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EAN : 9782072841835
128 pages
Gallimard (07/03/2019)
3.5/5   7 notes
Résumé :
'Voici un roman qui nous vient du Niger. Oubliez ce que vous savez du Niger. Oui c'est un pays pauvre, peut-être le plus pauvre. Non, y être une femme n'est pas facile. Oui, la faim n'y est jamais loin, et oui il y a des dunes magnifiques, où furent détenus des otages français, près d'Arlit. Idi Nouhou ne va pas radicalement bousculer ce que vous savez. Mais il va tout déplacer, comme les dunes sous le vent. Le roi des cons est le récit d'un homme partagé entre deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il n'y a pas à dire, le titre de ce roman n'aurait pas pu être mieux choisi, cet Abdou, c'est vraiment le roi des cons, c'est en tout cas ce qu'on est porté à se dire en refermant le roman ! L'histoire se passe à Niamey, au Niger. Abdou est amoureux de la belle Rakki et il est bien surpris qu'une telle femme lui retourne son affection. Sa tante déboule un beau jour dans la cour de sa maison où il est occupé à jouer aux cartes avec ses amis, sous le regard de Rakki: elle l'informe que ses parents lui ont choisi une épouse, la belle Salima, et qu'il va se marier ! Il va voir son père pour discuter de ce mariage arrangé dont il ne veut pas, qui lui offre une porte de sortie qu'il ne saisit cependant pas, se laissant marier plutôt passivement, pris entre le poids des traditions, la peur de déplaire et son désir d'émancipation. J'ai bien apprécié cette lecture qui se lit rapidement, aux chapitres courts et au style épuré, qui présente des personnages féminins forts et affirmés - en particulier Salima qui tient bien fort sa destinée en main -, et qui évoque au passage le passé colonial du Niger.
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Le roi des cons, du nigérien Idi Nouhou, vaut mieux que son titre trivial. Sous des dehors de confession naïve d'un personnage pris entre deux feux féminins, il s'avère même subtil et fort agréable à lire. Ce triangle amoureux comportant un modeste professeur, une femme fatale et une épouse dévouée n'est pas vraiment aussi simple qu'il semble l'être, du moins en ce qui concerne les deux femmes dont l'apparence et le comportement se révèlent finalement aux antipodes de leur véritable caractère pour le plus grand malheur du narrateur qui finira comme le roi de ce que vous savez. le roman, qui est le premier d'un auteur de contes et de pièces de théâtre est bref (moins de 120 pages) et aucunement renversant de par son style mais n'en est pas moins marquant par son ironie et surtout sa manière de culbuter la plupart des clichés véhiculés en Occident sur l'Afrique, sur des thèmes tels que la condition féminine, la religion ou le poids des traditions. le roi des cons est par ailleurs un divertissant guide de la vie nocturne à Niamey et n'hésite pas, au détour d'une phrase, à évoquer sans ambages la corruption, la mondialisation ou la post-colonisation. Savoureux, mais aussi mélancolique, léger, tout en étant relativement dense, le livre, préfacé par Marie Darrieusecq, n'a pas la prétention de concurrencer les grosses sorties littéraires de ce printemps mais il serait bien dommage de le négliger.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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A Niamey, Niger, Abdou vit une vie de jeune homme célibataire qui louvoie entre les principes religieux de son père homme très pieux qui vit selon les principes du Coran et ses soirées entre amis à jouer aux cartes et boire de la bière.
Il est amoureux de la belle Rakki qui elle vit de ses charmes.
Aussi, lorsque la famille d'Abdou décide de le marier à Salima, il pense au départ refuser, d'autant qu'il ignore totalement qui est la jeune femme, mais il sait qu'il ne peut aller contre la décision de son père.
Il se mariera donc, mais ce mariage dont il ne veut pas ne sera qu'une façade.
Il délaissera donc Salima pour Rakki.
Jusqu'au jour où….. il finira par se rendre compte qu'il a été le roi des cons.
Un livre dans lequel on se rend compte que le poids de la tradition dans la société nigérienne se heurte à la soif de modernité des jeunes gens, et cet antagonisme fini par les écraser totalement.
Un livre court, facile à lire, mais qui porte à réfléchir sur les divers thèmes qu'il aborde, la place de la femme dans la société, la corruption, le poids de la religion et de la tradition.
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Au Niger,où se situe l'action ,l'auteur se voit imposer une femme par sa famille;celle ci ,belle et éprise ne lui convient pas et il lui préfère une fille vénale qui se sert de lui selon ses désirs;il ignore les autres,néglige ses parents ,ses amis,aveuglé par l'amour et perd tout;voilà ce qui nous permet de dire que l'amour,ou plus le désir aveugle et est universel.Nous découvrons ce pays ,pauvre ou une vieille mobiyette est prestige,la corruption,la cuisine aussi et la puissance du père;Style simple et scolaire,mais efficace;sorte de fable moderne,moralisante;agréable à lire.
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Comment choisir ? Peut-on voir la beauté de ce qui nous est imposé ? Les yeux de ma voisine sont-ils plus verts que ceux de ma femme ?

Un livre drôle et naïf dégageant une candeur délicieuse dont il faudrait se méfier de trop en rire.
Lien : https://www.noid.ch/le-roi-d..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Mon père fit une courte pause puis poursuivit:
« La convoitise des biens de l’autre crée des guerres. C’est cela qui nous a valu la colonisation, et bien d’autres malheurs encore par la suite… Mais ces pays, qui nous dominent aujourd’hui, ne savent pas que ce monde est maintenu par des nerfs invisibles… Ils ignorent qu’une partie de leur nombril se trouve ici, tout comme le nôtre est éparpillé là-bas… Que nous affaiblir, c’est s’affaiblir eux-mêmes… Les peuples sont comme les doigts des deux mains qui doivent s’entraider… Ne penser qu’à soi-même, c’est s’avachir… Voilà ce qu’ils doivent apprendre à leurs enfants, mais ils ne le font pas… »
Mon père regarda tout le monde avant d’ajouter:
« Or, quand vous élevez un enfant dans l’eau, qui l’accusera de puer ?
- Personne ! répondirent les autres en chœur.
- Mais quand vous l’élevez dans la boue, n’est-il pas vrai qu’il devient boueux ?
- Sûr… », firent-ils en écho. » (p. 93)
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« Je me dirigeai finalement vers ma salle de classe. Mon cours d’histoire m’attendait. Il y avait des chapitres qui me rebutaient. Par exemple, l’histoire des autres… ou encore la nôtre écrite par les autres… On l’oublie très souvent: l’histoire n’est qu’une affaire de point de vue… Particulièrement celle contenue dans nos manuels d’enseignement… Rien qu’une somme d’informations triturées et déformées à dessein, et qu’on nous obligeait à prodiguer à nos générations. Imaginez par exemple cette pompeuse expression: Guerres mondiales… Terminologie trop abusive, à mon avis… Comme si nous, on était pour quelque chose dans leur conflit ! Quelque chose dans les provocations des uns par les autres entre eux, là-bas… Mais dans les massacres, sûrement ! Nos aïeux furent des chairs à canon. « Leurs » chairs à canon ! Les canons qu’ils avaient fabriqués… Eux qui s’étaient donné pour objectif de nous civiliser… Et ces massacres-là, ils ne voulaient pas les assumer seuls. Ils impliquèrent donc tout le monde, en généralisant: Guerres mondiales… Ce qu’il nous fallait à nous, c’était dispenser notre propre histoire, vue et rapportée par nous-mêmes. » (p. 29)
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