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EAN : 9782809824933
168 pages
L'Archipel (22/08/2018)
3.55/5   50 notes
Résumé :
Dans un café ou sous la pluie, chez elle ou chez lui, ou encore... dans les bois : l'auteur d' Hygiène de l'assassin, de Stupeur et tremblements et des Prénoms épicènes a accordé une série d'entretiens à Michel Robert. Au fil de leur conversation - parfois sage ou sincèrement drôle, parfois folle ou même intime - est née une amitié.
Amélie Nothomb se livre ici comme rarement, évoquant aussi bien sa vie privée que la création littéraire, l'Europe, la Chine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai bien aimé découvrir Amélie Nothomb au travers de ses confidences à Michel Robert, confidences récoltées au fil du temps, des années même. J'ai été séduite par cette part d'elle-même qu'elle livre avec sincérité, sa singularité assumée, son authenticité dans ce livre alors qu'ailleurs, pour avoir la paix, il semblerait qu'elle réponde « Oui, c'est vrai » plus souvent qu'elle ne devrait.

Amélie se fiche que ses ami(e)s apprécient ou non ses oeuvres. Elle écrit, c'est un besoin, cela fait partie d'elle-même, c'est son oxygène. Elle a des avis tranchés sur certains sujets, et pour d'autres elle laisse planer le doute. Ses souvenirs d'enfance, notamment au Japon, ne sont jamais loin.

Un recueil de paroles connues, d'autres moins, mais un ensemble agréable qui m'a touchée.
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Pour les aficionados d'Amélie Nothomb, ces entretiens avec Michel Robert permettent de s'immiscer entre eux et de recueillir les confidences compilées sur six années ( 1995 -2001). Leurs rencontres se sont déroulées sous le sceau d'affinités électives, sous la forme d'une conversation amicale plutôt qu'un rapport questionneur/ questionné.

C'est donc « L'Amélie d'avant 2000 » que l'on découvre dans « ce véritable joyau », comme le qualifie Jacques de Decker (1).
Le titre «  La bouche des carpes » fait référence à un dramatique accident vécu par Amélie, « l'enfançonne de quatre ans », à Kobé.
L'ouvrage est dédié à Pascal de Duve.

Six chapitres composent l'ouvrage dans lesquels sont abordés l'écriture, la philosophie, la religion, l'amour et l'amitié, la vie à l'étranger.

Amélie Nothomb revient sur son enfance, l'éducation reçue. A parents atypiques, progéniture hors du cadre ! Elle ne manque de rendre hommage à ses « merveilleux parents ». Une relation fusionnelle avec sa soeur.

Elle fut autodidacte très jeune et nous étonne par son aptitude à apprendre le latin et le grec seule.
Toutefois, elle reconnaît des lacunes n'ayant fréquenté l'école qu' à onze ans, ce qui en décomplexera beaucoup.

Son rituel d'écriture ne semble pas avoir changé : dès le lever un thé « horriblement fort » à en vomir, quatre heures d'écriture, puis sa correspondance. L'écrivaine n'en est plus à 30 manuscrits rédigés mais à 96. Pour elle «  écrire est une récréation »,un pur plaisir. Comme Serge Joncour, elle assimile l'écrivain à un funambule.
Elle évoque ses figures tutélaires : Jacqueline Harpman, Bernanos sur lequel elle a fait sa thèse, Simenon, Leys dont elle occupe le fauteuil à l'Académie belge.
Elle ne connaît pas l'angoisse de la page blanche, étant en constante activité.
Michel Robert cite les mots inventés ou d'usage peu courant rencontrés dans ses romans, à savoir : «  anadyomène », «  aporétique », « quandoquité ».
Il étaye son interview en citant de nombreux extraits des ouvrages du moment (L'attentat, le Sabotage amoureux, Les Catilinaires, Les Combustibles, Péplum...), qui ne peuvent que nous inciter à les lire ou relire.

La romancière s'explique sur la présence d'obèses, de laids, dans ses écrits tout en rappelant qu'elle voue un culte à la beauté et à la gratuité.

Elle avoue, comme Beckett, n'être bonne qu'à ça, écrire. Elle n'aurait certainement pas embrassé la profession de journaliste, détestant poser des questions. D'un «  naturel généreux », elle ne se formalise plus quand des journalistes « pondent » des informations erronées et va même jusqu'à leur répondre par une « positive attitude », en acquiesçant !

Elle revient sur ses voyages, ses années à l'étranger qui ont fait d'elle une polyglotte, sa connaissance des pays de l'Extrême Orient, du Japon (y ayant vécu et travaillé). Et de se remémorer sa « première crise de nostalgie aiguë », due à son « côté lamartinien » ou sa rencontre , en Birmanie, avec les éléphants, « animaux qui respirent la sagesse », et même avec un cobra au Laos !
Revenir à New-York la plongea dans le désarroi, ne reconnaissant rien dans cette ville «  froide et hostile ».
Elle laisse filtrer ses idées politiques ( centriste, proeuropéenne), distille ses goûts musicaux.

