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EAN : 9791021007482
Tallandier (01/06/2017)
4.04/5   60 notes
Résumé :
La DGSE est l’objet de tous les fantasmes. On imagine les « espions » tels les héros de cinéma, aussi séducteurs que tueurs, ou au contraire, uniquement capables de fiascos comme celui du Rainbow Warrior en 1984. « Les guerriers de l’ombre » donnent la parole à ceux d’entre eux qui courent le plus de dangers. Pour l’essentiel, il s’agit de clandestins, c’est à dire de Français autorisés par l’Etat à vivre sous une fausse identité.
En raison de la relation de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous appréciez les romans bâtis sur une intrigue et un héros du type « superman » lisez Cédric Bannel ; si vous aimez rencontrer des professionnels, les écouter, les interroger et si vous aimez les puzzles, ce livre sur nos « espions » vous passionnera.
Jean-Christophe Notin a rencontré depuis dix ans « Les guerriers de l'ombre » de notre service de renseignement et nous restitue un verbatim de ces échanges.
Comment sont-ils recrutés, testés, formés, masqués, déployés, employés, protégés ?
Etape par étape, le lecteur suit le cursus de treize hommes et femmes qui sont ou qui ont été (mais un espion n'est par nature jamais retraité) agents du SDECE.
En Afrique, au moyen orient, en Afghanistan, ces militaires racontent leurs carrières, avec la discrétion imposée par le « secret défense », et décrivent leurs rôles aux côtés du Commandant Massoud, leurs découvertes en Iraq sur les prétendues « armes de destruction massive », leurs enquêtes sur les camps d'entrainement des djihadistes.
Avec pudeur ils confessent les difficultés à concilier vie familiale et vie professionnelle ; avec résignation ils avouent leurs déceptions quand la hiérarchie ou le pouvoir politique ne tient pas compte des faits rapportés ou leur demande d'abandonner leurs contacts.
La modestie, l'humilité de ces « ombres » est impressionnante et mérité notre respect et notre admiration car, l'auteur le rappelle, chaque année plusieurs de nos « agents » meurent en service commandé et souvent sans décoration ou hommage aux Invalides …
J'ai apprécié cet ouvrage d'un auteur dont je recommande par ailleurs les biographies (Leclerc, Foch) et surtout l'épopée de la campagne d'Italie.
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Le terme hors-la-loi peut comprendre beaucoup de réalités. Celle notamment qui unit toutes sortes de personnes dont le souci est d'amasser une fortune par tous les moyens possibles et imaginables en écartant ou ignorant toute forme de légalité. Et puis, il y a un monde parallèle dont la particularité est d'avoir l'aval des gouvernements dont ces hommes sont issus, en étant en permanence en marge de toute juridiction.
Ce milieu (sans jeu de mots) est celui du renseignement. Tout état digne de ce nom est pourvu d'un service (ou de plusieurs) chargé par les sphères politiques d'obtenir, par tous procédés, méthodes, possibilités, stratégies, tactiques, tout ce qui peut être intéressant au bon ordre du pays en question, à sa pérennité. Quand ce n'est pas celui ou celle d'alliés ou de nations subordonnées dont les ressources susciteraient aussi un intérêt soutenu au point de perturber un ordre national, international ou même planétaire.
De tout temps, de toute époque, les agents de renseignement, surnommés à tort « agents secrets » ont existé. Qui n'a entendu parlé du Chevalier d'Eon, de Lawrence d'Arabie, de Mata Hari, de Markus Wolff, des époux Rosenberg… ? La liste n'est pas exhaustive.
Paradoxalement, les hommes qui dialoguent avec Jean-Christophe Notin dans son livre « les Guerriers de l'ombre » ne sont pas connus. le titre l'indique et eux-mêmes ne veulent pas sortir de leur anonymat. Ils ont souvent (tout le temps) voyagé en territoire hostile sous couverture et même leur famille (pour la quasi majorité) n'a jamais connu leur activité. Sous les questions de JC Notin, il parlent sous un nom d'emprunt et ne répondent que lorsqu'ils le veulent bien. Ils sont 13, douze hommes et une femme à avoir vécu cette vie en marge de la société. Des êtres qui ont sacrifié (peut-être) leur honneur, (définitivement) l'argent, (souvent) le pouvoir et (parfois) leur vie familiale. Des êtres qui ont risqué également leur vie dans tous les endroits chauds de la planète pour l'amour d'un drapeau, de la patrie, un sentiment qui paraît galvaudé. Mais surtout parce qu'ils avaient les qualités pour, l'envie de faire quelque chose de différent et parce qu'ils étaient certainement dopés à l'adrénaline.
