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Critique de Jean-Daniel


Chaque année, un livre d'Amélie Nothomb est édité. Ils paraissent à la même époque, sont faciles à lire et ne demandent pas d'effort intellectuel démesuré. Avec Antéchrista, Nothomb décrit de façon simple les affres de l'adolescence via les yeux de Blanche. Certaines jeunes lectrices pourront s'identifier à Blanche à travers des retournements de situation qui permettent de maintenir l'attention du lecteur. Blanche essaie d'analyser objectivement tout ce qui se passe autour d'elle et en elle. Nothomb a la capacité de décrire avec un humour acerbe et faussement naïf des situations atypiques à partir de sujets anodins. On retrouve l'univers Nothomb avec un certain humour, un fond de mythomanie, une jalousie ravageuse, un gout au masochisme, un soupçon de perversité et de sadisme, le tout dans un dosage parfois efficace.

Antéchrista décrit la frustration et le désespoir d'une adolescente en quête d'amour et d'amitié et comment une personne peut dominer et manipuler les autres. Toutefois, c'est un peu simpliste. Il n'y a rien de convainquant concernant la facilité avec laquelle les parents de Blanche sont conquis par Christa et comment ils se retournent contre leur propre fille, rien non plus sur la personnalité de Blanche qui se laisse manipuler. Les évènements restent également désespérément fades. Nothomb a un style très inégal, certains passages sont bien écrits, d'autres sont bâclés avec des phrases mal construites et un style plat.

De nombreux épisodes seraient autobiographiques. Ce roman est en fait une autofiction, mélange d'autobiographie « romancée » et de fiction. Ce genre se caractérise par la présence d'un « pacte autobiographique » qui impose “l'homonymat” entre l'auteur, le narrateur et le personnage principal, et d'un pacte romanesque dans la mesure où les textes se voient attribués le terme de “roman” sur la première de couverture. Nothomb utilise la forme littéraire du roman pour parler de sa vie mais elle n'indique pas qu'il s'agit d'une autobiographie, et encore moins de mémoires, sauf lors de ses interviews. Elle romance sa vie, ce n'est donc pas une autobiographie à proprement parlé. le pronom utilisé est toujours « je » et la vision utilisée dans le roman se trouve inévitablement limitée à ce que le narrateur est sensé voir, entendre ou comprendre.

Amélie Nothomb poursuit ici avec son goût des humiliations parfois exquises que peuvent faire subir ceux que l'on admire. Il s'agit ici d'un roman typique d'Amélie Nothomb, reprenant ses thèmes favoris, certains adolescents pourront s'y reconnaitre.
Comme Houellebecq, elle construit ses histoires dans une société moderne axée sur la consommation et dans laquelle l'individu est plus ou moins empêtré. Alors que Houellebecq construit une critique sociale, Nothomb réduit son attention sur un unique thème, l'apitoiement sur soi-même.
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