Amélie Nothomb insiste sur le fait qu'un écrivain est d'abord un lecteur ! Elle -même est « une lectrice attentive qui pratique l'admiration ». D'ailleurs sur le bandeau de certains romans fleurissent la mention : « conseillé par Amélie Nothomb » ou son avis.

Elle livre sa définition de l'amitié : «  une élection » et de l'amour : « l'obsession absolue » et évoque ses premiers émois. Elle rappelle que la solitude lui fut insupportable durant ses dix premières années. Mais il n'est pas plus enviable d'être victime de trahison par un soi-disant ami.
Elle ne mâche pas ses mots quant à ses détracteurs, à ceux qui lui adressent des lettres vulgaires. Et choisit de les ignorer.

Les goûts alimentaires  de la romancière risquent de surprendre: bananes et poires pourries. Mais apprécie-t-elle autant la cuisine mandarine ?!
Mais encore plus étonnant , au chapitre «  Spiritus Sanctus »,l'aveu suivant : « J'aurais voulu être le Christ » !
La question de la foi y est abordée et prend un sens d'autant plus intéressant quand on connaît la trame du roman annoncé « Soif » (2), qui met en scène Jésus.

C'est une sorte d'autoportrait que la Dame au chapeau, authentique « coqueluche littéraire », décline au fil des échanges avec beaucoup de sincérité.
Parmi les adjectifs relevés, on note : « timide, mystique », « pessimiste gaie », « pas rancunière ni revancharde »! .
Sa devise ? «  être systématiquement non systématique » !
Si Philippe Besson entendait sa mère le supplier « d'arrêter ses mensonges », Amélie Nothomb, dès quatre ans, a souffert de ne pas être crue alors qu'elle disait la vérité. Et pourtant elle nous livre tout ce que l'on voudrait savoir sans le lui demander, avec beaucoup de lucidité quant à son succès planétaire !

Que nous réserve «  le bourreau de travail » avec ce roman annoncé : «  Soif » ? Rendez-vous dès le 21 août 2019.


(1) Jacques de Decker est le secrétaire perpétuel de l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique qui y reçut l'auteure lors de son entrée, le 19 décembre 2015.

(2) SOIF d'Amélie Nothomb à paraître à la rentrée littéraire 2019

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Je remercie les Editions de L'Archipel pour ce service presse et l'envoi de la bouche des carpes - Amélie Nothomb, entretiens avec Michel Robert.
Je reprécise que je ne suis pas du tout une amatrice des romans de Amélie Nothomb même s'il m'arrive d'en lire. Parfois j'adore, parfois je déteste, avec elle je ne sais jamais à quoi m'attendre :)
Si j'ai choisi de lire ces entretiens avec Michel Robert c'est pour deux raisons : déjà, par curiosité ; et aussi car j'aime regarder les interventions de Amélie Nothomb, par exemple à la Grande Librairie. Elle est perchée et j'avoue que souvent elle me fait rire :)
La bouche des carpes ce sont donc des entretiens entre l'auteure et Michel Robert, de 1995 à 2001.
On trouve une préface de Jacques de Decker ; un avertissement, un prologue puis six parties :
1 - Etre écrivain
2 - Solitude et écrivain
3 - Philosophons
4 - Tous les pays du monde
5 - Spiritus Sanctus
6 - Légèretés au quotidien
puis la bibliographie d'Amélie Nothomb, et celle de Michel Robert.
J'ai passé un bon moment à lire ces conversations entre Amélie Nothomb et Michel Robert. Même si j'ai parfois été un peu gênée car je n'ai pas lu quasiment tous les romans cités dans cet ouvrage !
En soi ce n'est pas hyper gênant, mais j'aurais préféré avoir les livres en tête. Car à par Cosmétique de l'ennemi (qu'en plus, j'ai détesté ! ) je n'ai pas lu Les Catalinaires, le sabordage amoureux ou encore Péplum. Comme Michel Robert revient sur certains ouvrages, je trouve qu'on se perd un peu si on n'a pas lu les dits romans !
L'idée est bonne, mais je trouve surprenant que ces entretiens soient diffusés si tard. Car les vrais amateurs de l'auteure ne seront pas forcément surpris. Certes, elle se livre et c'est intéressant mais si on la connait bien, pas sure que ça passionne tant que ça. Certains peuvent avoir une impression de déjà lu.
J'ai aimé La bouche des carpes car ces entretiens sont bien menés. Amélie Nothomb est vraiment perché, ça se confirme :) Et ça m'a plu, évidemment. Toutefois, pas de coup de coeur. C'est un livre qui se lit facilement mais je ne suis pas sure au final d'en garder un immense souvenir.
C'est plus un livre pour les amateurs ou fans de l'auteure, même s'ils risquent d'avoir une impression de déjà lu s'ils connaissent bien Amélie.
Je mets trois étoiles et demie car même si j'ai pas eu de coup de coeur, j'ai passé un bon moment de lecture, et c'est déjà pas si mal :)
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cet entretien me conforte sur la sensation que j éprouve envers cette auteure ... je la trouve bienveillante, honnête, entière, et j aime sa façon de voir le monde ... le monde littéraire... le monde politique... le monde et ses lecteurs.

