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EAN : 9782354887858
320 pages
Gulf Stream Editeur (16/04/2020)
4.1/5   202 notes
Résumé :
Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C'est là que survit Rouge, rejetée à cause d'une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu'il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal. Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (107) Voir plus Ajouter une critique
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A quoi pensez-vous si je vous dis que dans cette histoire le personnage principal est une adolescente portant une pèlerine à capuche, qu'elle va partir en forêt pour aller chez "grand-mère" et lui apporter une galette, et qu'en chemin elle va rencontrer non pas un mais trois loups ? Très certainement à un célèbre conte de Charles Perrault (ou des frères Grimm, qui en ont également écrit une version). Et vous n'aurez pas tout-à-fait tort...
Cependant, dans cette version-là, ce n'est pas le manteau qui est rouge, mais une partie du corps de l'héroïne, dont la moitié de son visage. Et comme si cela ne suffisait pas à la rendre disgracieuse aux yeux des habitants de son village, elle est également affublée d'une excroissance au-dessus d'un oeil. Ce qui suffit à la désigner comme la fille du démon, avec lequel sa mère aurait forniqué avant de passer à trépas en la mettant au monde. Autant dire que "Rouge" (ou "la cramoisie", son petit surnom) n'est pas vraiment la fille populaire dans son bled reculé. le divertissement préféré des braves gens du cru : lui jeter toutes sortes de projectiles à la tête en l'agonissant d'insultes à chaque occasion, fêtes religieuses (!) ou célébrations diverses. On s'amuse comme on peut, surtout que la vie n'est pas toujours drôle dans ce coin frappé par une malédiction (toujours par la faute de Rouge et de sa mère, c'est pratique) : chaque jeune fille atteignant l'âge de la puberté doit partir, 7 jours après son premier sang, rejoindre une sorcière surnommée la Grand-mère qui vit au fin fond du Bois sombre, et lui apporter un panier garni. Pour ce voyage elle sera escortée par des loups, chargés de s'assurer qu'elle ne tentera pas de fuir. Et bien sûr aucune d'entre elle n'est jamais revenue...
Arrive le temps du départ pour Rouge, plutôt soulagée de quitter un endroit où presque personne ne lui a jamais témoigné autre chose que de la haine. Enfin si, elle a quand même un ami, Liénor, le beau gars du village qui au grand dam de sa mère passe beaucoup de temps avec la pestiférée. Et puis il y a le père François aussi, le curé du village, qui a tenté de la protéger un peu tout au long de son enfance. Ces deux personnages vont d'ailleurs réserver quelques surprises au lecteur...
La deuxième partie du récit nous fait suivre Rouge dans son périple jusqu'à chez la grand-mère, un parcours semé de rencontres en tout genre, dont un loup pas vraiment conforme à celui du conte que nous connaissons. Et celle de la fameuse grand-mère, assez surprenante également, et dont l'histoire constitue un vrai conte dans le conte. Une personnalité complexe, qui peut paraître détestable, mais qui a suscité en moi une certaine compassion malgré ses pratiques horrifiantes. D'ailleurs, en parlant de personnalités, la plupart des protagonistes ont de multiples facettes, que ce soit Rouge elle-même dont le caractère va s'affirmer en développant des côtés assez sombres, ou Liénor, pas aussi lisse qu'il n'y paraît (ni sa mère d'ailleurs), ou encore le Père François, dont la piété comporte quelques failles...
Je ne vous gâcherai pas le plaisir de la découverte et n'en dirai donc pas plus.

Cette lecture m'a surprise à plus d'un titre, déjà par sa noirceur, qui domine quand même dans presque tout le récit. Je ne m'attendais pas du tout à des personnages aussi cruels, comme ces villageois qui font d'une gamine leur souffre-douleur, ou cet aubergiste, Gauvain, époux de la mère de Rouge, son père potentiel tout de même, et qui ne lui témoignera jamais le moindre intérêt, sinon pour se réjouir de son départ.
Ce roman est classé en littérature jeunesse, je l'ai d'ailleurs lu dans le cadre du comité de lecture Ado dont je fais partie, mais pour moi il s'adresse à un lectorat plutôt averti, je ne le conseillerai pas en-dessous de 14-15 ans. L'écriture est agréable, le vocabulaire parfois un peu désuet mais adapté au contexte, l'histoire aisée à suivre malgré des chapitres "flashbacks" (en italique). Ceux-ci nous permettent de comprendre la genèse de l'histoire. Tout n'est pas complètement noir, on a quand même droit à quelques moments plus joyeux qui permettent de reprendre son souffle. de nombreux thèmes sont abordés, parmi eux la superstition, la différence (à différents niveaux), le narcissisme, l'influence de la religion et de ses représentants, le courage (ou son absence !), la complicité qui peut s'établir avec un animal, etc .
Je suis complètement rentrée dans cette histoire, j'ai souffert pour Rouge, j'ai eu envie d'exhorter Liénor à la soutenir davantage, j'aurai voulu démonter la tête à Gauvain et à une bonne partie des villageois, et j'aurai volontiers coupé les génitoires à quelqu'un d'autre...vous comprendrez pourquoi si vous m'emboîtez le pas pour faire un bout de chemin avec ce "Petit chaperon rouge et noir".
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Rouge est une interprétation très libre du Petit Chaperon Rouge, un conte qui a subi différentes variantes. Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'autrice se tourne bien plus vers les origines sombres du conte que vers la version épurée et enfantine que nous connaissons tous. Elle reprend ainsi les grands éléments de l'histoire, en exploite la symbolique première avec un talent qui force l'admiration, avant de se les approprier et de les relier à des thématiques encore, hélas, très actuelles.

