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Citations sur Pablo Ruiz Picasso (23)

La mort et la création ont ceci en commun qu'un homme est entièrement seul dans l'une comme dans l'autre.
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Les dadaïstes, cependant, s'aperçurent que l'arme avec laquelle il essayaient de détruire toutes les formes de morale, de gouvernement politique, de mémoire, de logique, de littérature, les arts plastiques, y compris leurs formes les plus récentes et les créations de l'esprit en général, était en fait l'esprit lui-même. Ils en furent décontenancés - ils se querellèrent, s'excommunièrent les uns les autres pour cause d'hérésie et lancèrent des anathèmes passionnés sur leurs collègues de naguère. Le mouvement mourut de ses contradictions internes en 1922 ; de ses cendres s'éleva, plus important et plus positif, le Surréalisme, dont Breton devait rédiger le manifeste en 1924.
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Tu sais, ta famille et le reste, si tu es génial mais sans succès, tout le monde te traite de génie ; mais quand il t'arrive de réussir, de gagner de l'argent, quand vraiment tu connais le succès, alors ta famille et les autres ne te traitent plus de génie, mais d'homme qui a réussi.
(Picasso à Fernande)
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On admet généralement qu’être père est un métier ingrat. Etre fils en est un autre. Zeus et Saturne découvrirent que c'était une parenté impossible ; Don José approchait alors de la soixantaine, âge où neuf mois ne pèsent pas lourd ; Pablo avait 17 ans, et à cet âge-là, c'est plus qu'il n'en faut pour différencier le garçon de l'homme. Il revenait d'une longue période d'indépendance totale durant laquelle personne ne lui parlait en termes paternels, il eût été étrange qu'ils ne se fussent brouillés.
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On ne peut résumer en une brève formule quels étaient pour lui les sens divers de l'argent, ... Il pouvait être mesquin, particulièrement dans les petites choses quotidiennes, et il savait être libéral - en 1958, quand Alice Derain et Marcelle Braque l'informèrent que Fernande, devenue sourde, vieille et arthritique était sans ressources, il prit une enveloppe, y bourra un million de francs (de quoi vivre pendant au moins une année), et l'expédia à Fernande, qui pourtant l'avait cruellement mortifié lorsqu'elle publia, en 1933, son "Picasso et ses amis", lire où elle étalait les souvenirs des années passées avec lui, et qui, quoique beaucoup plus modéré que celui de Françoise Gilot, n'en viola pas moins la vie privée du peintre.
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1908 fut aussi l’année où Picasso acheta sa première toile d’Henri Rousseau, une toile immense. C’était le portrait d’Yadwigha, une aimable maîtresse d’école polonaise. « Il m’a obsédé dès l’instant où je l’ai vu, dit-il à Florent Fels. Je marchais au long de la rue des Martyrs. Un vendeur de tableaux d’occasion avait entassé des toiles tout au long de la vitrine de la boutique. Une tête se détachait, un visage e femme au regard dur… Une toile énorme. Je demandai le prix : « cinq francs » dit le marchand. « Vous pouvez peindre par-dessus ».
Rousseau avait alors soixante-quatre ans – c’était un homme timide à la barbe grise, qui rougissait facilement, un autodidacte qui peignait de merveilleuses images oniriques dont la vraie valeur ne fut guère reconnue pendant sa vie. Même aujourd’hui nombre d’écrivains adoptent un ton intolérablement condescendant, en l’appelant « petit bonhomme » (il ne l’était pas plus que Picasso), un « naïf »… ; bon nombre de ses contemporains, dans cette Belle Epoque indiciblement vulgaire, se sont ouvertement gaussés de lui. Apollinaire l’appelait le Douanier parce qu’il avait été employé à l’octroi, les douanes intérieures, aux portes de Paris ; le surnom a tenu bon, perdant avec les années sa méchanceté.
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Bien qu'il eut un caractère très difficile, il avait, pour les rapports d'amitié, des dons exceptionnels, au point qu'il entretenait beaucoup d’amitiés fidèles et très affectueuses avec des femmes, ce dont la plupart des hommes ne sont guère capables.
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L'un de ces dessins est un portrait de Renoir qui mourut en 1919, à 78 ans et le portrait fut probablement exécuté d'après une photographie, puisque Renoir n'aimait pas l'oeuvre de Picasso (il conseilla à Paul Rosenberg de ne pas avoir affaire à lui) et ils ne semblent pas s'être rencontrés. Les mots blessants vont vite dans le monde des arts. Néanmoins Picasso admirait la peinture de Renoir, au point qu'il acheta l'une de ses œuvres les plus importantes, et le portrait lui-même est une étude extrêmement intelligente, pénétrante et respectueuse du vieillard aux mains déformées, et au regard vif et autoritaire.
Il se trouve que Renoir est aussi une des sources qu'on invoque si volontiers pour confondre Picasso sous le prétexte qu'à la fin de sa vie il avait peint des corps féminins massifs ; et certainement, si l'on souhaite sérieusement battre Picasso, Renoir servira de trique.
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Gertrude Stein et Picasso bavardèrent jusqu'à ce que retentît le signal de fin d'alerte, vers deux heures du matin. ... mais dans quelle mesure purent-ils communiquer ? Ni l'un ni l'autre ne comprenait convenablement la langue, elle "lisait rarement les journaux français, elle ne lisait presque jamais rien en français", et l'indifférence de Picasso aux finesses de la langue française se voit dans ses lettres. Lorsque l'on considère les infinies possibilités d'expression erronée, et, de même, celles dues à la compréhension erronée de cette erreur, on peut penser que Gertrude Stein n'est pas une autorité très sûre concernant les idées de Picasso, du moins lorsqu'il s'agit de considérations nuancées et subtiles.
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Pourquoi tant de personnes sont-elles déçues par ses constructions ? En partie parce qu'elles sont gauchement agencées, ce qui offense le respect qu'on porte généralement à l'habileté de l'artisan. L'art et l'artisanat, ou plutôt le métier grâce auquel l'art trouve son expression, ne se distinguent pas aisément ; une dextérité manuelle évidente est souvent considérée comme le signe que l'artiste était capable de dire ce qu'il se proposait de dire. En partie aussi parce que bon nombre e ces constructions sont maintenant gauchies, défraîchies, ramollis, sales et croulantes. Au début, elles étaient gaies, les dessins le prouvent... Beaucoup de matériaux deviennent tristes avec l'âge, aussi tristes que les tutus "réels" des danseuses de Degas, naguère si blancs et si frais ; c'est là où réside l'échec relatif de la construction, car ils sortaient pimpants et heureux de la main de Picasso - un bonheur inhabituel marque les œuvres de 1913 et du début 1914- et hormis quelques exemples comme le verre d'absinthe, polychrome avec sa gaieté et sa performance, ni le bonheur, ni la fraîcheur n'ont survécu. Nous ne voyons pas ce que vit Picasso. Il se peut que la permanence n'ait aucun rapport initial avec l'expression artistique, mais elle en a certainement avec l'appréciation ultérieure.
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