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Une fable pimentée et habile sur le racisme, jouant sur l'inversion de perspective. Paru en 2010, ce premier roman du Béninois Jérôme Nouhouaï nous propose une fable pimentée et habile, en milieu universitaire à Abomey-Calavi (l'université de Cotonou), sur le racisme et le terrorisme politique. Trois étudiants partagent ce petit appartement près d'Abomey-Calavi, la banlieue universitaire de Cotonou, abritant les intrigues amoureuses du héros, hésitant à sa façon entre une prostituée occasionnelle qui essaie de s'en sortir, et une riche fille d'ex-ministre qu'il voudrait conquérir, et les deux colocs, l'un entrepreneur et Don Juan, l'autre intellectuel engagé et irascible... Un mouvement terroriste apparaît alors, « Calice Noir », qui s'en prend de plus en plus violemment aux Libanais de Cotonou... Pour un Européen ou pour un Africain ayant vécu en Europe, l'effet étonnant d'une fable forte sur le racisme, transportée à Cotonou... « « Tu as de la chance », dis-je. Elle me considéra avec de délicats sourcils légèrement froncés. « de la chance, pourquoi ? » Eh Dieu, la voix ! Une vraie voix douce d'enfant gâtée, qui coule com-me un vrai accent français de souche. J'imagine que dans des familles riches comme ça, les enfants ignoraient dédaigneusement, souvent sur instruction propre des parents, de parler vernaculaire. Parler vernacu-laire rappelle l'origine paysanne de tous les Cotonois. Parler français et chocobiter au maximum fait chic, fait riche, fait yovo. « de faire de pareilles lectures ! Moi, malheureusement, les seuls livres que je dois lire en ce moment sont des livres de droit, parce que j'aurais sûrement des matières à reprendre. » » + Lire la suite |