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Mort au Tsar tome 1 sur 2
EAN : 9782205071665
60 pages
Dargaud (21/08/2014)
3.74/5   84 notes
Résumé :
Avec ce premier tome de Mort au Tsar, Fabien Nury et Thierry Robin imaginent un diptyque où polar et histoire s'entremêlent au coeur de la Russie tsariste.

Moscou, 17 septembre 1904. Sur le parvis du palais du gouverneur général de Moscou, une foule révoltée par la misère brandit bâtons, pierres et légumes pourris. Au balcon, le gouverneur Sergueï Alexandrovitch lâche son mouchoir... Geste prémédité ou mouvement involontaire ? Peu importe, c'est le si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Fabien Nury et Thierry Robin nous livrent ce superbe diptyque, après leur excellent « La mort de Staline ». A croire que la mort les obsède….
Ah ba ça tombe bien car c'est le sujet de nos 7BD du mois…
Cet oeuvre, en deux volumes, aborde donc le pan de cette histoire russe sous deux angles différents :
- Dans le tome 1, nous avons la vision très aristocratique du gouverneur qui, au fil du récit, se résigne peu à peu à la fatalité…
- Dans le tome 2, nous avons la vision populaire au travers de ce révolté inconnu prêt à tout pour renverser l'institution autocratique en place.
Mais je n'aborderai, ici que la première vision.

Le dessin :

Le style semi-réaliste et dynamique de Thierry Robin, et son trait plutôt saillant, effilé, fin et détaillé se prête superbement aux émotions et à la psychologie.
Les détails des dessins sont sensationnels, ajoutés aux nombreux effets de perspectives plongée/contre plongée, et toute la grandeur de la Russie nous apparait ainsi sous le trait de ce talentueux dessinateur.
Et, à contrario, les scènes en huit clos, et des gros plans aux plans américains, accentuent le mal être et ce sentiment tragique que le destin deviné du protagoniste est au bout du récit…
Les couleurs froides, jouant somptueusement sur les ombres et les tons ternes, annoncent irrémédiablement l'aboutissement. Même les fugaces moments de couleur chaude ne soulagent pas le funeste et prédictible dénouement.
Les ambiances sont ainsi admirablement posées, réalistes et très évocatrices !
Le coté historique du récit le rend d'autant plus passionnant à la retranscription graphique des splendeurs soviétiques, des costumes à l'architecture, etc…
Les mises en scènes sont dignes de grand film comme cette introduction devant la foule du gouverneur à son balcon suivi du plus tragique des gestes sur cette double page.
Un vrai régal graphique et scénaristique.

Le scénario :


Tout est presque dans le non-dit mais avec cette inéluctable évidence d'assassinat.
Fabien Nury livre ainsi un chef d'oeuvre de description psychologique ! Son anti-héros a pleine conscience de sa fin proche et passe ainsi par toute les phases psychologiques face à la mort ou au deuil : choc, déni, colère, peur, tristesse, résignation, acceptation, et finalement presque sérénité…
Le drame connu d'avance en devient presque insoutenable et la lecture de ce récit nous apporte presque les mêmes émotions que le grand-duc car nous prenons finalement beaucoup d'affection pour cet homme dépassé par les évènements, complètement torturé d'être à ce niveau de responsabilité, mais aussi par son âme humainement humble l'amenant à se poser beaucoup de question existentielles.
Il est aussi fortement tiraillé entre ce qu'attends son neveu le Tsar, et la révolte populaire tirant sur une violence. A cela s'ajoute le fait qu'il ne se sent guère soutenu par sa famille.
Bref il figure finalement hélas comme un simple pantin, une victime impérieuse et inexorable totalement démunie face à la situation, se dirigeant bien malgré lui à une fin certaine à court terme.
La mort est omniprésente dans cette histoire dès la révolte initiale (fusillade) jusqu'au dénouement final en passant par des attentats mais aussi par des positions, voire complots, politiques, et un profil psychologique tourmenté et supplicié.

