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4,15

sur 721 notes
C'était prévisible, j'ai adoré! Vivement recommandé par plusieurs personnes, j'ai attendu qu'il sorte en poche pour avoir la couverture, si magnifique, de l'édition J'ai Lu, très proche de Déracinée. Dès cette couverture, on sent qu'on nous invite dans un folklore hivernal et on s'y rend sans trop d'hésitation. Je regrette juste de ne pas avoir attendu un petit peu plus et de l'avoir lu en hiver. C'est une lecture idéale pour cette saison.

Fileuse d'argent s'imprègne d'un univers de conte russe. On retrouve effectivement une contrée très proche de notre Russie médiévale appelée le Lithvas, avec un tsar, ses boïars, ses religions, notamment la relation que peuvent avoir les chrétiens vis-à-vis des communautés juives de l'époque, ses paysages.
La part belle de ce récit est donnée aux femmes qui, sans trop s'en affranchir, essaye cependant de bousculer les idées préconçues sur la condition féminine et de faire leur petit bout de chemin. On a Wanda, qui est peut-être le personnage paradoxalement le plus attachant avec ses frères, sa situation familiales, mais qui est celle des trois que j'ai la moins préférée. Naomi Novik parvient cependant à nous nouer le ventre avec ses déboires. Irina et Myriem se partagent ma préférence. La première est fille de duc mais méprisée car n'apportant en apparence aucune plus-value. Jusqu'à ce que le Destin s'en mêle et lui offre sur un plateau d'argent un rôle inouï. Arrivée tard dans le récit, j'ai vivement apprécié ce personnage tout en droiture et dévouement, consciente de son devoir. Myriem, quant à elle, est une jeune fille juive, fille et petite-file de prêteur. Son père détestant le métier qu'on l'oblige à avoir de par sa confession religieuse, les fait vivre dans des conditions miséreuses, un comble pour un prêteur. Myriem reprend les rênes, enrichit sa famille et en vient à se vanter de pouvoir changer l'argent en or... de quoi attirer les Staryk, des êtres d'hiver dangereuses, attirés par l'or.

C'est donc Myriem qui est l'élément déclencheur de toute cette ambiance folklore russe et les péripéties qui en découlent. Je n'ai même pas essayé de deviner ce que pourrait être l'objectif du récit, je me suis simplement laissée porter par la plume de Naomi Novik, nous offrant un univers merveilleux et hostile à la fois. Petit pavé, il se dévore tout seul, nous offrant une action sans lenteurs et une fin à la hauteur. L'attente n'a pas été vaine, j'ai apprécié un excellent moment de lecture!

