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EAN : 9782226193971
336 pages
Albin Michel (19/08/2009)
3.8/5   41 notes
Résumé :
Un bout du monde désolé que borne une décharge. Ceux qui ont échoué là semblent avoir abdiqué tout espoir de futur. Ivres de vide, ils vivent dans un éternel présent qu'ils dissolvent chaque soir jusque tard dans la nuit au bar de Dan, où les échanges sont réduits à l'indifférence, au mépris, parfois à la violence.
Car de ce pays personne ne peut sortir. La plupart y ont renoncé, mais certains ont gravi montagnes et collines, d'autres transforment les objets ... >Voir plus
Que lire après On ne boit pas les rats-kangourousVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un village perdu au milieu de nulle part. Personne n'en part et ceux qui sont là on peu d'espoir. « On est la lie de l'humanité. Des fions dans le trou du cul du monde. Pas moyen de partir et de toute manière l'envie qui se carapate chaque jour un peu plus. » (p. 10) À part, l'épicerie de Monsieur Den et le café de Dan, rien. L'ennui. le néant. C'est Willie qui raconte cette histoire. Contrairement aux autres habitants, il n'a jamais quitté les lieux. Il est né ici et ça le rend malade. « Putain, comment j'ai fait pour naître ici ? On dirait que c'est un endroit qui n'existe pas. Pourtant, merde, c'est bien là que je vis. » (p. 10) Alors il va chercher à comprendre pourquoi les gens restent ici, comment ils sont arrivés et quel passé cache ce hameau oublié dans le désert.

Deuxième abandon du mois d'août. le mystère de cette histoire est trop grand, trop opaque. Il n'est pas inintéressant, comme avec cette histoire de chèques qui arrivent d'on ne sait où. Mais ce qui m'a surtout freinée, c'est la plume. Les mots s'entrechoquent et se précipitent, la syntaxe est erratique et capricieuse et la narration très orale m'a lassée. Attention, ne vous y trompez pas, Estelle Nollet a un vrai style et une signature littéraire originale, mais je n'y ai pas été sensible. de cette auteure, j'avais beaucoup aimé son second roman, le bon, la brute, etc.
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étonnant univers que celui du premier roman d'Estelle Nollet .Au milieu de nulle part ,une région aride, quelques baraques , une épicerie un bar, et n'oublions pas la Décharge.Les quelques personnes qui vivent là , arrivées depuis longtemps pour la plupart, semblent plongées dans une sorte de léthargie,de renoncement à tout projet d'avenir.Alors les jours se suivent plus monotones les uns que les autres, entrecoupées de soirées passées chez Dan à boire pour oublier pourquoi ils sont là.Seul Parfois l'un d'eux se met à bouger ,il prend la route qui sort du village et après le premier virage ......il se retrouve au point de départ!
Les 2 seules personnes qui n'ont pas connu "le monde extérieur" sont Willie ,25 ans et Dig-Doug, son ami, l'enfant lunaire qui creuse des trouset pour cause ils sont nés ici! .Willie veut savoir, veut comprendre pourquoi ils sont tous là bloqués, et pour cela il décide de mener son enquête.Questionnant les uns et les autres il va réveiller des souvenirs parfois douloureux.
Quelle ambiance grise, noire , alcool, brutalité, misère Estelle Nollet excelle dans tous les registres.Son style poétique, fantastique, mais sans pathos accentue la lourdeur de l'ambiance.
Seul bémol, à mes yeux, le prosélytisme sous-jacent que j'ai ressenti et qui m'a tellement gênée que je n'ai pas adhéré à la chute de cette histoire.
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Estelle Nollet est vraiment un électron libre, qui bouscule les codes.
On peut ne pas aimer.
Moi, j'adore ses romans ! j'adore sa littérature !
J'ai eu l'occasion, il y a quelques années, de rencontrer dans un salon cette très charmante auteure. Elle est d'une grande gentillesse et disponibilité.

Après « l'intime » de Marilyn Monroe, je suis revenu vers le premier roman d'Estelle Nollet : « On ne boit pas les rats-kangourous ».
Et cette fois, je suis passé du glamour de Marilyn, à un récit extraordinaire et très noir, qui suinte la détresse humaine, sous la plume, oppressante, presque brutale mais d'une belle dextérité, de la brillante et imaginative romancière.

J'avais déjà lu d'elle, son quatrième et dernier roman « Community », mais là je découvre un autre univers d'Estelle, plus sombre, plus miséreux, plus violent et surtout plus en testostérone. Un récit qui m'a pris à la gorge et qui ne voulait plus la desserré.
Très étonné aussi qu'une femme romancière, qui est le jeune Willie de son roman, raconte une histoire presque d'hommes, avec leurs vraies et crues histoires d'hommes, lorsqu'ils se retrouvent dans le bar et qu'ils partagent leurs désespoirs.

