« Pour un écrivain, il n'est pas de plus grande tentation que d'écrire la biographie de son assassin.
Robert des noms propres : un titre de dictionnaire pour évoquer tous les noms qu'aura dits ma meurtrière avant de prononcer ma sentence. C'est la vie de celle qui me donne la mort. »
C'est intriguée par ce texte présent sur la 4ème de couverture plus qu'attirée par le titre que j'ai lu ce roman. J'ai senti que ce résumé n'était pas prosaïque, et, comme souvent avec
Amélie Nothomb, je n'ai pas été déçue. En fait, cette accroche ne présente pas vraiment l'histoire de ce roman, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas trahir le plaisir de la lecture. Je dirai seulement qu'il y a plusieurs histoires dans ce livre et qu'il faut lire jusqu'à la dernière ligne pour comprendre pourquoi il s'intitule ainsi.
Dès le début, aucun doute n'est possible : "
Robert des noms propres" est bien un roman d'
Amélie Nothomb. La beauté, la perfection de l'enfance, la mort,... les thèmes chers à l'auteure sont bien présents ; de même qu'une héroïne singulière et attachante, dotée d'un prénom hors du commun et du temps ; le tout exprimé dans un style concis, juste, direct, parfois cynique, et riche en vocabulaire.
Mais la romancière y évoque aussi l'inadaptabilité de l'enseignement aux spécificités de certains enfants, les problèmes liés à l'adolescence, à l'image de soi, à la volonté de se trouver ; et nous fait découvrir l'univers particulier des petits rats de l'Opéra.
Je suis très admirative de cette écrivaine, de son oeuvre en général, de sa plume à la fois tragique et loufoque, toujours philosophique.
J'ai été particulièrement touchée par certains thèmes traités dans cet ouvrage, et j'ai trouvé l'histoire de Plectrude bouleversante.
Quant à la fin, elle est tout simplement époustouflante d'originalité, même si elle m'a laissée un peu perplexe. Je pense que si on ne connaît pas un peu
Amélie Nothomb, cette fin peut susciter une certaine incompréhension.
A vous de voir...