Famine

En 1845, l'épidémie de mildiou se propage en Irlande et détruit les cultures de pommes de terre, principale alimentation de la population.
Une famine terrible provoque une hécatombe dans les foyers ruraux déjà frappés d'une grande misère (on comptera jusqu'à 1 million de morts en 3 ans).

Ce livre reste dans ma mémoire : livre terrible sur une page noire de l'histoire de l'Irlande quand celle-ci servait de grenier à blé à l'Angleterre.
On partage la vie de ces paysans, leurs malheurs, leur faim et...fin. Cette épisode provoque la grande migration vers l'Amérique. On enrage devant tant de douleur et l'on déplore que tant de cultivateurs n'aient pas eu la force de se transformer en pêcheur pour ne pas succomber. Et puis on s'attache aux familles, aux habitants du village. On frémit sur la faiblesse et la méchanceté humaines. On plonge dans le tragique mais c'est une lecture qui nous apporte beaucoup sur l'histoire du pays. Si vous cherchez un livre gai, passez votre chemin ! Sinon, foncez, c'est un grand livre même s'il n'est pas facile (ni dans le thème, ni dans le style).

Famine est un livre captivant et essentiel, qui permet de comprendre le ferment de la révolte irlandaise, et les racine de l'indépendance.
C' est l'histoire d'une calamité (le mildiou) qui affame un peuple déjà opprimé sous le joug des anglais.
C' est le récit d'un pays dont un tiers de la population mourut de faim et un autre tiers s' exila aux Etats Unis.
C'est le constat navrant que les anglais ne firent rien (ou si peu) pour empêcher de trop nombreux irlandais de mourir de faim, car cela affaiblissait ce peuple et permettait de contenir une révolte grandissante.

La première chose à savoir sur ce livre, c'est qu'il est extrêmement triste et parfois très choquant. Il vaut mieux l'aborder à un moment où vous vous sentez psychologiquement assez fort-e-s pour supporter ce qui suit: injustices, morts, violence, meurtres, misère, descriptions de maladies, de blessures et de mutilations, abus de pouvoir, etc.

Le roman est basé sur des faits historiques: la Grande Famine qui frappa l'Irlande dans les années 1840 suite à l'épidémie de mildiou qui frappa les cultures de pommes de terre, dont dépendait la classe paysanne. Famine aggravée par les réactions de ce qu'on appellerait aujourd'hui les pouvoirs publics et les propriétaires terriens, protestants, face à la crise vécue par les plus pauvres, majoritairement catholiques, dans un contexte d'occupation de l'Irlande par l'Angleterre.

L'auteur fait un très bon travail pour que ses lecteurs comprennent le contexte politique et historique sans que ça soit rébarbatif ou fastidieux: le fait que l'ensemble soit très choquant aide à assimiler tout ce qui pourrait sembler difficile d'accès. Il faut dire que, même si l'intrigue est assez peu passionnante, l'aspect historique l'est. S'y ajoutent des personnages dont certains sont très attachants. J'ai trouvé assez facile de m'identifier à Mary, bien que je n'ai rien en commun avec elle, si ce n'est d'être une femme. D'ailleurs la condition des femmes est un des points qui m'a semblé le plus ressortir dans le récit: elles sont, avec leurs enfants, les premières victimes à la fois des conditions de vie difficiles, mais aussi des erreurs de leurs maris et des exactions des « tyrans ».

Il y a pas mal de longueurs, notamment la mise en place est très longue. J'imagine qu'il fallait bien ça pour nous permettre de bien appréhender le contexte, mais j'avoue que pour un texte intitulé Famine, je m'attendais à ce que la famine soit au centre du récit dès le début.

La plume, du moins dans la traduction que j'ai lue, est agréable et simple d'accès. Il est facile d'entrer dans l'histoire et de se sentir impliqué-e dans les évènements. Les personnages ne sont pas manichéens, ils ont leurs qualités et leurs défauts (même si certains sont clairement les antagonistes). On souffre et on espère avec eux.

Un récit très prenant, qui traite d'un sujet encore d'actualité aujourd'hui dans certaines régions du monde, ce qui le rend d'autant plus triste, mais aussi digne d'intérêt.
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Cette histoire s'inscrit dans le drame national et historique que connut l'Irlande entre 1845 et 1851, période funeste de la Grande Famine, liée à la maladie de la pomme de terre ( maladie due au mildiou)… pomme de terre élément de base des paysans irlandais, confinés dans leurs comtés, locataires de petites parcelles de terre propriétés d'Anglais… qui les saignaient.
Il y a dans ce livre, outre l'histoire d'une famille et des habitants de la Vallée Noire, un contexte historique et sociologique, qui permettent au lecteur d'accéder à la connaissance de ce que furent les ferments qui donnèrent naissance à cette singularité irlandaise dans laquelle Liam O'Flaherty nous plonge dès les premières pages de cette histoire romanesque "noire"... à l'arrivée de cette famine qui décima 1 million d'Irlandais, fut à l'origine d'un phénomène d'immigration massive vers l'Amérique, le Canada et l'Australie, et contribua à l'indépendance et à la scission du pays.
En cela, les personnages centraux de cet ouvrage, sont l'incarnation qui des propriétaires anglais, qui de l'indépendance à venir, qui de l'Eglise catholique ou protestante, qui de l'émigré dont l'arrivée en Amérique jouera un rôle majeur dans ce tout jeune pays...
Fresque de presque 500 pages, ce roman est sans concessions et n'épargne pas la sensibilité du lecteur.
Il est vrai, fort et honnête.
La structure narrative est faite de chapitres assez courts et chronologiques.
Les personnages ont tous une dimension à la hauteur de la tragédie vécue.
L'écriture est de qualité… J'aurais quelques tout petits reproches, mais c'est affaire personnelle… je n'en ferai donc pas état, cela n'apporterait pas grand-chose à cette recension.
Un livre que je recommande vivement !