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Sitôt reçu, sitôt lu et adoré ! Un grand merci à Babelio et aux éditions Pygmalion :)
Je l'ai aimé autant que Déracinée et je ne pensais pas que ce serait possible ! Ici on suit 3 jeunes filles dont les histoires vont être liées . Miryem , fille d'un préteur trop gentil et qui va sortir sa famille de la misère et attirer l'attention d'un dangereux peuple voisin : les Staryk. Wanda, la jeune fille qui se mettra à son service pour échapper à son père et enfin Irina, une marionnette au main de son père qui veut un mariage qui puisse lui faire acquérir de la puissance. Trois jeunes filles courageuses qui vont se battre contre un avenir qu'elle n'ont pas choisi. L'histoire de Miryem a de nombreux points communs avec la jeune fille de Déracinée et c'est clairement elle que j'ai adoré suivre dans l'ombre du roi Staryk, froid et distant. Ce roman , un peu comme un conte slave encore une fois ( ambiance gelée et tsar) , se dévore ! Il y a pas mal d'actions et de rebondissements qui font que le rythme est toujours très bon ! Si vous avez aimez son précèdent roman, vous aimerez aussi celui-ci , c'est certain ! C'est un petit coup de coeur pour moi , j'attends le prochain avec impatience !!
Challenge Mauvais genres 2020
Challenge auteures SFFF
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Voilà le genre de Fantasy que j'aime.
Naomi Novik va chercher dans ses racines familiales pour proposer un récit riche, étincelant, inventif et intense. Une des héroïnes est juive, dans une société où ils sont les seuls à être autorisés à prêter de l'argent. C'est un fait réel historique puisque pendant longtemps, la religion chrétienne interdisait à ses membres de pratiquer l'usure. Ensuite, dans ce monde créé par l'auteur, la neige et le froid sont bien présents, les légendes slaves et baltes servent de bases à l'univers magique instauré, enfin, la structure hiérarchique est calquée sur ces pays, le roi est un Tsar, et les gens de la petite noblesse sont des boïars. On se retrouve entre Pologne, Lituanie, Russie avec leurs légendes, leurs contes, leur histoire. Baba Yaga, bien qu'absente du récit, apparaît en filigrane avec cette étrange maison dans la forêt ou dans le rôle de la mère du Tsar.
Chacun des personnages principaux parle à la première personne, se sont principalement des femmes, Myriem, Wanda, Irina, mais quelques hommes parfois, comme Stepon le petit frère de Wanda ou le Tsar lui-même. le style s'adapte à la culture de chacun, l'écriture est élégante en général, mais quand c'est Stepon, le petit frère de Wanda qui parle, elle devient plus rudimentaire. le récit démarre doucement, instaurant une ambiance inquiétante avec la présence impalpable des mystérieux Staryk, on a l'impression d'être dans un roman historique, social, tourné essentiellement autour des personnages de Myriem et de Wanda. L'esprit du roman est teinté de féminisme bienveillant. J'ai adoré cette première partie, mais j'ai aussi adoré les surprises que nous apporte la suite. La magie apparaît alors, terrible et merveilleuse, inventive et originale, avec ce monde parallèle des Staryk. du petit Poucet, on passe à La Belle et la Bête, mais on peut s'amuser à y dénicher des dizaines d'autres contes. L'action s'emballe sur la fin, mais ces moments d'attentes m'ont paru vraiment riches, j'ai aimé cette ambiance slave, hivernale, bercé par les trajets en troïka dans les paysages enneigés, j'ai aimé la tension qui nous suit tout au long du récit, avec cette magie dangereuse pour les humains, et j'ai aimé tous les personnages, tous très touchants.
C'était un très beau moment de lecture, riche d'inventions, d'émotions, et vraiment envoûtant.
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Une belle plongée dans un conte slave mi-horrifique, mi-féerique.

J'avais été totalement subjuguée par le roman "Déracinée" de Naomi Novik. C'est donc avec un enthousiasme non feint que je me suis plongée dans cette histoire toute aussi magique.
Cette fois encore, on baigne dès les premières lignes dans cette ambiance slave si chère à l'auteure.

Miryem est une jeune fille juive dont le père est prêteur dans un village assez pauvre. Trop empathique, il prête à tous sans jamais revoir son argent, ce qui va plonger sa famille dans la détresse alors qu'un hiver terrible et sans fin s'abat sur eux et que la famine les guette.
Pour sauver sa mère gravement malade, la jeune fille va alors se couper de toute émotion et froidement reprendre les choses en main, imposant rapidement le respect et la crainte chez les villageois.
Petit à petit, avec sa poigne, son intelligence affûtée et son courage, elle parvient à ses fins et arrive même à faire fructifier leur capital et ainsi améliorer drastiquement leurs conditions de vie.
Partout on commence à parler d'elle comme de la fille capable de transformer l'argent en or. Cela ne tombe pas dans les oreilles d'un sourd puisque le Roi des Staryk, un Roi de l'Hiver effrayant venu d'un monde mystérieux, lui lance plusieurs défis à relever en un temps limité. La vie ou la mort en cas d'échec. Mais il n'avait pas compté sur la ténacité de la jeune femme et sur son intelligence...

