AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 2365 notes
Sans doute vous est-il déjà arrivé de retrouver un auteur après l'avoir délaissé un moment. le plaisir alors ressenti de redécouvrir une plume bien connue, un univers particulier, une atmosphère…C'est un peu comme retrouver un ami perdu de vue, le rencontrer subitement au hasard d'une rue, percevoir de nouveau ce qui vous a plu ou déplu en lui; cet étonnement de constater que la complicité est quasi intacte, malgré le temps passé, les chemins divergents, les êtres différents connus au fil des ans. L'on se souvient des bons moments, des déceptions occasionnées, des rires et des colères partagés.
Mais à l'inverse de l'amitié, avec les auteurs, la fidélité n'est pas forcément de mise, on agrée la dispersion, la diversité est même conseillée, on peut s'éparpiller, se perdre chez d'autres écrivains, dans des forêts de phrases appartenant à d'autres, on se permet d'aller rêver ailleurs…

Amélie Nothomb nous avait régalés avec des oeuvres originales au ton neuf. Les réjouissantes « Hygiène de l'assassin », « Mercure », « Les catilinaires », étaient jubilatoires. « Stupeur et tremblements », « Biographie de la faim », « Métaphysique des tubes », largement autobiographiques, révélaient une sensibilité d'écorchée vive. « Attentat », « Robert des noms propres », ou « Antéchrista » avaient su nous charmer en imposant un univers implacable fait de finesse et d'ironie mordante.
Et puis toujours ces phrases brèves et cinglantes qu'on aimait prendre à la volée, ce regard aiguisé sur les travers du genre humain, cette facilité à nous faire ressentir toute une palette d'émotions aussi contradictoires que profondes, cet humour si particulier et ravageur…

Les romans de l'auteur étaient alors aussi appétissants que nourrissants, offrant par leur admirable concision, une sève nutritive dont on se délectait avec frénésie, dans une sorte d'urgence, de transe impérieuse.
Alors…trop énergétiques les oeuvres d'Amélie ? Sait-on jamais. Comme un plat aimé dont on se gave et dont on se gorge à satiété, jusqu'à saturation et écoeurement, arrive un jour où, oh misère, l'effet kiss cool n'opère plus !
On continue à lire, toujours d'un traite et agréablement comme avec « Acide sulfurique », mais en se demandant où sont passés l'ironie mordante, la verve et l'humour décapant, cruellement déçus de ne pas retrouver le sel et le piquant qui avaient fait le succès de cet écrivain si prolixe...trop peut-être ? Ou peut-être est-ce nous qui avions changé finalement ?
Tout comme les amitiés trahies sont dures à encaisser, les déceptions littéraires sont difficiles à accepter et sonnent le glas d'une relation cérébrale privilégiée entre un lecteur dépité et un auteur jusqu'alors estimé.

Et puis un jour, un heureux hasard (plus exactement, un cadeau de noël) nommé « Barbe Bleue », vous fait rencontrer l'auteur à nouveau et vous en éprouvez un réel contentement, comme quoi l'homme monstrueux du conte de Perrault à aussi quelques qualités !
Certes, l'engouement des premières lectures a bel et bien disparu mais le charme opère derechef et c'est avec satisfaction que l'on redécouvre le microcosme fictionnel de l'auteur du « Voyage d'hiver » ou plus récemment de « Tuer le père ».

En réinventant le conte de Perrault, Amélie Nothomb nous offre l'un de ses face-à-face dont elle a le secret.
Son « Barbe bleue » prend les traits d'Elemirio Nibal y Milcar, un aristocrate espagnol de 44 ans au nom à coucher dehors (Nothomb oblige), tandis que l'une de « ses victimes » s'incarne sous une jeune belge de 25 ans, Saturnine, alléchée par la proposition de colocation dans un luxueux hôtel particulier parisien pour une somme dérisoire.
Choisie par le maître de céans parmi tout un tas de prétendantes à la colocation, Saturnine emménage dans ses nouveaux et riches appartements, totalement éblouie par l'opulence des lieux où la couleur or règne en souveraine. Mais elle ne tarde pas à comprendre que son noble hôte espagnol est décidément bien douteux et que la suspicion d'assassinat des huit autres femmes l'ayant précédée est très vraisemblablement fondée. Les pauvres femmes ont apparemment payé de leur vie leur trop grande curiosité en pénétrant dans le sanctuaire sacré de l'Espagnol, une chambre noire, seule pièce interdite de la fastueuse demeure. Quoi qu'il arrive, Saturnine se jure bien de ne pas succomber à la tentation de l'indiscrétion.
Entre comportements farfelus, champagne coulant à flots, mets délicieux, conversations d'esthètes et réflexions métaphysiques, s'instaure alors un tête-à-tête enjoué et subtil entre la jeune belge intrépide et l'aristocrate énamouré au sens chromatique aigüe…Une joute verbale frétillante de bons mots et de formules spirituelles dont on se demande qui sortira victime et qui bourreau…