Une héroïne malmenée dans un village maudit où la laideur n'est pas là où on le pense…

Alors si avec Rouge, ce sont les paillettes et l'amusement que vous recherchez, vous serez décontenancés, mais pas forcément déçus. Car malgré la dureté des thématiques abordées, le roman se lit tout seul sans jamais nous faire sombrer dans le désespoir. Cela tient au talent de l'autrice qui arrive à trouver un savant équilibre entre dureté, délicatesse, sensibilité et noirceur. À l'inverse de certains romans dans lesquels les drames sont empilés pour créer une émotion qui ne vient jamais, ici, tout ce que vit notre héroïne, Rouge, s'insère dans une trame complexe et parfaitement pensée qui, sous couvert de fiction, met les lecteurs face à la laideur humaine. Et je ne parle pas de cette laideur physique qui sert d'excuse à des villageois pour harceler, persécuter, malmener, violenter, haïr et ostraciser notre héroïne, déjà de toute manière condamnée par sa naissance. Non, j'évoque cette laideur tapie dans les coeurs noircis et dénués de compassion de ces hommes et femmes qui déversent leur bile sur une âme innocente.

On ne peut que s'offusquer et se demander pourquoi Rouge mériterait d'être maltraitée quand elle ne fait de mal à personne et qu'elle subit affronts et injures de villageois malveillants et cruels ? Mais enfermés dans la superstition, qui se confond ici avec la religion, ceux-ci ne doutent guère de leurs bons droits. Après tout, la mère de Rouge n'a-t-elle pas copulé avec le diable, enfantant une progéniture démoniaque marquée physiquement par le sceau du Malin ? Et puis, Rouge ne doit-elle pas payer pour sa mère responsable, selon eux, d'une terrible malédiction : les jeunes filles du hameau doivent ainsi être envoyées à la Grand-Mère quelques jours après leur premier sang, sous peine de terribles représailles.

Le sort que les villageois réservent à Rouge, autant par esprit de vengeance que par pure malveillance et peur de la différence, est difficile à supporter, mais la jeune fille affronte la situation avec beaucoup de courage et d'aplomb. Alors que sa mère, haïe par tous, est morte en couches, et que son supposé père refuse de la reconnaître, Rouge ne se lamente jamais. Elle trouve simplement quelques moments de joie et de bonheur auprès de son meilleur ami Liénor, dont la beauté lui permet quelques libertés, là où la laideur de Rouge la contraint à la soumission et la contrition.

Des personnages intéressants et des révélations permettant d'aborder des thématiques fortes…

Liénor est un personnage qui se révèle intéressant à plusieurs niveaux, notamment par son envie de protéger Rouge tout en contentant une mère hyper protectrice et étouffante. Une tâche ardue et quelque peu irréalisable qui suscitera une certaine incompréhension, voire un jugement peut-être un peu trop lapidaire de la part de Rouge. À travers ce meilleur ami, un peu un négatif de Rouge, l'autrice évoque, entre autres, l'amitié, le courage et la lâcheté, des notions simples en apparence, mais parfois plus compliquées qu'il n'y paraît. Si j'ai, en outre, été surprise par une révélation le concernant, j'avoue néanmoins une certaine frustration quant à ce personnage qui ne me semble pas avoir exprimé son plein potentiel.

Heureusement, aucune frustration pour Rouge qui est un personnage d'une remarquable complexité, dont l'évolution au fil des pages est réelle et probante. Entre la vie dans son hameau, bien que le terme de survie serait plus pertinent, son départ de Malombre pour l'antre de la Grand-Mère, et sa nouvelle existence avec son lot de découvertes, Rouge va connaître bien des tourments et des épreuves. Elle réalisera dans la douleur que beauté et bonté ne sont guère liées, et que la superstition est bien souvent l'excuse parfaite pour s'exonérer de ses propres péchés. À cet égard, j'ai été particulièrement écoeurée par une révélation que Rouge espérait depuis longtemps, mais qu'elle n'était pas prête à affronter. Peut-on d'ailleurs l'être un jour ? À force d'être élevée dans cette idée, elle craignait d'être fille du Malin quand elle va se découvrir fille d'un monstre, mais sans corne ni queue fourchue celui-là.

