentivement l'intégralité de cette notice
J'ai pris cette nouvelle comme un exercice de style plutôt bien mené, assez drôle et à la fin élégante. Mais comme j'aime bien qu'on me raconte des histoires, même si je dois réfléchir pour leur trouver un sens, là j'ai été un peu frustrée par le manque de scénario à suivre...
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Ce livre m'attirait beaucoup, de par le mystère qui l'entourait quand à son contenu, dont on se fait une idée approximative grâce au titre et au résumé, et qui promettait beaucoup. Finalement... j'ai bien aimé, pas toutes les nouvelles malheureusement, mais c'est plutôt normal dans un anthologie, mais dans l'ensemble, ça allait.

Au niveau du style, je n'ai rien à dire, pas dans le sens où le style est banal, non, juste que je n'ai pas remarqué de nouvelle mal écrite ou sans personnalité. Toutes les nouvelles sont très bien écrites, je ne me suis pas ennuyé du tout pendant cette lecture, j'étais vraiment sous le charme du style des différents auteurs.

En fait, là où le bât blesse, c'est au niveau de la complexité de l'histoire. Complexité dans le sens de difficiles à comprendre. La majorité des nouvelles est chaotique. C'est bel et bien le sujet, je me représente la schizophrénie comme un immense chaos, un océan aux vagues immenses et où le vent, traitre, nous emmène sans effort au large et où aucune lutte n'est possible, et c'est bien comme cela qu'elle est représentée dans certaines des nouvelles, mais parfois, le chaos est trop intense, trop... chaotique. Ce qui rend la lecture très difficile, on se voit parfois lire plusieurs fois le même paragraphe d'une nouvelle parce qu'on se demande si on a pas loupé quelque chose. Il faut le dire : Il y a des moments où je n'ai absolument rien compris à ce qui se passait, ce qui a eu pour conséquence une incompréhension partielle de certaines des nouvelles. Alors peut-être que c'est seulement à cause de mon cerveau trop faible pour comprendre ce qu'on voulait nous dire, c'est fortement possible, mais je préfère me dire (vanité quand tu nous tiens) que ce n'est pas de ma faute, alors je le dis.

Et pourtant, j'en ressors avec un assez bon souvenir, mitigé certes, mais malgré tout tendant vers le bon, car j'ai aimé lire ce recueil. Beaucoup des nouvelles sont fortes, au message très subtil et pourtant très touchant. Je crois que dans ce recueil, le mot schizophrénie n'est pas employé une seule fois. Tout est subliminal, on ne comprend pas de suite ce qui se passe, et parfois, il ne se passe pas beaucoup de choses, car — faut-il le rappeler ? — les auteurs abordent la schizophrénie, maladie mentale. La plupart du temps donc, on suit la réflexion d'une personne, s'exprimant souvent avec plusieurs voix, et l'effet est très réussi.

Une oeuvre originale donc, malgré le fait qu'il soit difficile, en tout points, et donc difficilement recommandable. Je ne peux pas le conseiller, mais ce n'est pas pour autant que je le déconseillerais. Si vous souhaitez le lire, j'aurais également à vous souhaiter une bonne lecture... mais aussi bon courage !

Merci à Babelio pour m'avoir envoyé ce livre lors d'une de leurs opérations Masse Critique, et sur lequel je n'ai que trop tardé à donner mon avis !
Lien : http://www.over-booked.net/l..
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Comme tous les recueils de nouvelles, il y en a des bonnes et des moins bonnes... Mais dans ce recueil, beaucoup sont à la frontière de l'abscons, de l'incompréhensible. Elles se veulent virtuoses dans leur mélange foutraque de formes mais nous perdent bien vite comme il n'y a rien à quoi nous raccrocher (celle Wojewodka est peut-être la plus emblématique de ça). Cela illustre je pense quelques tics d'écriture contemporains.

Les deux nouvelles qui à mon sens se dégagent du lot, sont celle de Mélanie Fazi qui entretient un beau fantastique mélancolique suranné et celle de Henry et Mucchielli, très ludique avec ce mode d'emploi apocalyptique (composé de restes de slogans, de méthodes, de conseils...)
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Mais j'ai tout le temps peur. J'arrive pas à dormir. Dès que je ferme les yeux, je revois Roderic. Il grimaçait comme le diable. De son pantalon, il avait sorti une... une espèce de saucisse... monstrueuse !
- Ça n'a aucun rapport. Vous voyez bien, elle a tout compris de travers : elle a huit ans à peine !
Et Isa, elle pleurait, elle disait que non, qu'elle voulait pas, qu'il avait pas le droit. Mais lui, il s'en fichait. Il lui a déchiré sa robe. Et elle s'est mise à crier, avec des sanglots terribles. Alors il lui a mis ce truc entre les cuisses. Et elle a poussé un cri aigu... Si aigu...
- Chut, chut, Petite Muguet... C'est fini maintenant. C'est fini...
Non ! C'est pas fini. Ce sera jamais fini. Il revient toutes les nuits. Il m'écarte les jambes avec cet affreux machin. Ha !... Et il me l'enfonce dans le ventre. Haaa ! Et moi je veux pas ! Je veux pas ! Ooooh !...
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Innervée, la nuit était féale aux urgences tactiles. Juste allégation mais aussi intuition sereine : évitant toute introduction qui utiliserait et trahirait en retour une nécessité si usuelle - jolie écervelée, tentée car authentiquement religieuse -, une nonne excitée priait et rougissait sans oser nier ni aimer l'irrépressible torpeur érotique déployée en polissant assidument son sexe émoustillé. Toutefois, oubliant une jouissance ou une récompense si libératrice, elle se laissait masturber innocemment, tremblante et soumise, dans une nouvelle et craintive assiduitétorpide. Effarante gloriole onaniste, risible intensité expiatoire.
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Sur la route, apportez de l'eau et un peu de nourriture. Avoir toujours une bouteille d'alcool dans la boîte à gants et boire au goulot en conduisant. Fumer du hachisch huileux est optionnel et, en vérité, son usage n'est pas recommandé avant de foncer à 240 km/h dans un quartier résidentiel.
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La région exotique trouve sa délimitation dans la présence frontalière de gardiens inusités : deux cadavres aux orbites creuses assis côte à côte, joints par les épaules comme de siamois jumeaux ; l'un d'eux porte une pancarte mentionnant, écrit au sang caillé : « Bienvenue ! »
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L'enfant dans son plus simple appareil sentit une diarrhée tellurique glisser le long de ses jambes maigres et inonder abondamment le parquet alentour.
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