Il était une fois en France, Tome 3 : Honneur et police

Les affaires marchent toujours aussi bien pour Joseph Joanovici, même trop bien. En effet, il croule sous les billets que les rats ont malin plaisir à grignoter et ne sait plus quoi en faire. le planquer ne le rassure plus autant et il décide ainsi de l'investir dans la résistance! En effet, il sent bien que les Allemands ne vont plus faire long feu et craint de se retrouver seul. Pour ce faire, il use de son influence pour faire libérer des mains de la gestapo deux flics membres du réseau de résistance « Honneur et patrie », Fournet et Piednoir. Joseph a en effet besoin d'eux pour faire sortir de prison plusieurs résistants. Tandis qu'il tient Piednoir en otage, Fournet s'en va avec une liste de noms. Quelques jours plus tard, lors d'une somptueuse soirée, Joseph retrouve un officier de la Kommandantur. Il pactise avec lui afin qu'il l'aide à libérer d'autres résistants, moyennant finances évidemment, l'officier ayant un train de vie pompeux...

Cette fois-ci, Joseph décide de changer (partiellement) de camp et décide de se lancer dans la résistance, tout en protégeant ses arrières. Alors que dans les deux premiers tomes, Joseph ne m'était nullement sympathique, ici, il révèle une autre facette de sa personnalité et devient pour ainsi dire plus touchant. Il n'en reste pas moins un personnage douteux et peu scrupuleux qui cherche avant tout à faire des affaires, quel que soit le prix à payer. Prenant peu à peu conscience de ce qu'il fait, Joseph reste droit dans ses choix, s'alliant avec tout ceux qui sont prêts à le suivre. le dessin est toujours aussi soigné et la mise en scène dynamique.

Il était une fois en France, Honneur et police...et patrie?

Si Joseph Joanovici excellait dans la navigation en eaux troubles, il sentait également le vent tourner longtemps à l'avance et savait tout aussi bien retrouver la terre ferme au bon moment !
Après la collaboration, l'opportuniste se lance dans la résistance. En cas de défaite allemande, il sera toujours bon être considéré comme un héros national !
Vu comme ça, Joanovici passe pour un pourri. Il était certes sans scrupule mais les auteurs cherchent surtout à nous présenter un homme qui a ses propres convictions et se fout littéralement du pouvoir en place, du moment que lui et sa famille s'en sortent, qui avance toujours ses pions de plusieurs cases à la fois pour n'avoir jamais à reculer devant l'adversaire.
Roublard et perspicace...
On peut même le trouver par certains côtés attendrissant lorsqu'il rend visite à sa femme, peinée et déçue, et qu'il lui dit qu'il a des sentiments pour elle. C'est le seul moment où il a l'air sincère et repentant.

C'est pour cette raison qu'on peut admirer le travail des auteurs de cette BD. Ils ont admirablement mis en valeur la complexité du personnage de Joanovici et ont su le faire évoluer dans un cadre historique authentique et cohérent.

Le seul bémol pour moi, c'est qu'il y ait pléthore de personnages secondaires. J'avoue m'y perdre et ne plus savoir qui est qui. Il m'aurait fallu un trombinoscope en deuxième et troisième pages de couverture pour m'y retrouver !

Suite de cette excellente série BD sur la seconde guerre mondiale. le vent tourne, la guerre ne sourit plus aux forces de l'Axe. Joseph Joanovici, qui s'est tellement enrichi dans ses trafics avec les forces allemandes, comprend qu'il lui faut désormais garantir son avenir. Il va devenir le bienfaiteur d'un réseau de résistance « Honneur et Police », dont il sauve certains membres, grâce à ses contacts dans les forces d'occupation. Il fait ce qu'il faut, tout en jouant par moments double jeu, trahissant les uns ou les autres. Un jour, financer la Résistance, un autre, payer les uniformes de la Carlingue. Survivre est compliqué pour un ferrailleur juif. Et sa famille, qu'il maintient au loin pour la protéger ne le comprend plus.
Joseph a désormais des protecteurs dans les deux camps et n'attend plus que la Libération, au plus vite.
La complexité de la situation est parfaitement rendue par le dessin, plus sombre.
Pas de temps morts dans l'intrigue, le scénario est bien pensé. Une réussite.

