Bicycle 3000

14 juin 2007

7h40 : le suspect vole un couteau
8h20 : il arrive chez Kwon Yeong-chun
8h20 : il poignarde Kwon Yeong-chun (50 ans)
8h30 : il poignarde Yi Jeong-yeon (47 ans)
18h : il poignarde Kwon Hae-il (20 ans)
18h40 : il enlève Kwon Hui-ju (15 ans), s'enfuit en l'emmenant à vélo (pièce à conviction n°2) et la séquestre chez lui.

Pour la police, l'affaire est limpide. Seo Yeong-won est un coupable tout désigné. Ce grand gaillard un peu simplet a assassiné le père, la mère et le grand frère avant de kidnapper la soeur cadette. Mais pour le lecteur qui va dérouler au fil des pages les fils de ce sac de noeuds, les choses ne sont pas si simples. D'abord parce qu'il s'en passait de drôles dans cette famille. Les hommes qui s'invitent la nuit venue dans la chambre de la jeune fille, le silence assourdissant de la mère, les relations amicales qui se sont nouées entre l'adolescente et le suspect… L'a-t-il vraiment enlevé ? Est-ce bien lui le meurtrier ?

Un album traversé par une atmosphère pesante en diable. La construction est étonnante, essentiellement constituée de flash-backs permettant de comprendre le déroulement de cette étrange journée. le voile se déchire peu à peu, la logique des faits n'apparaissant que dans les toutes dernières pages. Si la narration peut au départ sembler déstabilisante, on adhère très vite à cette apparente déconstruction et on se laisse prendre par la main (ou mener par le bout du nez) avec une grande facilité. Même les changements incessants de point vue ne nuisent aucunement à la fluidité, c'est dire à quel point l'auteur à construit son canevas avec minutie.

Graphiquement, les décors ressemblent souvent à des photos retravaillées par ordinateur et l'ambiance générale est glaçante à souhait, notamment grâce aux couleurs très froides déclinées sur différents tons de gris. C'est simple mais il se dégage de l'ensemble une esthétique des plus séduisantes.

Une belle surprise. Je ne pensais pas être happé à ce point par ce récit. La construction imparable y est pour beaucoup.
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C'est quoi cette histoire ? Heureusement que le 4ème de couverture l'explique un peu. Un vélo, des chaussures, une gamine, un idiot du village, article au début de meurtres, des pages identiques reproduites ça et là, des dialogues bizarres. Dessin en noir et blanc entre la bd et le manga.

Un triple homicide vient d'avoir lieu. Les policiers interrogent le principal suspect, l'idiot du village. Via des flashbacks, on retrace l'itinéraire de cet homme, qui travaille dans le poisson et qui s'est lié d'amitié avec une jeune fille, Hui-Ju. Ils sont très complices et il la ramène souvent chez elle en vélo. Un jour, les parents et le frère de la jeune fille sont retrouvés poignardés. Qu'a-t-il pu bien se passer pour en arriver là ?
C'est une BD très intense qui joue beaucoup sur les flashbacks et les événements qui se sont déroulés à chaque instant, pour des personnages différents. le sujet au coeur de l'histoire est grave, l'issue ne peut se trouver sans douleur. C'est en noir et en nuances de gris, peu bavard : tout (ou presque) est dans la suggestion. On n'a pas besoin de mots pour comprendre ce qui se trame. Tiré d'une histoire vraie.

Bicycle 3000 - O Se Hyung

Je continue ma découverte de la bande dessinée, celle ci est un manhwa, c'est à dire une bande dessinée coréenne.

Le graphisme m'a plu, ce sont des dessins assez « simples » mais plein de charmes et tout en noir et blanc.
L'histoire est violente d'ailleurs dès les premières images, mais il y a quand même une histoire d'amitié qui apporte un peu de fraîcheur dans tout ce noir

Présenté comme un polar, ce récit est avant tout l'histoire sensible de deux adolescents en quête de lien : Yeong-won, jeune garçon maladroit et renfermé, est accusé d'avoir tué toute une famille et enlevé sur son vélo la jeune fille, Hui-Ju. Retraçant la chronologie des événements, la vérité pointe à la toute fin du volume et colore le récit d'une toute autre dimension. Magnifique récit, inspiré d'une histoire vraie, il est porté par un noir et blanc teinté de vert d'eau qui en fait ressortir l'esthétisme.
Le rythme du récit, la mise en page qui nous permet de porter le regard sur tout ce qui est ici et maintenant, dégagent une atmosphère toute cinématographique.
Remarquable.(Adulte)