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La trilogie de Mino tome 1 sur 3
EAN : 9782290083338
416 pages
J'ai lu (04/06/2014)
4.04/5   108 notes
Résumé :
La vie du jeune Mino Aquiles Portoguesa, chasseur de papillon, changera à jamais le jour où il verra son village et sa forêt réduits à néant par les grandes compagnies pétrolières américaines, et tous ceux qu’il aime tués ou envoyés dans les bidonvilles des mégapoles sud-américaines.
Alors il deviendra le bras armé de cette Amazonie que l’homme blanc foule au pied, de tous ces pauvres gens sacrifiés au nom du progrès. Alors il les tuera à son tour. Tous. Un p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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« Minha selva, minha selva.

Qui peut vivre ici, des hommes
qui n'ont jamais connu de lois.
Je parle de la loi des hommes
dont la nature ne veut pas,
Qui connaissent comme personne
Tout ce que ne vous saurez pas,
La selva »

Survoler la selva, flotter sur la canopée,
Devenir l'esprit du jaguar.
Percer les secrets de cette pharmacopée à ciel ouvert
Découvrir les trésors oubliés des Indiens pourchassés
Voir la terre saignée la biodiversité menacée.

Gert Nygardshaug avec ce premier volet de la Trilogie de Mino nous emmène dans la forêt primaireviolée et blessée quotidiennement.
Il nous fait rencontrer les péones relégués ou exilés sur des terres devenues exsangues, côtoyer les plus miséreux, les déhérités qui s'en remettent aux padres, les pères de la théologie de la Libération mais aussi aux magiciens: les voies du Seigneur et de l'illusion sont parfois pénétrables...
Une des réponses aux injustices sociales et économiques, et aux déséquilibres écologiques engendrés par la construction de la Trans-amazonienne pour mieux satisfaire les consortiums étrangers pourrait être le renouveau de la voie messianique: Mino, le héros dans le zoo de Mengele en est-il un représentant ?

Mino pourra-t-il retourner à l'équilibre originel de la forêt, sera-t-il capable de créer un nouveau royaume et redonner leur dignité aux hommes de la selva?
« Le coeur de l'Amazonie. le pouls de la planète.
Les indiens, les plantes et les animaux, tout allait être détruit, anéanti, rasé de la surface de la terre. »
Mino que nous rencontrons dès les premières pages, devenu orphelin, se fait l'étendard de la selva, mais avant d'en arriver là nous allons le suivre et l'accompagner de son enfance à l'adolescence et partager son parcours atypique et extraordinaire semé d'obstacles et ponctué de rencontres bienveillantes qui lui feront digérer mais pas oublier les exactions des soldateros et des gringos .
Riche d'enseignements Mino s'ouvre alors au monde et ouvre son coeur : il sera alors prêt pour mener la lutte…armée.
Ses compagnons l'accompagneront dans son projet: leurs actions qui se réclament purificatrices seront-t-elle salvatrices pour la Terre Mère ?

Mino Aquiles Portoguesa, dit Mino, aux multiples identités, choisi comme nom de code: Morpho, allusion au Morpho bleu, grand papillon résidant dans la canopée des forêts primaires d'Amérique latine symbole de leur richesse..
« Dans les profondeurs de la jungle, il le savait, il existait de vrais miracles. Après tout, un mariposa, un papillon, relevait du miracle. Il avait quatre vies. Et la dernière prenait la forme d'une beauté pure, éblouissante. »
Suivre Mino c'est suivre ses métamorphoses, les métamorphoses d'un mariposo et je vous invite à découvrir son envol ! Deviendra-t-il un vrai magicien aux pouvoirs dangereux ?

Un conte philosophique, une fable écologique, un texte visionnaire, un récit poétique et merveilleux, un triller aux caractères dystopiques qui se dessine peu à peu.
Un univers onirique.

En aucun moment de part son écriture et son style foisonnant, l'auteur ne laisse transpirer ses origines norvégiennes, son implication dans la défense de l'Amazonie et un séjour de plusieurs mois l'ont littéralement imprégnés, le lecteur ressent l'expérience et la pratique de la selva, la connaissance des civilisations sylvestres et de leur mythologie: l'auteur envoûté nous ensorcelle et nous charme.
Il nous communique aussi sa passion des papillons qu'il fait partager à son héros Mino .

