Citations sur Code 93 (359)
Suivant un mode opératoire assez simple , ils cassaient une fenêtre , réveillaient la famille endormie , en réunissant les membres dans la même pièce et brûlaient le visage de la mère ou de l'un des enfants à l'aide de leur propre fer à repasser. Une manière ingénieuse et perverse de s'éviter le transport d'une arme , même s'il est considéré comme impoli de venir chez les gens les mains vides.
Dans le silence de sa cuisine, il scruta par la fenêtre les immeubles endormis. Seule lumière de son quartier, il se dit qu'il lui revenait ce matin d'allumer la ville.
Il repensa à la mise en scène des usines de Pantin et au mal que s’était donné un esprit malade, assez retors pour émasculer sa victime avant de lui enfiler un pull criblé de balles et de l’envoyer se faire charcuter à l’autopsie.Un meurtre, c’est un coup de couteau, un coup de feu ou un bon swing de barre de fer. Du spontané, fait à la hâte, avec un minimum de préméditation. Un meurtre, c’est souvent bâclé. Surtout pas théâtralisé.Derrière tout ça, Coste sentait venir les ennuis.
- Et en 2012, Franck Samoy est mort brûlé, aspergé d'essence et sans autre mystère. Précision, au sans-plomb 98.
Ronan fut délicat comme à son habitude.
- La plus chère, c'est un beau geste.
Chaque fois qu'un connard me parle des "Experts", je traite sa réquisition en dernier. Sérieusement, je vous appelle Columbo, moi ? Non.
- Il est grand, dites...
- On s'en fout, c'est savoir s'il est mort qu'on veut.
- Pour ma part, j'ai besoin que vous me couvriez, je prends ma journée en off et je ne voudrais pas ébruiter mon absence. Alors si Damiani demande après moi...
Sam l'interrompit :
- Y a pas de risque, aucune raison pour qu'elle se pointe un dimanche.
Coste se senti gêné.
- On est dimanche ?
Entre le boulot le week-end et les nuits passées au bureau, il commençait à se sentir comme une caricature de flic tv et, il le savait, ce n'était pas une bonne chose.
- Quand vous aurez vérifié tout ça, faites vous un restau sur la caisse du groupe et rentrez chez vous, on se revoit lundi.
Pocket - page 131
En quelques heures les quatre mille tombes furent reccouvertes de quatre mille bouquets et,pour la premiere fois,le carré des indigents,des sans-nom et des oubliés fut le théâtre d'une floraison inhabituelle.
Parmi tous ces bouquets de lys,Lucas s'était dit qu'un seul d'entre eux serait exactement à la place qu'il souhaitait.
Elle décolla sans effort le vêtement de la peau. Plusieurs fois, elle passa la main sur la poitrine intacte du mort, incrédule.
- Il guérit vite, votre type.
Coste s'approcha. Constata. Soupira longuement. Regarda la légiste. Il était emmerdé. Alors il fit comme d'habitude. Au plus simple.
- Trois trous dans le pull, pas de plaies correspondantes, on lui aurait mis un pull...
Puis il poursuivit pour lui-même son raisonnement en silence.
- Je déteste ça, ronchonna Léa Marquant.
- Vous dites ?
- Vous commencez à vous lancer dans une hypothèse et vous la terminez dans votre tête.
- Pardon. Je me disais que si notre inconnu n'était pas mort par balle, vous alliez devoir trouver une autre cause de décès... et moi, j'allais devoir enquêter sur un pull.
[...] pendant 90 jours, tu regardes. C'est le temps qu'il faut pour te faire respecter, ou au moins te faire accepter. On fera le point d'ici trois mois. [...] Tu apprendras à la connaître et quand ce sera fait, tu la détesteras, comme tout le monde. Le respect s'acquiert avec la compétence, elle tente de l'obtenir en gueulant, résultat son équipe change régulièrement sans qu'elle réussisse à créer la moindre cohésion. C'est un petit tyran et j'évite au maximum de travailler avec, mais ses hommes, contrairement à elle, sont tous de bons flics.