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EAN : 9782373441147
374 pages
Lemieux Editeur (09/11/2017)
4.2/5   5 notes
Résumé :
On les appelle les catacombes, mais elles s'élancent bien au-delà de l'ossuaire municipal de Denfert-Rochereau. Ce sont plusieurs centaines de kilomètres de galeries souterraines qui serpentent sous la capitale ; chaque nuit, bravant les interdictions, les dangers, la fatigue, des habitués viennent y rêver, pour quelques heures, une socialité alternative. Aux règles de la surface, la collectivité des inlassables visiteurs du sous-sol parisien oppose un fonctionnemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai toujours été fascinée par les catacombes sans pour autant y être allée. Oui, je sais, c'est paradoxal. Mais disons que l'on ne nous fait voir qu'un tout petit bout de ce qu'il y a réellement dans ces galeries et cela me frustrerait.

Je n'avais d'ailleurs jamais lu de livres à ce sujet et j'ai vraiment apprécié celui-ci car il ne se contente pas de dire ce que l'on peut lire ailleurs, notamment sur la toile. Il est personnalisé et l'on ressent toute l'humanité qui se dégage de l'auteur. Ce dernier nous fait part de sa propre expérience et c'est à travers sa vision que nous visitons ce monde souterrain. Il rappelle d'ailleurs aussi le caractère dangereux et répréhensible (arrêté préfectoral de 1955). le cataphile contrevenant peut se faire arrêter par un « cataflic » et se prendre une « Kataprune » : « Recevoir sa première « Kataprune » – comme il est d'usage de les surnommer – est souvent vu comme un baptême, une preuve de plus qu'on est un vrai cataphile que certains iront jusqu'à exhiber fièrement sur Internet » (P150-151). Il faut dire aussi qu'il y a quand même, comme l'attestent les nombreux graffitis, une faune qui se réunit non pas par amour de l'Histoire mais plutôt pour se livrer à des actes peu conventionnels. Pourtant, si le sexe et la drogue ne sont pas absents des carrières, il y a quand même autre chose à voir et il est bien dommage que les dégradations ou les nuisances aient donné lieu à l'interdiction d'y circuler. En même temps, c'est aussi, comme le souligne Aurélien Noyelle, vecteur d'adrénaline. Se balader de nuit, se glisser dans l'antre mystérieux avec cet espoir ou ce sentiment d'être le premier à le découvrir, voici ce qui en motive plus d'un.

L'auteur achève ce document sur son ressenti : il est désormais blasé et donnerait tout pour retrouver cette excitation : « On se moque de ceux qu'on surnomme les touristes, ces nouveaux venus qui font leurs premiers pas sous Paris. On devrait plutôt les envier. Que n'aurais-je alors donné pour en redevenir un, pour retrouver cette virginité qui est la leur ! Si seulement j'avais pu oublier tout ce que je savais des catacombes, et revivre, indéfiniment, ces premières descentes et les sentiments qu'elles suscitent ! » (Page 369) Mais il y a autre chose qui le motive en partageant avec nous ses connaissances : devenir écrivain. Et là, je peux le confirmer : le pari est gagné car ce livre ne se lit pas comme un documentaire fastidieux mais bien comme un roman envoûtant.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Des romans policiers de Patrick Bauwen et de Nicolas Lebel m'ont donné envie d'en savoir davantage sur les Catacombes et ceux qui les fréquentent assidûment (les cataphiles), ce monde parisien parallèle qu'on se plaît à imaginer sulfureux, qui nous renvoie à nos peurs et fantasmes autour des espaces clos, des activités nocturnes, de la mort, de l'obscurité...

J'ai beau avoir vécu à Denfert-Rochereau, je ne suis jamais allée dans ces souterrains. Au-delà des accès autorisés du métro, mon expérience du sous-sol parisien se limite à une visite guidée (passionnante) des égouts. J'étais donc curieuse de lire un documentaire/essai sur le sujet.

Mais ce livre n'est pas vraiment un documentaire, plutôt un témoignage.
L'auteur, "descendu" pour la première fois en 2005, y raconte son initiation, ses déambulations, ses découvertes, les sentiments qui l'assaillent quand il parcourt ces couloirs souterrains.

