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“𝘞𝘩𝘦𝘯 𝘐 𝘵𝘳𝘺 𝘵𝘰 𝘴𝘭𝘦𝘦𝘱 𝘢𝘵 𝘯𝘪𝘨𝘩𝘵, 𝘐 𝘤𝘢𝘯 𝘰𝘯𝘭𝘺 𝘥𝘳𝘦𝘢𝘮 𝘪𝘯 𝘳𝘦𝘥.”, Biko, Peter GABRIEL
Quelques mots de cette très belle chanson de Peter Gabriel pour débuter ce roman de Tom Noti (il a bon goût, l'ami Tom) et on s'attendrait presque à faire le voyage en compagnie de ses naufragés sur les côtes d'Ecosse ou d'Afrique noire. Il ne sera pourtant pas question de cornemuses ou de douces mélopées de griots africains dans ce roman, mais bien d'une salle d'attente d'un psy grenoblois. Oui, sur le coup, ça fait tout de suite moins touristique, mais l'escale en vaut pourtant le détour ! Et la consultation est gratuite !

C'est qu'il s'y passe des choses dans cette salle d'attente. Vous y jetterez l'ancre en compagnie de trois naufragés de l'âme à la dérive… Ces trois-là sillonnaient pourtant des mers fort différentes, à mener leurs propres barques, et n'étaient pas amenés à voir un jour leurs vies accoster dans le même port. Mais lorsqu'une panne d'électricité plongera l'immeuble dans une nuit sans étoiles et qu'un invité mystérieux surgira, ils finiront par s'aborder, voire s'amarrer à des cordages communs, le temps de défaire les noeuds marins de leurs secrets…

Trois naufragés de l'amour, chacun avec ses propres avaries…

Gabriella, la belle argentine au douloureux passé et qui aspire à prendre en main son propre présent… François, le cadre qui a réussi mais qui tangue pourtant entre l'être et le paraître… Hervé, l'artiste sarcastique, chanteur (au prénom prédestiné) et comédien, dont les blessures familiales sont autant de brèches ouvertes dans la coque de son coeur de loup solitaire.

Des gens ordinaires, attachants, avec leurs flots de tracas, de questionnements et de peines… Voilà l'univers que dépose pour nous Tom Noti, avec beaucoup de sensibilité et d'humour, sur la petite table de cette salle d'attente.

Ce troisième roman précède l'excellent « 𝘌𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘮'𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘦𝘯𝘵… » que je vous conseille également vivement de lire !

Capri, c'est fini ? Rien de grave, tant qu'on peut continuer de lire Tom Noti ! 🙂
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J'aime les histoires que raconte Tom Noti !
Elles coulent toutes seules, sont d'une fluidité incroyable, bourrées d'humour, et pourtant il parvient à leur donner une puissance et une profondeur qui font mouche à tous les coups.
Je ne serais pas autrement étonnée d'apprendre qu'il écrit en musique, pianotant de sa main gauche tandis que la droite court sur le papier ou le clavier de l'ordinateur...à moins qu'il ne soit gaucher bien sûr 😉

Sa plume est légère à souhait, rythmée, joyeuse.
Mais ne vous y trompez pas, les phrases sont joliment tournées et le style recherché, intelligent sans être le moins du monde rébarbatif.
Il aime les personnages décalés, "hors-cadre", qui n'ont rien à faire sur la photo de famille; des personnages qui parlent d'eux-mêmes avec dérision, parfois avec un peu de mépris, qui traînent un passé émotionnel difficile.
Il aime également faire de l'un deux l'artiste raté, le "clown de service" aux références et aux jeux de mots douteux (mais tellement succulents !).
Sous leur apparente légèreté, ce sont des personnages denses, bien travaillés auxquels on finit toujours par s'attacher.