À travers son roman, l'autrice évoque tout un panel de sujets forts : la malveillance, la méchanceté, la cruauté même, mais aussi la pédophilie, le danger des apparences et des faux-semblants, l'acceptation de soi, la manipulation, la trahison, la superstition dans ce qu'elle a de plus délétère, l'hypocrisie religieuse, le tabou et tout le folklore autour des règles, le viol… Je fuis en général cette dernière thématique, mais j'ai trouvé que l'autrice l'abordait avec beaucoup d'intelligence. Elle dénonce, avec force et sans concession, cette tendance odieuse et méprisable consistant à condamner la victime et à justifier le bourreau… Révoltant, mais tellement réaliste, on y voit également le processus poussant un violeur à se dédouaner de son acte pour mieux se considérer comme la vraie et seule victime.

Un roman sombre, mais pourtant captivant, alternant entre présent et passé…

Certaines scènes sont dures à vivre, bien que toujours justifiées par le contexte, et l'on peut parfois avoir l'impression que chaque parcelle de lumière est mouchée avant même qu'elle n'ait eu le temps d'éclairer le visage à moitié rougi de notre héroïne. Pourtant, on se retrouve captivé par le roman, désirant en apprendre plus sur les petits secrets et grands mensonges/illusions des villageois, sur Rouge et cette mère qu'elle n'a jamais connue et qui a fini par sombrer dans la folie…

Son histoire personnelle et familiale dramatique rend la jeune fille très attachante et touchante, d'autant qu'elle possède une vraie aura de combattante. Contrairement à d'autres contes où l'héroïne attend le prince charmant, ici le prince est un couard, et l'héroïne prête à affronter les choses, quitte à devoir souffrir et réaliser que sa vie est basée sur des mensonges. Il y a quelque chose de féministe dans ce conte où les seules personnes qui se démarquent du lot, sont finalement deux femmes, Rouge et la Grand-Mère. Dans une moindre mesure, même la mère de Rouge se révèle plus forte qu'il n'y paraît : son esprit a été brisé par une terrible épreuve, mais elle aura un soubresaut d'amour pour cet enfant tant désiré, mais obtenu dans la souffrance et la mort, et un dernier élan de haine pour le responsable de ses malheurs.

Au-delà du personnage fascinant de Rouge, on alterne avec curiosité et plaisir entre le passé et le présent grâce à des flash-back nous permettant d'entrer dans la tête de différents personnages. On écoute comme un enfant l'histoire de la Grand-Mère, un conte dans un conte offrant de nouveau une réflexion sur la beauté et l'asservissement qu'elle peut engendrer pour ceux qui finissent par exister seulement à travers son prisme. Car l'on peut autant souffrir d'être fort beau que fort laid, comme le découvrira Rouge, avant de peut-être commencer à apprendre à s'accepter. On se prend, tout comme notre héroïne, d'affection pour un loup qui renverse les codes du conte original, et qui se montre bien plus humain que la plupart des hommes du roman, tous ou presque mauvais, perfides, lâches et cruels.

Une écriture poétique et imagée qui s'adapte à merveille à l'ambiance des contes…

Quant à l'écriture de l'autrice, elle m'a complètement séduite. Elle dégage tour à tour force et sensibilité, douceur et cruauté, le tout enrobé d'expressions, d'images et de mots qui nous plongent en un instant dans l'ambiance si particulière des contes d'antan. L'autrice a un vrai don pour les mots et possède cette capacité à nous immerger dans l'esprit des protagonistes, même les plus poisseux. Mais ce qui m'a le plus surprise, c'est la manière dont elle arrive à développer une intrigue sombre qui heurte notre humanité, et à exposer des drames qui s'insinuent dans notre esprit et notre chair, tout en rendant son roman très facile et rapide à lire. Un paradoxe à l'image d'une plume qui joue avec maestria sur les faux-semblants pour nous envoyer en pleine face la laideur qui peut parfois se cacher sous la beauté la plus parfaite, et la magnificence derrière la supposée laideur.