L'histoire est vraiment passionnante en dépit d'un démarrage un peu poussif. Il m'a été difficile de m'attacher au personnage de Miryem au début du fait de son manque d'empathie, mais l'arrivée du roi des Staryk, ses défis, la mort qu'il sème... ont vite ajouté une dimension inquiétante et fantastique à l'intrigue.
Sans compter qu'on découvre vite que le roman ne tournera pas autour d'une seule héroïne, mais finalement de trois.
A partir de cet instant, j'ai été comblée.
Les trois héroïnes ont toutes quelque chose de magique, elles se complètent merveilleusement bien. Ce sont des femmes fortes, courageuses, dotées d'une résilience à toute épreuve et d'un amour immense en dépit des apparences parfois. Leur destin va se croiser et changer l'avenir de ce monde en danger.
Quant aux monstres qu'elles vont devoir combattre ou dompter, ils ont la beauté du diable et le combat sera serré...

Contre toute attente, l'amour s'invite peu à peu dans l'histoire, sans qu'on s'en aperçoive, loin des élans d'affection que j'aurais aimé trouver : pur, brillant, mais aussi froid comme la glace des Staryk et l'attitude de Miryem.
La romance m'a fortement fait penser au conte de la Belle et la Bête, avec une fin qui a comblé mes attentes.

Voyage magique au pays des glaces et dépaysement garanti.

Vivement le prochain !
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Naomi Novik avec La fileuse d'argent nous livre une sorte de conte à la fois flamboyant et horrifique. Miryem fille d'un prêteur sur gages est une jeune fille pleine de ressources qui sauvent ses parents de la déchéance annoncée. Mais cette manne retrouvée fera basculée sa vie dans un monde à la fois glacial et chatoyant.
C'est aussi la vie de Wanda, jeune fille pauvre, soutien de ses frères envers leur père violent, et enfin Irina jeune aristocrate promise à un mariage odieux.
Ces trois jeunes femmes vont affronter chacune leur destin avec force, fougue et ingéniosité. Leurs chemins se croiseront, elles combattront ensemble, chacune à leur manière et avec leurs moyens.
J'ai beaucoup apprécié ma lecture. A chaque chapitre le narrateur change, mais cela n'enlève rien à la fluidité de la lecture. On identifie très vite celui qui raconte et cela donne un dynamisme au style.
L'univers crée par l'auteure nous ramène à une ambiance Russie médiévale, avec des êtres vivants mais fait de glace. On sent l'imprégnation des contes russes dans les croyances des personnages. C'est le froid, la glace, la neige, qui prédomine aussi bien niveau climat que dans les coeurs. Mais nos héroïnes sont là pour apporter réconfort et justice.
Je ne connaissais pas Naomi Novik, voilà une chose faite. J'ai vu qu'elle a plusieurs autres romans à son actif. Je sais ce qu'il me reste à faire ;-)
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Comme la plupart de ceux qui ont lu Déracinée, et aimé le roman, j'étais impatiente de découvrir la Fileuse d'argent. Naomi Novik avait su créer un univers complexe et enchanteur ponctué d'une romance avec des personnages non conventionnels. L'originalité de son récit m'avait charmée, et Déracinée fut un coup de coeur. Pour la Fileuse d'argent, cela n'a pas été le cas, mais je ne suis pas passée très loin. Il y a un défaut à ce second roman qui a fait que malgré tout ce que je vais vous dire de positif, j'ai quand même dû faire face, à un moment donné, à un peu de découragement.

Parlons tout de suite des choses qui fâchent : les longueurs. Il y en a trop, et cela dès le début. Il faut du temps pour installer un univers de fantaisie, et d'autant plus quand on choisit de narrer l'histoire de trois jeunes femmes venant d'univers différents. Mais dès le départ, il faut digérer tout cela, et bien que j'ai trouvé de l'intérêt au premier tiers du tome car il expose clairement la psychologie de Miryem, Wanda et Irina, j'ai pendant un moment songé à abandonner. C'est quelque chose que je déteste, encore plus quand je sais que j'ai aimé l'un des romans de l'auteur, mais l'idée était là. Quand la partie fantaisie a commencé à vraiment prendre le pied de l'intrigue, j'ai poussé un soupir de soulagement. Cependant, les longueurs ont continué, plus sporadiques, mais toujours là. le plus jeune frère de Wanda en est probablement l'exemple type. Je vais être méchante, mais l'enfant n'a pas réellement d'intérêt, et lui donner la parole, en le faisant devenir à certains moments le narrateur, m'a paru durer des heures. Il ajoute de plus un pathos qui n'a pas lieu d'être, et qui était déjà bien assez exploité de façon plus discrète et efficace.

