Poème/ La nymphette derrière le fleuve
La nymphette de derrière le fleuve,
Ô la nymphette, derrière le fleuve,
Que je pense à toi, frêle nymphette !
Ô que je pense à toi, fraîche nymphette !
Elle avait ce visage qui tue, la damoiselle.
Elle avait de beaux yeux, cette belle.
Et son corps était oint de karité ;
Et sa beauté des plus belles bontés.
La nymphette de derrière le fleuve,
Ô la nymphette, derrière le fleuve,
Que je pense à toi, frêle nymphette !
Ô que je pense à toi, fraîche nymphette !
J’irai chez elle faire la corvée ;
J’irai lorsqu’on fait la moisson chez eux ;
Je ferai pour eux de bonnes semailles ;
Je donnerai pour eux de frais bétails.
La nymphette de derrière le fleuve,
Ô la nymphette, derrière le fleuve,
Que je pense à toi, frêle nymphette !
Ô que je pense à toi, fraîche nymphette !
Tu n’auras pas chez moi une rivale ;
Tu n’y auras pas une qui t’égale ;
Je sais que tu fais bien le tô chaud ;
Je sais bien que tu fais des enfants beaux.
La nymphette du derrière le fleuve,
Ô la nymphette, derrière le fleuve,
Que je pense à toi, frêle nymphette !
Ô que je pense à toi, fraîche nymphette !
Poème/ À la croisée des chemins
Elle passait, je passais
À la croisée des chemins.
Elle me regardait, je la regardais
À la façon des félins.
Elle ralentissait, je ralentissais
Ébauchant des « salut ! ».
Elle me souriait, je lui souriais,
M’évoquant une Vénus.
Elle fouillait son cabas
À brûle-pourpoint.
Je fouillais par hasard
L’axe du rond-point.
Elle fit sortir son appareil
Qui carillonnait.
Je vis partir mon soleil
Qui s’illuminait.