Formidable moment de lecture aux thématiques plus que jamais actuelles: de la Trans-amazonienne des années 70 nous sommes arrivés à la route Interocéanique reliant l'Atlantique au Pacifique (de Rio de Janeiro à la côte péruvienne via la Bolivie) des années 2000, soit déjà plus de cinquante ans de travaux colossaux au compteur: le tracé de cette dernière traverse la forêt amazonienne notamment la province péruvienne de Madre de Dios, réservoir fabuleux de biodiversité (850 espèces d'oiseaux et 200 espèces de mammifères) et elle contribue toujours et encore à la déforestation accompagnée du déplacement des populations indigènes, de l'augmentation des exploitations minières et des bois exotiques illégales…

« Noir labyrinthe des jungles
Où le chasseur disparaît,
Egorgé près de son flingue
Par le tigre qu'il voulait.
La chaleur et puis la fièvre
Et l'attente du passeur,
Voyageur.

Minha selva, minha selva. »

Extraits de« Minha selva » de Bernard Lavilliers de l'album : Champs du possible 1994
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Malgré son jeune âge, Mino Aquiles Portoguesa est un habile chasseur de papillons, toujours à l'affût de spécimens rares. Il vit avec sa famille dans un petit village de la jungle amazonienne sous le joug de militaires à la botte des gringos, venus là pour extraire du pétrole. Quand les villageois organisent la résistance en sabotant les installations, le retour de bâton est immédiat et violent : tout le village est massacré et seul Mino survit au carnage. Sauvé et adopté par un magicien bienveillant, l'enfant n'en a pas fini avec les soldats et les Américains et malgré l'amour, l'amitié, il voit grandir en lui la haine et un désir de vengeance. Comment punir ceux qui ont tué sa famille et qui détruisent impunément la forêt amazonienne et avec elle la faune et la flore qui font sa richesse ? Pour arriver à ses fins, Mino devient Morpho, le leader de Mariposa, groupuscule terroriste qui, partout dans le monde, traque ceux qui s'enrichissent sur le dos de la planète.

Un polar vert comme l'écologie qu'il défend, comme la nature luxuriante de la jungle amazonienne.
Un polar bleu comme les ailes du morpho, le somptueux papillon, emblème du héros.
Un polar rouge comme le sang versé, celui des derniers indiens exterminés, celui des villageois qui ne coopèrent pas, mais aussi celui des cibles de la vengeance de Mino.
Un polar noir comme le bitume dont on veut recouvrir l'Amérique du Sud, comme le pétrole pour lequel les gringos sont prêts à tout, comme la haine de Mino et ses visées vengeresses.
Un polar qui cache sous ses airs de conte naïf, une vaste réflexion sur la place de l'homme sur la planète, son statut de super prédateur, sa course au progrès, au profit, sa façon éhontée de dépouiller, de détruire, la terre sans vision à long terme. Une charge contre l'Amérique et tous les pays riches qui pillent les ressources de l'Amérique latine sans considération pour les populations locales, la faune et la flore. Une charge aussi contre les régimes violents, souvent des dictatures militaires, qui laissent profaner leurs terres et font taire les protestations dans le sang.
Un polar dérangeant aussi. Faut-il pour sauver la planète employer les mêmes armes que ceux qui la détruisent ? Aux grands discours faut-il préférer les démonstrations de force ? Et assassiner ? Saboter ? Commettre les pires attentats ? Et tant pis pour les victimes collatérales ?
Tels les papillons qu'il aime tant, Mino procède à une métamorphose d'envergure. La victime attachante devient un tueur froid et cynique; pour la bonne cause mais au prix de son âme.
Le zoo de Mengele ne saurait laisser indifférent parce qu'il a le mérite de sensibiliser aux problèmes écologiques de notre planète, même si, malgré les motivations louables du groupe Mariposa, les moyens employés rebuteront les plus pacifistes d'entre nous.
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Roman découvert lors d'une ancienne Masse Critique, sa couverture a continué à m'intriguer. Acheté depuis peu grâce à Easycash, il n'aura pas attendu trop longtemps sur mes étagères, même si j'essaye au maximum de ne pas commencer de nouvelles séries avant d'avoir fini les plus anciennes. Il est estampillé thriller mais je ne connais pas du tout l'auteur. J'espèrais que la découverte serai totale et aussi agréable que la précédente.