En conclusion, en lisant mon avis, vous devez certainement vous dire que le roman est dur et implacable. Et il serait difficile de le nier, Il est cependant tellement plus que cela. C'est une réécriture intelligente, sombre, complexe et originale d'un célèbre conte, qui offre une multitude de réflexions autour de thèmes variés comme la cruauté humaine, le danger et le piège des apparences et des faux-semblants, les mensonges, la trahison, la superstition et les croyances qui emprisonnent, le viol, l'acceptation de soi… Mais là où l'autrice brille, c'est par la construction de son héroïne et la manière dont elle arrive à nous faire vivre de l'intérieur son évolution et les différents stades émotionnels qu'elle traverse, et ceci, sans jamais tomber dans le pathos. Forçant notre respect et notre admiration par sa résilience, son humanité et son courage, Rouge n'a pas besoin de lumière dans sa vie, même si elle ne ferme pas sa porte aux sentiments ; elle est sa propre lumière. Et c'est peut-être ce message-là qui me permet de classer Rouge parmi les contes qui apportent un réel message d'espoir sur la force de l'esprit, et la possibilité de trouver sa propre liberté même dans l'adversité.
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Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais mais certainement pas à cela. Et j'en suis ravie ! Ravie et toujours en train de cogiter sur ce que j'ai lu la veille au soir. Sachez que ce roman, à l'instar des dernières publications de Gulf Stream (Moitiés d'âme, Blé Noir, Ce qui coule dans nos veines) est plutôt sombre mais reflète avec brio des préoccupations contemporaines en versant un peu dans l'horreur et beaucoup dans le conte merveilleux. Âmes sensibles s'abstenir donc, tout comme les personnes particulièrement sensibles aux scènes de viol. En dehors de cela, Rouge est une pépite de l'imaginaire et je compte bien vous en convaincre.

Rouge est une jeune fille dont l'enfance a été bercée de mauvais traitements, de moqueries, de rejets, jusqu'à son nom qui fut « vomis » et qui l'affublera toute sa vie durant de sa différence. Une marque cramoisie, du Diable dirons certains, de « pas de chance » diront d'autres, qui défigurent son visage et une partie de son corps. On l'a dit marquée depuis que sa mère, devenue folle pour avoir pactisé avec le Démon, l'a mise au monde. Elle est laide, et elle rappelle constamment à Gauvain, son père, qu'il a été cocufié par le mal. Rien dans son univers n'est joyeux en dehors de la compagnie de Liénor, un jeune homme particulièrement beau qui, au détriment de la vie de sa mère, s'acoquine avec la Cramoisie. Seule condition : pas le droit de toucher l'autre.

Dès le départ l'héroïne est donc martyrisée par la vie dans un village qui ne l'est pas moins, maudit par une sorcière, subsistant difficilement, et devant le tribut de jeunes femmes dès leur premier sang. L'ambiance est lourde, le mont Gris bordé d'une forêt inquiétante où se cache la Grand Mère accompagnée de ses loups. Vous l'avez la référence au Petit Chaperon Rouge ? Ce conte est l'un de ceux qui est le plus réécrit, il y en a eu des dizaines de films, des dizaines d'albums et romans et pourtant c'est celui-ci précisément qui pour moi est l'interprétation la plus juste et la plus sombre du conte de Perrault.

Lorsque Rouge a ses premiers sangs et doit partir tout le monde fête son départ dans une liesse qui lui donne mal au coeur et qui m'a particulièrement dégoûtée. J'étais mal pour elle, pour cette jeune fille qui n'a rien fait à personne et qui se retrouve accusée de tous les maux. « Ne t'avise pas de faire demi-tour » lui lancera son propre père au visage. Et Liénor ? Liénor ne la regardera même pas partir, le visage baissé. Honteux ? Coupable ? Ou juste lâche ? La suite de l'aventure n'est pas plus rose que les premières pages, je dirais même que cela devient beaucoup plus sombre. On rencontre Chasseur, la Grand-Mère, un miroir magique et une histoire de beauté à conserver. On retrouve des créatures qui pourraient être monstrueuses si les humains ne l'étaient pas davantage. En bref on suit Rouge sur son long chemin de croix bordé d'épines, on la suit dans sa vengeance, dans sa douleur, dans sa honte, mais toujours dans son coeur de battante, celui qui veut connaître la vérité pour enfin crier à la face du monde le nom du véritable coupable.

Ce roman est un véritable plaidoyer pour une morale qui n'a jamais été aussi juste : ne vous fiez pas aux apparences. Les gentils ne sont pas toujours les bons, les mauvais ne sont pas toujours exceptionnellement méchants. L'intrigue est menée d'une main de maître – maîtresse devrais-je dire – de bout en bout et je me suis laissée surprendre plus d'une fois, en bien ou en mal. Je ne vous dirais pas que je n'ai pas éprouvé de dégoût. Dégoût pour ce « merci » craché au visage d'une femme après l'avoir violée. Dégoût pour la cruauté sans nom dont font preuve les gens envers ceux qui ne leur ressemblent pas. Et puis il y avait de la rage aussi, beaucoup. Je ne dirais pas non plus que j'ai passé un « bon » moment de lecture, que c'est un roman à mettre entre toutes les mains. Mais ce qui est sûr c'est que Rouge est un roman qui secoue avec une héroïne qui nous ressemble beaucoup.

