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EAN : 9782253144892
153 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.23/5   1501 notes
Résumé :
L'ensevelissement de Pompéi sous les cendres du Vésuve, en 79 après Jésus- Christ, a été le plus beau cadeau, qui ait été offert aux archéologues. A votre avis, qui a fait le coup ?
Pour avoir deviné un des plus grands secrets du futur, la jeune romancière A.N est enlevée pendant un bref séjour à l' hôpital, et se réveille au XXVIè siècle, face à un savant du nom de Celsius. Entre ces deux personnages que tout oppose - elle furieuse contre ce rapt, lui, cont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (130) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1501 notes
La jeune romancière A.N., doit subir une intervention chirurgicale. Une anesthésie totale s'impose. A son réveil, elle ne reconnaît ni sa chambre, ni une chambre d'hôpital ! Mille milliards de mille sabords qu'est-ce donc que cette histoire ?
En face d'elle, un olibrius lui raconte qu'elle a été enlevée et est à présent dans un lointain futur.
Mais pourquoi l'avoir enlevée, elle ?
Réponse : parce qu'elle a deviné un secret de la plus haute importance pour ces gens du futur : l'ensevelissement de Pompéi, sous les cendres, par le Vésuve en 79 après Jésus-Christ n'est pas un accident dû à un phénomène naturel ! Oh, que non ! Toute cette catastrophe a été voulue par un homme…

Critique :

Amélie Nothomb se met en scène, mélangeant humour et gravité, dans une histoire fantastique qui ne comprend pratiquement que deux personnages. Elle, dans le rôle de l'écrivaine du XXe siècle, enlevée par un génie du futur : Celsius.
Dans cette oeuvre, tout n'est que dialogue. Serait-ce un conte philosophique ? Cela m'en a tout l'air. Alors que Celsius justifie son action, l'éruption du Vésuve pour ensevelir la magnifique cité du Vésuve afin de protéger ses richesses pour les siècles suivants, A.N. est horrifiée par le sort subi par les pauvres habitants de cette riche cité.
Bien d'autres questions vont surgir au cours de ces dialogues : pourquoi Celsius ne parle-t-il pas du Sud, vu qu'à l'époque d'A.N. c'est cela le grand débat : l'énorme différence de richesse entre le Nord et le Sud ?
Vous ne manquerez pas de vous demander ce qu'Amélie a bien pu avaler pour que, dans son imaginaire, au XXVIe siècle, les vaches aient disparu et que ce soient les baleines qui fournissent le lait. Dans cet ouvrage d'anticipation, voire de science-fiction, l'auteure nous fera entrevoir bien d'autres changements sans que les aficionados de SF n'y trouvent vraiment leur compte. Cette plongée dans le futur est davantage un moyen pour faire réfléchir le lecteur quant à un nombre important de problématiques telles que la sélection sociale, la beauté, la disparition des ressources, etc.

Si le pari d'Amélie Nothomb était de surprendre son lectorat, l'objectif est pleinement atteint, une fois de plus, ai-je envie de dire. Les grands amateurs de SF risquent d'être déçus, les philosophes pas pleinement satisfaits. Les amateurs de ping-pong verbal apprécieront les échanges entre l'écrivaine et son ravisseur.
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79 av. J.C. : éruption du Vésuve, Pompéi est ensevelie sous les cendres.

1995 : A.N., jeune romancière, subit une intervention chirurgicale qui nécessite une anesthésie générale. Elle se réveille...

... en 2580, dans un endroit inconnu, face à un éminent scientifique, aussi intelligent que mufle, répondant au doux prénom de Celsius, qui lui explique avec le plus grand sérieux qu'elle a été enlevée à son époque parce qu'elle en savait trop.

Mais à quel sujet, que diantre ?

Celui de Pompéi. A.N. avait en effet subodoré, dès 1995, que l'éruption du Vésuve n'était pas un phénomène naturel, mais qu'elle avait été provoquée par un humain, en guise de cadeau offert à des générations d'archéologues. le coupable – qui n'est autre que Celsius – craignant (en 2580) qu'A.N. révèle ses soupçons au grand jour (en 1995, dans un de ses romans, par exemple), s'est donc trouvé contraint de la kidnapper préventivement en l'emmenant vers le futur.

Quoi-comment-qu'est-ce ?