L'histoire est assez spéciale au début, elle ne me passionnais pas plus que ça. On suit le jeune Mino pendant son enfance dans un petit village d'Amazonie où il voit peu à peu la forêt envahie par d'étranges engins très bruyants et par des americanos armés de mitraillettes. À quoi tout cela rime-t-il ? Par contre, j'ai adoré suivre les pas du jeune Mino pendant sa chasse aux beaux papillons, moyen de subsistance honnête trouvé par son père pour nourrir sa famille de 6 personnes. le style est agréable et très descriptif, mais il m'a fallu toute ma patience pour m'accrocher au début qui ne ressemble pas du tout à un thriller… Certains passages sont vraiment durs à lire, du fait de la violence gratuite de certains personnages. Il m'a fallu 3 jours pour arriver au bout du 1er chapitre et j'hésitais encore à en continuer la lecture. Ça faisait tellement longtemps que je voulais découvrir cette trilogie… et au final, j'ai du mal à accrocher à l'histoire du jeune Mino… Il lui arrive de sacrés aventures mais malgré le 1er chapitre passé, je ne retrouvais pas les éléments du résumé. Même si j'aimais bien le jeune Mino, je n'arrivais plus à m'intéresser à lui plus de 5 min… J'ai essayé d'avancer plus en lisant en diagonale mais je ne trouvais plus d'intérêt à cette histoire qui était bien éloignée de ce que j'attendais et de ce que laissait supposer le résumé. Je l'ai donc abandonné (au tiers de son épaisseur) avec beaucoup de regrets, j'en attendais sans doute trop mais je n'accrochais plus ni au personnage de Mino ni à son histoire. Chaque chapitre est assez long et décrit avec force détails, plus ou moins macabres, les différents pans de la vie du jeune Mino durant sa croissance. D'après mon ressenti, ce roman est plus une fervente défense de l'Amazonie et de son environnement d'origine, plutôt qu'un thriller.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une grosse déception. le style est agréable mais l'histoire me laissait petit à petit indifférente et les passages de violence gratuite n'ont pas arrangé les choses. Heureusement, ce roman a trouvé son lectorat, ne serait-ce que chez les Norvégiens où il a connu un grand succès. Il m'a tellement déçu que je ne savais même pas quel nouveau roman choisir pour la lecture suivante. Je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Le zoo de Mengele a été écrit en 1989 par Gert Nygardshaug, qui est un ardent défenseur de la foret amazonienne. En lisant ce livre en 2014, je constate que pas grand chose n'a changé après tant d'années, sauf peut-être que l'on en parle encore moins qu'à l'époque.

L'auteur nous conte ici, une histoire incroyable, ou on alterne les ressentis, ravissement face à cette splendide nature que l'on imagine sans aucune difficultés, tant Gert Nygardshaug, nous en parle avec merveille.

Ce roman est tout simplement bouleversant, car tout en sachant qu'il n'est en grande partie qu'une fiction, l'arrière plan est on ne peut plus réel, et les exactions qui perpétrée sur cette nature sauvage ainsi que sur les peuples qui en vivent sont tout simplement révoltantes.

Mais il est tellement facile de s'insurger face à tout cela, d'ici, de chez soi...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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Gert Nygårdschaug est de longue date un ardent défenseur de la forêt Amazonienne et il nous propose, avec "le zoo de Mengele", un savoureux et intense roman de politique-fiction, qui fait exploser le politiquement correct avec des personnages qui se battent pour la défense de cette forêt qui représente une si grande part de la biodiversité de la planète.

Mais, direz-vous, prendre la défense de la forêt primaire n'est-ce pas justement du politiquement correct à l'état pur ? Qui oserait approuver les exactions commises par les multinationales qui la détruisent, et détruisent avec elle ses habitants et tout l'écosystème ? de toute évidence : personne ! Ces grandes sociétés et les États qui en sont les complices ne justifient jamais leurs actes, car ceux-ci sont de toute façon injustifiables. Elles se contentent de pratiquer la destruction systématique de la forêt pour des raisons financières, ce qui à leurs yeux suffit à tout justifier, mais nul n'oserait soutenir que cette destruction est une chose normale ou de peu d'importance !

Ce n'est donc pas naturellement au niveau de ce constat que se situe le politiquement incorrect de l'auteur, mais plutôt sur le moyen que les personnages vont utiliser : le terrorisme.

Certes, il s'agit de terrorisme ciblé (au moins partiellement) et non de terrorisme aveugle comme ceux du FLN ou de l'OAS pendant la guerre d'Algérie. Mais alors même que des hommes sont froidement et impitoyablement exécutés, l'auteur va réussir le tour de force de nous rendre ces terroristes sympathiques. Après nous avoir fait partager leurs motivations, il nous fera découvrir en quoi cette forme de lutte est non seulement légitime, mais va se révéler (dans le roman !) la seule efficace.

Naturellement, ce livre est à l'opposé d'un manifeste politique, il s'agit bien d'un roman, et même d'un roman qui par certains de ses aspects tire vers le conte. La poésie de certaines pages, les personnages ayant des capacités hors du commun, le refus du réalisme, le souci d'entrainer le lecteur vers la poésie et le rêve, tout cela permet à l'auteur de tempérer un questionnement qui reste malgré tout central : le terrorisme est-il parfois justifiable, et si oui, dans quelles conditions ?

