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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
19 novembre 1905. Kishinev – Bessarabie (Roumanie).

Les troupes du tsar Nicolas II viennent trucider tous les habitants d'un village juif. C'est clair que tous ces juifs sont, au même titre que les bolcheviks, les ennemis de la grande Russie impériale… Voilà qui ne coûte pas cher au tsar et qui est sans risque. C'est certain que la population russe, chauffée par les popes, ne les regrettera pas. Mais où donc sont passés les enfants ? Ce serait insupportable qu'ils en réchappent, non ? Pourtant Joseph et Eva, qui voient leurs parents se faire assassiner par les soldats-bourreaux du tsar vont s'en sortir.

6 février 1965. Clichy (France).

Joseph Joanovici est occupé à crever dans un appartement qui suinte la misère. Dans son délire, il revoit son mariage avec Eva… Mais Eva n'est plus là depuis longtemps. C'est la fidèle Lucie-Fer qui le veille. le cauchemar de Joseph porte un nom : Legentil, juge d'instruction en retraite. Il n'est pas loin. Il est à deux pas, occupé à siroter son café. Dix-huit ans qu'il attend ça…

Critique :

Vous avez échappé à la mort. Votre famille a été décimée. Vous ne savez ni lire ni écrire. Vous êtes juif dans un pays où cela équivaut de temps en temps à une peine de mort. Avouez que vous n'avez pas beaucoup d'atouts dans votre jeu, le grand jeu de la vie ! Qu'à cela ne tienne ! Vous avez appris à survivre. Vous êtes malin. Votre intelligence va compenser ce que les hasards de l'existence ont refusé de vous apporter. Vous avez jeté depuis longtemps vos scrupules dans un WC et vous n'avez pas oublié de tirer la chasse. Il n'y a donc rien qui puisse vous empêcher d'avancer dans la vie. Vous êtes Joseph Joanovici. La seule patrie que vous êtes prêt à défendre, c'est votre famille, le reste ne compte que pour des peanuts !

Dans ce premier tome exceptionnel, Fabien Nury et Sylvain Vallée nous font découvrir un homme très antipathique par bien des aspects, à la moralité plus que douteuse, mais pour lequel il est impossible de ne pas éprouver une certaine empathie tant la vie a été immonde avec lui. Joseph Joanovici se montre antipathique, n'ayons pas peur des mots, un vrai salo… (il y a des enfants qui écoutent) mais souvent en ayant en face de lui des types qui ne valent guère mieux. Ce sont rarement des innocents qu'il escroque… N'empêche qu'il n'hésite pas à traiter avec les nazis, avant la guerre, pour vendre sa ferraille au triple du prix du marché… En se moquant pas mal de la France ou il a trouvé refuge… Et fortune !

Les auteurs ont pris la précaution de signaler que cette histoire est une fiction… Mouais ! C'est certains qu'ils n'étaient pas là au moment des faits, mais ils se sont basés sur une série de faits connus, notamment de la justice. Si vous prenez votre ordinateur et que vous suivez l'histoire, vous remarquerez très vite à quel point le scénario est proche de ce qu'on sait ou croit savoir.