Oui, moi aussi, mon esprit trop cartésien bloque sur les questions de savoir comment l'éruption de 79 av. J.C. a pu être provoquée avec 26 siècles de retard, et comment quelqu'un a pu s'en rendre compte dès 1995.

Mais cette faille temporelle dont la logique m'échappe n'est qu'un des sujets de la conversation houleuse qui s'instaure entre A.N., furieuse d'avoir été enlevée et horrifiée par le sort des habitants de Pompéi, et Celsius, savant fou qui a décidé de figer une ville sous la cendre pour en préserver la beauté pour les générations futures. Un dialogue de sourds, évidemment, où il est question de la beauté comme critère d'avancement social, du bien et du mal, de morale et de cynisme, de richesse et de pauvreté, d'utilité de l'art et de la littérature.

N'attendez aucune action dans ce roman, c'est à nouveau une joute verbale à huis clos qu'Amélie Nothomb a concoctée. Planté dans un décor de SF, ce conte philosophico-satirique est un nouvel exemple de son imaginaire déjanté et décalé, de son sens de l'auto-dérision, de son humour grinçant, et de sa fine intelligence.
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Oui, j'ai replongé...dans mes lectures d'Amélie Nothomb je veux dire mais heureusement cette addiction n'est qu'éphémère, tout comme les ouvrages que je lis de cette auteure d'ailleurs qui se lisent si vite qu'à peine commencé, on est presque déjà déçu d'en arriver au bout, non pas que le contenu soit vite mais il est une force qui aussitôt commencé, le lecteur arrive presque déjà, avec regrets, à la fin, sans avoir vu le temps passer.

Pourquoi cette introduction ? Tout simplement pour rentrer dans le vif du sujet ? Et si le temps que nous savons une valeur abstraite pouvait se modifier, se jouer de nous, simples mortels ? Si c'était en réalité lui qui gouvernait tout ici ? Lorsque notre héroïne, qui n'est autre qu'Amélie en personne, se retrouve au lendemain de son hospitalisation pour une opération bénigne, téléportée au XXVIe siècle, son cerveau a bien entendu du mal à s'y faire puis elle se laisse emporter par la curiosité, avec bien entendu, une seule envie, retourner par la suite chez elle en 1995. le pourquoi de cette téléportation faite à son insu ? L'hypothèse émise sur Pompéi et le fait que comme par hasard, le Vésuve aurait choisi de détruite l'une des plus belles villes de l'Antiquité pour la préserver indemne, grâce au refroidissement des cendres qui auraient permis de nous transmettre ce témoignage du passé indemne ? Et si il n'y avait pas de hasard ou si, au contraire, il s'agissait d'une immense supercherie ? Celsius, membre important en l'an 2500 ne peut pas laisser une petite romancière avoir de telles élucubrations, il se doit d'intervenir...