Les affaires marchent bien pour Joseph. Il croule sous l'argent sale qu'il a bien du mal à blanchir. Mais se profile un nouveau danger pour lui : la fin de la guerre, et pas en faveur des boches...

Ce tome 3 est une nouvelle étape dans ce qu'est prêt à faire Joseph Joanovici pour survivre et continuer de faire du profit. Il s'engage dans la résistance pour se racheter un nom, non par conviction mais comme l'on souscrit une assurance vie. Il investit comme il le dit lui même. Il veut montrer à tous qu'il n'est pas un collabo, qu'il aide financièrement et matériellement la résistance, afin que tous, au moment de la libération, oublie ses malversations et son argent.
Mais pour entrer dans la résistance il n'hésite pas à employer des moyens dégueulasse. A trahir des innocents, à utiliser des hommes et des femmes de toute bonne foi. Et cela ne l'empêche pas d'ailleurs de continuer à jouer double jeu et de poursuivre ses petits trafics avec les allemands.
Bref plus ça va moins on apprécie Joseph même si d'un côté on sent parfois ses regrets.
Le dessin est toujours sérieux et impeccable.

Ce tome va amener un tournant dans la vie de Joseph, après avoir longtemps pactiser avec le camp allemand pour continuer à vivre honorablement et à cacher qu'il est juif, il est devenu très riche, peut-être même trop, et surtout il sent que la roue tourne. Il va alors prendre la décision d'écouler cette fortune et aider la résistance pour éviter que tout tombe entre les mains Allemandes. On retrouve toujours à travers ce volume ce besoin de survivre, de ne pas être obligé de changer de vie sous la pression et la guerre tout en essayant de voir l'avenir sereinement et aussi, il ne faut pas le cacher, égoïstement. L'intrigue offre de plus en plus d'obstacles à notre héros et il se retrouve à jongler avec la vie de plusieurs personnes pour simplement sauver la sienne et celle de ses proches. Un troisième tome qui se révèle plein de surprises, offrant un rythme vraiment entrainant et son lot de suspens et de rebondissements tout en continuant à plonger de plus en plus en enfer le personnage principal qui refuse de se voir fuir ou forcer la main.

Un tome qui se concentre plus sur les personnages, leurs envies et leurs combats, mais qui n'oublie pas pour autant de continuer à offrir un contexte historique des plus soignés et détaillés. Cette BD nous offre une plongée réaliste dans la seconde guerre mondiale, mais loin de tout héroïsme, justement une guerre ambigu où les hommes sont des hommes avec ses forces et ses faiblesses. Un univers qui nous plonge aussi cette fois dans la résistance, qu'on avait à peine effleuré précédemment, et dans une guerre qui sent le vent tourner. Concernant les personnages, comme je l'ai dit, on continue à découvrir Joseph toujours aussi charismatique que la guerre transforme complètement, il devient de plus en plus cynique et sombre, mais là où les auteurs s'en sortent à la perfection c'est de rester d'une certaine façon neutre. C'est au lecteur de se faire son propre avis sur un héros à la fois pourri, égoïste et pourtant terriblement humain qui pense faire des choix pour le bien de ceux qu'il aime. Les personnages secondaires se révèlent intéressants aussi, se retrouvant devant des décisions et des manipulations pas toujours faciles.

Les graphismes sont toujours aussi efficaces, fluides et entrainants que ce soit dans les décors, les scènes d'action vivantes que dans les personnages et leurs émotions. Ils se révèlent vraiment maîtrisés du début à la fin nous plongeant de façon réaliste dans ce Paris occupé et libéré. L'ambiance mise en place au niveau des couleurs évolue, se révélant de plus en plus sombre au fur et à mesure de la plongée du héros dans les machinations, pour aboutir à une libération lumineuse mais entachée. Au final deux tomes efficaces et troublants qui ne laissent pas indifférent. Je lirai les deux derniers tomes de ce cycle sans soucis pour connaitre enfin la fin de la vie d'un homme dont il est difficile de déterminer s'il était simplement égoïste, soucieux des autres ou s'il était un héros.
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