Certains passages m'ont semblé un peu plus long que d'autre notamment celui de la Grand Mère qui joue à la fois la figure de la « méchante », et la figure du guide lui donnant réponse et questions. Mais le tout est tellement bien écrit. Ce langage soutenu m'aurait presque fait pleurer de joie tellement ça faisait longtemps que je ne l'avais pas lu. Et ça collait tellement bien à l'ambiance que Pascaline Nolot a donné au roman, à mi chemin entre le conte cruel et l'horrifique. A mi chemin entre la morale et son absence. Je tire mon chapeau à tous les synonymes de Rouge : la Cramoisie, la Rougeaude, la rougeoyante, la vermeille, la… A chaque nouveau mot je souriais bêtement.

Enfin, les dernières pages sont à l'image de l'ensemble : surprenantes, défiant la « différence », rappelant de voir au delà des « apparences ». Cela aurait presque mérité qu'on s'y attarde davantage, quoique cela fait aussi le charme de ce personnage que l'on a mécompris…par les mêmes raisons que Rouge fut mécomprise. Alors, s'il y a bien des leçons que donnent ce roman je n'en retiendrai que quelques unes : soyez ouverts. Ouvert aux changements, ouverts aux autres, ouverts à vous-mêmes. Et surtout ne vous détournez pas. Ne vous détournez pas des larmes, des appels au secours, ne vous détournez pas de vous, ne vous détournez pas de ce qui fait de nous des êtres humains quand bien même les animaux le sont souvent plus que nous.

En résumé

Rouge est un coup de coeur magistral à la frontière du conte du Petit Chaperon Rouge magnifiquement et librement adapté, et de préoccupations toutes contemporaines : le consentement, la différence, la féminité, l'apparence… Ce roman est une véritable claque, sombre, cruelle, qui plonge héroïne et lecteur au coeur même du mal pour mieux lui faire apprécier la lumière et les aubes « rouge espérance ».
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Nous sommes ici sur une libre réécriture du Petit Chaperon Rouge dont les différents éléments feront leur apparition au fil du récit : la forêt, la Grand-Mère, le panier et la galette que les jeunes filles doivent lui apporter, le loup, Chasseur. Et Rouge évidemment, même si ce n'est pas sa grande capuche noire mais sa peau qui est d'écarlate. Une psyché enchantée complète le décor de conte.
En revanche, ce n'est pas une réécriture particulièrement légère.

Le roman s'ouvre sur un exergue signé Charles Perrault : « Rien au monde, après l'espérance, n'est plus trompeur que l'apparence. » Voilà qui résume à merveille ce récit. Rencontre après rencontre, Rouge découvrira que l'apparence n'est pas un indice de ce qui se cache derrière. Une thématique typique des contes : une figure avenante n'est pas forcément synonyme de bien, une physionomie repoussante n'est pas forcément synonyme de mal. Rouge en est l'incarnation même, mais, en dépit de cela, elle se laissera berner à plusieurs reprises. « Ne pas se fier aux apparences » pourrait être la morale de cette histoire et le dernier chapitre – qui m'a bien eue – est là pour enfoncer le clou.
« Rouge » est le qualificatif parfait pour ce roman de meurtres, viols, traîtrise et incendie. Les personnages sont globalement laids : violents, haineux, fourbes, menteurs, superficiels, avides. Et dangereux. A commencer par les hommes qui s'érigent en juges et prennent leur plaisir comme bon leur semble, aveugles à la souffrance qu'ils causent. Les thématiques sont d'actualité : le viol et le consentement, le harcèlement, la pédophilie… La Grand-Mère évoque même la faune qui change à l'instar du climat !

Rouge – la cramoisie, l'écarlate, la rougeaude, l'empourprée… – est victime de la superstition et de l'esprit étroit des paysans (mais l'histoire de la Grand-Mère nous montrera que la situation aurait été de même à la ville). On la croit fille d'un démon, capable d'actes sataniques, et, sans le pacte, voilà longtemps que son corps – à ne toucher sous aucun prétexte – aurait été brûlé ou lapidé. Mauvais coups, injures et humiliations font partie de son quotidien. Elle m'a beaucoup touchée par son courage, son désir d'obtenir coûte que coûte des réponses, son lien avec sa mère jamais connue. Elle qui a longtemps subi, elle s'est malgré tout donné les moyens de survivre en apprenant à lire et à subsister seule. Je ne peux rien en dire évidemment, mais j'ai trouvé son évolution très réussie tout comme l'évocation des sentiments qui l'agitent.