Un dialogue entre deux êtres qui ne se comprennent pas mais qui, bien que refusant de l'avouer, partagent les mêmes passions et qui sait peut-être plus mais pour un homme comme Celsius et son intelligence supérieure, et imbu de sa personne qui plus est comme il l'est de son époque, cela ne risque pas d'arriver ! Un roman, comme je le disais en amont, qui se laisse dévorer en un rien de temps et qui plus est, nous fait penser par moments à une certaine discussion entre un dénommé Platon et un certain Socrate ? Ça vous parle ? Ouf, ça veut dire que nous sommes bien revenus dans notre espace temps et que les grands noms grecs sont encore d'actualité même quinze siècles après ! A découvrir et à faire découvrir !
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Quelle horreur ! C'est un ramassis d'enfantillages, de non-sens, de coq-à-l'âne servis sous forme de dialogue agressif ininterrompu. le résultat est non seulement plat (aucune profondeur psychologique) mais aussi très très très très agaçant.
Pour tout dire, ça ressemble fort à un délire de gamine de CP : "On dirait que j'irais dans l'avenir et pis que j'inventerai tout plein de trucs-machins, des habits rigolos, des ustensiles bizarres, des aliments incroyables et pis, j'en profiterais aussi pour faire un peu de potilique-fisquion, pour montrer que je suis une grande ! Oh, ce sera gai ! Et on dirait aussi que je me disputerais avec le mec qui m'a obligée à aller dans l'avenir et pis en même temps j'en profiterais pour lui réciter tout ce que j'ai retenu de tous les bouquins que j'ai lus. Et j'en ai lus, pfouh ! des tonnes ! Et ça, il faut que tout le monde le comprenne bien ! Ce sera vraiment un super pestacle, surtout à cause que c'est moi que je fera tout le pestacle !"
A propos des coq-à-l'âne, on voit même très nettement, à plusieurs moments, les rapiéçages qu'Amélie a faits dans son texte. C'est-à-dire que si on enlève tout ce qui se trouve entre deux coq-à-l'âne, l'enchaînement entre la réplique qui précède et la réplique qui suit se fait de manière relativement cohérente (agaçante, certes, mais cohérente). Alors pourquoi a-t-elle voulu rajouter des bouts de textes, comme ça, en plein milieu ? Parce que ça lui faisait plaisir ? Parce qu'elle avait oublié de parler d'un machin futuriste que sa petite tête venait d'inventer ? Parce que son éditeur lui avait dit : "Bon, écoute, Amélie, j'ai déjà pris une police 14, des marges de 3,5 centimètres, mais j'y arrive pas, là : faut que tu fasses un effort ! Je peux quand même pas mettre "roman" sur la couverture d'une brochure de 42 pages !" ? Aura-t-on jamais la réponse à de telles questions ?
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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C'est d'abord une hypothèse invraisemblable, si hénaurme qu'elle nous fera sourire. C'est ensuite une proposition que l'on finira par prendre en compte un peu plus sérieusement –que l'on rejettera en tout cas avec moins d'intransigeance- lorsque l'on lira les piques endiablées que s'envoient les personnages de ce Péplum à propos du miracle de Pompéi. Miracle ? La destruction de cette cité antique ? Miracle. Car pourquoi fut-ce cette cité en particulier, une des plus belles, des plus opulentes et des plus chatoyantes de son temps, qui fut embaumée par les cendres et qui put ainsi se frayer jusqu'à nous pour nous livrer un témoignage sans équivoque des moeurs de son époque ? On croirait assister à un rêve d'historien… et c'en est un ! Mais un rêve d'historien du XXVIe siècle…


Pour avoir découvert ce secret par la seule force de ses cellules grises, et par crainte qu'elle n'ébruite ses spéculations à tort et à travers, A. N., romancière de notre siècle, est capturée par Celsius, un des savants du XXVIe siècle qui permit la réhabilitation de Pompéi. Tout ceci se passe en quelques pages et le reste de Péplum s'apparente à un dialogue en huis-clos. Ce n'est même pas une pièce de théâtre. Action : néant. A. N. et Celsius se contentent de se faire face et de se livrer à une conversation comme à une joute verbale. L'imagination de la véritable Amélie Nothomb se déchaîne et si, déjà, l'idée que Pompéi puisse être une construction humaine et non pas une catastrophe naturelle était tordue, on découvrira que le déferlement de bizarreries ne se contente pas de cet embaumement rétrospectif et s'arrange de nombreuses autres conceptions en vogue au XXVIe siècle. le terme atteint par cette société est sans cesse confronté à l'étonnement et à l'ironie d'une A. N. plus crédible que jamais, qu'il s'agisse de considérer avec intérêt l'utilité d'une source d'énergie orgasmique ou de contester la traite des baleines comme source de production laitière.


Les valeurs, les us et coutumes se confrontent et conduisent à des débats brefs mais qui soulèvent néanmoins des questions intéressantes. Péplum nous parle de moralité, confronte différentes définitions du bien et du mal et s'embourbe parfois dans des luttes ethniques qui n'ont toujours pas été résolues au XXVIe siècle. Cela n'équivaut bien sûr pas un ouvrage de philosophie mais telle n'est pas la prétention d'Amélie Nothomb –ni ce que cherche généralement son lecteur. En revanche, on trouvera de l'émulation, de l'inventivité et du loufoque, caractéristiques qui conviennent ici parfaitement à ce Péplum. Quoiqu'on en dise, Amélie Nothomb a un talent fou pour donner la vie à ses dialogues et lorsqu'on se souvient que l'action de son roman est réduite à néant, on s'étonne d'avoir eu si souvent l'impression d'être balloté sans cesse de l'imperfection du XXIe siècle à la mégalomanie du XXVIe siècle.


