Citations sur Entre deux mondes (399)
- […] Les migrants fuient un pays en guerre vers lequel on ne peut décemment pas les renvoyer, mais de l’autre côté, on les empêche d’aller là où ils veulent. C’est une situation de blocage, on va dire. […] Vous croyez aux fantômes, Passaro ?
- Je ne me suis jamais posé la question. Vous parlez des esprits qui hantent les maisons ?
- Exact. Coincés entre la vie terrestre et la vie céleste. Comme bloqués entre deux mondes. Ils me font penser à eux, oui. Des âmes, entre deux mondes…
Les accords du Touquet, [...] .Le texte place la frontière de l'Angleterre en France à Calais, et pas à Douvres. Et pour que ça reste comme ça, les British paient cher. Dernièrement, plus de vingt millions d'euros rien que pour mettre en place toute la ligne de barbelés qui protège la nationale et l'autoroute des attaques de migrants.
P115
- J'ai l'impression que le camp de réfugiés est au centre de beaucoup de tensions. Cette Jungle, vous y allez souvent ?
- Aux abords, tous les jours. À l'entrée, quand il le faut. Mais, dedans, rarement. C'est à la fois une zone de non-droit et un bidonville.
- Et votre job consiste en quoi ?
(…)
- J'aurais presque honte de le décrire. Faut le vivre. Mais personne ne veut le vivre. Nous, on y arrive à peine.
"Partout dans le monde, tu trouveras toujours un homme pour profiter de la détresse des autres." (p.203)
- Départ en début de soirée avec le coucher du soleil. Un Zodiac militaire, surplus de l'armée libyenne d'une capacité de deux cents places.
- Tant que ça ? s'inquiéta Nora.
- C'est le minimum. Ils le chargeront à bloc. Comme pour toutes les traversées. Comptez plutôt sur trois cents personnes. Les places valent plus que de l'or, elles valent du sang.
Était-ce chimique, comme les animaux sentent l'angoisse et la peur, ou était-ce intuitif, comme lorsqu'on arrive à comprendre les siens sans rien dire, mais Maya, pour une fois, ne s'éparpillait pas. Elle suivait le rythme, consciente malgré son jeune âge que quelque chose de grave se passait et qu'il fallait garder caprices et questions pour un autre jour.
Partout dans le monde, quel que soit le niveau de pauvreté ou de détresse, tu trouveras toujours un homme sans cœur pour tenter d'en profiter.
-Remarque, ça fait presque deux ans qu'on ferme les yeux, c'est pas pour les ouvrir aujourd'hui.
La violence est partout puisque la pauvreté est immense.
– (...) Leur but, c’est Youké, comme ils disent. United Kingdom. L’Angleterre. Ils restent persuadés que le travail au black y est intarissable et que les statuts de réfugié s’y distribuent comme des bons points.
– Et ce n’est pas le cas ?
– Il y a cinq ans peut-être, mais avec le Brexit, l’Angleterre s’est renfermée. Contractée même. Comme tous les pays riches qui n’ont qu’une seule trouille, c’est de voir l’autre partie du monde venir se décrotter les pompes sur leur paillasson.
(Chapitre 15)