Elle répète tout le temps qu'il ne faut rien attendre de la vie, ni des gens. Qu'il faut se préserver, se blinder. Que cela évite la déception et les cœurs brisés. Sans cesse, elle égrène sa philosophie amère, forgée à l'aune de l'expérience des années. Elle a peut-être raison : pas d'espérance, pas de souffrance. Mais cela vaut-il la peine d'exister sans vibrer.
La Générale-Major adore les consignes, les normes, les lois… à condition que celles-ci se plient à son pas. À l’écouter, le monde entier devrait lui être subordonné.
(page 35)
Il ne l’a jamais su, mais elle l’a convaincu de me prénommer Lyra en hommage à l’héroïne de Philip Pullman dans À la croisée des mondes, sublime cycle de fantasy. Ce fut le dernier acte de résistance littéraire de ma mère – qui vivra avec moi -, au nez et à la barbe de mon père.
(page 93)
L’impuissance face au malheur des autres constitue quelque chose d’insupportable.
(page 13)
Elle a mis 1 h 13. C’est injustifiable. Qui a-t-elle dragué, cette allumeuse ? Il l’infantilise tout en la traitant d’adultère, de prostituée (car dans ses propos, ses insultes, il s’agit bien de cela). Il ne voit pas la contradiction ou l’exagération.
Il vocifère. Il libère le monstre en lui, la Bête cachée sous le vernis.
(page 27)
Lorsqu’on a sous les yeux, pour seul exemple masculin, un individu manipulateur et dangereux, comment ne pas douter ? Si l’un est perverti, pourquoi les autres ne seraient-ils pas aussi moisis ? J’ai même parfois des sueurs froides à la perspective que mes adorables Léo et Benji puissent devenir un jour comme lui.
(pages 41-42)
Le gris est le cendrier du soleil.
Malcolm de Chazal
- D'accord, on n'est pas obligées de discuter. Je peux... Je peux juste m'asseoir avec vous, si vous préférez.
Elle m'agace avec son insistance bienveillante.
Pourtant, je devrais la comprendre. L'impuissance face au malheur des autres constitue quelque chose d'insupportable.
(p. 13)
Je ne laisserai plus jamais personne affirmer qu’une femme battue est un être faible. Je ne le penserai plus jamais. Qui, mieux qu’elle, sait se relever chute après chute pour continuer à exister ? Quitte à ramper d’abord dans son propre sang…
(...) nous savons que les monstres existent. Ils vivent à nos côtés, avec nous. Parfois, ils se font même appeler "Papa". Les contes de fées n'ont rien inventé.