Fabien Nury prouve ici encore à quel point il est un immense scénariste. Sylvain Vallée est un formidable dessinateur dont les images fourmillent de détails, mais pour moi, le plus incroyable, ce sont les expressions des visages de ses personnages. J'ai l'impression de les voir bouger, d'assister à un film avec des plongées, des contre-plongées, des gros plans… Et le chef-d'oeuvre ne serait pas complet sans la mise en couleur de Delf, une des meilleures coloristes parmi ceux et celles que j'apprécie.
Dernière recommandation : achetez l'intégrale plutôt que des albums séparés !
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Premier tome d'une saga prometteuse. En principe, un premier tome d'une saga a pour but de mettre en place les éléments, ici, on est déjà dans l'action, les surprises, les rebondissements. le dessin est réaliste, efficace, et reste sobre face à la narration. Fabien Nury nous tient en haleine dès la première image pour ne plus nous laisser souffler par la suite. Et le personnage de Joseph est loin d'être simple, le plus grand mystère à la fin de ce premier tome est de savoir si Joseph Joanovici est un personnage de grande valeur ou un salaud. Pas d'univers manichéen, il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre, et cet aspect confère une solidité, une force à cette histoire grâce à un réalisme efficace, une ambiance cinématographique d'une grande maitrise, et une trame scénaristique jouant avec les sauts dans le temps pour un suspense plus soutenu, sans jamais nous perdre. Je ne peux pas en rester là, il faut que je découvre la suite.
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Mais qui est donc Joseph Joanovici, alias Monsieur Joseph ?
Un juif roumain confronté dès l'enfance à l'horreur, arrivé en France en 1925 avec sa femme chez l'oncle de celle-ci, ferrailleur de son état. Sans argent et sans instruction mais avec du courage et de l'intelligence, il comprend vite comment fonctionne la société. Sa priorité sera toujours sa famille, même s'il devra faire souvent des sacrifices que sa femme aura de plus en plus de mal à supporter, et toute son énergie sera utilisée pour acheter de tout, aussi bien des marchandises que des protections ou bien des silences. Car c'est bien cela que Joseph a compris : c'est l'argent qui fait la loi, c'est l'argent qui règne.
Le récit est construit en allers et retours entre différentes époques : le présent (1965) où Joseph, vraisemblablement à la fin de sa vie, est traqué par un juge, et différentes périodes du passé. Il y a le passé lointain qui dévoile comment Joseph a peu à peu créé son réseau : le très petit nombre des personnes en qui il a confiance (notamment sa fidèle secrétaire et amante Eva) et le très grand nombre de personnes qu'il manipule pour servir ses intérêts. Il se débrouille pour être protégé par la police tout en faisant toutes sortes de trafics.
J'ai trouvé cette histoire passionnante de part la complexité de son personnage principal mais aussi pour le tableau qui est fait de l'époque de la seconde guerre mondiale, avant et après.
Oui, Monsieur Joseph est un profiteur, une ordure, un manipulateur, mais il est aussi particulièrement intelligent et il sait tirer parti de toutes les situations, ce qui le rend assez fascinant.
Quant aux dessins, rien à dire, ils sont parfaits.
Un excellent début de série qui donne vraiment envie de découvrir la suite.

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Dans la Moldavie tsariste, Joseph Joanovici, enfant juif, ne doit son salut qu'à sa capacité à contrôler ses émotions sans rien trahir de sa présence. Nicolas II a ordonné en 1905 la mise à mort des bolcheviks et des juifs. Joseph voit la tête décapitée d'un membre de sa famille rouler dans la neige alors qu'il est tapi sous le plancher surélevé de l'isba. Il y rencontre Eva, enfant terrorisée, sa future femme. A la fin de sa vie, entourée de Lucie, sa fidèle secrétaire toujours amoureuse, il se croit encore poursuivi par Legentil, un pugnace juge d'instruction de Melun. Joseph Joanovici n'a pas seulement fait fortune en vendant de la ferraille dans le Paris de l'Entre-deux-guerres, il est accusé dès le 4 mars 1947 de « corruption de fonctionnaires, contrebande, trafic de devises, intelligence avec l'ennemi, haute trahison et meurtre ». A deux doigts d'être arrêté, Joseph s'enfuit. Il se remémore son arrivée avec Eva chez l'oncle de sa femme, Emile Krugh, ferrailleur à Clichy, le 14 juin 1925. Travailleur acharné, Joseph récupère, négocie, économise et propose à son oncle de s'associer. Par un coup double, il l'extirpe des mains de la pègre locale qui le rackette en lui remboursant ses dettes et il l'expulse par là même de sa propre entreprise en prenant définitivement l'ascendant. L'exilé roumain illettré calcule, manipule, délaisse sa femme et ses enfants, sans le moindre scrupule. Pourtant, il sait prendre des risques sans état d'âme et mettre au pas la mafia locale en jouant de ses accointances avec la police. Chacun y retrouve ses petits sauf les malfrats qui plongent. Joseph est installé, redoutable caïd charismatique. Il a des dossiers sur beaucoup d'huiles corrompues. Il est protégé en haut lieu mais cela ne suffit plus pour le soustraire à la justice. Legentil tient à faire respecter la loi. Sa femme va être violentée par des hommes de main du mafieux et le quitter. Pour Legentil, l'arrestation de Joanovici devient une idée fixe.
Le premier tome d'une série prévue en six volumes est particulièrement bien architecturé avec des sauts spatio-temporels réussis, passant d'une époque à l'autre sans s'égarer au passage, des flash-backs éclairants qui dynamisent le récit. le personnage principal se dessine en nuances. Ni noir, ni blanc, il nage sous une chape d'ambiguïté. Il trompe sa femme mais conserve quand même son amour. La galerie de trognes que le dessinateur a concoctée encadre une histoire crédible inspirée de personnages et de faits réels. le décor du Paris de la première moitié du vingtième siècle est vraiment bien rendu, plafonniers, stucs, pavés, mobilier, tacots, une époque révolue qui palpite encore en marge de Paname. Seul le titre fait tache, trop long, connoté avec le film de Sergio Leone mais ce n'est qu'un détail sans importance. On a envie de connaître la suite de la saga.
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Il était une fois en France... un peu le pendant BD de grands films sur l'après-guerre. Comme Uranus, et j'en oublie... Les résistants de la 25è heure. Les vrais salauds qui ont de l'intérêt et auxquels on ne touche pas. Les petites gens qui se sont saignés pendant l'occupation et auxquels on va encore chercher des noises à la libération...

