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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Celui-ci ne fait pas partie du lot. C'est un article spécial.
C'était le chef des "petits namaquas" depuis que son père avait été capturé et vendu.
Il vient d'être pris à son tour.
Il s'appelle Atar Gull.
Au bas mot, un étalon pareil rapportera bien 500 livres !
Vous avez vu ces muscles, cette taille.
A la Jamaïque, il pourra être vendu comme "mandingo"...
Cet album est inspiré d'un très sombre et ambigu roman d'Eugène Sue qui, à sa sortie en 1831, fit scandale et heurta par son cynisme, sa cruauté et sa lucide amertume.
La haine, plus forte que l'amour, ne laissant place à aucune pitié, à aucun autre sentiment, engage, insidieusement, implacablement, ce récit sur le versant de la désespérance et de la mort.
Atar Gull est un personnage maudit qui, dans son profond malheur, par sa vengeance, prononce lui-même sa malédiction.
Le scénario est écrit par Fabien Nury.
Les dessins sont réalisés par Brüno à qui l'on doit le très original "Nemo".
La couleur, qui ajoute réellement au récit, est de Laurence Groix.
L'alliance des trois est une véritable réussite.
Le graphisme, dont la forme parfois faussement un peu naïve cache la véritable audace, est un écrin façonné juste à la taille de cette adaptation si justement écrite.
Les personnages sont tranchés.
Ils sont souvent pathétiques, parfois inquiétants.
Ils semblent être le revers de l'humanité.
Pourtant la cruauté de cet ambigu récit réside dans le flou qu'il peut y avoir entre l'endroit et le revers....
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C'est dur ! La vie d'un homme réduit en esclavage et qui garde au fond de lui une haine tenace et qui parviendra à se venger... Tout est montré dans cette BD : de la façon dont sont capturés les esclaves, comment ils sont transportés vers l'Amérique et comment ils sont traités ensuite.... et pourtant, ici il est question d'un "gentil" maître.
Il n'y a aucun sentiment positif dans ce récit.
C'est assez glaçant. Encore une BD qui me donne envie de lire le texte original.
Et j'aime beaucoup le dessin, ces formes assez simples et ces aplats de couleurs me chatouille agréablement la rétine.
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Je retrouve le fameux duo de Tyler Cross dans ce one-shot, déniché gratuitement lors de la bourse aux livres de ma biblio. Et je suis bien contente de l'avoir découverte ! Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle... enfin pas si modèle que ça vu comment il se venge. Atar Gull est fort, fils du chef de son clan puis devenu chef lui-même mais il va se retrouver dans le prochain cargo négrier après une guerre de clans. C'est l'histoire très dure de l'esclavage et surtout d'un homme prêt à tout pour rentrer dans les rangs. Mais un beau jour, au domaine sur lequel il travaille, un élément va bouleverser sa vie rangée d'esclave "de luxe". Les traits sont épurés, simples, carrés et durs. le peu de détails offre un cachet supplémentaire à l'histoire. Sacrée bonne découverte !
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Je trouve que ce récit est particulièrement bien construit et en trois temps comme une redoutable mécanique dans la mise en place du scénario. On suit tout d'abord le destin d'un commandant de navire marchand qui va malheureusement croiser la route d'un pirate. Puis, il y aura le temps du propriétaire de la plantation où sont acheminés les esclaves africains.

Bref, à travers le portrait de 3 négriers, on va suivre en parallèle la route du fils d'un roi de tribu africaine. Il va se révéler petit à petit et notamment dans la dernière partie de l'histoire. Il faut dire qu'au début, on se pose des questions sur l'absence du personnage qui porte le nom de cette bd. Encore une fois, Fabien Nury se révèle être un excellent scénariste.

Le thème est celui de la traite des esclaves d'origine africaines et de leurs affreuses conditions de vie. On arrive à cerner les enjeux politiques et commerciaux ainsi que l'état d'esprit des colonisateurs. C'est assez bien retranscrit dans le contexte historique de l'époque. J'ai bien aimé celui qui se qualifiait d'esclavagiste humaniste. Il est vrai qu'il peut y avoir bien pire mais quand même…

J'ai sans doute un peu regretté la froideur d'Atar qui est bien plus inspiré par la haine que par l'amour. Dans le registre de la vengeance, il va aller très loin ce qui procure un certain malaise au vu des sacrifices accomplis. On ne le comprend pas. La fin est également bien inspirée et fait le lien avec le prologue. C'est une oeuvre originale dont la seule faiblesse est sans doute le trait graphique.

Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5
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Je connaissais déjà Tyler Cross mais j'ai vraiment découvert le dessinateur Brüno dans la BD T'zée qui m'a beaucoup plu. J'ai donc souhaité continuer à découvrir son travail et ce titre m'a attiré par le sujet traité et par l'auteur Fabien Nury dont j'aime aussi bien la production.