Alternant passé et présent, l'histoire se déroule en moult péripéties et révélations. Les interrogations affluent tant dans l'esprit de Rouge que dans le nôtre, attisées par les indices conférés par les flash-backs. L'on s'inquiète pour elle, ce qu'elle pourrait devenir aussi face aux épreuves qui s'enchaînent. Une seule chose m'a légèrement déçue cependant, un détail que je ne veux pas dévoiler, mais qui concerne la Grand-Mère : disons que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus… profond, dirais-je.
L'écriture est magnifiquement soignée, évoquant un texte un peu daté. le vocabulaire est choisi, peu usuel. La sylve plutôt que la forêt, la chaumine plutôt que la chaumière, la vénusté plutôt que la beauté… Les mots sont des perles délicatement, minutieusement agencées. Je me suis surprise à relire plusieurs passages à haute voix pour en savourer la poésie, la musicalité. En effet, les phrases recèlent fréquemment un rythme et des rimes très agréables à lire et à entendre.

Un texte puissant, aux sujets cruels et actuels. Une belle héroïne. Une langue qui apporte un peu de beauté dans le maelstrom de laideur formé par les événements narrés.
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Vous commencez à connaître mes goûts maintenant et vous savez probablement que je ne suis pas très fan du genre Young Adult. Pourtant, trois autrices font exception dans mes lectures : Nadia Coste (Le Premier), Cindy van Wilder (Les Outrepasseurs ou Memorex) et Pascaline Nolot. C'est la raison pour laquelle j'ai sélectionné Rouge dans la Masse critique Jeunesse et Young Adult de Babélio que je remercie au passage ainsi que les éditions Gulf stream pour l'envoi de ce Service Presse. de Pascaline Nolot, j'avais lu et beaucoup aimé ses deux parutions Jeunesse, aux éditions du Chat noir : Les larmes de l'araignée et Les orphelins du Sommeil. Rouge destiné aux plus de 15 ans est plus sombre mais m'a également beaucoup plu.

Rouge est une jeune fille de treize ans qui tire son nom d'une déformation physique. En effet, la moitié de son corps est recouverte par une tache de naissance cramoisie et elle possède une boursouflure au niveau de l'arcade sourcilière. Les habitants de son village Malombre la rejettent en raison de son apparence qu'ils jugent monstrueux et l'accusent d'être le fruit des relations adultères entre sa mère et un démon. Pire sa génitrice serait à l'origine d'un pacte qui pèse sur le village : lorsqu'une jeune fille a ses premières règles, elle doit quitter Malombre pour rejoindre la Grand Mère qui vit dans les bois. Mais nul ne sait ce qu'il advient d'elles par la suite.
Les villageois sont alors soulagés car Rouge ne devrait pas tarder à les quitter et avec elle, ils ont l'espoir que la malédiction prendra fin. Personne ne la regrettera, sauf peut-être le prêtre François qui l'a protégée pendant son enfance et son unique ami couvé par sa mère mais à la beauté solaire, Liénor.

La réécriture d'un conte...

Rouge est la réécriture du Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault et des Frères Grimm : les personnages principaux du conte sont présents comme la petite fille couverte de son chaperon rouge, la Grand-mère, le Chasseur (présent seulement dans la version des Frères Grimm) et le Loup ainsi que quelques éléments de l'intrigue comme la promenade en forêt avec le panier rempli de victuailles pour rejoindre la Grand-mère, dans sa maison isolée. Pascaline Nolot se réapproprie le conte original et en change complètement les paradigmes. Oubliez ce que vous croyez savoir et méfiez-vous des apparences : la grand-mère n'est pas aussi bienveillante que l'on pourrait croire, le chasseur n'est pas le héros que l'on connaît et le loup, pas aussi mauvais qu'il n'y paraît! Seul Rouge conserve son rôle d'héroïne puisque Pascaline Nolot renoue avec les toutes premières versions du conte (Notamment celle d'Egbert de Liège, de puella a Lupellis - La petite fille sauvée des louveteaux) dans lequel le Petit Chaperon Rouge prend son destin en main et se sauve elle-même.

... dur et violent...

Dès les premières pages du livre, le ton est donné puisqu'une femme se fait dévorer vivante par des loups! Et je peux vous dire que je ne m'y attendais pas du tout! Certains passages sont assez difficiles et violents. Cette violence est d'ailleurs symbolisée par l'omniprésence de la couleur rouge que ce soit sur la couverture (le titre, la quatrième de couverture et la gouttière sont de cette couleur) mais aussi dans le texte.