Frais, léger, pétillant comme des bulles de champagne, ce breuvage couleur d'or qu'elle met en scène avec ravissement, le « Barbe bleue » d'Amélie Nothomb est l'occasion pour nous de sympathiques retrouvailles.
L'on y retrouve ses phrases percutantes, aussi courtes et concises que ses chapeaux sont hauts, ses choix de noms fantaisistes, son humour laconique et subtil, son sens spontané des dialogues, ses protagonistes bizarres aux caractères saugrenus, sa gourmandise et son raffinement…tous les ingrédients qui composent son univers baroque.
L'excellence des premiers temps a fait place à des textes fluides, enjoués et plutôt délectables…Que demander de plus après tout ? Alors ? amie, Amélie ?...
Commenter  J’apprécie          863
Revoici ma petite madeleine estivale. J'ai pris beaucoup de plaisir à déguster cette histoire, pétillante comme une flute de champagne.

Comme toujours, Amélie Nothomb nous met face à un conflit. Entre Saturnine, brillante jeune femme de 25 ans et son hôte Don Elemirio, noble espagnol âgé de 44 ans, c'est même un affrontement. Chaque soir, autour d'un repas, ils se livrent à des joutes oratoires savoureuses comme seuls les intellectuels en sont capables. L'écriture fluide d'Amélie rend ces dialogues d'une remarquable vivacité et les pages s'enchainent rapidement - trop rapidement, comme toujours.

Nous sommes loin du barbare sanguinaire et de la ravissante idiote de l'histoire initiale. Revisitant le conte de Perrault, Amélie Nothomb, usant d'un subtil mélange d'humour et de suspense, nous met en présence de deux intellectuels érudits cherchant à rallier l'autre à leur dessein. le huis clos dont nous sommes témoin rend l'atmosphère tendue dès le départ mais les échanges verbaux finement ciselés et plein d'esprit la détendront peu à peu. Et c'est là, tout le talent d'Amélie Nothomb. En quelques phrases bien senties, sans longues descriptions ni fioritures, elle a campé ses personnages et suscité l'intérêt du lecteur. Il ne reste plus qu'à l'attiser jusqu'au dénouement final.

Cette lecture est plus exigeante que celle de « Tuer le père ». Les références historiques, religieuses, culturelles… y sont nombreuses et les connaitre permet de savourer vraiment les joutes verbales des protagonistes. On peut toutefois y plonger avec bonheur malgré tout, à condition de laisser les a priori nothomien de côté, comme les sempiternels reproches que l'on fait à son style. Il n'est pourtant pas pire (loin de là) que celui d'Houllebecq ! Mais comme il semble de bon ton d'encenser ce dernier, il l'est aussi de dénigrer la première.

De toute façon, quoi qu'elle écrive ou quoi qu'elle fasse, elle ne fera jamais, je pense, l'unanimité. Laissons dire…
Commenter  J’apprécie          622
Quoi de plus charmant qu'une femme qui boit. Certes, elle a des goûts de luxe, elle se damnerait pour une coupe de champagne, et plus si affinité ou si grand cru exceptionnel. Cette femme qui pourrait me faire fantasmer si elle ne s'appelait pas Saturnine. Ne cherche pas plus loin, tous les êtres sortis de la tête romanesque d'Amélie Nothomb ont des prénoms bizarres, voir spéciaux. Peut-être est-ce dû à un traumatisme de sa plus petite enfance ?

Parce qu'au final, que tu t'appelles Yukika, Saturnine ou Amélie ne me dérange pas en rien. Bien au contraire. Cela m'apporte un brin d'exotisme et excentricité. Je sens ma lubricité monter en douce…

« Barbe Bleue », mâle espagnol remis au goût du jour, dans la luxure d'un appartement quartier chic de Paris, propose une colocation à de belles jeunes filles. Saturnine sera la prochaine élue. 8 précédentes sont passées dans son appartement. Elles ont toutes disparues, sans laisser de trace. le mystère est entier. Que sont-elles devenues ? Échappées ? Mortes assassinées ? Photographiées ? Mangées ? Que d'interrogations face au plan machiavélique de ce barbe bleue qui – en mâle espagnol – doit plutôt porter la fine moustache, élégante et raffinée. Sacré Don Elemirio Nibal y Milcar !