En choisissant des faits réels pour construire leur récit, les auteurs sont sur du velours. Ne dit-on pas que la réalité dépasse la fiction? Et ici, cette réalité est riche et dense. Et Fabien Nury s'en sert à pleines mains, fabuleusement servi par Sylvain Vallée aux dessins.

Ils présentent Monsieur Joseph... Un personnage multiple qui aime parier sur tous les chevaux, histoire de ne pas être pris au dépourvu face au vainqueur. Son comportement en temps de guerre est au centre de ce tome 1. On arrose à droite, et à gauche. On soutient la Résistance, mais on travaille avec l'ennemi. On fait de l'argent. Beaucoup. Qu'est-ce qui fait courir Joseph? Au terme de ce premier tome, on n'en sait trop rien. La famille, ainsi qu'il le prétend? Pas seulement. Pas vraiment. Sinon, pourquoi prendre une maîtresse... et sa secrétaire, en plus ! Lui qui semble si imaginatif quand il s'agit d'affaires, le voilà si banalement beauf en matière d'infidélité.

Afin de tonifier le récit, les auteurs vont construire le récit de l'empire de Monsieur Joseph comme un patchwork, mutlipliant les flashbacks... Fabien Nury prend bien soin de noter la date afin que le lecteur s'y retrouve. Et Sylvain Vallée soigne les transitions... Ainsi on passe du visage vieilli de Joseph, à un visage jeune à la case suivante, ou vice versa selon le saut dans le temps.

OK, il faut un peu s'accrocher en lisant cette BD, mais cela fait un bien fou.

Alors, Joseph? Salaud ou juste un homme qui a voulu vivre? Chacun sa réponse.
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Une oeuvre fascinante qui nous plonge dans la vie d'un "petit" ferrailleur juif roumain devenu milliardaire durant les temps troubles de l'occupation.
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J'avais particulièrement aimé le scénariste dans la série "légions" et je n'avais entendu que de bonnes critiques de cette série, alors.... Une rencontre désoeuvrée dans une librairie pendant les vacances et nous voila repartis ensemble.
Quelques semaines en stand-by dans ma bibliothèque et puis la lecture commence et se termine très rapidement.
Ne vous y trompez pas, c'est un bon signe!

Tout y est, du suspense, de l'action, de l'histoire, et pas forcément la plus connue ou la plus noble. Un découpage dynamique mais pas confus. Des personnages travaillés et intéressants. Une trame parfaitement maîtrisée.
Un très bel équilibre, ce qui caractérisait déjà l'autre série de l'auteur et pourtant dans un tout autre domaine. Quand on a le talent, rien ne peut l'arrêter.
Et le dessin me direz vous. Aucune BD réussie sans un dessin pour mettre en valeur l'histoire. Et bien là encore, tout est maîtrisé. On pourra le qualifier de classique, de typique pour une BD franco-belge mais c'est justement le bon choix. Un dessin qui se met au service de l'histoire, la petite comme la grande !

Alors bien sur, il ne s'agit que du premier tome mais tous les feux sont au vert pour poursuivre cette série et je ne peux que conseiller à tout le monde de s'y laisser prendre.
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Une BD cette fois. Et en six tomes s'il vous plaît.