- Rouge est victime de harcèlement moral de la part des villageois et le champ lexical de cette couleur est très développé : ainsi, Rouge est surnommée de « Cramoisie », « la Rougeaude », « L'empourprée », etc... de part, sa tâche de naissance qui lui recouvre la moitié du corps, Rouge est ainsi mise à l'écart du village, insultée, on la dit porteuse d'une malédiction (si on la touche, on risque de devenir rouge comme elle), elle aurait été lynchée plusieurs fois si la jeune fille n'avait pas été sous la « protection » du prêtre François.
- le rouge est également la couleur du sang perdu lors des premières règles (Dans le cadre de la malédiction qui pèse sur le village, chaque jeune fille qui a ses premières règles doit partir et rejoindre la Grand-mère qui habite dans les bois : elles sont donc « punies » et condamnées à l'exil. Cela m'a fait penser que dans certains coins reculés du Népal, certaines femmes doivent quitter leur domicile pendant leur règle car elles sont considérées comme « impures »). Ou la couleur rouge représente aussi le sang versé lors de meurtres rituels (ceci m'a rappelée la Comtesse Elizabeth de Bathory qui au XVIème siècle, en Hongrie, a été tristement célèbre pour avoir séquestré et tué des jeunes filles. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler une partie de l'intrigue).
- Enfin, le roman aborde le viol (subi par la mère de Rouge) et d'une tentative de viol sur le Petit Chaperon Rouge. J'aurais l'occasion d'y revenir dans la dernière partie.

... mais qui est au coeur de débats actuels.

Enfin, Pascaline Nolot possède un parti pris très fort et son roman s'en fait l'écho. J'en ai déjà parlé dans ma première partie mais Rouge est un ouvrage féministe :

- Les femmes prennent leur destin en main : Rouge reprend le contrôle de sa vie non seulement en découvrant son passé et celui de sa mère mais aussi grâce à l'éducation par les livres qui lui donnent des connaissances sur les plantes et elle apprend à se défendre seule (par l'apprentissage du tir à l'arc ou de la magie).
- le roman dénonce aussi les violences faites aux femmes et on ne peut pas dire que les hommes aient le bon rôle (d'ailleurs, si je dois faire une seule critique sur ce roman, je regrette qu'il n'y ait pas un seul personnage masculin qui soit positif) : deux sont des violeurs (ils n'admettent d'ailleurs pas qu'ils le sont puisqu'ils rejettent la faute sur les femmes) tandis que les autres sont lâches (L'aubergiste a abandonné sa femme quand elle est tombé malade).
- Enfin, je voulais juste terminer sur une petite phrase glissée à la fin du roman qui n'a l'air de rien comme cela mais qui répond à la polémique débutée par J.K. Rowling  sur la transsexualité et sur le rapport entre sexe et genre.
« L'absence d'épanchement rubis entre ses cuisses ne lui posait point trop souci. Ce n'était pas la physiologie qui définissait une femme... » (p. 311).

