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Henri d'Ofterdingen est un jeune homme éveillé et poétique qui s'éloigne pour la première fois de chez lui pour visiter sa famille maternelle. Ce nom, emprunté au moyen âge, est celui d'un personnage qui aurait participé à un légendaire tournoi de ménestrels dans un château du Saint-Empire romain germanique. Cette provenance est plus ou moins exploitée ; pour une histoire plus axée sur cet évènement mythique, voir la nouvelle ''Les maîtres chanteurs'' d'E.T.A. Hoffmann. Ce voyage sera l'occasion de rencontres enrichissantes et de discussions pleines de sagesse, de contenu et dégagant une certaine candeur. Ceci fait l'objet de la première partie qui revêt un caractère très épisodique. On y voit entre autre la vision très idéalisée du métier de mineur, et elle se conclue avec un conte assez confus et échevelé, fortement teinté de merveilleux raconté par l'un des personnages. Dans la seconde partie, le petit côté mystérieux dégagé par la première prend un tournant dramatique, et puis, au beau milieu d'une autre de ces conversations inspirées... plus rien. Novalis est mort à 28 ans, laissant plusieurs ébauches et fragments à jamais en suspens. Mais cela ne l'a pas empêché de passer à la postérité comme l'un des fers de lance de ce grand souffle d'inspiration que fut le romantisme allemand, dont ce roman constitue un surprenant échantillon.
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Ce roman, sorti du creuset du premier Romantisme Allemand, a une forme étrange, un fil ténu, parfois invisible, noué autour des pérégrinations d'un jeune poète, initié aussi bien à l'Amour qu'à la Sagesse. Des récits s'emboitent, mêlant la prose et le chant, la poésie et la science, le réel et la fable, dans un moyen âge factice, aux résonances Antiques, aux parfums d'Orient et de littérature Provençale. Temps d'amour, de foi, et de magie, mais aussi de guerre. Des récits faits de symboles, de mystères, et d'allégories, dans lesquels les miroirs de l'esprit se transforment en figures fantastiques; faits de mille correspondances secrètes : les métaux et les plantes, les profondeurs de la terre et le ciel..., suivant un rythme parfois frénétique, aux images des origines, de cataclysmes, aux élans de l'extase mystique ou bien de la volupté, rythme d'une danse sacrée où se côtoient l'amour et la destruction.
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Avec Novalis et les romantiques allemands, il ne s'agit plus de savoir si c'est bien ou si c'est un très beau livre...on entre carrément dans une autre dimension, la sphère du Sublime...
C'est SUBLIME!
Je ne connais d'égal au romantisme allemand que la littérature soufie...(avec les fidèles d'amour de Dante et les Troubadours);d'ailleurs tous s'en inspirent et évoquent la même chose (l'ivresse mystique du Divin ) mais sous des colorations culturelles qui leurs sont propres..

"Novalis fut bientôt rejeté de la philosophie à la "philosophie de prière" par un événement qui fut le seul de sa courte vie terrestre : la mort de sa fiancée, Sophie von Kühn. le sens qu'il donna à cette mort nous permet de ne pas ranger son histoire parmi les grand amours romantiques, mais de la tenir pour un fait d'un autre ordre, pour une véritable "expérience mystique", telle qu'en ont vécu dans l'Occident chrétien comme dans l'Orient islamique ou bouddhique toutes les âmes "ravies de Dieu", pour lesquelles la vie mortelle n'a plus de sens en face du mystère infini de l'Au-Delà."
Maurice Besset.Novalis et la pensée mystique.
Lien : http://novalis.moncelon.com/..
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Pour les romantiques, le beau a une fonction. le beau n'est pas seulement plaisant, mais il est aussi moralement bon. Il peut aider l'homme à devenir meilleur.

Henri rêve d'une fleur bleue. Fleur maintenant célèbre, puisque reprise après Novalis. Symbole du désir, de l'amour, mais aussi d'aspiration métaphysique. Mathilde sera aussi décrite comme un fleur. Elle est donc la signification de son rêve. Elle est cette énergie qui a poussé Henri vers l'inconnu. Mais l'inconnu, on s'y enfonce toujours pour mieux se connaitre, pour mieux connaitre sa place dans le monde.

Henri fait un voyage et rencontre des gens. Des marchands qui connaissent tous les pays et qui font voyager les histoires avec eux. Des mineurs qui eux connaissent les dessous et les profondeurs de la Terre. Ainsi qu'un ermite sans âge qui lit des livres dans une grotte. C'est là que Henri découvrira sa vraie vocation. Vocation qui est innée, invariablement donnée par Dieu. Il sera poète.