Quoi de plus normal pour de tels personnages de se retrouver enfermés dans la salle d'attente d'un psy suite à une coupure d'électricité ?
François, employé de banque, bien sous tous rapports, venu consulter pour sa petite fille.
Gabriela, jeune femme d'origine argentine, apparemment heureuse en ménage, venue prendre un simple rendez-vous.
Et Hervé, débarqué par hasard suite à une soudaine envie pressante.
Un huis-clos polyphonique au cours duquel les destins s'enchevêtrent pour tisser une toile improbable, un patchwork d'émotions brutes.
On a même droit à un petit suspens en bonus !

Le talent de Tom Noti est bel et bien présent dans ce roman, on y retrouve sa patte, sa touche personnelle.
Il m'a pourtant un peu moins séduite que "Elles m'attendaient" ou "Nos silences ne sont pas des chansons d'amour"..
Mais je reste une fan inconditionnelle de son style !
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Livre abandonné à mi chemin...
3 personnes enfermées dans une salle d'attente d'un psy, suite à un problème électrique.
Huis clos moderne.

Gabriela. Jeune femme d'origine étrangère. Elle semble fragile.

François. Homme actif, semble sûr de lui. Que cache-t-il ?

Hervé. Acteur. Egoïste/Egocentrique. Veut à tout prix être apprécié. Irritant !

Au plus je lisais ce livre, au plus j'avais l'impression d'une succession de références. Références cinéma, séries TV, émissions, musique... Un amassi de clichés qui ne m'a pas retenu et surtout pas passionné.
J'abandonne.
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J'ai attendu moi aussi. Au premier abord, l'auteur nous met en présence de personnages aux imperfections lisses : Hervé, provocateur et bouffon, François, qui s'est perdu en jouant dans la cour des grands, Gabriela, une ingrate patentée.
Mais arrivent leur confrontation, l'ouverture de leur compassion, et les récits se délient.
En laissant chaque personnage s'exprimer, ce livre nous ouvre la porte de leur intimité et nous découvrons leur humanité dans leurs manquements, leurs souffrances et leurs grandeurs d'âme aussi.

Un huit-clos fouillé, un carrefour, une halte, qui permettent finalement aux trois naufragés de reprendre les rênes de leurs vies, chacun à sa façon.
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François a rendez-vous avec le docteur Vignier, psychologue. D'habitude c'est sa fille qui consulte le docteur Vignier, mais aujourd'hui, François vient seul pour "faire un point sur la situation de sa fille".
Gabriela souhaite prendre rendez-vous avec le psychologue, elle vient sur les conseils de sa collègue de travail, Brigitte. La secrétaire étant absente, elle se rend dans la salle d'attente afin de prendre rendez-vous directement avec le médecin.
Et enfin, Hervé, comédien, vient passer une audition un étage au dessus quand il est pris d'une terrible envie d'uriner. Il rentre dans le cabinet du docteur Vignier simplement pour emprunter les toilettes.

Jusque là rien d'anormal, 3 personnages qui semblent sans histoire, avec des préoccupations habituelles pour tout un chacun, une situation banale de la vie courante.
Quand un accident de tramway survient dehors, faisant tomber un pilonne électrique, privant ainsi le bâtiment ou se trouvent nos 3 personnages d'électricité. C'est alors qu'ils vont devoir cohabiter dans cette salle d'attente, coupés de l'extérieur à cause d'une porte électrique.
Se retrouvant ainsi forcés de communiquer avec ces étrangers que sont les autres personnes présentes, ils vont se dévoiler petit à petit et les révélations et les confessions vont fuser.

Tout cela est sans compter sur le mystère de l'absence des médecins dans le cabinet, car ils finissent par s'en rendre compte, le bureau du docteur Vignier est vide! Et celui de sa femme est fermé à clé, du mouvement y est perceptible mais personne ne répond à leurs appels...

Points positifs de ce roman:
- J'ai beaucoup apprécié l'écriture de ce livre qui est une alternance des points de vues des différents protagonistes. C'est fluide, c'est simple, ça se lie très vite.
- On se plonge très facilement dans l'obscurité de cette salle d'attente, on peut percevoir l'angoisse montante des personnages.