Celui qui va déstabiliser le monde, celui grâce à qui rien ne sera plus comme avant, est au début du roman un tout jeune enfant, Mino Aquiles Portoguesa. Il est le seul survivant d'un massacre qui a vu ses parents et la totalité des habitants de son village exécutés par les hommes de main d'une puissante société pétrolière américaine. Mino fait partie de l'écosystème de la forêt. Quand il se révolte, c'est tout l'écosystème qui se révolte avec lui, et l'auteur a sur ce sujet des pages magnifiques. Si l'utilisation du terrorisme comme moyen politique ne pose pas de problème éthique au personnage de Mino, c'est qu'il s'agit d'un problème qui dépasse largement les humains : il est celui de la planète entière, considérée comme un système global avec ses sols, ses océans, ses végétaux et ses animaux dont les humains ne sont qu'un simple sous-ensemble.

Mino, qui éprouve une passion pour les papillons et en a une connaissance approfondie, va choisir comme symbole de sa lutte le Morpho, un papillon des forêts tropicales d'un bleu iridescent, d'une grande beauté. Devenu adolescent, puis jeune adulte, il va avec ses trois amis Ildebranda, Jovina et Orlando former le groupe Mariposa dont l'objectif sera de mettre fin au pillage et au saccage de la forêt en exécutant tous les dirigeants des sociétés qui en sont responsables, et cela dans tous les pays de la planète. Les quatre amis vont se répartir le travail en traquant les décideurs et leurs complices dans tous les pays du monde, et ils seront eux-mêmes pourchassés par tous les services secrets occidentaux qui vont créer une cellule spéciale destinée à les débusquer, puis à les exécuter.

La description de l'évolution personnelle de Mino, du début jusqu'à la fin du livre, constitue une vraie prouesse d'écriture. le petit garçon vivant dans la forêt tropicale et qui voit sa famille et ses amis exécutés par des armeros va devenir, au contact, de son ami Isidoro un magicien itinérant capable d'extraordinaires tours qui lui seront utiles dans son futur combat.

Les idées des quatre amis vont faire tache d'huile sur l'ensemble de la planète, et ils vont parvenir à isoler partiellement les gouvernements, la banque mondiale et les grandes sociétés qui pillent les richesses des peuples au détriment d'une partie toujours plus grande de la population :

« Sur le plan officiel, dans les déclarations des chefs d'État, des autorités policières et des gouvernements, de même que dans certains journaux, la condamnation de leurs actions était totale et sans ambiguïté. On considérait le groupe Mariposa comme une bande de fanatiques qui tuaient aveuglément des citoyens innocents en répandant peur et désespoir. À un niveau officieux, en revanche, parmi les gens ordinaires comme dans la communauté scientifique et étudiante, au sein des organisations gouvernementales et dans une partie de la presse (celle qui se fixait un autre but que de flatter le pouvoir), les actes de Mariposa recevaient un accueil positif, car ils attiraient l'attention sur les dysfonctionnements des gouvernements. Quelques journaux affichaient ouvertement leur sympathie pour le groupe, allant jusqu'à questionner le rôle des pays développés dans la déforestation de l'Amérique latine.

Et c'était là un fait résolument nouveau.

Aucune organisation terroriste n'avait auparavant réussi à créer un courant de sympathie pour sa cause en recourant à la violence. Mais le groupe Mariposa avait quelque chose d'inédit (...) ».

La force du livre tient également aux descriptions riches et détaillées de la forêt, l'opposition entre ce qu'elle était avant le passage des prédateurs, et à ce qu'elle devient après. Nous le découvrons à travers les yeux de Mino, qui nous fait ressentir pleinement le désastre annoncé, puis réalisé. Les toutes premières lignes nous mettent d'emblée dans l'ambiance : « La colline aux magnolias au sud-est du village s'illuminait d'un vert tendre dans la lumière rasante du couchant ; la douce brise humide, presque imperceptible, apportait le parfum légèrement amer du canforeira, le camphrier. Au milieu de toute cette verdure trônaient les jaracandas en pleine floraison, tels des phares bleu porcelaine qui attiraient tous les oiseaux – depuis les vautours, les zopilotes, les colibris, en passant par les toucans au bec si particulier.

