Le seul fait que cette femme soit encore debout, et qu'elle continue à se battre, était une chose divine.
Mais bien sûr, c'était ce genre de choses que le Projet SPARTAN II devait accomplir non ? Se prendre pour Dieu afin de servir le bien commun.
- Je suis fatiguée de devoir sacrifier les autres pour « le plus grand bien ». Cela n’arrête jamais, et nous n’aurons bientôt plus personne à sacrifier.
C'était le piège même du commandement: pour être un bon chef, il fallait aimer le service. Pour être un grand commandant, il fallait être prêt à sacrifier ce que l'on aimait.
Si on vous lâche un jour en Enfer, autant le faire avec de bons renseignements.
Pourquoi les soldats n’hésitaient pas à affronter le mort sans cligner une seule fois des yeux… mais quand ils devaient affronter la mort d’un camarade, ils se détournaient et se mentaient à eux-mêmes ?
- Écoutez-moi bien maintenant, fiston. Tu te souviens de notre discussion au sujet de l’Alamo ? Tu sais que chacun de ces braves défenseurs est mort pendant le siège. Ils connaissaient les risques, mais ils ont donné un sacré coup à l’ennemi. Ce fut une défaite tactique évidente, mais également une victoire stratégique brillante. Car ils ont fait peur à l’ennemi. Cette poignée de bons soldats qui combattaient pour ce qui est juste a permis de changer les choses.
Une chose était encore plus féroce en mer que n’importe quel ennemi humain : la nature. Des raz de marée et des typhons pouvaient écraser les plus puissants des navires de guerre… et ignorer les tactiques des capitaines les plus brillants.
- Vous connaissez l’histoire de l’Alamo, Master Chief ?
- Oui, mon Amiral. Un célèbre siège ayant opposé une poignée de défenseur contre des forces redoutables.
- C’étaient des Texans, ces défenseurs, Master Chief… ce qui fait une grosse différence. Le Colonel William Barret Travis et cent cinquante-cinq hommes ont tenu à distance deux mille envahisseurs mexicains. Ils s’étaient repliés dans un fort et se sont battus comme des lions. Travis obtint par la suite un renfort de troupes, trente-deux hommes. Vous savez qu’il y avait également quinze civiles dans ce fort ? Et bien, quand le combat a pris fin, Travis et tous ses hommes morts, les Mexicains avaient perdus six cent hommes.
- Comme la bataille des Thermopyles.
- Mais il y a eu des survivants à la Alamo ; ils épargnèrent les civils.
Certains hommes cassaient sous la pression, ne combattant plus. D’autres devenaient dingues et mettaient en péril leur propre sécurité, ainsi que celle de leur équipe, pour obtenir une vengeance aveugle.
-Directive Neuf-Trois-Zéro de la Section Deux du SRN [Service des Renseignements de la Navy], lui expliqua Cortana. Lorsque le SRN a été mis sous les feux des projecteurs avec le programme SPARTAN-II, la décision fut prise que les rapports concernant les pertes Spartans pourraient provoquer une importante baisse du moral. C'est pourquoi chaque mort Spartan est listé comme blessé au combat ou porté disparu, afin de maintenir l'illusion que les Spartans ne meurent pas.