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Je connais depuis un bon bout de temps le nom de Joseph O'Connor, auteur irlandais qui n'est d'ailleurs rien d'autre que le frère ainé de la chanteuse Sinead O'Connor (je viens juste de découvrir leur lien de parenté). Même si je repoussais depuis un petit moment une lecture d'un de ses livres, je me réjouissais d'avance car j'avais un pressentiment plus que positif.
Et je dois avouer qu'avec « L'Etoile des Mers », je n'ai pas été déçue.
Cela faisait franchement très longtemps que je n'ai pas été prise d'un tel engouement pour un livre, et quel livre !
L'Etoile des mers est un navire, mais pas n'importe lequel. Nous sommes en 1847 et c'est un des navires sur lequel embarquent des irlandais fuyant la Grande Famine qui fait une hécatombe parmi les habitants de ce pays qui subit de plein fouet la politique plus que discutable de l'Angleterre. Parmi les passagers présents sur ce navire, quelques personnages vont se détacher et c'est à travers leurs souvenirs qu'on va parvenir à découvrir pourquoi ils se sont retrouvés sur l'Etoile des Mers.
Certes, ils rêvent tous d'une vie meilleure de l'autre côté de l'océan, mais leur passé ne s'effacera pas d'un coup de balai et c'est bien dans ce passé que l'on va trouver la clef de bien des interrogations à leurs sujets.
Cette histoire ne se raconte pas, elle se lit et elle se vit, car clairement, j'ai fait un voyage dans le temps grâce au talent de conteur de l'auteur. Il a une écriture talentueuse, et à travers ce livre, c'est le destin et l'histoire de milliers d'immigrants d'origine irlandaise qui sont abordés avec une grande puissance d'évocation.
Que ce soit les conditions de vie sur le navire, les expulsions des fermiers de leurs terres, ou la terrible attente dans des conditions effroyables de pouvoir enfin fouler le sol américain, on ne peut rester indifférent à la lecture de ce livre !
Une très belle plume, et j'y retournerais, assurément, d'autant plus que je possède déjà plusieurs exemplaires de Joseph O'Connor dans ma PAL qui est toujours aussi monstrueuse …


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Challenge A travers l'Histoire 2022
Challenge Multi-Défis 2022
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L'Étoile des mers est un navire parti d'Angleterre pour rejoindre l'Amérique. À son bord, des centaines d'immigrants irlandais qui fuient la Grande Famine, fléau qui frappa l'Irlande de 1845 à 1851. Tous rêvent de la terre promise, mais peu l'atteindront : les privations, les maladies font tomber les passagers comme des mouches.

À bord du bateau, deux personnages bien différents mais aux destins entremêlés : Lord Merredith, renié par son père à cause de son mariage, qui a hérité d'un domaine au bord de la faillite, et qui espère se remplumer en se lançant dans les affaires en Amérique. Pius Mulvey, petit malfrat qui a enchaîné les actes de lâcheté, de vols et les meurtres, et rattrapé par les « Redresseurs de tort ». Ces derniers chargent Pius d'assassiner pendant le trajet Merredith, qui doit payer pour les erreurs de ses ancêtres. S'il échoue, c'est lui qui y passera dès qu'il posera les pieds en Amérique.