Point négatif:
- La révélation de l'identité de l'invité mystère enfermé dans le bureau de la psychologue n'est à mon sens pas assez développée ou exploitée. Coupant ainsi l'herbe sous le pied au dénouement de cette histoire... En effet j'ai été tenue en halène pendant toute ma lecture et la révélation de l'identité du patient mystère est tellement abrupte et succinct que mon enthousiasme et le suspens du récit sont retombés comme un soufflé...

Mon avis:
C'est une histoire bien menée, qui fait prendre conscience (ou qui confirme) qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Chacun a un vécu, passé ou présent et cherche le meilleur moyen de s'en sortir.
Un tout petit rien peut tout faire ressurgir...

Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet excellent roman dans le cadre de la dernière opération Masse critique.
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Trois personnages, venus là presque par hasard, se retrouvent enfermés dans une salle d'attente. C'est le moment de faire une introspection, de mettre en place la confiance, ou la méfiance. C'est le moment de se confier, ou pas. C'est le moment du cauchemar ou du rêve éveillé.
L'auteur m'a enfermée avec ses personnages et j'ai apprécié d'être là, et je suis restée.
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Amis désireux d'un peu d'introspection, méfiez-vous des cabinets de psychologues dont les fenêtres donnent sur une voie de tramway. Il pourrait vous arriver des bricoles. Croyez-en l'expérience de François, Hervé et Gabriela ! le hasard et un accident de tramway les enferme ensemble dans la salle d'attente de Monsieur et Madame Vignier, psychologues, pendant de longues heures. Ils n'ont rien en commun. Dans la vraie vie ils s'ignoreraient. Dans l'obligation de la cohabitation, leurs langues se délient.
Tom Noti a choisi, pour écrire ce magnifique huit-clos, une structure en roman-chorale. Compte-tenu du sujet et du faible nombre de personnages, j'ai craint au début le rythme régulier que peut impulser ce type de construction. C'était sans compter sur le talent de l‘auteur. Dès les premiers chapitres, il adapte le style d'écriture à chacun des héros. Qu'ils parlent d'eux-mêmes ou de leurs compagnons d'infortune, leur finesse, leur arrogance ou leur épuisement est unique. En dehors de ce cabinet médical, Gabriela, Hervé et François ne vivent pas dans le même monde, n'emploient pas le même vocabulaire pour désigner les mêmes choses. Dans cet espace confiné qu'ils ne partageront que quelques heures, seule la bienséance et un semblant de courtoisie oblige les plus volubiles à brider leurs épanchements, les plus introvertis à s'exprimer. le roman s'en trouve allégé, drôle même. L'auteur se tient à cette construction du début à la fin du récit, malgré l'évolution évidente des personnages et les affinités qui finissent par se développer entre eux.
Chacun d'entre eux (comme nous tous, d'ailleurs, c'est ce que le personnage d'Hervé insinue) est porteur d'une histoire complexe qui influe sur son équilibre et sa relation à l'autre. La déposition de cette histoire entre les mains d'un tiers permet d'avancer. Les psychologues ne seraient-ils qu'un prétexte à l'introspection ? Je ne sais si ces professionnels partageraient le point de vue de Tom Noti, mais dans Les naufragés de la salle d'attente, l'intimité de circonstance, la tension voire l'agressivité sont autant de vecteurs qui conduisent chaque personnage à vider son sac… en public ou en soi-même.
Je me suis terriblement attachée aux personnages de cette histoire drôle et amère. Ils sont plus vrais que nature, avec leurs phobies, leurs souffrances cachées, leur arrogance et leur lâcheté. le confinement les fragilise, fissure leur carapace et en tant que lecteur, j'ai assisté à la naissance de trois fragiles papillons avec un indicible émoi. Car c'est bien de ça qu'il s'agit. D'une seconde naissance. Aucun des héros ne va quitter indemne cette salle d'attente. Qu'ils aient atterri là volontairement ou pas, ces quelques heures les changent et le lecteur, voyeur, assiste à ces métamorphoses.
Il y a certains romans qu'on regrette de fermer, tant leur dernière page nous fait quitter leur atmosphère avec regret. C'est ce qui m'est arrivé, lorsque j'ai dû laisser filer Gabriela, Hervé et François loin de moi. Ils vivent quelque part du côté de Grenoble mais je ne les connaîtrai jamais. A moins que Tom Noti ne pense à écrire une suite à leurs aventures, du côté d'un pneumologue, par exemple !
Lien : https://akarinthi.com
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Un huis-clos dans la salle d'attente d'un psy. L'électricité du quartier a sauté à la suite d'un accident et impossible d'ouvrir la porte électrique pour sortir du cabinet. 3 personnes qui n'ont rien en commun, vont devoir passer plusieurs heures ensemble et se découvrir (se supporter ?). Chacune a son tour prend la parole pour livrer son ressenti et raconter son histoire, poignante, qui motive leur présence chez le psy.
Une 4e personne semble occuper la pièce d'à côté, mais refuse de sortir... un psychopathe ?
J'ai bien aimé cette lecture, qui gagne en puissance tout au long du livre.
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"Elles m'attendaient…" son magnifique dernier roman m'a permis de rencontrer Tom Noti. Ce fut un si merveilleux rendez-vous qu'il me tardait de découvrir ses ouvrages précédents. Je viens de terminer le troisième "Les naufragés de la salle d'attente" et le charme a de nouveau opéré.