En conclusion, j'ai beaucoup aimé le roman Rouge qui est une relecture du conte du Petit Chaperon Rouge. Certes, cette nouvelle version possède quelques scènes difficiles (meurtres, viol, tentative de viol, harcèlement moral, etc...) mais par ce biais, ne dénonce-t'il pas aussi les travers de notre société tout en s'inscrivant dans les débats actuels (féminisme et le mouvement #metoo, la lutte contre le patriarcat et la culture du viol, la transphobie, etc...)? Rouge est un roman fort et engagé que je ne peux que recommander.
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Rouge. Les babines se teintèrent d'écarlate tandis que les crocs lacéraient la viande. Enragées par les gerbes de sang qui jaillissaient des chairs à vif, les mâchoires broyaient les os sans pitié et les panses affamées se gavaient. Des lambeaux de tissu maculés d'un vermeil poisseux gisaient dans la neige. Les pans d'étoffe arrachés dévoilaient le corps nu d'une personne encapuchonnée étendue au sol. Pieds et poings liés. Impuissante. Mais encore consciente. Mordue par le froid et les prédateurs, elle n'était plus que brûlure et douleur. Au-dessus d'elle, le ciel nocturne versait des larmes glacées.
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- Dès qu’ils t’ont regardée, les gens ont eu peur de ta différence. Avant cela, pour le même motif, ils avaient tremblé devant ta mère devenue aliénée. Aucune de vous deux ne correspondait aux critères de cette chose contraignante que l’on nomme normalité… Alors ils ont inventé toutes ces histoires à faire peur, ces boniments à propos d’œuvre de Satan et de contagion de couleur, afin de se donner bonne conscience et d’excuser leur haine. Mais rien de tout cela n’est vrai ! Tu as beau renâcler, je suis sûre que dans tes tripes, tu le ressens. Tu le sais ! Et si cela te semble difficile à avaler, rappelle-toi mon histoire. S’il y a bien une chose qu’elle m’a enseignée, c’est que la destinée est une garce patentée… Néanmoins, tu peux te consoler : même sans ta teinte hideuse, les villageois auraient sans doute usé d’une autre allégation pour te rejeter. « La fille de la folle », je parie que c’est un mobile de détestation dont ils se seraient contentés, toute pimpante et diaphane aurais-tu été !
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Cependant, Rouge n'avait pas chuté dans le puits sans fonds de la haine et de la cruauté. Elle n'aspirait plus qu'au bien et excluait d'office d'apprendre les noirs maléfices.
Quitte, pour conséquence de cette résolution, à ne jamais être libérée de cette laideur. Une laideur dont elle s'accomodait de mieux en mieux, du reste. En fait, même si cela paraissait simpliste, presque bête, elle avait réalisé qu'il était bien plus aisé de s'accepter quand personne ne passait ses journées à se moquer de vous et à vous humilier. Il finissait même par vous venir des moments d'optimisme insoupçonné, à songer que peut-être vous n'étiez pas si défigurée, juste un brin tachetée, le sourcil à peine boursouflé...
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Désolée, petite vermeille, tes espoirs naïfs demeureront inassouvis. Il n’y a rien de tout cela en toi : pas de prophétie, pas de magie. Ni noire, ni blanche. Ni même rouge. Par le Mal ou par le Bien, tu n’as pas été choisie. Tu es juste…toi. Avec tout ce que tu as dû supporter pour survivre jusque-là, je comprends que cela ne te plaise pas. Néanmoins, c’est ainsi. Il n’y a rien de particulier dans tes stigmates écarlates, hormis le fait que chacun les voit comme une abomination.
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Puis il n’y eut plus un bruit, excepté celui des mastications voraces. Incommodé par l’odeur de la mort qui viciait l’air jusqu’au firmament, la lune pâlit dans son croissant. Spectatrice involontaire du festin sauvage, elle ne pouvait détacher son éclat d’argent du cadavre dévoré, charpie rubis sur son linceul de nacre.
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Videos de Pascaline Nolot (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascaline Nolot
Le rendez-vous d'Angérôme de ce mois-ci vous présente les titres Gulf stream éditeur dans lesquels fleurent bon la magie de Noël et les cadeaux sous le sapin. Un lutin malin de la librairie Coiffard s'est glissé dans cette vidéo… Saurez-vous le retrouver ?
La sélection de Noël 2020 : - Pour les 3 ans et + : Suzon et le sapin de Noël d'Émilie Chazerand et Amandine Piu : https://gulfstream.fr/produit/suzon-et-le-sapin-de-noel/ Où est le renne au nez rouge ? de Sophie Adriansen et Marta Orzel : https://gulfstream.fr/produit/ou-est-le-renne-au-nez-rouge/
- Pour les 5 ans et + : Le Calendrier de l'Avent pop-up - À qui sont ces traces sur le chemin ? de Françoise de Guibert et Lucie Brunellière : https://gulfstream.fr/produit/calendrier-de-lavent-pop-up/ Le Calendrier de l'Avent pop-up - Que fabriquent les lutins dans l'atelier du Père Noël ? de Tristan Gion : https://gulfstream.fr/produit/mon-calendrier-de-lavent-que-fabriquent-les-lutins-dans-latelier-du-pere-noel-pop-up/
- Pour les 7 ans et + : L'Improbable Surprise de Noël de Julien Artigue et Loïc Méhée : https://gulfstream.fr/produit/limprobable-surprise-de-noel/ La Chaussette de Proust de Carina Rozenfeld et Marie Touly : https://gulfstream.fr/produit/la-chaussette-de-proust/ C'est Noël, c'est cadeau d'Hubert Ben Kemoun et Élisabeth Jammes : https://gulfstream.fr/produit/cest-noel-cest-cadeau/
- Pour les 9 ans et + : Monstr'Hôtel (4 tomes) de Carina Rozenfeld : https://gulfstream.fr/produit/monstrhotel-tome-1-les-chasseurs-de-tresor/ Mahaut (2 tomes) de Sophie Noël : https://gulfstream.fr/produit/mahaut-et-les-maudits-de-chene-au-loup/
- Pour les 13 ans et + : Steam Sailors, tomes 1 et 2, d'Ellie S. Green, présentés par Caroline, libraire jeunesse de la librairie Coiffard à Nantes : https://gulfstream.fr/produit/steam-sailors-1-lheliotrope/ L'Ordre du Cygne, tome 1 - Les Chevaliers de Camelote de Virginie Salobir : https://gulfstream.fr/produit/lordre-du-cygne-1-les-chevaliers-de-camelote/
- Pour les 15 ans et + : Rouge de Pascaline Nolot : https://gulfstream.fr/produit/rouge/ Chroniques des Cinq-Trônes, tome 1 - Moitiés d'âme d'Anthelme Hauchecorne : https://gulfstream.fr/produit/chroniques-des-cinq-trones-1-moities-dame/
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