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EAN : 9782072478383
128 pages
Gallimard (28/02/2013)
3.4/5   10 notes
Résumé :
"J’ai été analphabète pendant dix ans. Je n’ai rien su écrire, je manquais de ce livre. J’ai perdu des êtres aimés et rencontré d’autres gens qui se sont mêlés à ma vie, mon père qui n’arrivait plus à habiter ce monde-ci, un jeune homme qui cherchait à être un bon frère, une logeuse avide de mettre tout le genre humain à l’abri, des Marocains et des Français qui ne se comprenaient pas ni ne comprenaient leurs sentiments. Tous ces analphabètes, c’est nous." Rachid O.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le père, marocain, était analphabète, le fils, écrivain installé en France, l'est devenu lui aussi, en étant dans l'incapacité d'écrire depuis la mort de son amant. Mais les analphabètes, ce sont enfin, aussi, ces êtres humains qui ne se comprennent pas parce qu'ils ne sont pas de la même culture, parce qu'ils n'aiment pas de la même manière, parce qu'ils sont étrangers l'un à l'autre, tout simplement.
Rachid O semble errer entre passé et présent, entre France et Maroc, d'un homme à un autre, sans pouvoir retrouver l'inspiration qui lui avait fait écrire L'Enfant Ebloui. le récit est décousu comme le sont ces errances, mais surtout, l'auteur tourne autour du seul sujet sur lequel il a peur d'écrire: la mort brutale et violente de Gérard des années auparavant.
Est-ce un vrai roman ou un roman échoué, qui n'a pas complètement trouvé sa route? Un morceau de vie, une retour difficile à l'écriture? le récit ne m'a pas déplu, mais il y a comme un goût d'inachevé.
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Ce pseudo-roman laborieux et mal ficelé (pour sa rédaction, l'auteur a pourtant obtenu le soutien du Centre National du Livre) est aussi pathétique que navrant. Quelle déception ! Quel inutile ressassement ! À l'évidence, après 10 ans de silence, l'auteur n'a plus rien à dire aujourd'hui et ne sait toujours pas le dire, encore moins l'écrire.

Son « Enfant ébloui » (1995) avait au moins le charme d'un fruit acidulé rafraîchissant quand « Analphabètes » est une compote rance et réchauffée. Des morceaux entiers et beaucoup de pépins ! Aucune promesse n'est tenue. Rien n'est approfondi. Nul développement. Il y avait pourtant tellement à écrire sur l' « analphabétisme » sentimental – et pas seulement des gays ! Ici, vaille que vaille, au gré de fragments mal reliés, seulement un pointillisme appliqué dans lequel ne jouent plus ni le charme de l'ingénuité ni la vérité de l'enfance. Hélas, le Petit Prince de Tanger, s'est perdu chez nous… mais il a bien voulu encore faire plaisir et s'y remettre, car à quarante ans Rachid reste docile et gentil. Donc des efforts, beaucoup d'efforts pour boucler vaille que vaille le pensum espéré. Comme quoi, ni la panne d'inspiration ni le forcing textuel ne sont des gages de perfection littéraire, plutôt un clignotant qu'il faut savoir déceler à temps : crise = danger et opportunité. Danger de récidiver ; opportunité de s'absenter.

Encore un mot, presque une supplique : qui aura la bonté de dire à l'auteur en panne d'écriture qu'il lui faut s'émanciper pour de bon, ne plus laisser son entourage forcer son clavier ni certains critiques (gays ?) complaisants encenser sa sincérité d'homo écorché ? Très franchement, je ne comprends pas qu'une vénérable maison d'édition continue de publier ça, du moins tel quel, si l'auteur ne consent pas de lui-même - et seulement s'il en a envie - à renouveler son inspiration et à perfectionner la forme. Si, en dehors de son destin personnel, somme toute assez banal, il n'a rien à imaginer, à méditer, à contester, à sublimer par les mots, c'est qu'il n'est décidément pas un écrivain. Car écrire, c'est d'abord un métier, pas un défoulement sur commande. Et l'on peut vivre très heureux, sans écrire !

Rachid O. aura alors le temps de ne plus ressasser son passé, d'habiter le silence et de méditer le conseil de Rilke que chaque auteur, confirmé ou apprenti, voire repenti, se doit de connaître par coeur : « Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : “Suis-je vraiment contraint d'écrire ? ” Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. » (Lettre à un jeune poète).

Lien : http://michel-bellin.fr
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Livre autobiographique sur le retour de l'auteur au Maroc pour voir son père une dernière fois et assister ensuite à ses funérailles. Occasion de parler de l'homosexualité au Maroc, de sa perception à travers diverses anecdotes.
Rachid nous livre surtout le fond de sa pensée à coeur ouvert, il parle de ses émotions, de ses amitiés, de ses rencontres.
Les analphabètes ne sont pas ceux que l'on croit, il s'agit aussi des européens instruits qui vivent au Maghreb sans connaître l'arabe, mais aussi ceux qui refoulent leur orientation sexuelle sous la pression religieuse et sociale, qui ne savent pas lire au fond de leur coeur.
Livre concis mais chaud et honnête, agréable comme un voyage au soleil de nos émotions.
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Quel livre sensible et lumineux ! Une écriture à la fois pudique et sincère.
Rachid O sait décrire merveilleusement ces ambiances singulières, propres au Maroc.
Ce roman touche le lecteur par l'émotion qui s'en dégage. Une très belle lecture !
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critiques presse (1)
Liberation
25 février 2013
Analphabètes évoque plusieurs ignorances : les Occidentaux n’apprennent pas la langue arabe, les Marocains rejettent celle du désir homosexuel. Plus généralement, ne sommes-nous pas tous confrontés à des langues étrangères, qu’elles soient celle de l’enfance, ou celle des sentiments ?
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Depuis toujours, son état d'analphabète ne lui permettait pas d'être au courant des choses de manière exacte. A l'heure des informations télévisées, il nous disait lui-même: "c'est une honte de comprendre tellement peu."
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-Elle est drôle cette vie! Moi, jeune homme, je tremblais de peur quand je croisais un Français au coin d'une rue, avec son fusil, et toi, mon fils, tu vas chez eux, tu voyages chez eux puis tu deviens même français. Tu t'attends à trouver quoi chez eux?
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