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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nuala O'Faolain était une journaliste connue en Irlande. Elle publie en 1996 ses mémoires alors âgée d'un peu plus de cinquante ans, présentant sans tabous ce que c'était de grandir dans une Irlande post-partition avec le Royaume-Uni...

Nuala O'Faolain est quasi une inconnue pour le lecteur français. Alors pourquoi s'attarder sur son autobiographie ? Pour deux raisons simples qui découlent l'une de l'autre : ces mémoires l'ont rendue célèbre dans son pays d'origine et ont fait d'elle presque une institution, car ils constituent le témoignage vrai d'une génération née à l'époque de traditions et qui a vu le changement survenir petit à petit, non sans mal et de nombreuses humbles révolutions. Cet ouvrage dresse un portrait sans tabou de l'Irlande de 1940 à 1995 et fait le constat, à travers l'histoire d'une vie, de l'impact global de la religion sur la société (place des femmes, éducation des enfants, difficile légalisation de l'avortement, la partition d'avec le Royaume-Uni et les conflits réguliers avec l'Irlande du Nord, etc.).
Même si ce récit a déjà vingt ans, et même si la société s'est modernisée comme partout, beaucoup de choses n'ont finalement pas changé, et le témoignage d'O'Faolain n'en est que plus marquant et très instructif sur le pays, sa population et sa vision des choses. Oui, on se fiche pas mal de sa vie, ses amours et son travail, notamment à l'étranger, mais la lecture prend tout son sens dès lors qu'elle remet ses anecdotes personnelles et son expérience dans le contexte historique et social de l'époque en Irlande.
L'autobiographie/les mémoires (car c'est bien à un mélange des deux genres qu'on assiste) d'O'Faolain constitue la moitié de ce livre, la deuxième partie étant consacrée à la republication de certains de ses articles, pas tous de la même qualité, assez souvent trop romancés, mais intéressants dans le sens où ils soulèvent de manière plus directe et plus philosophique ce qui a pu être abordé brièvement dans la biographie.
Bien que ce récit soit daté, ceux qui vivent en Irlande aujourd'hui se retrouvent confrontés à de nombreux héritages idéologiques et religieux du passé, comme une éducation férocement encadrée par la religion, avec un nombre presque ridicule d'établissements athées, ou encore un profond malaise toujours vif dès qu'on parle de l'Irlande du Nord. Les nouvelles générations issues d'une Europe multiculturelle et sans frontières se heurtent toujours à des traditions vieillottes qui survivent, surtout loin des grandes villes telles que Dublin, clairement devenue cosmopolite mais qui a bien sûr toujours un coeur d'habitants plus âgés attachés aux valeurs d'antan.
Finalement, ce récit est aussi le reflet d'un pur conflit de générations assez généralisé partout, originaire d'une pensée à deux vitesses qui s'opposent, entre modernité et traditions passées. On a la même chose en France...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Je suis bien embêtée... d'un côté, il y a tous les autres romans et biographies de Nuala 0'Faolain qui m'ont procuré un immense plaisir de lecture, et de l'autre il y a celui-ci, sa première publication, celle qui l'a rendue célèbre en Irlande, ma toute dernière lecture pour moi que je gardais comme une friandise cachée dans le placard car je savais qu'ensuite il n'y en aurait plus d'autre ... et malheureusement, quelle déception!
Voici donc le livre qui l'a lancée dans sa carrière littéraire, après avoir travaillé toute sa vie pour la télévision et le journalisme. A cinquante ans passés, Nuala profite d'une période de solitude et d'introspection pour rédiger ses mémoires, ne s'attendant nullement à ce que cette autobiographie remporte immédiatement un tel succès dans son pays, comme elle l'écrira en postface.
Nuala, c'est une femme qui a grandi dans la vieille Irlande et qui s'émancipera comme tant de jeunes et de femmes dans les années 60-70. Dublinoise, elle s'exile plusieurs années à Londres, fuit cette Irlande qui lui est étrangère et qui lui colle une image sur la peau qu'elle refuse. Psychanalytiquement parlant, on pourrait dire qu'en fuyant son pays maternel, c'est aussi sa famille - une mère alcoolique, pauvre et dépressive, un père absent qui ne s'intéresse pas à sa nombreuse progéniture - c'est dont aussi elle qu'elle fuit. C'est ainsi qu'elle ne découvrira réellement l'Irlande que tardivement, et revivra un retournement de situation en s'intéressant à la langue, la musique, les danses, les régions.
Pourtant, à mes yeux, Nuala est bien profondément irlandaise de coeur, par son exubérance mélancolique, sa foi et malheureusement aussi son alcoolisme, véritable plaie sociale en tout cas à cette époque.
Dans cette autobiographie, Nuala met des mots sur son cheminement jonché de chutes et de rechutes, d'errances, de mal-être et de tentatives de se sortir de ce fardeau familial qui a détruit toute la fratrie O'Faolain, mais aussi de succès en tant que femme et surtout de tâtonnements de ce que peut être et devenir une femme en cette époque de changements, dans un pays profondément catholique et patriarcal.
Ces thèmes, ce sont ceux qu'on retrouve tout au long de son oeuvre et qui m'interpellent, qui expliquent sans aucun doute aussi l'immédiat engouement du public irlandais qui s'est retrouvé dans ce qu'elle a vécu: l'alcoolisme familial, les fratries nombreuses, une éducation bancale et à coups de ceinture, la pauvreté, la pression de l'église. Alors pourquoi cette déception à la lecture? J'ai été très gênée par deux aspects:
tout d'abord j'ai eu du mal à suivre, en particulier au début, les va-et-vients entre les différentes époques de sa vie qu'elle entremêle lorsqu'elle part sur un sujet spécifique, donnant un sentiment de brouillon, de manque de rigueur dans l'écriture.
Le deuxième aspect qui m'a carrément agacée tout au long de ma lecture - heureusement il y avait des accalmies-, c'est cet effet de name-dropping, une liste interminable de noms d'hommes avec qui elle a eu des liaisons et qu'on finit par confondre les uns avec les autres, les personnalités qu'elle a rencontrées, fréquentées, avec qui elle a travaillé, les auteurs qu'elle a lu et étudié, les villes et pays qu'elle a visité avec son amie Nell... comme un désir peut-être inconscient d'en mettre plein la vue pour justifier sa place dans le monde peut-être mais qui m'a personnellement fait lâcher le bouquin plus d'une fois; Si j'ai tenu, c'est parce que c'est elle, et j'ai pourtant bien fait car il y a des moments de profonde lucidité, de beaux moments de lecture.
Ce roman m'a permis de refaire une petite escale dans ce pays que j'aime tant et qui me manque profondément en ce moment.
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Traduction : Julia Schmidt et Valérie Lermite