Ce livre n'est donc pas à aborder à la légère, loin de l'humour connu au travers de « la mort de Staline », celui-ci vous remuera certainement les tripes.
Cette introspection dramatique est simplement une splendeur scénaristique et visuelle.

Lien : http://www.7bd.fr/2016/10/mo..
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Ce premier tome du diptyque 'Mort au Tsar', raconte les derniers jours du Grand Duc Serge Alexandrovitch de Russie, gouverneur de Moscou, mort lors d'un attentat en 1905.
Cette BD est une adaptation libre d'un roman de Léonid Andreïev, le gouverneur, qui a la particularité d'avoir été écrit avant l'attentat...
C'est bien, c'est vraiment bien.
Si les auteurs ont pris quelques libertés avec l'histoire (en supprimant des personnages ou en changeant leur nom) l'ensemble est très cohérent, la narration est parfaite et les personnages sont très réussis. (On croise dans cette BD, le personnage de Elisabeth de Hesse-Darmstadt, l'épouse du Grand-Duc Serge, un personnage historique fort et qui fait ici de la figuration et qui mériterait peut-être un jour qu'un auteur de BD s'y intéresse.)
Côté dessin, on retrouve aux pinceaux Thierry Robin qui avait déjà accompagné Fabien Nury en terres russes avec La mort de Staline. C'est assez particulier comme graphisme mais j'aime beaucoup.
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Pour " l'amort " du Grand-Duc.

Sergueï Alexandrovitch a fait une bêtise. Une très très grosse bêtise. Il a fait tomber son mouchoir...
Petit geste, énormes conséquences, les soldats ont tiré sur la foule. Á son grand désespoir.
Depuis, le peuple estime qu'il est déjà mort à ses yeux...

Curieuse adaptation de la carrière de cet éminent prince Russe, fils de, frère cadet de, et oncle de Tsar. En l'occurrence, oncle de Nicolas II, dernier souverain de la dynastie Russe, dont le règne s'achèvera à l'avènement du communisme.

Curieuse, car lorsqu'on s'intéresse à sa biographie, abstraction faite des actions marquantes qui sont relatées dans cet album, ceux teintés de rouge sang, çà ne colle pas trop.
Des anecdotes "croustillantes" sortant d'on ne sait où; d'après photos, sa physionomie était quelque peu différente; et le caractère qui nous est présenté correspond mal avec les états de service officiels.

A savoir qu'il est ici plutôt dépeint comme un homme dépassé par les évènements, sensible, qui cherche à se faire aimer, obnubilé par ceux qui lui en veulent.
Pas l'idée que je me fais d'un général de corps d'armée, et gouverneur de Moscou, dépeint comme rude et réactionnaire.

Bref, cette histoire m'a surpris, pas déplaisante, mais assez curieuse de la part de Nury. Les dessins de Robin sont toujours aussi atypiques, incisifs, marquants, rien à redire là-dessus.

Un opus inattendu, doux amer, pas le meilleur des auteurs, mais qui se laisse agréablement parcourir.
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Ça fait longtemps que je n'avais pas parlé de bande dessinée ici, mais j'ai profité de mon inscription à la médiathèque de ma nouvelle commune pour emprunter plusieurs BD qui me faisaient de l'oeil. Parmi elles : une histoire complète en deux volumes, intitulée Mort au Tsar dont la couverture m'a tout de suite attiré. Il s'agit d'un histoire complète en deux albums, signés Fabien Nury pour le scénario et Thierry Robin au dessin. le récit est fermé, il se limite aux deux albums publiés, ce qui évite l'écueil de certains cycles à rallonge.

Le premier tome, intitulé « le Gouverneur », est résumé ainsi par l'éditeur :

Avec ce premier tome de Mort au Tsar, Fabien Nury et Thierry Robin imaginent un diptyque où polar et histoire s'entremêlent au coeur de la Russie tsariste.