Le témoignage est riche, agrémenté de quelques photos. Mais le "souffle romanesque" annoncé par l'éditeur (em)porte le récit. Ce style peut lasser celui qui attendait plutôt une synthèse historique, des faits et des anecdotes - comme moi.

• Merci à Babelio et aux éditions Lemieux.
(et désolée pour le retard 😞)
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Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions Lemieux.

J'ai toujours été intriguée par ce qui concerne les catacombes de Paris, j'ai donc eu vraiment envie de découvrir ce livre, rangé dans la catégorie des documents, qui allait aborder ce sujet.
le livre, qui est le fruit des recherches et des expériences de l'auteur, est présenté en quatre grandes parties, elles-même découpées en sous-parties. Dans la présentation de son ouvrage que l'on peut trouver au début, l'auteur nous explique alors très rapidement ce que sont ces parties, avant de nous permettre d'entrer dans le vif du sujet.

On aura alors pour commencer une description de ces catacombes, que l'on doit plus exactement nommer les souterrains ou les carrières, puisque les catacombes font partie de ces derniers. On peut ainsi avoir une idée de l'envers de la capitale, de ce que nous verrions ou ressentirions si nous allions par nous-même dans ces lieux. La description est fournie au fil des pages de l'ouvrage, se construisant au fur et à mesure dans notre imagination. L'auteur ayant pu faire cette expérience de sa propre personne et de nombreuses fois, la description semble fidèle à la réalité.

Aurélien Noyelle abordera aussi les sentiments et sensations qui habitent les personnes lors de leurs descentes, plus particulièrement lors de leurs premières, et on s'imagine ainsi d'autant mieux la situation. Mais en dehors d'une unique description des souterrains parisiens, l'auteur nous parle aussi de ces spécificités, des interdits, du mystère et du secret autour de ces lieux, des accès, de la population qui les fréquentent et d'un tas d'autres éléments les concernant.
La question de l'art au sein de ces lieux est aussi abordée, on peut ainsi avoir une idée assez précise de ce que l'on peut ou aurions pu trouver en leur sein, des graffitis aux fresques, tout en montrant les différentes catégories auxquelles on peut les raccrocher.
Différents points, ainsi, qui nous en dévoile plus sur ces lieux secrets et cachés, qui nous donnent envie de les découvrir par nous-même, afin d'expérimenter avec notre propre personne ce qui nous est décrit dans l'ouvrage.

Mais l'auteur, puisqu'il nous propose un véritable travail de recherche et d'analyse, va, bien évidemment, analyser les différents faits et causes, mais aussi exposer des points plus négatifs sur cet envers de la Ville-Lumière et sa population. L'ensemble permet ainsi de forger notre propre point de vue, bien que manquant de l'expérience vécue par l'auteur, sur ces carrières, en nous donnant de nombreux éléments de réflexion, pour nous aider dans notre pensée sur le phénomène.

En plus de nous permettre de construire, ou modifier notre point de vue sur la cataphilie ayant lieu sous Paris, et même aux alentours, le livre nous apprend de nombreuses informations, tout du moins si on est des néophytes ou des gens s'y connaissant encore peu. En traitant différents aspects du phénomène cataphile, Aurélien Noyelle nous permet ainsi d'en apprendre sur différents domaines le concernant, que ce soit la manière de procéder, les règles, l'art qu'on y trouve ou même sur des cultures de certaines tribus, le tout dans un travail enrichissant en bien des points.

On pourra aussi noter la présence de quelques clichés, nous permettant de mieux visualiser de quoi parle l'auteur et de mieux voir certaines oeuvres ou salles qu'il aborde. de plus, ayant effectué un travail de recherche, on pourra trouver au fil de la lecture différentes références, que ce soit des livres, des documentaires ou encore des articles, offrant ainsi la possibilité de se renseigner sur le phénomène grâce à d'autres lectures et de compléter ce qu'on a pu voir abordé si l'envie est présente.


