Quand une masse critique me permet de revenir faire un tour dans un pays que je ne connaissais que par l'intermédiaire de
Moussa Konaté, auteur de romans policiers qui relatent les enquêtes du commissaire Habib, je suis ravie !
Dans ce livre nous avons une toute autre approche, nous arrivons à Bamako et .... surprise, nous découvrons le café-au-lait-mayonnaise, n'oublions pas de préciser qu'il s'agit de café soluble.
Nous nous faisons traiter de toubab, la couleur de notre peau nous trahit ainsi que notre méconnaissance du mode de vie local.
Le style est très agréable, étudié, précis et recherché.
Nous sommes plongés dans cette capitale africaine et nous retrouvons face à deux sortes de textes qui se différencient par leur police de caractère.
D'une part nous errons dans Bamako, pour nous, ses odeurs, ses couleurs, ses parfums, ses lieux. On passe ses journées à déambuler en arpentant son goudron,
Et d'autre part nous découvrons les lettres expédiées à l'Africain de France, juste de petits portraits de la société malienne, regards sur de vraies rencontres humaines, comme devant un petit film, une toile que l'on décrypte.
Pas le même ressenti.
Nous sommes confrontés au poids des traditions au travers par exemple de la polygamie, reste d'hier, à condamner pour demain ?
L'émigration est présente, comment l'appréhender et comment la vivre ?
Quand on part caché et sans droit, il ne faut pas s'étonner d'être expulsé, disent certains ... mais la France est le pays des droits de l'homme, donneur de leçon, alors, Sujet de débats, de discussions !
De ce livre se dégage l'amour pour un continent, pour un pays, pour une ville qui petit à petit prend plus de place.
Mais j'ai été gêné par l'absence de perspectives vis à vis de la religion .... l'islam semble anecdotique. L'actualité ne confirme pas cette impression.
Peut être est ce dû à l'époque où ce livre à été écrit, nous partons à la découverte d'un pays qui n'est pas celui d'aujourd'hui mais celui d'hier avant que la religion ne vienne foutre le bordel dans l'histoire.
(Si mes recherches sont exactes ce livre a été publié sous pseudonyme en 2006 !)
La fin de l'histoire tourne au roman sentimental ... etait ce utile ? ... peut être juste une histoire vraie ?
Qui est Oumar ?
Peut être, Cheick Oumar Sissoko, cinéaste, ancien ministre de la Culture malien ?
Mais finalement qu'importe, il ne faut pas retenir de ce texte une histoire romantique mais bien plus un coup de foudre pour un pays, pour une culture et
Ne pas oublier que quand on va au bout du monde, on n'y va pas que pour le bout mais surtout pour le monde !