Moscou, 17 septembre 1904. Sur le parvis du palais du gouverneur général de Moscou, une foule révoltée par la misère brandit bâtons, pierres et légumes pourris. Au balcon, le gouverneur Sergueï Alexandrovitch lâche son mouchoir… Geste prémédité ou mouvement involontaire ? Peu importe, c'est le signal : les soldats tirent dans la foule. Dans un contexte politique explosif, où le peuple s'organise pour lutter contre le régime autocratique, cet épisode signe l'arrêt de mort du grand-duc. Un polar historique signé Nury et Robin.

Ce 1er volet de Mort au Tsar, polar historique, nous entraîne sur les traces des révolutions russes de 1905.

Ma première impression en parcourant les premières pages a été très positive : le dessin est très joli, riche en détails sur la Russie tsariste, avec notamment un soin apporté aux uniformes (bien que je ne sois pas un spécialiste).

Je vous ai cité le résumé juste avant, mais pour ma part j'ai commencé à lire cet album uniquement sans l'avoir lu au préalable. Au vu du titre, je m'attendais à une bande dessinée sur la Révolution russe de 1917 ou sur les derniers jours du tsar Nicolas II et de sa famille en 1918. L'action commence en réalité en 1904 et relate l'attentat qui a coûté la vie au Grand Duc Sergueï Alexandrovitch, oncle du tsar et gouverneur général de Moscou. C'est un prélude à la révolution avortée de 1905 qui sera réprimée dans le sang par le pouvoir tsariste. On voit bien dans ce contexte que les germes de la révolution de 1917 étaient déjà présentes et que la Première Guerre Mondiale ne sera que l'étincelle qui fera tout exploser.

Le récit évoque également brièvement le Protocole des Sages de Sion, un faux opus écrit par la police secrète tsariste pour dénoncer un prétendu complot juif visant à dominer le monde. Ce livre a alors été utilisé par le régime tsariste pour faire des juifs le bouc-émissaire idéal des malheurs de la population russe, dans une époque de montée des tensions et des revendications, avant d'être à nouveau repris par Hitler et les idéologues nazis pour justifier les politiques antisémites et la « solution finale ».

Dans ce tome, on suit le récit à travers le point de vue du gouverneur, un aristocrate dont le courage ne semble pas la première qualité et qui apparaît comme un homme faible dépassé par les événements. Il est la cible des terroristes révolutionnaires après avoir réprimé une manifestation populaire par les armes, provoquant la mort de plusieurs dizaines de manifestants, dont des enfants. Il sait que la mort l'attend et qu'il n'y échappera pas, ce qui le mène aux portes de la folie. Bien que comme lui on connaisse l'issue inéluctable, la tension est palpable et va crescendo tout au long des soixante pages de l'album. Au fur et à mesure du récit, on peut presque s'attacher et éprouver une certaine sympathie pour le personnage du Grand Duc, ce qui souligne la qualité d'écriture de cette bande dessinée.

