L'auteure décrit, comme à son habitude, son "pays" : la Pennsylvanie : la vie quotidienne dans une cité minière, mais surtout les malentendus entre les êtres humains et la place hasardeuse des enfants nés de tels rapports. Si le récit contient de la colère et de l'indignation (et une petite dose d'humour), c'est au final bien la tendresse qui prime. Belle lecture dans laquelle on s'attache aux personnages féminins.
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Ce livre est le premier de Tawni O'Dell que je lis… et ce ne sera pas le dernier ! Tout m'a plu ! L'écriture, le style, l'histoire...
Je ne sais que rajouter à part que c'est un livre magnifique, Tawni O'Dell est une écrivaine qui a capté mon attention de la première dès la dernière page. Voici ce que j'appelle de la grande littérature américaine (contemporaine), je mets des parenthèses, car en ce qui me concerne, Tawni O'Dell appartient déjà aux grands écrivains classiques des États-Unis ! Je l'ai lu il y a un certain temps, il y a des années, bien avant de commencer à rédiger mes avis, le temps a passé et je ne pourrais malheureusement décrire correctement l'histoire. Je peux, en revanche, vous dire à quel point ce livre est touchant, magnifiquement écrit, un roman noir mais avec quelques notes d'humour, des rebondissements, du suspense, une Amérique bien différente de celle que l'ont nous montre à la télévision et une belle histoire avec des personnages extrêmement intéressants, surtout le personnage principal auquel on s'attache dès les premières pages! J'ai aimé suivre cette femme, cette"ex-flic devenue chauffeur de taxi" dans une petite ville minière de Pennsylvanie!
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L'histoire se passe en Pennsylvanie et nous dépeint avec entrain et réalisme un côté pas très glorieux de l'Amérique.
Je me suis immédiatement attachée à l'héroïne de ce roman,aussi intelligente, pertinente et forte tête que ses tenues sont kitchissimement et magnifiquement vulgaires (est ce un oxymore?).
J'ai été transporté au beau milieu d'une communauté de mineurs courageux et traumatisés, de souvenirs familiaux terriblement violents et d'ennuis en pagaille qui ne cessent de s'accumuler.
Pourtant je garderai, j'en suis sûr, le souvenir d'un livre joyeux.
Tout ça grâce au caractère optimiste et déjanté de cette super nana .
Très joli roman!!!
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Elle a cette expression rêveuse propre aux très jeunes ou aux très vieux lorsqu'ils semblent fascinés par un détail que tous les autres trouvent complètement anodin. On trouve cette réaction adorable, chez un bébé, car elle prouve qu'il est intrigué par chaque objet nouveau qui apparaît dans son univers. Quand il s'agit d'une personne âgée, on la met hâtivement sur le compte de la sénilité et on passe à autre chose, mais d'après moi c'est une erreur. Dans les deux cas, je crois, elle manifeste la capacité à voir chaque aspect de la réalité sous son jour le plus simple, le plus pur. Tout le savoir issu de l'expérience n'existe pas encore pour un enfant, et n'a plus d'importance pour une vieille dame. Quand on a sa vie entièrement devant soi, ou entièrement derrière, on voit le monde à peu près de la même manière.
Je ne fonds pas en larmes. Je ne me mets pas en colère. Je ne me laisse pas envahir par le chagrin ou le remord. Je me rends compte que je finirai par devoir faire face à toutes ces émotions, mais pour le moment je me contente de fermer les yeux, de respirer profondément et d'essayer de retrouver le refuge dans mon âme.
Ces sont les petits à-côtés qui ont fini par me miner. Les embouteillages. L’agitation stérile de la grande ville. La nuit jamais totalement noire. Le silence jamais totalement apaisant. La constante agressivité que les gens arboraient comme une couronne.
Comment aurais-je pu prévoir qu'en prenant quelqu'un en charge si tôt dans ma vie j'allais m'empêcher pour toujours de laisser quiconque s'occuper de moi ?
Je conduis un taxi dans une ville où personne n'en a les moyens mais où plein de gens en ont besoin. J'ai été payée avec des gratins, du gloss, des conseils pour la plomberie, des bières, des prières pour le salut de mon âme et des promesses de venir tondre ma pelouse, mais on ne m'avait encore jamais proposé un être vivant en échange de mes services.C'est une fille de onze ou douze ans mais qui a adopté, avec une vingtaine d'années d'avance, l'attitude désabusée et autodestructrice d'une femme ayant survécu à une litanie de rencontres malheureuses, de régimes abandonnés en cours de route et de flirts successifs avec la bouteille, ainsi qu'à la découverte que la vie n'est qu'un amas d'expériences douloureusement absurdes qui occupent le temps entre deux épisodes de son feuilleton télévisé favori.Sa tenue semble avoir été choisie par un pédophile affligé d'un penchant pour les petites péquenaudes, mais c'est sa mère qui a dû la lui acheter, à tous les coups : un short ultra-moulant en jean à bordure de dentelle, des chaussures à plate-forme en plastique transparent incrusté de paillettes argentées, un haut en bandana rouge qui laisse à découvert son ventre décoré d'une licorne, un tatouage que j'espère non permanent.Elle veut que je l'emmène de Jolly Mount au centre commercial et offre son frère âgé de quatre ans pour s'acquitter du prix de la course.