Je l'avais choisi en 2013 pour ma moitié de l'époque car il aime l'histoire mais pas les romans, que le graphisme est important pour lui et que les critiques sur le web étaient dithyrambiques. Alors je lui offert les deux premiers tomes. On a eu tous les deux un vrai coup de coeur: on a enchainé les autres. On les a prêtés et tous ont été enchantés par cette histoire.

Certains ont été captivés par les dessins et cette ambiance très rétro qui rend bien le côté glauque de la guerre. D'autres ont été pris par l'histoire, basée sur des faits réels. Je ne vous révèlerai pas toute l'histoire, il y a des flash back, très scénarisée, les coups de théâtre s'enchaînent.

Le personnage central est un juif roumain qui a échappé à un pogrome, arrivé à Paris il va faire fortune dans la ferraille. Avant et pendant la guerre il fait des affaires avec les Allemands avec pour motto de sauver sa famille et sa peau. Il a pour pendant une certaine Lucie fer... Et des amis peu recommandables. La guerre le verra devenir à la fois collaborateur et résistant. Il va sauver la peau de centaines de personnes grâce à un faussaire et à ses relations. La guerre finie il se retrouve pris dans des règlements de compte avec des hauts et des bas qui vont durer car il est poursuivi par un juge qui a décidé d'avoir sa peau... Ce Joanivici est étonnant par son sens des affaires et son sens des relations humaines car bien qu'illettré, il arrive à se mettre tout le monde de la poche. Son sens social est des plus limité. C'est un personnage complexe qui est effrayant et attachant. On passe par tous les sentiments.

Cette série est très intéressante car elle montre les liens entre les différents milieux, les rapports entre les hommes à une époque où la survie tenait à peu et où les choses étaient rarement noires et blanches. Elle montre aussi les dangers de la puissance qui font certaines personnes pour servir leurs intérêts prendront des initiatives qui peuvent être dévastatrices.

Les différents personnages sont attachants et les méchants ne sont pas toujours si simple à définir. Ce n'est pas une BD pour les enfants mais cela convient je pense à des adolescents.


J'ai retenu cette phrase de Nietzsche 'Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même.'
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Le titre "Il était une fois en France" de cette saga fait directement référence au cultissime «Once upon a time in America» de Sergio Leone et ne devrait donc pas laisser indifférents les amateurs de grandes sagas mafieuses.

Un premier tome qui nous plonge de manière efficace dans l'univers de «Monsieur Joseph», immigré roumain, illettré et ancien ferrailleur devenu milliardaire au fil des magouilles. Force est de constater que le personnage de Joseph Joanovici constitue la véritable force de ce premier volet. Ce parrain de la pègre qui se construit une immense fortune pendant les années de guerre et qui manoeuvrera avec grande efficacité au milieu de fonctionnaires, policiers et juges corrompus, est d'une ambiguïté extrêmement intéressante. Passant de victime attachante à un fourbe cupide et déloyal, Joseph montrera aussi bien ces faiblesses que ses qualités et contribuera au réalisme de ce récit.

Le découpage de cette histoire assez dense est également très réussi et nous fait passer de manière convaincante d'une époque à une autre. Graphiquement, le dessin de Sylvain Vallée suit habilement ce jeu d'époques et contribue également au grand réalisme de l'histoire. Les personnages restent parfaitement identifiables à travers les époques et sont parfaitement typés.

Classique, mais extrêmement efficace, ce premier volet d'une saga qui devrait en compter six, pose les bases de cette série mafieuse très prometteuse.
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L'univers de Joanovici est en 5 tomes au format BD Adulte.
Je n'ai jamais eu envie de lire des livres sur cette période et là je me suis dit que c'était peut-être une bonne approche et je ne sais comment exprimer mes ressentis sur cette lecture...

Dès le début j'ai été prise par les dialogues, les dessins, les couleurs...
J'ai presque envie de dire que j'ai aimé lire cette histoire si on fait abstraction du fait que ce sont des choses qui ce sont plus ou moins passés.
Lecture et découverte d'un tranche de l'histoire de France qui m'ont permises d'en apprendre plus sur cette fameuse Lucie-fer que j'avais entendu parler au collège mais dont je n'avais certainement pas écouté le cours du prof.

Une série que je conseille.
Lien : http://masatgiera.blogspot.f..
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