J'ai bien aimé lire cette bande dessinée qui suit le destin d'Atar Gull, fils de chef qui se fait capturer, puis vendre comme esclave et qui va vouer sa vie à se venger en se faisant passer pour un “esclave modèle”. J'aime décidément beaucoup l'ambiance visuelle créée par Brüno et ça s'est ressenti dans ma lecture. J'ai trouvé que la BD manquait par contre un peu de pages pour bien déployer son récit dans le temps, et qu'on comprenait trop vite le double-jeu d'Atar Gull. le côté “esclave modèle” est un peu laissé de côté et du coup la force de son ressentiment est un peu gommée.
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Tiré d'un roman d'Eugène Sue qui fit scandale à sa sortie en 1831 parce qu'il parle ouvertement de la vengeance d'un noir, capable des crimes les plus odieux (même si les blancs de leur côté ne s'en privaient pas non plus ; source : ici). L'esclavage ne sera définitivement aboli en France qu'en 1848.
L'histoire est celle d'une vengeance sur fond d'esclavage : les scènes de traversées des mers avec leurs lots de morts, de viols, de brimades ne sont pas nouvelles, mais elles sont bonnes à rappeler, des fois que certains voudraient les oublier. L'horreur est présente, bien mise en images : le dessin est clair, précis, réaliste, figuratif dans des tons ocres ou verts. Cet album même s'il raconte une partie de l'histoire dont l'humanité n'a pas à s'enorgueillir, ou bien parce qu'il la raconte justement, peut être lu par tout public, un peu comme l'était "de mon temps", La case de l'oncle Tom.
A bien y regarder, cet album pourrait ressembler à Django unchained de Quentin Tarentino (ou vice-versa) : un homme noir qui cherche à assouvir sa vengeance dans un pays dans lequel il est encore considéré comme moins qu'un homme, même en étant affranchi. La même violence tant physique que morale.
Un album à lire absolument. En outre, si vous passez par Nantes qui comme chacun sait a largement profité du commerce triangulaire, prenez quelques instants pour aller visiter le Mémorial de l'abolition de l'esclavage (la visite est libre, tous les jours : si vous cliquez dessus vous vous dirigez vers le site Internet du Mémorial). Une manière pour cette très belle ville (chauvin moi ? Alors là, pas du tout) de ne pas fermer les yeux sur son passé mais au contraire d'ouvrir ceux des visiteurs de passage et des Nantais (j'en suis, et la visite est vraiment très intéressante). Après ça, pour vous détendre, vous pourrez aller voir le désormais célèbre éléphant de Nantes et tout le site des Machines de l'île : enchantement assuré : le passage de l'un à l'autre se fait tranquillement à pieds.
PS : n'oubliez pas le guide, mettez-moi au moins quelques commentaires à défaut de venir vous faire payer l'apéro !
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Plongez au coeur de l'esclavagisme, en cette période noire. L'esclave Atar Gull est un modèle pour ses maîtres. Mais que cache-t-il vraiment derrière cette façade si aimable ? Une bande dessinée surprenante, où l'on revit l'histoire et le destin de cet esclave pas comme les autres. le lecteur n'en sortira pas indemne, porté par ce fascinant personnage. Tiré d'un roman d'Eugène Sue paru en 1831.
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EXTRAIT "Une histoire de vengeance assouvie, voilà un thème fait pour moi. Fabien Nury s'attaque à l'histoire de l'esclavagisme, et il ne le fait pas dans la tendresse. Il prend volontairement comme antagoniste à Atar Gull un homme bien. Un homme éclairé par rapport à la moyenne de ses semblables. Tom Will n'est pas un bourreau, du moins ne se voit vraiment pas comme tel. Nury se fait un plaisir de rappeler que quiconque met un homme en esclavage n'est plus un homme de bien, même avec toutes les bonnes intentions du monde."
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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Atar Gull est le fils d'un roi africain de la tribu des Petits Namaquas. Mais depuis la nuit des temps, la tribu est en conflit avec celle des Grands Namaquas qui font régulièrement des razzias parmi les hommes du clan pour les revendre en tant qu'esclaves au commandant Benoit. Un jour, c'est au tour d'Atar Gull d'être fait prisonnier. Alors qu'il s'est juré de ne jamais pleurer, cet homme grand et fort adopte une attitude soumise et silencieuse devant le nouveau maître auquel il est vendu. Pourtant, se cache une terrible vengeance dans son coeur.

