AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 96 notes
5
11 avis
4
17 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
La petite île semble charmante, avec ses plages, ses cottages, ses chèvres, ses vieilles dames distinguées et ses pêcheurs de saumons. Et pourtant, elle est maudite : des 33 hommes qui l'ont quittée pour combattre lors des deux guerres mondiales, seul un est revenu – avec sur ses épaules tout le poids de la culpabilité d'être l'unique survivant d'une génération sacrifiée.

De même, ce roman est un peu trompeur : le titre plein d'ironie, la naïveté ravissante de la couverture et le premier tiers du texte donnent l'impression d'avoir à faire à un récit aventure plein de malice. Tels des tornades, deux mouflets débarquent sur une île qui n'en a plus vu depuis un bon moment et sèment la panique un peu partout, au grand dam du Sergent Coulter. Mais voilà qu'au bout d'une centaine de pages, l'horizon s'obscurcit brusquement avec l'arrivée de l'oncle Sylvester. Trêve de plaisanteries ! On comprend que Rohan O'Grady ne blague pas et que nous sommes bel et bien dans un terrifiant thriller, sur lequel plane la menace d'un psychopathe digne des pires contes de notre enfance – ou de l'imagination de Stephen King ? L'oncle en veut à la colossale fortune de son neveu, et semble prêt à TOUT pour parvenir à ses fins. Les enfants pourraient bien ne pas avoir d'autre choix que de le prendre à son propre jeu…

La plume de Rohan O'Grady a un charme un peu suranné, mais incontestable, qui m'a un peu rappelé celle d'Agatha Christie que j'aime beaucoup. Et une fois démarrée, l'intrigue est vraiment captivante : mon aîné a lu les 300 pages de ce roman d'une traite. À voix haute, son petit frère et moi avons été moins rapides, mais tout aussi mordus. Verdict ? Cela fait VRAIMENT peur. Mes garçons sont souvent déçus par des histoires annoncées comme effrayantes mais qui ne les impressionnent pas plus que cela. Ils ont adoré frissonner de la tête aux pieds à la lecture de certaines pages de ce roman !

Les deux jeunes protagonistes insufflent énergie et optimisme à l'histoire. Ils incarnent avec force la vie qui continue après les horreurs de la guerre, dont j'ai trouvé que les dégâts étaient représentés avec subtilité. Plusieurs passages nous interrogent de façon déstabilisante, mais très intéressante, sur les fondements de la morale et les tensions qu'elle peut avoir avec la justice et la loi.

Un roman clair-obscur qui navigue de façon fascinante entre réalisme implacable et magie, humour et macabre, nostalgie et modernité.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          343
🕷️LE ROMAN D'AVENTURES QUI N'EST PAS QUE POUR LES ENFANTS 🕷️

Et c'est comme ça que j'ai décidé de tuer mon oncle était un roman d'une romancière canadienne Rohan O'Grady ( un nom d'emprunt), tombé dans l'oubli jusquà ce que Donna Tartt en parle avec enthousiasme.


Et puis la maison d'édition Monsieur ToussaintL'ouverture a décidé de le publier, dans la collection Monsieur Toussait L'aventure, avec cette magnifique couverture illustrée par Edward Gorey.

La scène d'ouverture plante tout de suite le décor : le navire Haida Price accoste sur une île dite maudite où il n'y a ni électricité ni médecin, une île "aussi silencieuse qu'une tombe." Deux enfants turbulents et souffrant de solitude, Christie et Barnaby, débarquent sur cette île pendant les vacances d'été


Et c'est comme ça que j'ai décidé de tuer mon oncle - qui a sans doute inspiré la célèbre série des Orphelins Baudelaireréunit tous les ingrédients d'un roman d'aventures qu'on n'a plus envie de lâcher une fois commencé : une nature sauvage et hostile, des habitants avec chacun leur histoire (dont une excellente cuisinière qui nous met l'eau à la bouche), des enfants pas gnangnan, des rebondissements et du suspense.