Entre deux considérations sociétales et scientifiques, Amélie Nothomb se permet de glisser une pointe d'amertume littéraire en prévenant déjà les critiques qui de tout temps s'attachent à sa notoriété :


« - Moi, j'aurais voulu être un écrivain entonnoir.
- Les entonnoirs ne lisent pas.
- Précisément.
- Menteuse ; vous aimiez qu'on vous lise.
- de mon temps, oui. Mais être réservée à une couche intellectuelle bien déterminée –que ce soit la plus basse ou la plus haute- me dégoûte. »


Attaque à peine voilée adressée à ses contempteurs…
Outre sa folie débridée et sa douce inventivité, ce Péplum est une illustration convaincante de la diversité du lectorat qu'il pourra atteindre. Lisible à plusieurs niveaux possibles, entraînant pour ses audaces lexicales, pour ses joutes verbales ou pour ses inventions conceptuelles, ce roman léger et facile à lire saura toutefois contenter les exigences d'un enrichissant dépaysement.

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Citations et extraits (133) Voir plus Ajouter une citation
Il y aura toujours dans la foule un crétin qui, sous prétexte qu'il ne comprend pas, décrétera qu'il n'y a rien à comprendre.
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- Racontez-moi une blague du vingt-sixième siècle.
- Une blague ?
- Vous savez, une petite histoire drôle pour faire rire les gens à la fin du repas.
- Nous n’aimons pas que les gens rient à la fin des repas. C’est vulgaire.
- Certainement. Mais vous vous racontez des histoires drôles, quand même ?
- Euh… il nous arrive de raconter des choses désobligeantes sur les Levantins. Cela nous fait rire.
- Ouais. L’humour n’a pas changé autant que vous le prétendiez. Allez-y, racontez-moi une blague sur les Levantins.
- Eh bien… c’est un Levantin qui rencontre un autre Levantin. Il lui dit : « Bonjour, comment vas-tu ? » Et l’autre lui répond : « A pied. »
- Et puis après ?
- Rien. C’est fini.
- Vous aviez raison. L’humour a changé.
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Le mariage est devenu un contrat résiliable tous les trois ans.
— Quoi ?
— Oui. Tous les trois ans, les couples mariés reçoivent un formulaire administratif leur demandant s’ils veulent reconduire leur mariage. Il suffit que l’un des deux ne signe pas pour que le contrat soit annulé.
— Vous me faites marcher, Celsius !
— Non ! Cette évolution était devenue inévitable. Il y avait de plus en plus de divorces. La seule manière d’enrayer ce phénomène était de rendre le mariage renouvelable, et donc résiliable.
— Au fond, ce n’est pas si mal.
— C’est ce que nous avons cru, au début. Nous n’avions pas prévu que cela allait donner lieu à une escalade de la mesquinerie conjugale. Les scènes de ménage donnent désormais lieu aux chantages les plus bas : « Et si tu n’acceptes pas de…, je résilie ! » ou : « Et si tu ne cesses pas de…, je résilie ! » sont devenues les phrases les plus courantes du nouveau discours matrimonial.
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Rien ne s’oublie aussi vite que le Bien. Pire : rien ne passe aussi inaperçu que le Bien, puisque le Bien véritable ne dit pas son nom –s’il le dit, il cesse d’être le Bien, il devient de la propagande. Le Beau, lui, peut durer toujours : il est sa propre trace. On parle de lui et de ceux qui l’ont servi. Comme quoi le Beau et le Bien sont régis par des lois opposées : le Beau est d’autant plus beau qu’on parle de lui, le Bien est d’autant moins bien qu’il en est question. Bref, un être responsable qui se dévouerait à la cause du Bien ferait un mauvais placement.
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- En 2580, nous avons un moyen infaillible pour prouver aux gens qu’ils ne rêvent pas.
- Je hais le vingt-sixième siècle. Je ne veux pas connaître votre moyen infaillible. Si vous essayez de me le dire, je me bouche les oreilles.
- Il suffit de…
Je me bouchai les oreilles. Je voyais les lèvres de Celsius qui continuaient à remuer. J’éprouvai un certain soulagement : en 2580, il était encore possible de se boucher les oreilles. Tout n’était pas perdu.
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Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
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