Comme la poésie est vue comme un langage universel qui donne accès au jadis, au passé infini, un passé sacré, le poète est donc le maître du monde. La vraie richesse est de connaitre la nature. le vrai trésor est de découvrir sa vocation.

Par ce passé mythique, Novalis se positionne contre le monde désenchanté que propose les Lumière. Trop de clarté n'est pas bon. Ce qui est laid apparaît alors trop distinctement.

Le passé est présent. On ressent toujours ses effets. Quand on y pense, tout est passé.
Tout est poésie.
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Je viens de terminer la lecture d'un roman inachevé. Et je reste sur ma faim. La postface laissait présager un roman magistral. C'est possible.
Henri d'Ofterdingen se présent comme un conte rédigé à la toute fin du XVIIIème siècle, dans la lignée du Candide de Voltaire (pour la forme bien plus que pour le fond). Il aurait notamment inspiré La montagne magique de Thomas Mann. On y suit le périple du jeune Henri, poète en puissance, qui quitte pour la première fois la demeure familiale à la suite d'un très beau rêve. Ce rêve fait l'objet du premier chapitre qui m'a véritablement séduite : dans un décor De Grèce ancienne, Henri découvre la Fleur Bleue, leitmotiv de son voyage, métaphore de.... l'accomplissement, de la poésie, d'un idéal à atteindre. Il n'aura de cesse ensuite de rechercher cette fleur devenue le symbole du romantisme. le périple de Henri est ponctué de rencontres et de récits aux parfums orientalistes et oniriques, aussi philosophiques.
J'ai été fasciné par certains de ces récits hautement symboliques, mais dont je ne saisis pas vraiment le sens, et je me suis ensuite perdu au fil des pages. Les tours et détours m'ont fait finalement perdre de vue Henri, si bien qu'à la fin du bouquin - qui n'est pas une fin - je ne savais plus tout où j'en étais.
Henri d'Ofterdingen est certes un roman inachevé, mais aussi un roman à peine débuté si l'on en croit le postfacier qui nous résume la suite en fin d'ouvrage.
Ce livre peu accessible et un brin frustrant est à conseiller aux passionnées de poésie, de romantisme, d'orientalisme et de littérature allemande du XVIIIème siècle.
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"Henri d'Ofterdingen : un roman" est inachevé, et on sent qu'on a perdu ce qui aurait pu être une oeuvre beaucoup plus conséquente. "Art du roman : le Roman ne devait-il pas embrasser toutes les espèces de styles dans une succession diversement liée à l'esprit commun ?" Ce qu'on appelle parfois le "roman total" absorbant toutes choses bonnes pour alimenter sa matière se trouvait déjà chez Novalis. Mais ça tient à si peu de choses, le fait que pour autant, je n'ai pas adoré. Je ne peux que reconnaître la profondeur, cette foi en la poésie qui irradie les choses et les êtres, mais je n'ai pas été transporté. Tandis que les traits d'une remarquable pensée surnagent, il y a le sentiment d'une redondance qui monte, qui fait que je me disais avoir compris au bout de cinquante pages. le récit du grand-père Schwaning au chapitre neuf, a réveillé mon intérêt. Sans doute à relire plus tard.
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Tout d'abord, il est à savoir que ce roman est inachevé. Novalis voulait initialement créer ce que l'on pourrait considérer comme l'oeuvre ultime concentrant toutes les pensées de l'auteur. C'était censé devenir l'incarnation même du romantisme allemand. Cependant, Novalis est mort à un jeune âge, avant de pouvoir achever son ambitieux projet, que je recommande néanmoins.

Dans ce livre, nous suivons Henri d'Ofterdingen, un jeune homme qui décide de parcourir les routes suite à un rêve étrange que l'on peut considérer comme une forme d'initiation poétique. Henri part donc dans un long voyage, en quête de soi. Il fera des rencontres, vivra des aventures qui serviront à faire de lui le plus grand poète que l'Allemagne ait connu. Car oui, Henri d'Ofterdingen est un nom bien connu en Allemagne, puisqu'il s'agit du nom d'un illustre poète allemand du XIII° siècle.

On trouve dans le roman plusieurs éléments à portée symbolique. Kabbalistiques pour certains, rosicruciens pour d'autres (on a notamment des références à Rosenkreutz) ou encore alchimiques, les symboles ne manquent vraiment pas et c'est un véritable plaisir que de s'amuser à les chercher dans le roman.

Le livre n'étant pas achevé, on reste un peu sur notre faim, sans réelle conclusion à nous mettre sous la dent, mais l'histoire est si prenante et intéressante que ce serait dommage de s'en priver pour un problème aussi trivial. N'est-ce pas?
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