Millénaire, Tome 6 : L'orpheline de Catane

Raedwald le saxon et son fidèle Arnulf débarquent en Sicile. Ils ont dans leur paquetage un précieux manuscrit arabe qui a trouvé acquéreur en la personne du baron normand Knut. Bien sur les Sylphes et leurs changelins ne sont pas loin et s'intéressent également de près à ce manuscrit qui semble en dévoiler un peu trop sur eux.

Après une absence de 6 ans, la série Millénaire revient donc pour un nouveau cycle. Et j'avoue n'avoir pas retrouvé l'engouement des premiers tomes... Une déception en somme qui tient à plusieurs choses.
D'une part je trouve le scénario peu enlevé. Peu de mystères, on devine tout largement à l'avance. Pas de suspense, pas de révélation. le manuscrit en lui même n'apporte aucune nouveauté...
Les personnages secondaires sont un peu brouillons. Je n'ai pas réussie à adhérer une seule seconde à Dalgren. Elle est pleine d'incohérence. Cette jeune femme est le personnage centrale de l'intrigue, du coup comme elle ne fonctionne pas tout s'effondre.

dernier point, et non le moindre, les dessins. Changement de dessinateur pour ce sixième opus, et là encore une terrible déconvenue m'attend. Si la couverture conserve l'illusion, avec une fort belle réalisation aguicheuse, l'intérieur est tout autre. Evidemment la mode des couvertures réalisées par un autre dessinateur est passée par là... Quoiqu'il en soit monsieur Miville-deschenes a abandonné Millénaire pour se consacrer à d'autres projets (Reconquêtes par exemple). Et c'est Roberto Viacava qui reprend le flambeau. Une reprise qui n'est pas à la hauteur malheureusement. Les cadrages sont très moyens et les dessins plats et sans charme. La colorisation extrêmement fade n'aide en rien.

Je suis surement un peu dure. C'est ma déception qui s'exprime surement...
Peut être le fait de n'avoir pas relu l'ensemble de la série, et donc l'oubli inévitable de certains détails de l'intrigue des sylphes, n'a pas aidé.

Très décevant ! Même s'il s'agit d'une histoire "indépendante", le scénario est basique, et aurait pu convenir à l'ouverture du cycle, tant il se contente des éléments génériques et originels de la saga.
La couverture ne se contente pas d'être inutilement racoleuse, elle donne d'emblée l'information centre : ladite orpheline de Catane est une changeline. Exit donc la zone floue qui aurait pu exister, le portrait de jeune femme lettrée, indépendante et maîtresse de son avenir et de son corps qui se dessine(légèrement) au fil des pages.
Enfin, gros point noir, le graphisme. Roberto Viacava est à cent lieues de François Miville-Deschênes. Au dessin léché de ce dernier succède piteusement une ligne claire tâtonnante, où l'on peine à reconnaître le héros. Les cases sont peu mises en scène, le plan moyen est la norme, engendrant un flou permanent des visages et des expressions. Deux ellipses dans le récit achèvent de nous perdre (j'ai cru qu'il manquait des pages entre la 34 et la 35 !) dans des ramifications trop complexes pour ce seul volume.
Espérons bien mieux pour le volume suivant (que je lirai avant d'acheter).