Une histoire de personnages comme déchus des Dieux, en longue agonie, abandonnés, tristes parfois comme les pierres du désert qui les entoure, désabusés, et qui semblent vidés de toute substance.
Des hommes et des femmes, perdus au milieu de nulle part, dans ce petit village, dans ce trou du cul du monde, ne sachant plus qui ils sont, pourquoi ils sont là.
Et qui prolongent leur léthargie, chaque soir davantage, dans des verres, des chopes et des bouteilles d'alcool, jusqu'à ne plus savoir s'ils ont encore soif…

Mais peut-être un espoir ?
En la personne de Willie, né dans ce lieu de naufrage et de désespoir…
De ce livre, je me suis régalé…


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Une écriture qui cogne comme ce soleil qui chauffe à blanc les cailloux et la poussière.
"Foutu soleil qui nimbera notre agonie de lumière orangée" (p283).

Pas vraiment gais les personnages d'Estelle Nollet, coincés dans ce trou du cul du monde. Sans pouvoir sortir ? Sans vouloir quitter l'unique bistrot ? le bar de Dan, lieu central de l'histoire.
Coincés par une culpabilité qui les consume et qu'on découvrira progressivement.

Bien barrés en tout cas ! Qu'on pourrait croiser chez Djian ou Brautigan. Ou alors, dans une version alcoolisée de Steinbeck, "des ivrognes et un coyote".

Avec des moments "clairs comme une larme d'antilope" (p312).

Et des espoirs, après l'averse, malgré tout.
Un peu d'humanité qui revit.

C'est si fragile l'humanité; c'est beau comme un rêve.
"Ah Johhny, t'inquiète, tes rêves ne sont pas là dessous avec toi à faire rigoler les cailloux".
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Un livre qui sent la sueur, la bière et la cendre froide. Une atmosphère étouffante et poisse qui colle aux yeux du lecteur. Une écriture qui empoigne et enserre et qu'on a du mal à lacher. Bref, je n'ai pas pu le lâcher et je l'ai lu très vite. Pour ma part je voulais savoir, continuer à avancer dans ce bout du monde abandonné de toute civilisation sauf eux, réunis ici dans cet étrange cul de sac d'où ils ne peuvent s'échapper. Encore une histoire de village isolé de tout mais rien à voir avec " les oubliés de la lande " de Fabienne Juhel. L'ambiance y est totalement différente. J'ai vraiment adoré cet univers et l'écriture d'Estelle Nollet. Un regret peut être pour la fin qui s'évapore un peu vite à mon goût. Sinon un très bon roman.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On est la lie de l'humanité. Des fions dans le trou du cul du monde. Pas moyen de partir, et de toute manière l'envie que se carapate chaque jour un peu plus.
On ne vit pas, on attend. Et on n'attend rien. Et quand on sort en crabe comme si on n'avait plus qu'une patte, on traverse la route sans regarder en riant ivres morts et en se tapant dans le dos mais c'est pour se donner du courage, pour qu'on se revoie demain, et tous on espère qu'elle va passer, la bagnole. Celle qui n'aura pas le temps de freiner.
Mais il y a pas de bagnoles par ici. Des camions pour la décharge juste. Ils vont, ils viennent, et eux et leurs chauffeurs il partent très vite pour oublier encore plus vite. Parce que le reste du monde doit-être fait de gens bien. Et qu'il n'y a que les connards qui s'échouent ici. Ceux qui n'ont pas de bol. Ou ceux qui y sont nés.
Putain, comment j'ai fait pour naître ici ? On dirait que c'est un endroit qui n'existe pas. Pourtant, merde, c'est bien là que je vis.
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Alors j'ai essayé de savoir si elle pouvait lire dans mes pensées,j'ai pensé bleu. Elle ne l'a pas su. Elle ne peut pas lire dans mes pensées. Pourtant on dirait qu'elle y habite.
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« Putain, comment j’ai fait pour naître ici ? On dirait que c’est un endroit qui n’existe pas. Pourtant, merde, c’est bien là que je vis. » (p. 10)
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Manquait plus que lui, moitié humain, moitié neuneu, le fils de Martha et d'Horace. Un brave gamin qui passe son temps à creuser des trous avec tout ce qu'il trouve, bouts de bois, cuillères, et même ses ongles, ça il sait creuser, parfois plus d'un par jour, il est toujours quelque part à côté d'un trou, et quand il l'a fini, il reste assis à côté, ses grands bras dans ses manches trop courtes (...)
"T'as vu mon trou Villie?"
Il n'a jamais su bien prononcer mon nom.
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Sam la tatouée me tire par la manche, ivre morte dans toute sa flasquitude, on dirait un zombie posant sa main à la fois sèche et gluante de chairs putrides sur mon avant-bras. Et on dirait qu'elle sent tout l'alcool qu'elle a bu depuis vingt ans, l'alcool il doit couler dans ses veines, c'est la seule chose qui fasse battre son coeur, pom pom, pom pom, des flux et des reflux de bière de whisky et de vodka qui parcourent sa maigre carcasse, ondes à la fois d'un simulacre de bonheur et de douleur, une belle sinusoïde de trucs extrêmes. Mais tout au fond de ses yeux loge autre chose, ce truc que jamais l'alcool ni rien n'arrivera à effacer et que pourtant elle cache tellement bien, tellement bien qu'elle même sans doute ne se souvient plus que c'est là.
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