La jeune romancière A.N., doit subir une intervention chirurgicale. Une anesthésie totale s'impose. A son réveil, elle ne reconnaît ni sa chambre, ni une chambre d'hôpital ! Mille milliards de mille sabords qu'est-ce donc que cette histoire ?
En face d'elle, un olibrius lui raconte qu'elle a été enlevée et est à présent dans un lointain futur.
Mais pourquoi l'avoir enlevée, elle ?
Réponse : parce qu'elle a deviné un secret de la plus haute importance pour ces gens du futur : l'ensevelissement de Pompéi, sous les cendres, par le Vésuve en 79 après Jésus-Christ n'est pas un accident dû à un phénomène naturel ! Oh, que non ! Toute cette catastrophe a été voulue par un homme…
Critique :
Amélie Nothomb se met en scène, mélangeant humour et gravité, dans une histoire fantastique qui ne comprend pratiquement que deux personnages. Elle, dans le rôle de l'écrivaine du XXe siècle, enlevée par un génie du futur : Celsius.
Dans cette oeuvre, tout n'est que dialogue. Serait-ce un conte philosophique ? Cela m'en a tout l'air. Alors que Celsius justifie son action, l'éruption du Vésuve pour ensevelir la magnifique cité du Vésuve afin de protéger ses richesses pour les siècles suivants, A.N. est horrifiée par le sort subi par les pauvres habitants de cette riche cité.
Bien d'autres questions vont surgir au cours de ces dialogues : pourquoi Celsius ne parle-t-il pas du Sud, vu qu'à l'époque d'A.N. c'est cela le grand débat : l'énorme différence de richesse entre le Nord et le Sud ?
Vous ne manquerez pas de vous demander ce qu'Amélie a bien pu avaler pour que, dans son imaginaire, au XXVIe siècle, les vaches aient disparu et que ce soient les baleines qui fournissent le lait. Dans cet ouvrage d'anticipation, voire de science-fiction, l'auteure nous fera entrevoir bien d'autres changements sans que les aficionados de SF n'y trouvent vraiment leur compte. Cette plongée dans le futur est davantage un moyen pour faire réfléchir le lecteur quant à un nombre important de problématiques telles que la sélection sociale, la beauté, la disparition des ressources, etc.
Si le pari d'
Amélie Nothomb était de surprendre son lectorat, l'objectif est pleinement atteint, une fois de plus, ai-je envie de dire. Les grands amateurs de SF risquent d'être déçus, les philosophes pas pleinement satisfaits. Les amateurs de ping-pong verbal apprécieront les échanges entre l'écrivaine et son ravisseur.