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Critique de carnet-de-voyage


"Qu'est-on censé faire de tout l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un s'il n'est plus là ? Qu'advient-il de tout cet amour qui reste ? Doit-on le refouler ? L'ignorer ? Ou le donner à quelqu'un d'autre ?" p.296....

C'est dans un coma profond, qu' Alice se pose ce genre de questions.....
Elle revoit par bribes sa vie...
Mais la douleur de la perte de son amour lui est toujours aussi effroyable, même dans le plus comateux des brouillards....
Son corps est inerte, mais son esprit bouillonne.... Elle entend la sonorité de quelques voix, perçoit des présences, mais aussitôt, son cerveau l'entraîne dans le labyrinthe de ses souvenirs....

Alice a deux sœurs, Kirsty l'aînée, et Beth la petite dernière, aussi blondes aux yeux bleus qu'elle, Alice, est brune aux yeux noirs.. Ce qui à toujours perturbé sa mère, Ann, superbe anglaise, blonde aux yeux bleus, d'un teint de porcelaine mais au caractère très trempé.... Ann a épousé Ben, d'origine d'Ecosse, sans amour...

Alice a un caractère bien trempé, elle aussi... Elle se heurtera dès l'enfance à cette mère qui ne la comprends pas, et qui semble si loin d'elle ; mais elle éprouve un amour sans fin pour sa grand-mère Elspeth, la mère de Ben, chez laquelle tout le monde habite ou plutôt cohabite....

Alice mène sa vie, comme elle l'entend, avec les excès qui vont avec.... Elle finira par rencontrer un journaliste littéraire, John.
Le père de John est un Juif ardent, très à cheval sur le respect des traditions hébraïques. Hors de question, pour lui, que son fils épouse une goy....

John prouvera l'amour qu'il porte à Alice, en tournant le dos aux volontés de son père, qui aura pour conséquence son reniement....

Alice connaît enfin le bonheur auprès de John jusqu'à ce maudit jour, où un drame arriva....

Alice, tel un miroir brisé, ne peut plus se regarder en face, sans y voir sa vie en morceaux....

Elle se décide, dans un dernier élan, de rendre visite à ses deux sœurs à Edinbourg ; quand, à la gare elle voit une chose qui la brise encore plus... Elle s'enfuit, elle reprend le train pour Londres, et retrouve Lucifer son chat....
Et en sortant lui chercher des croquettes, elle est renversée par une voiture.....

Sa vie est en miettes.

En conclusion, je citerais un passage (pages 304-305) où Alice "hésite" entre l'au-delà et un retour vers son passé, et où...
"En sortant des toilettes, Beth se faufile entre les tables de la cafétéria de l'hôpital où sont assis ses parents et s'affale sur une chaise en face d'eux. Ils ont fini par dîner là. La salle est vide, à l'exception de la femme au tablier vert derrière le comptoir et de deux médecins qui conversent à voix basse par-dessus un plateau de nourriture à laquelle ils ne touchent ni l'un ni l'autre. Son père prend la théière en inox cabossé et lui verse une tasse de thé...
(...)
Beth boit une gorgée de thé. Il a un goût râpeux, il est trop infusé."

La fin est d'une grande dignité, et Maggie O' Farrell conclue avec une grande pudeur cette histoire....

On a l'impression de voir "Alice au Pays des merveilles", mais de l'autre côté du miroir....

1er roman de Maggie O' Farrell, on y voit une très belle plume, même si il n'y a pas l'humour d'une Kate Atkinson.
Cela donne envie de lire d'autres livres de Maggie O'Farrell
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