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3,74

sur 6074 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il est vrai que jusqu'à présent, je connaissais très peu Amélie Nothomb et c'est une nouvelle fois ma belle-mère qui m'a orientée vers cette lecture en me disant que c'est LE Livre d'elle qui l'avait poussé à découvrir par la suite tout ce qu'elle avait écrit.

Ce dernier nous plonge dans l'univers de Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, et auquel il ne reste que deux mois tout au plus à vivre, étant atteint d'une maladie assez rare touchant les cartilages. Cet homme obèse de quatre-vingt-trois ans est un monstre d'obscénité et de vulgarité. Il se plait à écraser lamentablement tous les journalistes venus l'interviewer, se sentant supérieur à eux et sachant pertinemment qu'aucun d'entre eux n'a réellement lu ce qu'il a écrit, sinon ils n'auraient pas eu envie de le rencontrer car ce qu'il écrit est ignoble mais relevant inexorablement du pur génie.
Aussi, plusieurs sont tombés face à lui, humiliés et se sentant rabaissés plus bas que terre...tous jusqu'à ce qu'arrive Nina, une brillante journaliste (une fouille-merde pour reprendre ses propres termes) qui, malheureusement pour elle, part déjà avec un gros désavantage de son côté aux yeux de Prétextat Tach : celui d'être une femme. Mais pourquoi Prétextat Tach exècre-t-il les femmes à ce point-là et en a-t-il toujours été ainsi ?
Cependant, ce que ce dernier ignore, c'est que Nina sera la seule à le sortir de sa torpeur d'ennui et à même à le faire revenir à la vie ou à la mort si vous préférez, pour le peu de temps qui lui reste à vivre (enfin, cette phrase est très ambigüe pour tout le commun des mortels mais pas pour Prétextat Tach et si vous voulez savoir pourquoi, je vous invite à lire cet ouvrage).

Un ouvrage qui m'a déconcertée et même écoeurée dans les premiers chapitres tant j'ai trouvé le personnage de Prétextat Tach ignoble, imbu de lui-même, égocentrique au possible, vulgaire, insupportable et j'en passe mais dès l'intrusion du personnage de Nina dans le roman, j'ai été complètement époustouflée par l'écriture de l'auteure, par le jeu de répliques piquantes de sarcasme qui s'instaure entre la journaliste et le prix Nobel. de lors, impossible de lâcher le livre des mains tant cela était exaltant et extrêmement bien écrit ! Un ouvrage qui m'a complètement bluffée je l'avoue. A découvrir !
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Pretextat Tach, un célèbre écrivain obèse, misanthrope, misogyne, atteint d'une maladie très rare et condamné accorde une dernière interview à une journaliste Nina plutôt fine d'esprit.
Au fil du dialogue entre les deux protagonistes, la journaliste habile manipule l'écrivain, ce dernier se dévoilant minutieusement, finit par avouer ses secrets et surtout le meurtre monstrueux de sa cousine Léopoldine assassinée dans sa jeunesse.
Ce roman dont le dialogue nous tient en haleine par son suspense et cette dualité insidieuse, nous démontre en parallèle une réflexion sur différents aspects tels que l'art de l'écriture, de la lecture mais également la société et ses travers.
C'est un petit chef d'oeuvre, un véritable régal dans une perversité absolue.
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Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu la médiatique Amélie Nothomb et quelquefois la jachère a du bon! Ce fut un plaisir de retrouver la petite musique de cette auteure même si je ne suis pas un inconditionnel de son oeuvre ni de ses imparfaits du subjonctif.

Ici, c'est la structure du récit qui est originale avec le défilé de journalistes martyrisés par le prix Nobel de littérature Prétextat Tach. Quelle imagination pour faire la biographie de ce personnage aussi loufoque!

Ce premier roman court de la romancière au chapeau m'a tenu en haleine par le jeu du chat et de la souris mis en dialogues succulents.
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Après avoir été déçu, il y a quelques années, par ma lecture d' « Acide sulfurique », je m'étais promis de donner une seconde chance à Amélie Nothomb. Je me disais qu'on n'envoûtait pas tant de lecteurs sans raison, qu'elle avait forcément un truc ! J'ai tenu promesse. Pour ce faire, j'ai décidé de commencer par le commencement avec son premier roman, point de départ de cette hallucinante fascination collective. Et ma persévérance a été récompensée. Tous les mauvais sentiments que je retenais de ma première expérience avec l'auteure, ont été balayés grâce à celle-ci.

En général, j'apprécie assez peu les romans courts qui sont souvent au final superficiels ou incomplets. Pour qu'une histoire brève trouve grâce à mes yeux, il faut que le style ou le thème mérite la concision. Il faut qu'en peu de mots, le texte fasse mouche. Et pour « Hygiène de l'assassin », c'est le cas. Une interview de 200 pages, c'est original et avec ce style, c'est percutant !

