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Armel Guerne (Traducteur)
EAN : 9782070284290
400 pages
Gallimard (06/02/1975)
4.39/5   18 notes
Résumé :
La gloire des vrais poètes est lente, discrète et chaleureuse comme une braise inextinguible, qui habite d'abord le coeur de quelques-uns, puis se propage de proche en proche et de génération en génération pour toujours plus enrichir et réchauffer les meilleurs. Plus intime que toutes, celle de Novalis aura mis un siècle à s'épanouir, deux pour quitter sa langue et arriver jusqu'à nous, beaucoup plus proche et plus vivante dans sa magie, plus efficace et plus utile ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Novalis s'impose pour moi comme la figure idéal-typique du romantisme.
D'abord, il ne se limite pas à une application particulière du romantisme, mais en part pour embrasser en une même perspective aussi bien l'art, que la philosophie, la religion, la science et la politique.
D'autre part, il est doté d'une sensibilité exceptionnelle et d'une capacité à mettre son lecteur en état de la percevoir hors du commun. Quoi de mieux pour un romantique?
Enfin, il meurt à vingt-neuf ans, avant que le temps ait pu freiner ses élans idéalistes par quelques déceptions, nous laissant essentiellement des travaux inachevés, dont les aspérités sentimentales n'ont pu être aplanies par l'auteur avant publication.
Après quelques pages qui m'ont d'abord étonnées et amusées, je me suis tout naturellement laissé entraîné entre rêve et réalité dans cette histoire de voyage entrecoupée de légendes, de contes, de chansons et de poèmes qu'est Henri d'Ofterdingen. Il s'en dégage une telle fraîcheur, une telle profondeur qu'on veut bien se prêter à regarder d'un bon oeil plusieurs passages qui seraient parfaitement ridicules partout ailleurs. J'ai aussi ressenti la même impression en lisant ses Chants religieux, ses Hymnes à la nuit, ses Pollens.
Novalis est un véritable bonheur pour quiconque aime lire et philosopher.
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Hymnes à la nuit, Novalis.

Merci à dbacquet de cette invitation dans l'univers de la poésie romantique allemande...

Novalis vient de perdre Sophie von Kùhn, jeune fille de 15 ans dont il était éperdument amoureux et sans qui « le Monde est Vide ». le poète va alors transcender la souffrance personnelle pour trouver l'élévation mystique. le temps de la Nuit, qui élève l'âme à la recherche d'une union avec l'Aimée, son « Soleil de la Nuit », avec la Mort, avec Dieu lui-même; ce temps de la Nuit est celui d'une promesse : la communion du désir et de la Mort, chantée dans le sixième et dernier hymne.