Si j'en crois le titre du deuxième tome de cette histoire, « le terroriste », nous devrions cette fois suivre le récit à travers le point de vue d'un révolutionnaire l'assaillant du gouverneur. Je dois dire que j'ai hâte de voir cela et de vous en parler ici.
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BD historique qui revient sur les débuts de la révolution russe avec en premier personnage le Gouverneur, oncle du Tsar, prenant au fil des pages conscience de sa position, de son pouvoir , des décisions et des risques que cela implique pour lui et son entourage. le premier tome se termine sur une planche avec un "terroriste" jetant une boîte de chocolat tout en criant "mort au tsar".
suite donc au prochain et dernier tome de ce dyptique.
belles planches qui donnent une profondeur au texte.
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critiques presse (7)
Actualitte
15 septembre 2014
Mort au Tsar est un livre grave et profond, superbement illustré par Thierry Robin, qui sait varier les cadrages et les angles de vue pour donner une intensité maximale à chaque scène.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Telerama
10 septembre 2014
Une fois de plus, le remarquable scénariste qu'est Fabien Nury (Il était une fois en France, La Mort de Staline) tire de l'Histoire des pépites de fiction, réinventant chaque situation avec un réalisme saisissant.
Lire la critique sur le site : Telerama
ActuaBD
09 septembre 2014
Le premier volet de Mort au Tsar confirme, si besoin en était, que le duo Nury/Robin est d’une rare complémentarité. Ils livrent un bien bel ouvrage en forme d’exercice de style [...].
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
05 septembre 2014
Les planches sont vraiment très réussies. Cela donne un livre passionnant qui dépeint la totale déconnexion entre le régime tsariste et son peuple, mais aussi les états d’âme d’un homme qui fait face comme il le peut à cette révolution qui se rapproche.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
29 août 2014
Le scénario ciselé de Fabien Nury fait mouche : entre un gouverneur imbu de sa personne qui n'a pas mesuré les conditions de vie déplorables des moscovites, et l'attitude de son entourage - famille comme serviteurs - qui attend sa mort comme un remède, on découvre un huis clos psychologique des plus passionnants.
Lire la critique sur le site : Auracan
BoDoi
25 août 2014
En choisissant de marcher dans les pas de Sergueï Alexandrovitch, de montrer la peur de ce politicien malgré lui, de cet homosexuel contraint d’être père de famille, de cet homme qui ne comprend pas qu’il incarne, aux yeux d’un peuple affamé, la responsabilité de leurs malheurs, les deux auteurs dressent un portrait troublant et émouvant d’un personnage noyé par les flots sombres de la grande Histoire.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
22 août 2014
Le ton est irréprochable, grave certainement, tout en faisant preuve de retenue dans l'expression dramatique. En toile de fond, le cadre historique est aussi parfaitement en place : tout est prêt pour les bouleversements à venir. Aux pinceaux, Robin sort le grand jeu et propose une mise en scène tirée au cordeau.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Sa Majesté le Tsar Nicolas II félicite personnellement le grand duc Sergueï Alexandrovitch Gouverneur Général de Moscou pour la fermeté dont il a fait preuve face à... A ces "scélérats" c'est le mot employé par sa Majesté.
- Je suppose que je devrais être fier?
- Vous pouvez, votre excellence.
Fier d'être désormais la cible de tout ce que cette ville compte comme anarchistes, révolutionnaires et autres excités.
- Nous vous protégerons votre excellence.
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- il y a effectivement un certain ressentiment populaire contre sa majesté, contre sa famille. Contre toute forme d’autorité, en fait.
- les gens sont pauvres, ils ont faim, et ce sont les ferments de la haine ! La question est de leur donner quelqu’un à haïr.
- d’où cette idée brillante : blâmer les juifs.
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Les gens sont pauvres, ils ont faim, et ce sont les ferments de la haine ! La question est de leur donner quelqu'un à haïr. D'où cette idée brillante : blâmer les juifs
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Si je peux me permettre,votre excellence, il aurait mieux valu ne pas les tuer, plutôt que de déranger l'Église pour des futilités. Après tout, c'étaient des scélérats.
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Je vais mourir. J'ai laissé tomber mon mouchoir.
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Videos de Fabien Nury (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabien Nury
(tournage réalisé en 2018) Matthieu Bonhomme est un dessinateur de grand talent, connu notamment pour son L'homme qui tua Lucky Luke ou encore ses séries Esteban et le Marquis d'Anaon. L'artiste nous présente une double planche du 1er tome de Charlotte Impératrice, avec Fabien Nury au scénario, son dessin, ses techniques, sa vision du travail de dessinateur... Rencontre. Charlotte Impératrice - 3 tomes en librairie : https://www.dargaud.com/bd/charlotte-imperatrice
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