Le mystère ne reste quand même pas bien épais longtemps pour le lecteur que je suis ou que tu seras. Ce serial-killer ne fait guère peur, Saturnine semble mieux armée pour affronter cet homme qui adule la beauté féminine et qui en un clin d'oeil tomba amoureux fou de Saturnine. de toute façon, un Nothomb ne se lit pas pour son suspense transcendant mais avant tout pour ses fameuses joutes verbales.

Le combat sera donc oral et cryogénique. Un seul vainqueur possible, pas de retour arrière. La revisite du conte de Charles Perrault est extrêmement fidèle, son actualisation d'Amélie Nothomb prête à sourire. Il faut aimer le style de l'écrivain, ça passe ou ça casse. Parfois ça passe mieux que d'autres. Ce soir, cela aurait pu être mieux. Elle a fait mieux. J'en ressors mitigé. Peut-être est-ce parce que je n'ai pas bu de bons et grands champagnes pendant cette lecture ? Oui, Amélie aurait dû prévoir ce fait. Lorsqu'elle écrit un roman sur l'or et le champagne, elle aurait pu – du même – envisager de livrer son roman avec bouteille et coupe associées. Ni champagne, ni caviar, ni vodka. La soirée fut d'une tristesse incommensurable. Pourtant, je ne regrette pas cette soirée, simplement pour le fait de regarder les yeux brillants de Saturnine dans sa jupe de velours noir à la doublure or. Je crois que je tombe amoureux de Saturnine à sa façon de boire le champagne.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          571
C'était mon premier Nothomb et j'imaginais
« boire l'étiquette ».
Et, comme Saturnine l'héroïne, qui se régale des meilleures cuvées de champagne, je me suis délecté des mots enlevés où la curiosité sans cesse est piquée.
Phrases courtes, échanges toniques, réparties fines donnent de la chair à la légende.
Les joutes verbales lestes et spirituelles attisent le jeu de la séduction tout en duperie et, pendant que l'or en bulles coule à flot, se tissent les filets.

Don Elemirio, Espagnol, riche, très catholique, vit seul reclus dans son superbe hôtel particulier à Paris,
est Barbe Bleue. « le monde extérieur me choque par sa vulgarité et son ennui.»

Saturnine, jeune femme belge, effectue un remplacement d'enseignante à l'école du Louvre et recherche une collocation. Décontractée, directe. « Je suis une idiote dans le style d'aujourd'hui. » dit-elle.
Sûre d'elle et dotée d'une belle assurance, elle est prête à affronter ce matamore et jouer avec la mort.

Huit femmes ont bénéficié des largesses de Don Elemirio et du luxe pharaonique de la propriété.
C'est un excellent couturier : « Penser un habit pour un corps et une âme, le couper, l'assembler, c'est l'acte d'amour par excellence. » et un magnifique cuisinier :
« Goûtez-moi ce plat de mon invention : l'anguille sous roche. » Elles ont toutes disparues.

Par ce conte, Amélie Nothomb entraîne le lecteur dans les méandres de ses interrogations :
La religion, la gastronomie, la photographie, la séduction, le mal, la mort. C'est jouissif et décalé.
Truffé de phrases simples mais tellement justes,
« Voir les photos d'autrui est toujours une punition. » ou de sentiments que je partage, « Quand les gens reviennent de voyage, ils disent : « Nous avons fait les chutes du Niagara. » Voyez-vous, ces gens croient pour de vrai qu'ils ont fabriqué les chutes du Niagara. » J'adore.

Et puis, il y a la chambre noire, la pièce où l'on ne doit pas pénétrer, il vous en cuirait.
Saturnine court-elle à sa perte ? Ce jeu du chat et la souris la grise. L'or du Champagne aussi.

Je n'ai rien dévoilé, le trésor de ce livre réside dans le plaisir aux échanges, dans les dialogues gourmands:
« Maintenant que vous connaissez mes talents culinaires, voulez vous m'épouser ?
« C'est plus fort que vous, la bouffonnerie, n'est-ce-pas ?
« Je suis sérieux.
« Non, je ne vais pas vous épouser. On n'épouse pas pour un gâteau.
« le motif serait joli.
« de toute façon, moi, je n'épouse pas. Ni vous, ni personne…
« Vous me décevez profondément.
« Tant mieux.
« Hélas, la déception ne guérit pas de l'amour.
« Si je finissais votre Saint Honoré, cela vous guérirait-il de votre amour ?
« Non, cela l'aggraverait.
« Flûte, c'est ce que j'ai envie de faire. »