Autobiographie d'une irlandaise née en 1940, un lieu et une époque : « tombeau où les femmes étaient enterrées vives ».

Récit qui dessine un peu l'Irlande découverte tardivement dans la vie de cette irlandaise partie très rapidement à Londres après ses études. Fuite loin d'une famille ressentie très vite comme toxique (9 enfants, père violent et souvent absent, mère en aucun cas maternelle et noyant cette réalité entre lecture et alcool).
Tableau un peu impressionniste des relations entre l'Angleterre et l'Irlande dans la vie décousue de l'auteure.

Récit d'une vie personnelle finalement riche de rencontres et de voyages énumérés de façon très ennuyeuse.

Il semblerait que de très nombreux irlandais(es) se soient reconnus dans ce témoignage brouillon écrit à partir de notes et d'articles de journaux dont Nuala O'Faolain fut l'auteur pendant quelques années.

Beaucoup de solitude, d'interrogations sur la famille, la difficulté d'être soi dans une société corsetée par un catholicisme et un patriarcat étouffants. L'émergence du féminisme dans les années 1970 arrive bien tard pour penser le corps et la sensualité, sujets abondamment évoqués dans ce texte sur fond de mal-être.

La famille idéalisée, ce besoin ou cette envie de faire famille alors même que la réalité ne démontre que des dysfonctionnements et de la maltraitance est un point prégnant et touchant dans cette histoire. Malheureusement la maladresse dans l'écriture en fait une lecture plutôt laborieuse pour un lecteur étranger à cette société irlandaise de la fin du XXeme siècle.
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Vous connaissez un peu l'Irlande et son histoire récente ? Alors cet ouvrage est pour vous.
Dans l'esprit des ignorants dont je faisais partie, s'y trouvaient pêle-mêle les Anglais, les Irlandais et toutes ces nationalités ralliées à une même langue comme si Belges et Suisses étaient des Français déguisés.
Nuala O'Faolain contribue à nous rappeler combien l'Irlande n'était pas l'Angleterre.
Bien sûr c'est un peu décousu, c'est "brut de fonderie" mais c'est un récit sincère avec ses moment touchants.
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