Il existe depuis très longtemps une immense secte d'imbéciles qui oppose sensualité et intelligence. C'est un cercle vicieux: ils se privent de volupté pour exalter leurs capacités intellectuelles, ce qui a pour résultat de les appauvrir. Ils deviennent de plus en plus stupides, ce qui les conforte dans leur conviction d'être brillants - car on n'a rien trouvé de mieux que la bêtise pour se croire intelligent.
On n’a rien inventé de mieux que la bêtise pour se croire intelligent.
Quelle est la différence entre les yeux qui ont un regard et les yeux qui n'en ont pas ? Cette différence a un nom : c'est la vie. La vie commence là où commence le regard.
Parler est un acte aussi créateur que destructeur.
Il existe depuis très longtemps une immense secte d’imbéciles qui opposent sensualité et intelligence. C’est un cercle vicieux : ils se privent de volupté pour exalter leurs capacités intellectuelles, ce qui a pour résultat de les appauvrir. Ils deviennent de plus en plus stupides, ce qui les conforte dans leur conviction d’être brillants – car on n’a rien inventé de mieux que la bêtise pour se croire intelligent.
La vie c'est ce que tu vois : de la membrane, de la tripe, un trou sans fond qui exige d'être rempli. La vie est ce tuyau qui avale et qui reste vide.
- Mais non, tu ne mourras pas.
En effet: je mourais déjà. Je venais d'apprendre cette nouvelle horrible que tout humain apprend un jour ou l'autre: ce que tu aimes, tu vas le perdre. "ce qui t'a été donné te sera repris": c'est ainsi que je me formulai le désastre qui allait être le leitmotiv de mon enfance, de mon adolescence et des péripéties subséquentes. "Ce qui t'a été donné te sera repris": ta vie entière sera rythmée par le deuil.
Face à la découverte de cette spoliation future il n'y a que deux attitudes possibles : soit on décide de ne pas s'attacher aux êtres et aux choses, afin de rendre l'amputation moins douloureuse ; soit on décide, au contraire d'aimer d'autant plus les êtres et les choses, d'y mettre le paquet - "puisque nous n'aurons pas beaucoup de temps ensemble, je vais te donner en un an tout l'amour que j'aurais pu te donner en une vie.
En vérité, Dieu était l’incarnation de la force d’inertie – la plus forte des forces. La plus paradoxale des forces, aussi : quoi de plus bizarre que cet implacable pouvoir qui émane de ce qui ne bouge pas ? La force d’inertie, c’est la puissance du larvaire. Quand un peuple refuse un progrès facile à mettre en œuvre, quand un véhicule poussé par dix hommes reste sur place, quand un enfant s’avachit devant la télévision pendant des heures, quand une idée dont on a prouvé l’inanité continue à nuire, on découvre, médusé, l’effroyable emprise de l’immobile.
Notre unique spécificité individuelle réside en ceci : dis-moi ce qui te dégoûte et je te dirai qui tu es.