Et l'épilogue ardent et or…
« Une nuit dehors avec moi et un très grand Champagne, ça te dit ?»
Commenter  J’apprécie          464
Saturnine n'en revient pas : c'est elle que Don Elemirio a choisi pour être sa colocataire, dans son luxueux immeuble particulier parisien. La jeune Belge apprend que 8 femmes l'ont précédée et ont disparu. Apparemment, elles ont ouvert la chambre noire interdite. Saturnine ne connaissait pas la réputation de son illustre colocataire qui se prétend l'homme le plus noble du monde. Elle découvre sa misanthropie et son étrange façon d'assouvir ses besoins charnels. « Les colocatrices n'espèrent pas qu'on les épouse. Elles habitent déjà avec vous. » (p. 28)

D'abord cynique, Don Elemirio tombe fou amoureux de Saturnine. Fasciné par l'or, il le voit s'incarner dans la jeune femme. Mais Saturnine se méfie : son hôte a-t-il tué ses 8 colocataires ? Que cache la chambre noire ? « Ce type se nourrit de l'angoisse des autres, et des femmes en particuliers. Je veux lui montrer qu'il ne m'impressionne pas. » (p. 61) Saturnine saura-t-elle résister au charme trouble de Don Elemirio ? Saura-t-elle le battre à son jeu désabusé ?

Pas vraiment emballée par Stupeur et tremblements, j'ai apprécié cette fable chromatique qui revisite le célèbre mythe littéraire. En partant du présupposé que la colocation est l'accomplissement idéal de l'amour, Amélie Nothomb pose un regard cynique sur les relations amoureuses et humaines en général. Bon, ce n'est pas le livre de l'année, mais il est plaisant, parfois très drôle et la fin est surprenante.
Commenter  J’apprécie          460
On ne peut pas noter un livre d'Amélie Nothomb parce que cette autrice a le don de ravir les un(e)s et d'hérisser les autres ce qui n'ajoute, ni ne retire, rien aux qualités de son oeuvre pour le moins unique en son genre. D'ailleurs la posologie des écrits d'A.N. à conseiller est d'un livre par an ; chose parfaitement comprise par son éditeur. Plus, c'est trop, on sature. Moins, ce n'est pas assez, on a envie de son petit Nothomb à date régulière. C'est toujours charmant, minutieux de trouvailles et d'inventions, et du style de ces écrivains qui écrivent encore à la plume. On ne peut guère raconter l'intrigue si ce n'est que pour cette fois, Amélie s'inspire du conte de Perrault pour en faire une variation pétillante et toute personnelle.
Lien : https://www.babelio.com/list..
Commenter  J’apprécie          420
Le phénomène Amélie Nothomb m'a toujours beaucoup intriguée, d'autant plus que je suis loin d'être fan de ses oeuvres. Cela ne m'empêche pourtant pas d'y retourner chaque année, comme beaucoup de lecteurs je suppose, afin de découvrir ce qu'elle va trouver comme idée cette fois pour nous surprendre. Car il faut admettre que ses oeuvres ne manquent pas d'originalité, et c'est cette surprise que j'attends de leur lecture, non le plaisir...

Me voici donc à la découverte du Nothomb, cru 2012, Barbe Bleue. Comme toujours, pas de 4e, une simple accroche : "La colocataire est la femme idéale". Peu d'indices donc, avec ce titre énigmatique et cette phrase qui n'a rien à voir avec le mythe de Barbe Bleue. Mais dès les premières pages on comprend rapidement de quoi il s'agit, puisqu'on découvre notre protagoniste, Saturnine, dans une salle pleine de jeunes femmes ayant répondu à une annonce pour une colocation à Paris. En discutant avec sa voisine, elle apprend rapidement que le maître des lieux a déjà eu huit colocataires, toutes des femmes jeunes et belles, toutes ayant disparu à ce jour. Les femmes dans la pièce sont au courant, et se présentent poussées par la curiosité et l'envie de rencontrer ce mystérieux personnage, un richissime noble espagnol que l'on dit très séduisant. Saturnine, quant à elle, ne croit pas vraiment sa voisine et décide de rester car elle a désespérément besoin d'un logement le plus tôt possible. Étrangement elle obtient cette chambre très facilement et emménage. L'intrigue est ainsi lancée, nous voici donc dans un Barbe Bleue contemporain au coeur de la capitale française.

Bon... Comme je m'y attendais, Amélie Nothomb m'a surprise, elle nous présente encore une histoire vraiment originale. Attention, ça ne veut pas dire que je l'ai aimée, car comme à chaque fois je ne sais pas du tout quoi en penser, mais j'admets tout à fait que les dialogues sont souvent drôles et bien trouvés, les personnages sont complexes et ne m'ont pas laissée indifférente. Mais il y a toujours cette atmosphère malsaine qui plane sur ses livres et qui me dérange beaucoup.