Une oeuvre assez courte, mais puissante. C'est littérairement « beau », chargé de symboles, d'un lyrisme romantique exalté par la foi... Il m'a toutefois semblé que la virtuosité de Novalis vient figer l'émotion dans la cristallisation d'un pur objet d'art poétique.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Un jour que je laissais couler des larmes amères, que mon espérance, décomposée, s’anéantissait en douleur et que je me tenais solitaire près du tertre aride qui dérobait en son étroite et sombre dimension la Figure de ma vie - solitaire comme nul solitaire encore ne le fut, étreint par une angoisse indicible - sans force, n’étant plus qu’une pensée de détresse. - Comme je cherchais une aide des yeux, que je ne pouvais ni avancer ni reculer, et que je m’agrippais avec un regret infini à la vie fuyante qui s’éteignait : - alors m’arriva des lointains bleutés - des hauteurs de mon bonheur passé, un frisson crépusculaire - et d’un seul coup se rompit le lien, le cordon natal - la chaîne de la Lumière. Disparut la splendeur terrestre et mon deuil avec elle - la nostalgie s’épancha en un monde nouveau, insondable - toi, ferveur de la Nuit, sommeil céleste, tu vins sur moi - le paysage s’éleva doucement dans les airs ; au-dessus du paysage planait mon esprit libéré, renaissant. (Hymne 3)
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"Serait-elle épuisée à la fin, la sève qui nourissait depuis toujours la forêt millénaire?
A travers le feuillage bruissant des vérités et des erreurs vivantes, dont chaque hiver alimentait la terre et que renouvellait chaque printemps immensément profond (...), quelqu'un peut-il encore, aujourd'hui que les racines sont muettes et les troncs morts, sous la nature anéantie par la technique et l'abstraction, quelqu'un peut-il encore deviner, au lieu du désespoir, la souveraine, l'immense et infinie présence de la nature éternelle?
Rien ne saurait nous y aider mieux que l'oeuvre laissé si grand ouvert par Novalis, la geste salutaire de celui qui poussa ses chemins le plus loin de tous, et le plus près, dans la lumineuse exploration de la nuit et la pénétration sensible de l'invisible."
Armel Guerne (Novalis ou la vocation d'éternité)
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Tu as, en moi, suscité le noble besoin
D'aller loin voir le monde au profond de son âme;
Avec ta main me tient une confiance aussi,
Qui me garde sans crainte à travers les tourmentes.
Par des pressentiments tu as instruit l'enfant
Parcouru avec lui des régions fabuleuses;
Modèle pur de l'exquise féminité
Comme tu l'exaltas, son cœur adolescentl
Qu'y aurait-il pour m'attacher au joug terrestre?
Ne sont-il pas à jamais tiens, mon cœur, ma vie?
N'ai-je pas ton amour, ici, qui me protège ?
Cest pour toi que je puis me vouer au bel art
Puisque tu veux, ma bien-aimée, être la Muse,
Le doux gardien et lesprit de ma poésie.
Eternelle ici-bas dans ses métamorphoses
La puissance secrète du Chant nous salue;
Tandis qu'ici, sur nous, ruisselle sa jeunesse,
Là, c'est sa sainte paix qui vient bénir la terre.
La lumière c'est elle, en nos yeux épanchée,
Qui, pour chacun des arts, éclaire en nous le sens;
Elle qui donne au cœur joyeux, à l'ame lasse
Son ivresse miraculeuse à savourer
C'est la vie à son sein somptueux que j'ai bue;
Et tout ce que je suis, ce ne fut que par elle
Qui a donné son port à mon visage heureux
Encore en moi dormait le plus haut de l'esprit
Quand je la vis, sur moi, descendre comme un Ange;
Et j'ai pris, à l'éveil, dans ses bras, mon envol.
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Le vieux moineau

«Si tu n'as pas honte», cria un vieux moineau à ses petits qui dansaient et dégustaient avec des femelles vives, «tu n'as pas l'impression que c'est indécent et dégradant; Vous méprisez la sagesse qui élève nos âmes aux immortels. "" Vous vous en tenez à votre sagesse ", lui criaient les petits garçons," et jouissons maintenant; si nous sommes aussi vieux que vous, alors même par incapacité, nous voulons aller à la sagesse et philosopher sur l'amour et les joies. "
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Les temps passés où l’on vit Dieu lui-même,

Manifesté dans sa jeune splendeur,

Vouer à la précoce mort, suprême

Élan d’amour, sa douce vie en fleur,

N’ayant point repoussé la coupe amère

Afin que cette mort nous fût plus chère.

Nos yeux brûlés d’angoisse et de regret

Pleurent ces temps perdus dans la ténèbre.

Rien ici-bas n’apaisera jamais

L’ardente soif en nous comme une fièvre.

Pour vous revoir encore, ô temps bénis,

Reprenons le chemin du cher Pays.

Ah ! pourquoi retarder notre retour ?

Depuis longtemps nos bien-aimés reposent.

Leur tombe clôt la course de nos jours,

La douleur vient, et le souci morose.

Poursuivre notre quête - que nous sert ?

Nos cœurs sont las, ce monde est un désert.

Illimité, mystérieux,

Un doux frisson traverse tout notre être.

J’ai cru surprendre au plus profond des cieux

L’écho lointain de nos tristesses :

Murmure, appel, nostalgique soupir

Des bien-aimés là-bas pleins de désir.

(Traduction Gustave Roud)
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Videos de Novalis (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Novalis
Le Salon dans tes oreilles - S1E42 - Faire son deuil en temps de pandémie
Si, dans leurs ouvrages, les trois auteur.trices présents lors de cette table ronde abordent le deuil de façons fort différents, ils réfléchiront ici à un point brûlant d'actualité: comment surmonter cette épreuve quand elle advient en temps de pandémie?
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