Mais de vous découragez pas, s'il vous plait. Passez au-dessus de cela si vous ressentez la même chose que moi au début. Car La Fileuse d'argent en vaut le coup. Vous tenez entre les mains, une histoire complexe, très bien menée avec une intelligence dans la psychologie des personnages que j'ai trouvé inspirante et rafraîchissante. Je ne me suis pas réellement attachée aux personnages, et pourtant leurs histoires m'ont touchée. Nos héroïnes veulent vivre. Vivre, rien de plus. Une simple chose qui demande pourtant tellement d'efforts. Et elles font tout pour garder la tête hors de l'eau. Elles vous paraîtront froides, et il y a un jeu subtile à ce niveau, mais la vie les a rendu comme cela. Ne vous arrêtez pas non plus à cela. Car il y a toujours une petite braise sous la cendre. Et c'est cela que j'ai vu. Trois destins incroyables qui s'entremêlent et qui nous présentent des femmes fortes, pas extraordinaires, mais fortes. Elles ont leurs rêves et leurs convictions, une vision du monde bien à elle, et malgré toutes les embuches, elles vont au-delà sans avoir la moindre idée de ce que leurs actes pourront accomplir, mais avec la foi.

C'est un voyage dur et intense. Elles sont malmenées par la société, les lois, les hommes, les dangers amenés par des créatures de légendes. Mais on les voit évoluer. Devenir des femmes accomplies, droites dans leurs bottes. La magie opère indéniablement. le côté surnaturel donne un second souffle mais ne perd en rien de la délicatesse de cette transformation. On trésaille à chaque seconde, cependant, leur courage nous pousse à continuer.

Comme dans Déracinée, la romance a aussi sa place. Plus discrète, loin d'être conventionnelle. Je dirais même que parler de romance est peut-être un peu exagéré. Et pourtant, on parle aussi d'amour. Et j'ai trouvé les idées de Naomi Novik à ce propos tout simplement parfaites. Au-delà de la perfection, au-delà des préjugés. C'est aussi un cheminement que j'ai apprécié, grandement.

La fin nous tient en haleine, mais elle est aussi l'accomplissement de beaucoup de choses. J'ai adoré la tournures des événements, toutes ces pièces de puzzle qui s'emboîtent, tout le cheminement parcouru et la conclusion à chacune de nos histoires. Pour moi, Irina, Miryem et Wanda ont toutes obtenu une fin à la hauteur de leur parcourt. J'ai fermé le livre en riant même, heureuse et surprise de quelques petits retournements. Mais avant tout, je trouve que Naomi Novik a su montrer, à travers ses héroïnes, une façon de vivre qui mérite réflexion et surtout qui donne de l'espoir.
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Pour une rare incursion, en ce qui me concerne, dans la littérature de l'imaginaire, la tentative fut réussie.