En conclusion, cet ouvrage a un intérêt certain en ce qui concerne le phénomène cataphile et ce qui se déroule sous Paris. On en apprend beaucoup et ce sous différents aspects, non pas seulement celui de la description mais aussi de l'analyse et des références, grâce au travail fourni par l'auteur. Néanmoins, et plus particulièrement lors de la partie la plus consacrée à l'analyse, la lecture peut se révéler plus ardue du fait des mots plus compliqués employés, mais en fournissant un peu d'effort, on comprend sans peine, et le résultat ne nous le fait pas regretter par l'apprentissage qu'on en retire, nous permettant de forger notre propre point de vue sur le sujet. Un ouvrage que je recommande à tous ceux voulant en apprendre plus sur le sujet, qu'ils aient déjà fait des descentes dans l'envers de la capitale française ou non.
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critiques presse (1)
LeFigaro
03 septembre 2018
Repaire de satanistes, de skinheads, d'obsédés sexuels, de drogués ou de fêtards incontrôlables ? Dans son livre, Aurélien Noyelle déconstruit le mythe alimenté depuis des années sur les sous-sols de la capitale.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Recevoir sa première « Kataprune » – comme il est d’usage de les surnommer – est souvent vu comme un baptême, une preuve de plus qu’on est un vrai cataphile que certains iront jusqu’à exhiber fièrement sur Internet » (P150-151)
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L'exploitation du sous-sol de Paris est extrêmement ancienne. Elle a commencé dès l'époque gallo-romaine, pour se poursuivre et s'intensifier au cours des siècles suivants.
[...]
C'est avec ces pierres, ces pierres extraites de carrières souterraines aux portes de la ville, que les principaux monuments [de Paris] ont été édifiés... Mais, comme l'urbanisation progressait, on se mit à construire sur ces vides.
[...]
Les problèmes d'effondrements soudains se firent de plus en plus nombreux ; leur bilan humain et matériel de plus en plus lourd. Vers la fin du XVIIIe siècle, le roi ordonna la création d'un service dont la tache serait d'identifier, répertorier et consolider les vides de carrières sous Paris. C'était l'ancêtre de l'actuelle IGC, Inspection générale des Carrières. Ce n'était pas une mince affaire, car depuis des siècles, l'exploitation avait été menée de façon complètement anarchique, clandestine même parfois.

(p. 34-35)
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Si nous avions, pendant de longues années, fréquenté les mêmes salles de classe, nos trajectoires avaient pris des directions radicalement différentes. Son caractère introverti et discret, semblable au mien, s'était un jour mué en grave maladie psychiatrie. Du jour au lendemain, il avait disparu du lycée, coupé tout contact avec son entourage pendant presque un an. Tâchant de le joindre un jour, sa mère, éplorée, m'avait confié qu'il ne parlait même plus à ses parents. Lorsque nous commençâmes à descendre [dans les catacombes], Pierre était toujours en convalescence.
[...]
Son engouement pour les catacombes était très vif, et je m'en réjouissais ; car pour la première fois depuis si longtemps, je voyais ce garçon s'intéresser durablement et fortement à quelque chose, quittant ce monde d'indifférence qu'habitent ceux dont l'âme a ployé.
(p. 76-77)
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"Car en recherchant à tout prix à se distinguer de tous ceux qui les entourent, dans un monde où le nivellement des conditions devrait régner, Lazar et ses complices ne font rien d'autre que réaffirmer, bien malgré eux, leur ancrage dans celui-ci. Tocqueville a démontré combien, dans une société où prévaut l'égalité de tous, le sentiment que l'autre est son semblable peut rendre la passion de la distinction dévorante ; si la cataphilie répond à cette définition, alors l'UX en est l’illustration. L'aspiration individuelle trahit l'aspiration collective ; une première remise en cause de l'idéal cataphile qui ne devait pas demeurer orpheline." P343
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"Ah ! Si seulement je pouvais revenir à cet âge, avec mon esprit d'adulte ! Je ferais la grève des toilettes jusqu'à ce qu'on les rendes présentables, et je pisserais, pisserais partout dans la classe, le sexe à l'air pour ne pas me salir, j'en tirerais une telle jouissance de me venger ainsi de nos tortionnaires passés que j'unirais en une ces deux fonctions de nos organes génitaux, la miction et le plaisir. " P130
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