Ces O.T ; (officiers traitants) sont des O.S. (ouvriers spécialisés), des fonctionnaires au service de l'état pour le bien-être de celui-ci et de ses habitants. Ils sont entrés en religion, celle du drapeau et n'ont jamais parlé de leur existence. Ils ont flirté avec la mort et s'ils l'ont donné, ils ne l'avoueront pas. Aucun ne regrette d'avoir choisi ce destin. En cela, ils sont admirables, car par quel bout on prend leurs attitudes, leurs comportements, leurs conduites, ils prouvent que leur « sacerdoce » est nécessaire, par-delà les bavures (songeons au Rainbow Warrior) qui ont pu avoir lieu pendant la guerre froide ou les conflits libanais, cubain, afghan, iranais, irakien, malien…etc
Merci à Masse Critique et aux éditions Taillandier de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Les "guerriers de l'ombre" sont les véritables maitre-espions d'aujourd'hui. Ce sont des "clandestins" au sens ou leur action de renseignement se fait en général sous fausse identité et le couvert d'une activité professionnelle étrangere aux structures du renseignement, de l'armée ou meme de la diplomatie, du caritatif ou du journalisme. Dans les faits, cette clandestinité est rarement a meme d'etre utilisée pour tromper les sources d'information (pas si betes) avec qui ces agents sont en relation, sa raison d'etre principale étant de pouvoir disposer de plus de liberté dans la collecte de renseignement que ne peut en avoir un agent travaillant a l'étranger sous le couvert plus ou moins translucide du militaire, de la diplomatie, du caritatif ou du journalisme. Cette liberté se traduit notamment par l'établissement de liens parfois rapprochés avec les sources d'information voire meme, le cas échéant, le partage non-dissimulé d'une vraie sympathie pour leurs causes; du fait de leur statut de clandestins, l'État francais peut se permettre de ne pas se considérer obligée par ces relations, au risque de décevoir éventuellement des sources d'information qui n'auraient pu s'empecher de confondre les sympathies d'un agent clandestin de la DGSE avec celles de la France qu'il représente.

Vous etes un(e) jeune francais(e) a l'esprit vif et indépendant, courageux(euse), débrouillard(e), bien dans ses baskets et en excellente condition physique, aventurier(e) dans l'ame sans etre fasciné(e) par la castagne, doué(e) pour le relationnel et pas accroc au confort physique ni obsédé(e) par l'idée de gagner beaucoup d'argent ou meme d'acquérir du prestige social ? Alors vous faites partie du petit nombre capable de devenir un(e) bon(ne) agent(e) clandestin de la DGSE. Dommage que je ne sois plus jeune...
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Un travail de synthèse de témoignages remarquable. J'apprécie toujours Notin pour son approche humaine, nuancée et réaliste sur les sujets qu'il traite. Les questions posées sont d'autant plus pertinentes que le livre s'adresse au grand public. Je regrette simplement qu'une partie de ces interviews n'ait pas été consacrée à l'intelligence économique. La légèreté avec laquelle la traitent nos décideurs nous met depuis quelques années sur la voie de garage.
Le ressenti d'ensemble à la lecture de cet ouvrage est assez sombre car les anciens opérateurs du service action et du service clandestinité sont peut-être plus confrontés que d'autres branches du renseignement à voir au quotidien le côté pile de la monnaie que la face souriante.
Quelques passages révélateurs avec notamment celui d'un ex-officier qui explique la manière dont il a dû se débrouiller en Afghanistan pour avoir du courant et envoyer son compte-rendu, soulignent les moyens alloués autrefois (j'ose l'espérer) à un métier sensible. En conclusion, il ne peut même pas affirmer si le fameux message a été lu.