Les deux protagonistes de ce dialogue sont des êtres particulièrement intelligents. Ils font tous les deux preuve d'une répartie verbale hors du commun, qui entraîne le débat à toute allure. Leurs échanges oraux sont d'une grande efficacité. J'ai été bousculé dans ce vif ping-pong d'idées et de phrases chocs. de plus, l'atmosphère qui règne dans la pièce est sombre, malsaine, méchante et le politiquement correct n'y a pas sa place. On est donc à la fois mal à l'aise face au fond de l'histoire et captivé par la forme.

Sur cet opus, je comprends l'engouement du public. Une forme surprenante, une histoire dérangeante et une plume affutée, un véritable exercice de style qui laisse une empreinte dans notre esprit. Malgré une fin bâclée, ce fut pour moi une bonne surprise. Après une première manche perdue, Amélie Nothomb remporte cette revanche haut la main. Il y a aura donc la belle…
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Ce premier roman d'Amélie Nothomb, est, pour moi, l'un de ses meilleurs, l'un de ses plus accomplis ! Bon, c'est vrai, que je n'en ai pas lu beaucoup, mais pour l'instant, celui-ci, est le meilleur, à mes yeux, même si je lui préfère "Stupeurs et tremblements". C'est notamment le plus subtil, le plus complexe que j'ai lu jusqu'à présent, avec de vraies réflexions sur l'art d'écrire, sur la jeunesse, sur la société et ses travers...
Ce qui m'a le plus fasciné, dans ce roman, bien entendu, c'est Prétextat Tach, cet être, qui semble monstrueux, à bien des égards, et pourtant irrésistiblement attachant, humain, tellement humain, dans ses vices, dans sa grandeur, dans son désir absolu.
Ce qui m'a plu aussi, bien entenfu, c'est les dialogues : comme toujours, avec la romancière belge, ils sont acides, jouissifs, et pleins d'humour souvent.
Le personnage de Prétextat Tach, est vraiment dépeint, avec une fine psychologie, par Amélie Nothomb, qui fait de ce vieil obèse sadique, a priori fort peu attachant, un être hanté par son passé, un mystique ayant soif d'absolu, en révélant sa jeunesse, qui s'avère être un curieux mélange de beauté et de tristesse.
Ce roman, est aussi un bon exemple du mélange des genres : certains passages sont comiques, d'autres tragiques ou lyriques...
"Hygiène de l'assassin", est aussi un grand roman religieux, et même mystique ( oui, vous avez bien lu ! ), ce qui n'est pas si étonnant, de la part, de l'auteure de "Soif", qui livre ici une méditation sur la mort, l'amour, la jeunesse, le vieillissement... Pour moi, certains passages, sont même une revisitation des premiers chapitres de la Genèse, ceux où il est question du paradis terrestre et du péché originel... On peut même penser que certaines pages, revisitent l'histoire de Cain et Abel...
En plus, il y a plein de belles réflexions au détour des dialogues... du grand Nothomb !
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Je ne fais pas partie des grands inconditionnels d'Amélie Nothomb. Je n'ai finalement lu qu'assez peu de ses romans, que j'ai appréciés. Mais pas assez pour guetter éperdument chaque sortie, ou pour me mettre à systématiquement acheter tous les ouvrages de sa plume qui croisaient mon chemin. Hygiène de l'assassin a cependant attiré mon attention. Par son titre d'abord, énigmatique. L'histoire ensuite, qui semblait d'une grande originalité. Enfin, car il s'agissait d'un premier roman, et les premiers romans ont une place spéciale dans mon coeur.

Et quel premier roman ! le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un tour de force. On retrouve ici l'écriture acérée et cynique d'Amélie Nothomb. L'oeuvre est principalement rédigée sous forme de dialogues. le format offre à l'écrivaine belge la possibilité d'écrire saillie savoureuse sur saillie savoureuse, d'enchaîner les bons mots et les démonstrations d'éloquence tapageuses. On pourra peut-être lui reprocher une tendance à accumuler les mots savants, mais c'est surtout dans la bouche de Pretextat qu'ils se trouvent, ce qui indique plus un trait assez pédant de sa personnalité.

En parlant de Pretextat, L'autrice parvient à en faire un personnage avec une certaine présence. Esprit redoutable, caractère étrange, aussi cultivé qu'il est imbu de lui-même, aussi captivant qu'il est repoussant... L'enchaînement des dialogues permet de bien cerner cette personnalité atypique et excentrique, notamment grâce à Nina, jeune journaliste déterminée et futée.

Le livre parvient en peu de pages à installer une tension dramatique palpable tandis que les révélations se dévoilent. J'ai réellement eu du mal à lâcher le roman tant j'avais envie d'en savoir plus sur le passé mystérieux du légendaire Pretextat Tach. le huis-clos est l'élément parfait pour faire monter cette tension crescendo au fil du roman. Les secrets installent un univers baroque, presque gothique, qui vient compléter l'étrange tableau qu'est Tach. La fin est malheureusement un peu abrupte, mais il ne semblait pas y avoir d'avoir d'autres possibilités.