Nous sommes au XIXème et l'esclavage bat son plein en Afrique. Atar Gull est une "pièce" de choix et sa force, son impassibilité vont en faire un des favoris de Tom Will, homme à l'attitude paternaliste qui se prend d'affection pour lui. Devenant rapidement son plus serviable serviteur, Atar Gull est devenu indispensable à la bonne marche de la plantation jamaïquaine de ce dernier. Mais quand l'esclave découvre que ce "bon" maître est responsable de la mort de son père, il va tout sacrifier pour assouvir sa vengeance.

Adapté d'un roman d'Eugène Sue paru en 1831, Atar Gull est une terrible histoire romanesque qui nous plonge dans le sujet de l'esclavage. Loin d'être daté, le propos reste d'une grande force et d'une grande modernité. Car loin des récits d'esclaves qui tendent à regagner leur liberté après des années de servitude, Atar Gull présente un visage bien différent.
Son personnage surprend par la docilité dont il fait preuve. Esclave d'un maître qui traite ces derniers comme des êtres humains, notre fils de roi est plutôt bien loti. Si le début de sa nouvelle vie se passe plutôt bien (travail pas trop éprouvant, amour naissant avec une femme esclave, confiance du maître), Atar Gull va bientôt montrer un autre visage. Si personne, excepté sa femme, ne se rendra compte du feu qui couve, le lecteur va assister aux nombreuses petites actions de l'esclave qui vont bientôt le mener à des actes bien moins estimables...
Ainsi, l'ambivalence d'Atar Gull est bien troublante. Si on compatit face à l'horreur de cette vie asservie, on ne peut malgré tout totalement adhérer aux actes secrets de cet homme torturé qui a décidé de sacrifier son propre bonheur afin d'asservir à son tour son propre maître. La chute de cette vengeance est d'ailleurs particulièrement terrible et inattendue, et laisse un goût amer dans la bouche. Elle m'a presque laissée mal à l'aise ou même déçue devant ce gâchis implacable.
De leur côté, les autres personnages ne sont pas totalement noirs et pas entièrement détestables. L'armateur qui transporte les esclaves est un homme simple qui tente juste de gagner un peu d'argent pour rejoindre sa femme et son fils. Tom Will, le planteur, veille au bien-être de ses esclaves. Finalement, le personnage le plus sombre de cette histoire est l'esclave lui-même avec cette envie de vengeance qui lui dévorera le coeur.

Première découverte du dessin de Brunö, je dois dire que je me suis rapidement habitué à son trait épais. Les grands aplats de couleurs chaudes laissent une empreinte forte et contrastent avec le dessin anguleux faussement minimal. Tout cela donne une grande modernité à cette histoire datant pourtant de plusieurs siècles et beaucoup de charisme a un personnage qui n'en manque déjà pas.

Bref, loin d'être un récit attendu et manichéen, Atar Gull surprend par son héros à la volonté implacable, à contre-courant des "gentils" esclaves qui ne méritent que la liberté. Pourtant l'esclavage et les négriers sont bien évidement dénoncés. On notera particulièrement la description réaliste des transports en bateau et des conditions plus que difficiles de ces "sous-hommes" qui ne manqueront pas de faire frémir. Aussi, il est toujours bon de rappeler cette époque révolue (normalement.... quoi que...), de souligner ces actes choquants et de montrer que l'aliénation et la cruauté n'amène que le mal chez l'Homme.
Atar Gull est vraiment un album puissant scénaristiquement mais aussi graphiquement parlant.
A ne pas rater donc !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Inspiré d'un roman d'Eugène Sue, ce one-shot de la collection Long Courier des éditions Dargaud s'aventure dans l'univers sans merci de l'esclavagisme.

Situé au début du XIXe siècle, le récit plonge le lecteur au centre d'un trafic sordide et pose un regard sombre sur la traite des noirs. Parmi ces nombreux esclaves entassés dans les soutes des bateaux et vendus comme de la marchandise au plus offrant, un homme se détache cependant du lot : Atar Gull !

À travers le destin tragique de cet homme arraché à sa tribu pour être vendu à un riche planteur, Fabien Nury revient sur cette période où les négriers faisaient fortune entre l'Afrique et le nouveau continent. Au-delà de l'esclavagisme en général, l'auteur propose surtout la quête vengeresse d'un homme plus fort, plus solide et plus déterminé que les autres : Atar Gull, fils du roi de la tribu des petits Namaquas !

Visuellement, Brüno met son style typique au service de cette destinée tragique et propose des personnages hauts en couleurs, tels que Atar Gull ou le capitaine Brulart, l'impitoyable pirate négrier. Un dessin très typé et une nouvelle fois brillamment mis en valeur par la colorisation subtile de Laurence Croix.

Le destin indispensable d'un homme qui ne pleure jamais… ou presque !

Retrouvez cet album dans mon Top du mois et dans mon Top de l'année sur mon blog !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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