ce livre me donne envie de lui écrire et pourtant de quelle légitimité pourrais je lui écrire et lui parler de mes ressentis sans une certaine obscénité à se livrer à un être qu on ne connaît pas et à lui faire porter quelques bagages.

ce livre- entretien a eu le mérite de me faire un choc car les livres les plus cités (3) sont ceux que je n ai pas lus...
qu il est doux pour celle qui attend les rentrées littéraires pour lire le prochain "Nothomb" - cette marque bankable qui la surprend- de se dire que l année va être pimentée par ce "rattrapage" : à mois les Catalinaires, le sabotage amoureux et Péplum.
avec pour ce dernier une attente particulière quand on sait la peine - la trahison - de la perte d un ami suite à cet écrit.

bonne lecture
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Il est vrai que la couverture est accrocheuse et trompeuse ! La photo d' Amélie est en droite ligne avec celles de tous les romans de Nothomb.
Le nom de Nothomb est écrit en gros caractères, et celui du journaliste en tout petits.
Mais on comprend très vite qu'il s'agit d'un livre "sur elle" et non un livre "d'elle".

Fan non-inconditionnel de l'auteure à succès depuis ses débuts, je n'ai quasiment rien appris d'elle que je ne sache déjà.
Les interviews ayant été réalisées au cours des années 1995 à 2001, pourquoi avoir attendu 2018 pour les publier ? Il eût été plus intéressant de les publier en 2002, avant que sa carrière mondiale ne nous révèle tous ces petits "secrets" aujourd'hui connus de tous.

Si vous ajoutez à cette arnaque la platitude des questions qui terminent cet ouvrage, j'avoue avoir mal compris qu'Amélie Nothomb ce soit prêtée à ce petit jeu, quand bien même elle reconnaît avoir une relation plutôt négative avec les journalistes littéraires !
Michel Robert est presqu'aussi mauvais que François Busnel... c'est dire !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Je crois qu'il y a beaucoup de formes d'intelligence. Il y en a qui sont apparemment exemptes de sensibilité. Ces intelligences-là, qui correspondent souvent à des quotients intellectuels élevés, ne m'impressionnent absolument pas. Les intelligences qui me séduisent sont celles qui ont pour moteur la sensibilité, ou celles qui vont de pair avec une grande finesse.

Page 93
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— Vous n’avez pas peur, parfois, d’être un peu en dehors du système de références de la société actuelle ?
— Si, mais cela m’est égal d’être ou de ne pas être dans la norme. Du moment que c’est vivable, ça va. Parfois, bien sûr, ce l’est moins. Mais il y a des compensations. Il est vrai que je ne suis pas un être tout à fait équilibré, mais cela me permet de vivre des choses magnifiques ! Si vous saviez le nombre de choses qui me sont arrivées uniquement parce que j’ai eu des crises de folie qui m’ont permis, au bon moment, de comprendre, de réaliser certaines choses sans lesquelles je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Mais j’estime que je m’égare un peu…
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Mais, bruxelloise dans l’âme, je ne me sens pas chez moi à Paris. Bruxelles, c’est la paix, Paris, c’est la guerre. À Paris, j’ai tout le temps l’impression de me battre, de monter au front. C’est à la fois grisant et dur, que ce soit à titre professionnel ou dans la vie de tous les jours. Prendre le métro, c’est déjà la guerre. Faire ses courses, c’est toujours la guerre. À Bruxelles, on est beaucoup plus relax, on n’a pas cette impression de combat permanent pour survivre.
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— Votre premier manuscrit s’intitulait L’Omelette spatiale, m’avez-vous dit…
— Oui, je l’ai écrit de dix-sept à dix-neuf ans. J’écrivais très lentement à l’époque. Le sujet s’apparentait à une sorte de révolution à rebours. Cela portait sur une société du futur, du troisième ou du quatrième millénaire, qui était entièrement contenue à l’intérieur d’un œuf, le pouvoir politique étant détenu par le jaune et le peuple par le blanc. Cela se terminait par une apocalypse : l’œuf se cassait, le jaune se mêlait au blanc et le tout devenait une espèce d’omelette sidérale qui se promenait dans l’univers, c’était la fin des temps.
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"Je crois que l'humanité, c'est vraiment cela : abaisser les gens à son niveau, les salir pour pouvoir enfin les aimer. Parce que l'on ne peut aimer que ce qui est assez bas pour soi." (p. 32)
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