Autre élément notable, on retrouve dans ce premier roman certaines spécificités que l'on a dans de nombreux livres d'Amélie Nothomb. Outre un style cynique, une fascination pour les tubes digestifs et la nourriture. Une certaine inclination à choisir des noms complexes mais très significatifs pour ses personnages.

C'est tout pour moi ! Un roman court mais avec un réel impact, j'ai beaucoup apprécié l'écriture, crue, cynique et imagée, qui donne l'impression d'assister à des duels de bons mots. Amélie Nothomb offre une lecture addictive et maîtrisée qui s'affirme comme un tour de force pour un premier roman ! Original et bien rythmé, c'est une très bonne porte d'entrée pour découvrir l'univers si particulier de l'autrice.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Délectable! le premier Amélie Nothomb que j'ai lu, qui m'a clairement donné envie de lire tous ses livres! Une maîtrise impeccable de la langue française, des personnages extrêmement bien travaillés, une ironie glaçante, une intrigue menée d'une main de maître, des répliques cinglantes et une fin en apothéose. Un de mes livres préférés, sans aucun doute!
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Ecrit en 1992
Si, mais êtes-vous capable d'entendre cette réponse ?

- Je préfère la pire des réponses à une absence de réponse.

- Précisément. Ma réponse est une absence de réponse.

- Soyez claire, je vous prie.
Surprenant et insolite roman a' l'image de ce dialogue cité ci-dessus
Il y a seulement trois personnages principaux : Prétextat Tach, Nina et Léopoldine
Le célèbre écrivain Prix Nobel de littérature, Prétextat Tach ? Condamné par un cancer, il avait, la veille, accepté une interview avec des journalistes, afin de léguer au monde entier sa vision de l'humanité. Les quatre premiers ressortent de leur entretien, sonnés et écoeurés par le personnage. L'écrivain, obèse de quatre-vingt-trois ans ne pouvant plus marcher, se nourrit abominablement, fume vingt cigares par jour, mais ne boit pas et pratique l'abstinence depuis une éternité. Imbu de sa personnalité, méprisant, cassant, il se joue des journalistes prenant plaisir à les humilier. Jusqu'à l'entrée du cinquième intervieweur,
une jeune journaliste Nina trentenaire qui va se montrer aussi sûre d'elle et présomptueuse que lui. Et là, elle le pousse dans ses extrémités, et le lecteur s'accroche au livre comme une moule à son rocher, tant l'intrigue prend de l'intérêt au fur et à mesure qu'elle se dessine. L'écrivain et la journaliste se livrent à une véritable joute oratoire, un duel sans merci pour notre plus grand plaisir.

Ce roman est écrit sous la forme d'un dialogue Tel un philosophe qui mène son auditoire à se poser des questions, pour sortir de la discussion avec plus de doutes qu'ils n'y sont entrés, Pretextat utilise tous les moyens à sa disposition pour amener les journalistes sur le sujet et le terrain qui les mettront mal à l'aise et les pousseront à capituler, tel des ignorants qui découvrent leur ignorance. Mais quand Nina entre en scène, tout est relancé : qui est le maître ? Qui est le disciple ? Tout devient flou, et on s'attend à tout sauf à la chute choisie par la romancière ! Et le lecteur reste avec des questions sans réponse, au sujet de ces deux personnages hauts en couleurs et pourtant pas si sympathiques...
: on est tenu par le suspense, habilement échafaudé jusqu'au dernier chapitre ce qui nous pousse a' le dévorer goulument

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Le premier Nothomb , et quel cru !! Une intelligence rare , une intrigue magistale , des personnages saisissants de réalisme , que de superlatifs pour un récit trés court , qui se réduit à une confrontation brillante entre deux étres qui pendant tout le récit vont se livrer une guerre psychologique incroyable, atteignant des sommets par moments.... Il est un peu dommage qu'en gardant le méme rythme de publication , Nothomb est perdue un peu de la puissance dramatique qui caractérise ce remarquable roman qui représente la meilleure entrée en matiére possible pour cet auteur ....
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Hygiène de l'assassin est le premier Nothomb que j'ai lu.
Je l'ai beaucoup aimé: brillant, percutant. Bien, quoi.
Mais j'ai un gros défaut: quand j'aime un livre, je le relis. Et c'est l'erreur à ne pas commettre avec Amélie Nothomb : je me rends alors compte des facilités auxquelles l'auteur se laisse aller et le livre perd alors tout ce qui me semblait être brillant. Puis je me lamente sur le fait qu'elle ne retravaille pas ses textes une fois qu'elle les a écrits, en pensant: quel grand écrivain elle pourrait être!!!
J'ai noté ce livre 5 étoiles parce que la première lecture m'a éblouie, mais avec un pincement de regret quant à ce que ce livre aurait pu être: encore mieux.
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