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Critique de nyanko_senpai


Le roman Les enfants sauvages de Louis Nowra dessert un très beau message sur la vie animale. Ce message est également très dur par rapport au comportement humain décrit dans le roman. L'opposition se fait par la malléabilité comportementale chez les enfants et l'intransigeance de ce que nous pouvons appelé « les hommes d'expérience » de l'Australie sauvage. Ces derniers font partis de ces hommes qui considèrent toute autre espèce animale pouvant provoquer des confrontations avec l'humain comme purement et simplement nuisible à l'homme et donc facilement exterminable.

Ici on vit l'histoire d'Hannah et de Becky toutes jeunes lorsqu'elles sont recueillies par un couple de tigres de Tasmanie. Elles deviennent sauvages, sentent en elles la vie comme la ressentent les animaux sauvages. Elles ont soif du sang de la vie comme les tigres avec lesquels elles vivent. La narration reste toujours très proche de cette conception du cycle de la vie, l'auteur la met très souvent en avant comme une notion complètement oubliée des hommes, celle de la nécessité de chasser pour pouvoir survivre, de bénéficier comme d'un présent de la vie des autres êtres vivants pour pouvoir continuer à vivre. Dans une société comme la notre qui voit l'abattage des animaux comme secondaire car non perceptible au consommateur, le roman met en avant un élément primaire de la simple survie naturelle.

Cet état de fait est propice au développement d'un discours manichéen dans lequel les fillettes représentent le bon côté du comportement avec les animaux et les adultes l'exact opposé à la compréhension animale. D'un côté il y a le combat pour la vie de l'autre celui pour la mort. J'ai été particulièrement sensible à cette dimension du roman notamment dans le personnage du père de Becky qui en vient à perdre son humanité également mais d'une manière totalement différente à la transformation des fillettes.

Amour primaire, incompréhension, famille et peur de ce qui est différent, de ce qui est différent de ce que la société et l'humanité transmettent comme modèle de vie. On entre ici dans une belle histoire d'amour du monde sauvage, dans une mise en évidence des déviances humaines.

Il faut toutefois s'accrocher un peu à ce roman car pour plus de vraisemblance l'auteur écrit à la manière d'Hannah qui a perdu l'usage de la parole lorsqu'elle était sauvage. le personnage d'Hannah est d'ailleurs partiellement resté sauvage. Elle n'a jamais réussie à bien s'intégrer. le style d'écriture est donc assez rébarbatif mais si l'on s'accroche le message transmis est magnifique.

Lien : http://bouquinautes.com/2015..
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