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Encore un titre de livre, qui m'a attiré dans les pages d'un auteur que je ne connaissais pas. La lecture a duré longtemps, pour moi, dans cette écriture d'une précision qui m'évoquait, parfois, le Pérec des Choses ou de la vie mode d'emploi. Chaleurs de juin et dégoût vont de pair, dans ce portrait-avant fuite d'un homme arrivant au mitant de sa vie. Nourissier parvient à rendre une histoire d'une rare banalité, passionnante, captivante. Nourissier semble aussi régler quelques comptes, à travers ce Benoît Magellant qui va rejoindre sa jeune maîtresse en Suisse... comme une illusion de recommencement à laquelle l'accule sa dépression. Magellant est arrivé au point de rupture: celui où il ne peut plus faire semblant. Celui ou il va falloir assurer le rôle du "méchant" qui va quitter femme fidèle et grands enfants. Magellant se sent à l'étroit, enfermé dans une existence réglée entre une famille qui lui échappe et un travail qui finit de le décevoir. L'histoire est tristement ordinaire de ce démon de midi, pour lequel l'herbe sera plus verte en Suisse. Mais n'est-il pas déjà trop tard pour ficher le camp, Magellant? Un livre, La crève, qui me donne envie de continuer de suivre le chemin littéraire de François Nourissier. + Lire la suite |