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Critique de florencem


Comme la plupart de ceux qui ont lu Déracinée, et aimé le roman, j'étais impatiente de découvrir la Fileuse d'argent. Naomi Novik avait su créer un univers complexe et enchanteur ponctué d'une romance avec des personnages non conventionnels. L'originalité de son récit m'avait charmée, et Déracinée fut un coup de coeur. Pour la Fileuse d'argent, cela n'a pas été le cas, mais je ne suis pas passée très loin. Il y a un défaut à ce second roman qui a fait que malgré tout ce que je vais vous dire de positif, j'ai quand même dû faire face, à un moment donné, à un peu de découragement.

Parlons tout de suite des choses qui fâchent : les longueurs. Il y en a trop, et cela dès le début. Il faut du temps pour installer un univers de fantaisie, et d'autant plus quand on choisit de narrer l'histoire de trois jeunes femmes venant d'univers différents. Mais dès le départ, il faut digérer tout cela, et bien que j'ai trouvé de l'intérêt au premier tiers du tome car il expose clairement la psychologie de Miryem, Wanda et Irina, j'ai pendant un moment songé à abandonner. C'est quelque chose que je déteste, encore plus quand je sais que j'ai aimé l'un des romans de l'auteur, mais l'idée était là. Quand la partie fantaisie a commencé à vraiment prendre le pied de l'intrigue, j'ai poussé un soupir de soulagement. Cependant, les longueurs ont continué, plus sporadiques, mais toujours là. le plus jeune frère de Wanda en est probablement l'exemple type. Je vais être méchante, mais l'enfant n'a pas réellement d'intérêt, et lui donner la parole, en le faisant devenir à certains moments le narrateur, m'a paru durer des heures. Il ajoute de plus un pathos qui n'a pas lieu d'être, et qui était déjà bien assez exploité de façon plus discrète et efficace.

Mais de vous découragez pas, s'il vous plait. Passez au-dessus de cela si vous ressentez la même chose que moi au début. Car La Fileuse d'argent en vaut le coup. Vous tenez entre les mains, une histoire complexe, très bien menée avec une intelligence dans la psychologie des personnages que j'ai trouvé inspirante et rafraîchissante. Je ne me suis pas réellement attachée aux personnages, et pourtant leurs histoires m'ont touchée. Nos héroïnes veulent vivre. Vivre, rien de plus. Une simple chose qui demande pourtant tellement d'efforts. Et elles font tout pour garder la tête hors de l'eau. Elles vous paraîtront froides, et il y a un jeu subtile à ce niveau, mais la vie les a rendu comme cela. Ne vous arrêtez pas non plus à cela. Car il y a toujours une petite braise sous la cendre. Et c'est cela que j'ai vu. Trois destins incroyables qui s'entremêlent et qui nous présentent des femmes fortes, pas extraordinaires, mais fortes. Elles ont leurs rêves et leurs convictions, une vision du monde bien à elle, et malgré toutes les embuches, elles vont au-delà sans avoir la moindre idée de ce que leurs actes pourront accomplir, mais avec la foi.

C'est un voyage dur et intense. Elles sont malmenées par la société, les lois, les hommes, les dangers amenés par des créatures de légendes. Mais on les voit évoluer. Devenir des femmes accomplies, droites dans leurs bottes. La magie opère indéniablement. le côté surnaturel donne un second souffle mais ne perd en rien de la délicatesse de cette transformation. On trésaille à chaque seconde, cependant, leur courage nous pousse à continuer.

Comme dans Déracinée, la romance a aussi sa place. Plus discrète, loin d'être conventionnelle. Je dirais même que parler de romance est peut-être un peu exagéré. Et pourtant, on parle aussi d'amour. Et j'ai trouvé les idées de Naomi Novik à ce propos tout simplement parfaites. Au-delà de la perfection, au-delà des préjugés. C'est aussi un cheminement que j'ai apprécié, grandement.

La fin nous tient en haleine, mais elle est aussi l'accomplissement de beaucoup de choses. J'ai adoré la tournures des événements, toutes ces pièces de puzzle qui s'emboîtent, tout le cheminement parcouru et la conclusion à chacune de nos histoires. Pour moi, Irina, Miryem et Wanda ont toutes obtenu une fin à la hauteur de leur parcourt. J'ai fermé le livre en riant même, heureuse et surprise de quelques petits retournements. Mais avant tout, je trouve que Naomi Novik a su montrer, à travers ses héroïnes, une façon de vivre qui mérite réflexion et surtout qui donne de l'espoir.
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