RENTREE LITTERAIRE 2022
Deux histoires imbriquées l'une dans l'autre, comme des boîtes gigognes ou des poupées russes.
Celle de la narratrice, une jeune femme qui s'installe au Havre pour ses études, peine à faire le deuil d'une histoire d'amour, s'égare sur Tinder, écrit.
Elle écrit les tâtonnements de Flora et Zack, deux adolescents qui se découvrent et découvrent l'amour. Premiers émois, fièvre, doutes, frissons, désir. Et malgré deux sphères sociales différentes, des histoires familiales un peu lourdes pour leurs frêles épaules.
Les émotions qu'elle convoque font resurgir des bribes de sa propre histoire, avec en creux sa solitude présente.
Alternance du récit à la première personne et de la fiction « dans la fiction », les deux histoires se font écho, avec en filigrane, une peinture assez sombre des fractures sociales de certaines grandes villes du Nord de la France.
J'avoue avoir été un peu déconcertée par l'écriture de
Lili Nyssen. Les mots fusent, sensations émotions sentiments, phrases parfois déconstruites retranscrivant les répliques qui fusent ou restent bloquées sur le bout de la langue, les pensées qui s'emmêlent, les coeurs qui s'emballent. Certains passages m'ont fait penser à
Songe à la douceur de
Clémentine Beauvais, aussi n'ai-je pas été surprise de lire ensuite les remerciements adressés par
Lili Nyssen à cette dernière.
L'effet Titanic est un joli premier roman, pétri de tendresse, de fougue et de poésie.