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Critique de Youplala


Ouf, j'avais hâte d'en avoir fini avec ce bouquin. Bon... par où commencer ? Ce livre m'a dérangée. Et pas dans le sens évoqué par l'éditeur en quatrième de couverture.

Cette dernière explique en effet qu' "avec ce portrait d'une femme qui entend rester libre de ses désirs, même les plus pervers, l'auteur prend le lecteur au piège entre l'empathie naturelle qu'il éprouve pour l'héroïne et les actes irrépressibles de celle-ci".
La narratrice est donc représentée comme une espèce d'héroïne limite féministe qui défend le droit d'éprouver ses désirs. Euh... ah ? Je me suis pas sentie proche de la narratrice, mon empathie avait dû partir prendre un café. Ou bien est-ce dû au fait que la narratrice ait 0 conscience, 0 moralité et 95% de son temps de cerveau consacré uniquement à baiser avec des gamins, les 5% restants étant consacrés à manipuler les autres afin d'en obtenir des avantages ?
Mon "empathie naturelle" s'est plutôt tournée vers les gamins abusés et manipulés que vers leur bourreau, et l'idée de pouvoir comprendre Celeste Price me laisse assez perplexe. Essayer de comprendre sa façon de réfléchir, froidement et logiquement, pourquoi pas. Elle cherche comme tout un chacun à vivre en assouvissant ses désirs et en rencontrant le moins de problèmes possibles. Mais se servir des autres comme de Kleenex et les broyer au besoin ? Eprouver un sentiment de compréhension envers ce type de comportement ? ça me dépasse.

Néanmoins ce qui m'a le plus perturbée à cette lecture, ce n'est pas ça (sinon je n'aurais tout simplement pas ouvert le livre, il faut rester cohérent avec soi-même).
Non non, ce qui m'a vraiment collé la nausée ce sont les scènes de pornographie. On a droit à absolument tous les détails sur la plastique parfaite de Celeste, mais aussi sur celle des gamins dont elle abuse et celle de ceux sur qui elle fantasme (un vrai cours d'anatomie...).
La pornographie en tant que telle ne me dérange pas (nous sommes des animaux sexués, le sexe fait partie de nos instincts ^^), par contre voir des gamins de 14 ans dans toutes les positions possibles m'a vraiment retourné l'estomac. Pourquoi bon sang ??? Pourquoi nous infliger tous ces détails ? Pour montrer la dépravation de la narratrice ? Il n'y a pas besoin de nous décrire avec force détails le corps de ces gosses et les postures qu'ils prennent pour développer le sujet ! Et aussi fréquemment !
Je me suis vraiment posée la question de la complaisance de l'auteure vis-à-vis de ces scènes, et ce d'autant plus que je me suis demandée de manière répétitive où allait le roman.

Car il faut vraiment attendre très longtemps avant de voir les choses évoluer de la partie "du cul du cul du cul" à la partie "que se passe-t-il une fois que cela est su ?". J'ai cependant vraiment apprécié la critique du système judiciaire américain. Vous êtes une femme, vous êtes belle, vous avez un avocat doué très très bien payé pour ses services ? Bravo, vous allez avoir nettement moins de soucis que si vous étiez un homme laid et pauvre. Entre les préjugés et les tabous, vous êtes presque tranquille.
Et que dire du traitement fait par l'avocat à ses victimes ? Il se rapproche malheureusement très fort de la réalité... le système judiciaire dérape parfois complètement et cela donne des horreurs comme Outreau, mais parfois il dérape également dans l'autre sens et crucifie des enfants déjà profondément meurtris.

Quant la fin... elle est glaçante. Et très réaliste, hélas.

En conclusion, tout n'est pas à jeter dans ce roman. Mais la complaisance dans les scènes de cul est vraiment problématique de mon point de vue, surtout pour un sujet aussi sensible.
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