AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Retour à Coal Run (22)

Je suis frappé par l'intensité de sa solitude, brusquement. Ce n'est pas un mur infranchissable et aveugle qui l'entoure, mais plutôt une brume à travers laquelle on la distingue sans vraiment pouvoir la trouver.
Commenter  J’apprécie          110
Les magasins des corons, les mineurs les appelaient des « embuscades », car les prix qu’ils pratiquaient étaient d’au moins un quart supérieurs à ceux rencontrés dans les villes avoisinantes. Mais si l’un d’eux était surpris en train de faire des achats ailleurs, il était aussitôt licencié et mis à l’index. Outre qu’il devait habiller et nourrir femme et enfants, un mineur était contraint de payer sur son maigre salaire ses propres outils, la dynamite et le combustible pour sa lampe. Comme les magasins des houillères faisaient crédit, les employés se retrouvaient vite endettés auprès de leurs patrons, jusqu’au point de ne plus jamais pouvoir quitter le pays minier. Et les arriérés ne les suivaient pas dans la tombe : leurs fils, puis leurs petits-fils devaient souvent les rembourser.
Commenter  J’apprécie          91
De même que les soldats expérimentés ne croient jamais leur commandant en chef lorsqu’il leur promet une guerre rapide et facile, les mineurs savaient que leur travail ne pourrait jamais être entièrement sûr. Les promesses prétendant le contraire étaient faites à un public de bonne foi – mais ignorant – par des dirigeants bien informés et tout aussi ignorants, s’agissant de questions qu’ils n’avaient jamais comprises et sur lesquelles ils ne voulaient surtout pas se pencher.
Ceux qui « savaient », comme mon père et ma mère, n’avaient d’autre choix que de s’étonner des petits jeux que ces gens confortablement éloignés des réalités jouaient avec leur oublieuse conscience, puis ils reprenaient leur travail, poursuivaient leur vie avec la certitude tacite qu’une mine sans risque n’existe pas plus qu’une guerre sans souffrance.
Commenter  J’apprécie          94
Pour une femme, il est vital de pouvoir constater de temps en temps qu’avant d’être une mère soi-même, une épouse, une ex-épouse, une étudiante, une salariée, une amante, une maîtresse de maison, une contribuable, on est aussi la fille chérie d’une autre femme, et que celle-ci vous verra à jamais sous ce jour : vous et seulement vous, dépouillée de vos étiquettes de l’âge adulte, de vos responsabilités, entièrement , purement vous. Et, tandis que vous vous efforcerez de faire passer tous et chacun avant vous, elle vous mettra toujours à la première place. Remerciements de l'auteur
Commenter  J’apprécie          80
Elle exprime toujours ce que personne n'avait besoin de savoir mais qui, à l'instant même où elle l'a formulé, vous paraît tellement évident que vous vous demandez comment vous êtes arrivé jusque-là sans vous en rendre compte par vous-même.
Commenter  J’apprécie          60
Quand elle m' a donné une rapide accolade sur le pas de la porte, c'était comme si un papillon épuisé effleurait mon torse de ses ailes battantes. J'ai compris qu'elle n'en avait plus pour longtemps : elle avait parcouru toute la circonférence de sa vie, revenant à ce qu'elle avait été au commencement, une pulsation obstinée dans l'enveloppe insignifiante du corps humain.
Commenter  J’apprécie          50
La pauvreté qu'il redoutait le plus, m'a t-elle rapporté, était d'ordre spirituel. Ce qu'il craignait, c'était une vie sans réelle motivation. " On peut avoir le frigo plein, et tous les objets du monde, et même toutes les bombes du monde, avait-il dit à ma mère lors de l'un des derniers soirs qu'ils avaient passé ensemble, mais se sentir inutile, je ne vois pas qui peut résister à ça.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai été un des premiers à être mis sur le carreau...Quand j'ai appris la nouvelle, je venais de faire le quart de nuit. Je n'ai pas réfléchi. Je suis rentré à la maison directement, sans me doucher, sans me changer, rien. Avec mon casque et mon ceinturon, mes genouillères....Brusquement, j'ai compris pourquoi je ne m'étais pas douché à la mine : j'avais peur de ne plus jamais avoir cette sensation qu'on a à la fin d'un quart. Ca paraît peut être aberrant mais la fatigue, la crasse, les frissons, la sueur, tout ça, c'est ce qui me permettait de savoir que j'étais toujours vivant.
Commenter  J’apprécie          40
Un panneau délavé informe : BIENVENUE A CENTRESBURG. NOUS SOMMES AU CENTRE DE TOUT ! Je n'ai jamais très bien compris de quoi, pour ma part. La ville n'est certainement pas au centre de l'Etat, mais dans la partie sud-ouest. Ni au centre du comté, ni même de la circonscription. Le plus jeune fils de Jolene, Eb, pense que la formule signifie que nous nous trouvons au milieu de l'Univers. Il n'en démord pas, même quand Harrison, son frère plus âgé, lui explique que ce qui est infini ne peut avoir de centre. L'interprétation de Harrison, c'est que nous sommes au milieu d'un tas d'ordures.
Commenter  J’apprécie          30
Mineur depuis presque toujours, il comprenait, comme ses collègues, le langage du front de taille. Quand ça craquait, gémissait, soupirait, claquait, grinçait, grognait, gargouillait, chaque bruit avait sa signification : une fuite de méthane qui risquait de prendre feu, une source souterraine menaçant d'inonder une galerie, une partie de voûte près de céder....Répondant à la pelle qui ne faisait que l'effleurer, la paroi leur parlait. Quand elle a vu sa fin arriver, je suis sûr qu'elle a crié et tremblé, de sorte qu'ils ont tous compris.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (104) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Dead or Alive ?

    Harlan Coben

    Alive (vivant)
    Dead (mort)

    20 questions
    1818 lecteurs ont répondu
    Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}