Une nuée de Statiras, ces papillons citron, décollèrent de leur abri après la brève mais intense ondée de l'après-midi pour voleter en direction du village, attirés par les fortes senteurs du marché de fleurs et de légumes. La température torride faisait remonter de la jungle une sorte de brume ».

le récit démarre lentement, il faut une soixantaine de pages à l'auteur pour installer le personnage de Mino enfant et nous montrer son environnement, son village, sa vie quotidienne. Cette première partie s'ancre délibérément dans le réalisme, puis tout s'accélère, le suspense est là, présent à chaque page, et affleurent avec lui l'onirisme et la poésie.

La fin du roman, brutale, laisse un point d'interrogation ; une suite est prévue, sans doute sera-t-elle publiée en France si ce premier volume rencontre des lecteurs. J'espère que ce sera le cas !



Lien : http://www.un-polar.com/arti..
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
"Señores y señoritas", commença le professeur Constantino Castillo de la Cruz lors d’une de ses conférences.
Attentif, Mino l’écoutait la tête légèrement tournée vers la droite ainsi qu’il en avait l’habitude, à cause de son oreille manquante. Le professeur dévia de son cours d’économie pour parler politique, saisissant ainsi l’occasion de leur exposer quelques analyses sans concession : "Imaginons qu’une organisation terroriste fasse exploser un Boeing 747 rempli de gens. Pas de survivants. Un acte atroce, dirions-nous sans doute. Mais quelqu’un peut-il me répondre pourquoi, chaque année, quarante millions d’êtres humains doivent mourir de faim et de sous-alimentation ? Quarante millions d’êtres humains, c’est beaucoup. Si nous transformons ce chiffre en nombre de Boeing 747, cela correspond à environ trois cents avions détruits chaque jour pendant toute une année. Bon. Le fait est qu’il existe assez de nourriture sur Terre pour nourrir tout le monde. Mais quarante millions de personnes meurent faute de pouvoir se procurer cette nourriture. Ces quarante millions meurent à cause de ce que nous pourrions appeler du terrorisme légalisé, admis et délibéré de la part de la finance, de la politique des grands de ce monde, de la recherche effrénée de profit à court terme. Il se trouve en effet, señores y señoritas, que le terrorisme s’exerce à deux niveaux : à un petit, tout d’abord, où ce sont souvent des personnes désespérées qui le perpètrent, à défaut d’autre moyen pour changer un système injuste. À un niveau supérieur, ce sont des hommes polis, corrects, avec costume, porte-documents et cartes de crédit qui le pratiquent. Le terrorisme que la classe supérieure exerce sur cette planète envers la majorité pauvre est le plus grand génocide jamais commis. Ceci ne pourra pas durer indéfiniment. Je puis affirmer, sans trop de risques de me tromper, que le jour arrivera bientôt où tous les pauvres du monde feront à leur tour usage des moyens dont eux-mêmes ont souffert pendant des centaines d’années. Je vais vous laisser partir, maintenant, mais réfléchissez à la chose suivante : trois cents Boeing 747 explosent chaque jour quelque part sur la planète. Comment faire pour arrêter ceci ?"
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Il vit des gens massés le long des routes, dans les villages et des villes plus importantes. Il vit des soldats en uniformes noir aux imprimés marron, marron aux imprimés noirs, bordeaux aux imprimés verts et bleus sans imprimé du tout. Il vit des casques et des bandoulières, des cartouchières et des bâtons, des couteaux et des baïonnettes, des carabines et des pistolets, des mitraillettes et des petits canons.
Voilà ce que Mino vit, et plus encore, depuis l'autobus.
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Ils n'emploieraient ni armes à feu ni explosifs.Beaucoup avant eux avaient essayé de changer le monde en employant ce genre de moyens, et ils avaient échoué.Pour parvenir à des changements aussi radicaux, les humains devaient,comme toute autre créature sur cette planète, faire preuve d'humilité.Une simple bourrasque d'automne ne suffisait-elle pas à faire tomber toutes les feuilles jaunies d'un arbre ? Et une petite goutte d'eau, en gelant dans une fissure de roche, ne finissait-elle pas par faire éclater toute une montagne ?
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Il observa une belle Peperomia qui étalait ses feuilles vertes en une magnifique draperie le long du tronc de son arbre-hôte ; elle avait eu du mal à trouver une prise pour ses racines sur les plus hautes branches, seul moyen pour elle d'éviter l'ombre et l'humidité, mais aussi de déployer ses fleurs splendides au moment précis où les abeilles heeto essaimaient.Il devait forcément exister une volonté sensible derrière tout cela.
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"Papa, pourquoi les papillons n'ont-ils pas de sang? Ca veut dire qu'ils n'ont pas non plus de coeur?"
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