Le terme hors-la-loi peut comprendre beaucoup de réalités. Celle notamment qui unit toutes sortes de personnes dont le souci est d'amasser une fortune par tous les moyens possibles et imaginables en écartant ou ignorant toute forme de légalité. Et puis, il y a un monde parallèle dont la particularité est d'avoir l'aval des gouvernements dont ces hommes sont issus, en étant en permanence en marge de toute juridiction.
Ce milieu (sans jeu de mots) est celui du renseignement. Tout état digne de ce nom est pourvu d'un service (ou de plusieurs) chargé par les sphères politiques d'obtenir, par tous procédés, méthodes, possibilités, stratégies, tactiques, tout ce qui peut être intéressant au bon ordre du pays en question, à sa pérennité. Quand ce n'est pas celui ou celle d'alliés ou de nations subordonnées dont les ressources susciteraient aussi un intérêt soutenu au point de perturber un ordre national, international ou même planétaire.
De tout temps, de toute époque, les agents de renseignement, surnommés à tort « agents secrets » ont existé. Qui n'a entendu parlé du Chevalier d'Eon, de Lawrence d'Arabie, de Mata Hari, de Markus Wolff, des époux Rosenberg… ? La liste n'est pas exhaustive.
Paradoxalement, les hommes qui dialoguent avec
Jean-Christophe Notin dans son livre «
les Guerriers de l'ombre » ne sont pas connus. le titre l'indique et eux-mêmes ne veulent pas sortir de leur anonymat. Ils ont souvent (tout le temps) voyagé en territoire hostile sous couverture et même leur famille (pour la quasi majorité) n'a jamais connu leur activité. Sous les questions de JC Notin, il parlent sous un nom d'emprunt et ne répondent que lorsqu'ils le veulent bien. Ils sont 13, douze hommes et une femme à avoir vécu cette vie en marge de la société. Des êtres qui ont sacrifié (peut-être) leur honneur, (définitivement) l'argent, (souvent) le pouvoir et (parfois) leur vie familiale. Des êtres qui ont risqué également leur vie dans tous les endroits chauds de la planète pour l'amour d'un drapeau, de la patrie, un sentiment qui paraît galvaudé. Mais surtout parce qu'ils avaient les qualités pour, l'envie de faire quelque chose de différent et parce qu'ils étaient certainement dopés à l'adrénaline.
Ces O.T ; (officiers traitants) sont des O.S. (ouvriers spécialisés), des fonctionnaires au service de l'état pour le bien-être de celui-ci et de ses habitants. Ils sont entrés en religion, celle du drapeau et n'ont jamais parlé de leur existence. Ils ont flirté avec la mort et s'ils l'ont donné, ils ne l'avoueront pas. Aucun ne regrette d'avoir choisi ce destin. En cela, ils sont admirables, car par quel bout on prend leurs attitudes, leurs comportements, leurs conduites, ils prouvent que leur « sacerdoce » est nécessaire, par-delà les bavures (songeons au Rainbow Warrior) qui ont pu avoir lieu pendant la guerre froide ou les conflits libanais, cubain, afghan, iranais, irakien, malien…etc
Merci à Masse Critique et aux éditions Taillandier de m'avoir permis de découvrir ce livre.