En effet, la dose de fantasy dans ce roman est savamment dosée, si bien qu'on a l'impression de lire plutôt un conte de fées slave : dans une Russie imaginaire, à une époque où les Tsars régnaient encore, se croisent plusieurs destins féminins. D'abord celui de Myriem, petite-fille et fille de prêteurs juifs (cette profession, comme au Moyen Âge, leur semblant réservée), qui embrasse cette profession pour pallier l'inefficacité de son père. En effet celui-ci, trop empathique, n'arrive pas à se faire rembourser, ce qui les pousse inévitablement vers la pauvreté. Elle rencontrera un rapide et fort succès dans son entreprise, ce qui lui permettra d'embaucher à son service la jeune Wanda, une paysanne dont le père n'arrive pas à rembourser la dette contractée auprès du père de Myriem. Mais le succès de cette dernière en tant que prêteuse attirera vers elle le roi des Staryk, un peuple vivant dans un monde de glace parallèle à celui des humains, et redouté par ces derniers en raison des nombreuses incursions que les Staryk font pour les piller, et qui la contraindra, au prix de sa vie, à transformer, à plusieurs reprises et chaque fois en plus grande quantité, de transformer de l'argent staryk en or… Ce que Myriem réussira à faire en convertissant cet argent en bijoux aussi somptueux qu'hypnotisants, ce métal semblant avoir des propriétés magiques, et en le vendant au duc de la contrée, qui les achètera pour constituer une dot pour sa fille Irina, et, qui sait, réussir à lui faire épouser le tsar Mirnatius.

Ainsi, inévitablement les destins de Myriem, Wanda et Irina sont-ils liés, et pas seulement par le biais de l'argent staryk. Mais comment ? On le saura en lisant ce roman rempli d'action et de rebondissements menés tambour battant, et de main de maître par Naomi Novik. Il y a d'ailleurs tellement d'évènements arrivant en peu de pages que j'ai eu l'impression d'avancer très lentement dans l'ouvrage !
Mais j'ai beaucoup aimé cette atmosphère de conte de fées, qui m'a fait penser à la Reine des neiges (pas la version Disney), notamment par le personnage du roi des Staryk, venu d'un autre monde fait de glace et de givre, et dont le caractère est tout aussi glacé et sinistre… Les personnages féminins principaux sont bien définis et attachants, malgré leur caractère un peu attendu d'anti-héroïnes mais qui sont capables de prouesses incroyables dans l'adversité, ou de méchants qui ont finalement des circonstances atténuantes (personne ne les a jamais vraiment aimés) ou qui se révèlent d'une dignité forçant l'admiration (je me suis retrouvée à ressentir un peu de tendresse pour le roi Staryk, qui n'est pas un modèle de sympathie pourtant). Ces qualités font oublier certains défauts, comme une mise en place de l'action un peu longuette par rapport à sa résolution, et une fin un peu mièvre. de même, certaines explications sont faites de manière un peu alambiquée, ce qui m'a un peu gênée parfois.

Mais tout cela ne gâche absolument pas ce roman de très bonne facture, qui m'a donné envie de lire à nouveau de la fantasy. Cela a été une lecture d'été rafraîchissante !
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J'ai decouvert cette autrice par le roman Déracinée qui ma'avait beaucoup plu., j'ai décidé de continuer sur cette voie.
J'avoue que la fantasy n'est pas mon thème de prédilection dans mes lectures mais je m'y mets lentement mais sûrement.
Donc cette deuxième lecture me conforte dans mon choix. Un roman qui se lit sans s'arrêter, prenant, froid, très froid, avec cette magie toujours présente mais juste comme il faut pour apporter toute sa saveur à l'histoire.
L'autrice met toujours en valeur ses héroïnes, Myriem n'échappe pas à cette règle, elle est vindicative, volontaire et ne se laisse pas faire. Elle sait s'entourer et vit des aventures trépidantes en relevant les défis qui se présentent, elle ne baisse jamais les bras.
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Une bien belle lecture !

Fille de prêteur, la jeune Miryem se retrouve obligée de remplacer son père, ce dernier ayant toutes les peines de monde à réclamer son dû auprès de ses clients. Efficace par son attitude froide et déterminée, elle acquiert rapidement la réputation de transformer l'argent en or. Une formulation qui va attirer l'attention du roi des Staryk, peuple légendaire du froid redoutés de tous…

Une histoire bien racontée et passionnante à suivre.