Le récit est entrecoupé de lettres d'immigrés qui vantent les bienfaits de l'Amérique à ceux restés au pays, de lettres d'Irlandais qui les supplient de leur venir en aide, des articles parus en Angleterre accompagnés de caricatures racistes d'Irlandais, présentés comme des brutes qui n'ont récolté la famine que par leur propre fainéantise. Ce livre nous rappelle une page sombre de l'histoire de l'Irlande, où plus d'un million de personnes sont mortes de faim dans l'indifférence générale, ce qui ne fait pas honneur à l'humanité et à son sens de la solidarité.
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Un livre époustouflant, marquant. Il se présente comme le récit d'une traversée d'Irlande en Amérique, à bord d'un paquebot, racontée par un des passagers, journaliste de profession et américain de nationalité (lui conférant ainsi une neutralité toute relative dans la relation entre Irlande et Angleterre). le récit est émaillé de nombreux « flash-back » (ou « retours en arrière ») et une intrigue se noue rapidement lorsque l'on découvre que certains passagers sont liés par bien plus que leur seule présence sur un même bateau. Il est question de meurtre, d'amour, de trahisons, de déceptions, d'espoir aussi. Une véritable épopée à taille humaine, dont les personnages ont des failles, petites ou grandes, et des sursauts de volonté inespérés. le livre est construit comme une anticipation d'un évènement tragique, sans que l'on sache de façon certaine ce que sera le climax de ce huis clos maritime (même s'il est possible de le deviner, mais le ressort principal du livre n'est pas dans le suspens…).
Mais la petite histoire, petite malgré ses péripéties incessantes, n'est que le prétexte d'un écrivain (le narrateur, Dixon, et non l'auteur…) pour capter l'attention de son lectorat pour parler d'autre chose, de l'histoire, la grande, celle qui mériterait une « grand H » bien qu'elle ne soit guère glorieuse.
Et il est vrai que l'on apprend beaucoup dans ce livre. D'abord, moi qui ne comprenait guère le conflit Irlando-Anglais (réduit en général dans les médias à une question d'obédience religieuse, mais la religion n'est jamais qu'un prétexte dans les guerres, pour masquer les questions plus épineuses, moins manichéennes, et pour polariser plus facilement l'attention et les haines), j'en entrevois maintenant les racines, les oppositions et les rancoeurs profondes. Qu'importe que les uns prient la Vierge et que les autres n'aient jamais utilisé un rosaire, la question fondamentale est celle de la terre, du fruit du labeur, et de la dignité humaine. Que les mouvements d'indépendance commencent avec l'augmentation des fermages (et ici c'est à mon tour de simplifier), voilà qu je commence à mieux comprendre certains antagonismes et l'irréductibilité de certains mouvements (j'écris bien « comprendre », certainement pas « approuver »).
Mais au-delà de l'histoire personnelle des passagers de ce bateau et de l'histoire de l'Irlande au siècle de la Grande Famine, ce livre offre un troisième niveau de lecture. Car ce n'est pas seulement la famine irlandaise que l'auteur donne à voir mais, à travers cet exemple qui le touche personnellement, ce livre est comme un archétype de toutes ces autres famines et catastrophes humanitaires qui font ou ne font pas la une de nos journaux. La question de l'aide, de la morale, de la dignité de ceux qui en sont réduits aux derniers expédients… Les mêmes questions, les mêmes réponses hélas. Les Irlandais d'alors étaient paresseux comme nos chômeurs aujourd'hui ; les New-yorkais voyaient d'un très mauvais oeil le flot continu de migrants irlandais déversés par les paquebots transatlantiques comme nous fronçons les sourcils à chaque radeau de clandestins qui s'échoue sur nos rives.
Cette phrase que O'Connor met sous la plume du narrateur dans l'épilogue est censée être écrite au début du XXème siècle, alors que le narrateur, maintenant au soir de sa vie, revient une dernière fois sur les évènements tragiques de la traversée du Star of the Sea en novembre 1847, semble tellement s'adapter à tous les drames, ceux de l'Irlande au XIXème comme tous ceux du XXème et XXIème siècles :
We still tell each other than we are lucky to be alive, when our being alive has almost nothing to do with luck, but with geography, pigmentation and international exchange rates.*

Un livre impressionnant, d'une construction très maîtrisée, d'une belle écriture, avec des personnages bien construits (j'aime beaucoup le Capitaine, Josias Lockwood, avec son coeur sur la main mais aussi sa grande naïveté, deux qualités trop peu répandues dans le monde d'aujourd'hui comme d'hier) et d'une réelle profondeur. Il laisse songeur, pas nécessairement plus optimiste, mais peut-être plus réaliste hélas, avec la triste consolation que finalement la géopolitique d'aujourd'hui n'est pas pire que celle d'hier. Un livre que je recommande vivement, quelque soit le lieu où vous résidez, votre pigmentation et le taux de change de votre devise.

* Tentative de traduction personnelle : « Nous nous disons toujours les uns les autres que nous sommes chanceux d'être en vie, alors que le fat d'être en vie n'a pas grand-chose à voir avec la chance, mais plutôt avec la géographie, la pigmentation et les taux de change internationaux. »
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En 1847 alors que la Grande Famine sévit impitoyablement sur les terres d'Irlande,"L'Etoile des mers" quitte le port de Dublin pour un long périple vers l'Amérique. Malgré d'horribles conditions de vie dans l'entrepont du navire, pour nombre de miséreux c'est la traversée du dernier espoir. Parmi ces derniers, rôde un sombre individu surnommé "le fantôme".Il a été chargé d'assassiner Lord Kindscourt, un passager des 1ères classes, auquel sont reprochés les crimes de ses ancêtres.
Magnifique roman ! Tout est mis en oeuvre pour que l'on s'y croit vraiment ! Illustrations d'époque, extraits de correspondance, style (absolument admirable), l'immersion est totale et il n'est pas rare que le ventre se noue à l'évocation de cette misère intolérable, de cette famine dévastatrice qu'a eu à subir le peuple irlandais.Merveilleux conteur, O'Connor fait revivre cette période sombre de l'histoire d'Irlande attisée par la haine et le racisme, avec autant de violence que d'émotion.
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1847, l' « Etoile des mers » traverse l'Atlantique avec, à son bord, quelque 400 passagers irlandais fuyant la Grande Famine et une quinzaine de privilégiés de première classe, anglais pour la plupart. le roman est le récit de leur voyage, mais aussi et surtout de leur vie avant le grand départ.
Sa construction très originale et sa présentation m'ont quelque peu déstabilisée dans les premières pages. La construction : plusieurs personnages se relayent pour la narration - le capitaine à travers son journal de bord dans lequel il relate, au jour le jour, le temps, les incidents et accidents, les conditions de vie dans l'entrepont, les maladies et les morts - un journaliste à travers ses articles pour le New York Times - des lettres d'émigrants irlandais qui, depuis les Etats-Unis, écrivent aux leurs. La présentation : papier et caractères rappelant les éditions du 19e siècle, illustré de reproductions en noir et blanc de dessins et caricatures d'époque. Une étrange impression m'a envahie : quel est cet OVNI ? Dans quoi me suis-je embarquée ? Et puis, je me suis laissé happer par cette histoire digne des grands romans populaires du 19e : misère, lâchetés, abandons, trahisons… car, bien sûr, certains passagers se connaissaient depuis longtemps !
Mais le propos de Joseph O.Connor ne se résume à cette intrigue foisonnante : c'est l'occasion pour lui de dresser l'état des lieux terrifiant de l'Irlande en ces années sombres, de nous en dévoiler les causes et de nous amener à nous questionner sur le présent. Ainsi, par les caricatures reproduites et la retranscription d'articles de journaux anglais décrivant l'Irlandais comme un sous-homme qui, par sa bêtise et sa paresse, aurait été responsable de sa misère, il « a écrit un roman qui se sert de l'Histoire pour secouer le présent ».
Ces thèmes (racisme, description de sous-hommes à l'origine de leurs malheurs, caricatures) sont malheureusement universels… et intemporels : l'actualité nous en donne la preuve tous les jours …
A ce titre, "l'étoile des mers" est un grand livre.