Cette fois, il s'agit d'un huis clos.

Parce qu'un tram a percuté une voiture, parce que l'accident a endommagé un transformateur, tout le quartier se retrouve privé de courant. Parce que la porte du cabinet de Monsieur et Madame Vignier, psychologues, est électrifiée, les trois personnes assises dans la salle d'attente, François, Gabriela et Hervé comprennent vite qu'ils ne pourront sortir tout de suite.

Tom Noti a ce talent de rendre faussement légères des situations d'une grande profondeur, d'une certaine gravité, d'une intensité évidente. La construction est parfaite et sa plume, toujours simple, limpide mais efficace donne la parole à chacun des protagonistes. A tour de rôle, ils racontent et se racontent. François, issu d'une famille italienne plutôt pauvre, se compare à ses camarades de lycée plus fortunés "Nous, nous devions "avoir l'air", "passer pour", tous ces verbes d'état qui remplaçaient le verbe "être", leur conjugaison à eux. Grammaire innée du petit bourgeois." Gabriela, elle, pense au syndrome de la robe bleue "Celle que je ne souhaite pas passer car elle n'est "tellement pas pour moi…. Puis on se laisse tenter et c'est la révélation. On a osé et oser nous va bien, nous aère, nous allège, met du vent dans nos cheveux." Et Hervé est tout simplement jaloux de François "Le Zorro, Antonio Banderas, le sempiternel casse-couilles, sûr de son fait et de sa séduction…" Petit à petit chacun va se découvrir, laisser deviner ses failles, ses travers, ses chagrins. C'est parfois cocasse – il faut avouer que les problèmes d'Hervé liés à une vessie quelque peu déréglée prêtent à rire ou tout au moins sourire – mais toujours empreint de respect, de gentillesse, de beaucoup d'égards. Si les personnages tellement différents se carambolent au début, ils finissent par se parler, s'écouter, se découvrir, se comprendre. Ils ne seront plus jamais comme avant.

Avec "Les naufragés de la salle d'attente" Tom Noti nous offre un très beau roman, empli de tendresse, de ces écrits qui font du bien et nous démontrent combien la parole libère. Je l'imagine très bien en pièce de théâtre et... j'ai déjà le nom des comédiens en tête.

Lien : https://memo-emoi.fr
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François attend son tour dans la salle d'attente de Monsieur Vignier, le psychologue qui s'occupe de sa fille. Pour une fois il est venu sans elle.


Gabriela est venue prendre rendez-vous mais la secrétaire est absente. Elle rejoint François en attendant qu'on traite sa demande.

Hervé, la vessie perturbée par les antimigraineux qu'il est contraint de prendre, entre dans le cabinet pour en utiliser les toilettes.

La suite de la chronique sur le blog, lien ci-dessous
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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