Dans l'ensemble rien de neuf à l'horizon, un nouveau roman d'Amélie Nothomb semblable aux précédents, vite lu, vite oublié, mais qui a ce petit quelque chose de surprenant qui fait qu'on y retourne chaque année.
Commenter  J’apprécie          421
Elle a un don Amélie Nothomb : celui de revisiter n'importe quel conte, n'importe quelle histoire sous un angle absolument contemporain, délicieusement improbable et magnifiquement jouissif !
Elle s'amuse avec les mots et ainsi elle nous amuse.
Elle contemple ses personnages et ainsi elle nous les rend attirants.
Elle insuffle un suspense délicat et ainsi nous invite à tourner les pages avec avidité.
Elle allie humour et retenue et ainsi crée en nous un déséquilibre presque équilibré.
Elle revêt l'histoire de poésie et ainsi nous entraîne à imaginer les plus beaux décors, les plus séduisants personnages et les plus cocasses situations.
Je suis une nouvelle fois complètement séduite par Amélie Nothomb et son talent fou !
Ce petit roman est un coup de coeur lumineux à glisser entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          390
Pas le meilleur Amélie Nothomb mais un bon moment de lecture malgré tout.

L'auteur s'inspire du conte de Perrault pour ce roman. On fait la connaissance de Don Elemirio, un espagnol qui recherche un colocataire. Arrive Saturnine, qui va vite se poser des questions. Pourquoi ne peut-elle pas rentrer dans la chambre noire ? A-t-il tué ces précédentes colocatrices ?

L'intrigue est forcement intéressante mais il y a, selon moi, beaucoup trop de dialogues et trop peu de narration. Je me suis un peu ennuyée a cause de tout ce blabla.... A croire que les bulles de champagne font parler, car il coule a flot au fil des pages :
"Une seule consigne : ne pas prendre de champagne rosé.
- Cela va de soi. Préférer la mièvrerie du rose au mysticisme de l'or, quelle absurdité !
- L'inventeur du champagne rosé a réussi le contraire de la quête des alchimistes : il a transformé l'or en grenadine."

Malgré tout, l'écriture d'Amelie Nothomb est toujours aussi agréable a lire : "Tomber amoureux est le phénomène le plus mystérieux de l'univers. Ceux qui aiment au premier regard vivent la version la moins inexplicable du miracle : s'ils n'aimaient pas auparavant, c'est parce qu'ils ignoraient l'existence de l'autre. le coup de foudre à retardement est le plus gigantesque défi à la raison."
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          280
L'art d'accomoder les restes.
Un conte cuisiné à partir d'autres contes (Barbe Bleue, Peau d'Ane, 'Le Parfum' de Patrick Süskind), à la sauce Nothomb. Je l'ai trouvée indigeste, cette sauce, dans d'autres plats de l'auteur, mais relevée et piquante aussi donc pas totalement déplaisante. J'ai eu envie d'y revenir une quatrième fois, après quelques années d'abstinence, parce que le conte de Barbe Bleue me fascine depuis longtemps (la version de Perrault et les personnages qui l'ont inspirée : Henri VIII, Gilles de Rais...). J'étais curieuse de voir comment Amélie Nothomb l'avait revisité.

Déception sur une grande partie du livre, qui reprend les ficelles de 'Hygiène de l'assassin' et 'Les Catilinaires' - mais on ne change pas une équipe qui gagne (de l'argent). Personnages flippants, malsains, beaucoup de dialogues avec joutes verbales, un peu de philosophie, de religion et de mythologie par-ci par-là. De la bouffe de luxe et du champagne, jusqu'à la nausée parfois - on a vu plus digeste que des oeufs et du St Honoré à gogo.
Dans mes souvenirs, la plume de cette auteur était plus savoureuse, je l'ai trouvée plate ici. J'ai quand même eu envie de terminer ce court roman (deux heures de lecture) : même si l'intrigue a des airs de déjà-vu, elle interpelle et je voulais connaître le sort des femmes de ce Barbe Bleue aristocrate espagnol-parisien du XXIe siècle. Mais bof, j'aurais pu m'en dispenser...
Commenter  J’apprécie          270




Lecteurs (4969) Voir plus



Quiz Voir plus

Barbe bleue d'après Amélie Nothomb

Dans ce livre comment se nomme le personnage principal féminin ?

Capucine
Saturnine
Emeline
Ursuline

9 questions
151 lecteurs ont répondu
Thème : Barbe bleue de Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..