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Sur « l'Étoile des mers » c'est l'Irlande qui embarque pour l'Amérique. L'Irlande des exclus, des pauvres, des maltraités, des esquintés de la vie, des exploités.
Au-delà des destins individuels, le sujet de ce superbe livre est la dignité humaine, bafouée, foulée aux pieds par les puissants.
Éternel sujet.
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Joseph O'CONNOR est un auteur que j'adore et qui me surprend à chaque fois par la diversité de ses thèmes et de son style. Avec L'Etoile des mers j'étais plus réticente, j'avais peur d'être rebutée par l'aspect historique. Mais bien sûr le talent d'O'CONNOR m'a convaincue dès les premières pages. Des extraits de journal intime, le livre de bord du capitaine du bateau, des articles de journaux inventés par l'auteur alternent avec de vraies lettres d'immigrés et des chansons populaires de l'époque; le tout pour raconter l'histoire d'un groupe d'hommes et de femmes partis en 1847 vers l'Amérique. Qu'ils soient riches et voyagent dans le luxe de la première classe ou pauvres dans la cale ils fuient tous la grande famine qui ravage l'Irlande.
C'est le XIXème siécle et pourtant peu de choses ont changé...Les pauvres sont acculés à la misère par de riches propriétaires prêts à tout pour s'enrichir d'avantage. Mais tout n'est pas noir ou blanc et Joseph O'CONNOR parle aussi de certains propriétaires touchés par la crise et qui, ruinés et honteux, quittent également le pays.
Un livre riche d'enseignements sur l'Histoire de l'Irlande mais qui n'est pas didactique pour autant. C'est avant tout un roman, on y croise aussi l'amour, la trahison, les remords, des êtres touchants, des monstres d'égoisme, des paysans, des aristocrates....
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Roman puissant, au souffle quasiment inépuisable. le sujet : des émigrés irlandais traversent l'atlantique sur L'Etoile des mers, les riches en première classe et les pauvres dans l'entrepont. On est en 1847, la famine sévit depuis de nombreux mois, beaucoup de passagers meurent de maladie et d'affaiblissement. Certains d'entre eux sont pourtant liés par une histoire commune, qui conduira au meurtre annoncé d'un aristocrate. Les voix sont multiples, la progression de l'intrigue n'est pas linéaire, faite de retours en arrière, de citation de journaux d'époque. Mais au final, si le meurtre annoncé a bien lieu, l'assassin n'est pas celui qu'on croit. Je lirai certainement d'autres romans de Joseph O'Connor.
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J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, mais une fois kle décor posé, le rythme pris (alternance de narrateurs, de style, de découpage du temps ..), quelle aventure, quelle traversée passionnante et pleine de suspens jusqu'à la dernière page ! Un voyage que je ne regrette pas d'avoir entrepris et poursuivi ! Bonne lecture !
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Une ambitieuse fiction teintée d'aspects documentaire.
Dans l'étoile des mers, l'irlandais Joseph O'Connor s'intéresse à la détresse de l'Irlande dans la seconde moitié du XXème siècle. le pays, composé en grande partie par une population rurale est ravagé par une terrible famine. Beaucoup d'irlandais sont contraints de partir et d' émigrer ailleurs, notamment aux Etats-Unis.
Joseph O'Connor raconte le départ de certains d'entres eux à travers le récit de la traversée de l'Etoile des mers, un énorme bateau, à destination de l'Amérique. L'auteur raconte la vie à bord, les différences de classes, la maladie, la promiscuité à travers différents personnages dont il revient aussi sur le passé et les souvenirs.
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