Une impression au final qu'on utilise des armes de guerre ou des personnes compétentes et engagées pour faire des choses pas toujours cohérentes. Bref, de la confiture à des cochons. Ce constat assez direct n'engage que moi.
Très bon livre.
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Aux amateurs de sensationnel : passez votre chemin !
L'auteur précise dès les premières lignes : pas de secret dans ce livre, mais le portrait des hommes (et des femmes) de l'ombre. Et c'est tellement plus intéressant ! Ce qui m'a le plus fasciné: leurs sensations en mission, et le choc traumatique du retour en France, dans leurs familles. On comprend enfin ce que ces individus endurent pour notre liberté. ça fait cliché, je sais, mais en ces temps difficiles, c'est salutaire !!!!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
JCN : l’une de vos particularités à la tête du Service clandestin est d’avoir recruté nombre de Bretons. Pourquoi ?

Grégoire : c’est ma petite faiblesse … je ne vais pas dire que j’ai fait du recrutement ethnique, mais étant breton moi même - je sais que c’est un peu cliché ce que je vais dire - , je trouve chez les Bretons les qualités que je cherche : humilité, courage, dureté, opiniâtreté. Entre deux candidats de même profil s’il y en a un qui est breton, j’ai un penchant pour lui.

JCN : et Le Breton ne vous a jamais déçu ?

Grégoire (sourire) : jamais !
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Il est des pays où faire partie des services de renseignement vaut quasiment titre de noblesse. Un « métier de seigneurs », aimait à répéter Alexandre de Marenches. En France, sans doute par capillarité avec les armées, les services sont regardés de travers. Il est de bon ton de railler les « barbouzes », de les associer sempiternellement à une vision, si ce n’est datée, au moins très déformée, des relations franco-africaines. Comme souvent, les arts en sont le reflet. Là où, chez les Anglo-Saxons, Austin Powers et Max la Menace sont écrasés par Jason Bourne, Jack Ryan, John Le Carré, en France, OSS 117 et Gérard de Villiers règnent en maîtres…
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Les « espions » ne parlent pas ? Sauf… à ceux auxquels ils veulent bien parler. Car ils savent que leur parole ne sera pas trahie et qu’il ne leur sera pas demandé ce qu’ils ne peuvent raconter. Dès lors, ils se confient volontiers sur leur métier, heureux sans doute de le faire partager comme rarement ils y sont parvenus avec leurs proches. Et alors, ils dévoilent ce qui est beaucoup plus fort qu’un « secret d’État » : la confrontation d’un homme ou d’une femme avec le service de la France, la peur, l’humilité, le mensonge, l’oubli… Cette confidence-là ne sera jamais balayée par le vent des années.
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On a un risque dans notre métier, c’est le risque de devenir mégalo, mytho. Certains peuvent se sentir frustrés, se dire : « On ne me connaît pas alors que j’ai fait des belles choses. » En fait, ce qui peut m’y choquer, c’est le « moi je », parce que c’est complètement antinomique avec le principe même d’un service de renseignement tel que la DGSE. Nous sommes des clandestins. J’ai été clandestin pendant dix-sept ans, ce n’est pas rien, ça a des conséquences familiales, personnelles. Je peux vous dire qu’entre nous, souvent, on sourit de ce qu’on peut lire dans ce genre de livres.
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James Bond ne prépare jamais ses missions. Il y va comme ça, c’est de l’improvisation complète. Or une mission improvisée, c’est une mission loupée. Dernier point : il casse toujours le matériel qu’on lui confie. Ça, vous le faites une fois, deux fois, et après, c’est fini !
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Videos de Jean-Christophe Notin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Christophe Notin
"Ta mère c'est la France, et il faudra la défendre". Jacques Chaban-Delmas se confie à Jean-Christophe Notin ?
Ils étaient 1 038. Étudiants, fonctionnaires ou militaires en 1940, De Gaulle les reconnaît à partir de 1941 comme ses Compagnons pour la Libération de la France « dans l?Honneur et par la Victoire ».
Parmi eux, des personnalités emblématiques, Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas ou Pierre Clostermann, mais aussi d?illustres inconnus.
~ ? Ils étaient 1038 Entretiens inédits avec les Compagnons de la Libération ?? Jean-Christophe Notin ?? https://urlz.fr/aGF3
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