J'ai énormément apprécié l'ambiance slave et magique du roman, une sorte de conte où d'un contexte réel on bascule naturellement dans un univers plus fantastique. On est pris par le récit, je n'ai pas trouvé de temps mort dans l'histoire. Malgré des soucis personnels à régler qui m'ont obligée à mettre en pause ma lecture quelques temps, je l'ai reprise avec plaisir et savourée jusqu'à la fin.

J'ai beaucoup apprécié aussi le changement permanent de narrateurs. Il nous permet de suivre le récit sous différents angles et de mieux connaître chacun des personnages, et de m'y attacher ! J'ai aimé suivre Miryem chez les Staryk, Yrina et sa relation avec le Tsar et aussi Wanda avec ses frères. de beaux personnages qui doivent faire face à bien des difficultés et qui vont se battre à leur manière pour s'en sortir.

J'imagine que l'auteure s'est appuyée sur des légendes de son enfance pour construire son roman, mais elle aborde aussi des thèmes très forts comme la violence familiale et la statut de la femme.

La neige et le froid sont bien présents dans ce magnifique roman, c'est bientôt de saison ! Alors ne pas hésiter à le découvrir.

Challenge multi-auteures SFFF 2022
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Dans un univers imaginaire fortement inspiré de la Russie médiévale, Miryem est une jeune fille juive dont le père, prêteur trop gentil pour son bien, n'ose réclamer à ses voisins les remboursements. En conséquence, Miryem et ses parents vivent dans la misère. Un jour, accablée par la maladie de sa mère qui a besoin de soins, Miryem s'endurcit et fait la collecte, sans états d'âme, tant elle est marquée par l'antisémitisme de ceux qui se gavent sur l'argent de la dot de sa mère qui leur a été prêté. Son grand-père, impressionné, lui prête de l'argent qu'elle fait fructifier, et elle se vante de changer l'argent en or. Malheureusement pour elle, le roi des Staryk, êtres surnaturels du froid et de l'hiver, l'entend. Les Staryk sont fascinés par l'or et le volent : aussi leur roi met Miryem à l'épreuve.

En parallèle, Wanda est une jeune paysanne miséreuse : son père est alcoolique et boit le peu d'argent du foyer, elle s'éreinte à s'occuper de la maison et de ses jeunes frères. Sa vie de labeur a transformé son corps, devenu solide et grossier. Quand son père veut la marier — ou plutôt la vendre — contre des cochons, elle cherche une échappatoire. À ce moment-là, Miryem lui propose de travailler pour elle afin de rembourser la dette de la famille. Wanda saute sur l'occasion : tout plutôt qu'être mariée à un homme qui pourrait être comme son père.

Enfin, Irina est la fille peu gracieuse du duc, enfant mal aimé et solitaire. Mais elle servira les ambitions de son père.

Ce roman choral met en scène trois jeunes femmes de milieux très différents, mais toutes trois maltraitées dans leur jeunesse. Elles seront rapidement prisonnières d'une situation qu'elles commenceront à subir, avant d'en tirer le meilleur parti.

Le récit s'inspire très fortement de contes et modernise les thèmes des princesses (Irina) ou des cendrillons (Wanda), en offrant des points de vue modernes sur des femmes vivant dans un milieu où elles doivent servir les ambitions des pères. À ce titre, Miryem est l'exception, quand son grand-père s'aperçoit de son talent. Talent qui se retournera contre elle. Méfiez-vous de vos souhaits ! Deux des personnages échangent le père contre le mari et doivent combattre l'être maléfique (au sens propre du terme) qui est en eux.

Car la magie est présente, sous les traits des Staryk de la neige mais aussi du démon du feu qui a pris possession d'un des personnages. Un univers parallèle s'étend, celui des Staryk, et menace le monde des humains. On est souvent plus proche du merveilleux que de la Fantasy, cependant le roman n'oublie pas les conditions cruelles des plus pauvres de cette époque ou l'antisémitisme qui s'abat sur les juifs russes.

Même si l'histoire n'est pas sans défauts (la motivation des Staryk expliquée à la fin m'a semblé un peu confuse), on passe un agréable moment de lecture quand bien même on a très froid !

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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