Inattendu (le monstre n'est pas celui qui parait le plus féroce), drôle (façon Tim Burton), grinçant voire dérangeant, ce roman d'aventure est une pépite avec 0% de mièvrerie et 100% de singularité !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          310
Et c'est comme ça que j'ai lu Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle… Une envie de minorer mes frais de port quand en fin de commande de deux livres sur le site de l'excellent Monsieur Toussaint Louverture, je constate qu'un achat supplémentaire me ferait faire une économie conséquente et, pas de bla-bla du résultat, me voilà avec ce livre de Rohan O'Grady traduit par Morgane Saysana. Sans m'être rendu compte que c'était un titre jeunesse ou young adult (au choix, et tu peux faire appel à un ami…). À quoi tient parfois la rencontre avec un livre…

Donc quitte à l'avoir, autant le lire. Eh bien cette histoire d'aventure sur une île (j'adore les îles) où deux jeunes enfants un brin déconneurs et plutôt futés tentent d'échapper à un oncle inquiétant qui hériterait de leur immense -mais putative- fortune si l'un venait à décéder est plutôt réussie. Car le meilleur moyen de lui échapper reste évidemment de le supprimer en premier. Futés je vous ai dit !

Mêlez-y des habitants tous plus pittoresques les uns que les autres, un gros félin au passé féroce en quête de rédemption et des paysages naturels et sauvages où l'on rêverait de se poser, sans oublier un style simple mais hyper rythmé et on tient là les ingrédients d'une lecture apaisante et de saison, que je ne regrette aucunement ! Bien au contraire. D'autant plus que le mélange de naïveté et bons sentiments enfantins avec des passages parfois plus sombres sur fond de guerre, remords et cruauté, donne une profondeur inattendue au roman.

J'aurais ainsi découvert par hasard cette collection Toussaint Laventure de MTL, en espérant que mes prochaines recherches d'économies seront aussi doublement bénéfiques.
Commenter  J’apprécie          273
Voici un roman d'aventures bien original qui emporte le lecteur en vacances sur une île canadienne, une île isolée, sans électricité, au charme pourtant certain.
Une nature verdoyante, un soleil éclatant, des habitants sympathiques et atypiques, une nourriture qui fait saliver... Un parfum de paradis...

Mais deux enfants à la fois terribles et attachants débarquent, rompant le calme monotone de cette jolie villégiature. Barnaby et Christie admirent la droiture et l'esprit de justice du sergent Coulter, dégustent les plats de la Dame aux chèvres, apprécient la chaleur des époux Brooks... Ils partagent aussi l'envie de braver les interdits, accumulant les bêtises. Ils apprivoisent même un cougar et vont jusqu'à comploter pour tuer l'oncle du garçon.

Si l'action peine à démarrer, on finit par apprécier le style désuet mais travaillé et authentique de cette histoire. Malgré des événements souvent prévisibles, la tension parvient à croître au fil des pages. Et les personnages qui, au départ étaient particulièrement horripilants, deviennent progressivement moins caricaturaux et plus touchants.

Le plus intéressant, ce sont les réflexions profondes sur la part de monstruosité chez l'homme. Ce livre des années 60 ancrent les événements après la seconde guerre mondiale. Il s'agit de traiter indirectement des atrocités de la guerre, de l'absence des morts, de la culpabilité des survivants. L'oncle incarne l'ambivalence de la nature humaine. On ne sait si c'est un homme ou un animal. Et l'animal est parfois plus bienveillant que l'homme dans cette fiction.

Cette aventure risque malheureusement de ne pas plaire au public jeunesse auquel elle est destinée à cause de son style vieillot. Pourtant, elle a le mérite de distraire intelligemment et ainsi d'interroger la complexité de l'être humain. Pour lire ce roman, il faut être persévérant. Vous devez dépasser au moins les 80 premières pages, pour en savourer toutes les qualités.
Commenter  J’apprécie          221
Ils sont deux, ils sont tout jeunes, ils sont chiants et ils se détestent. En débarquant sur cette petite île de Colombie-Britannique, Barnaby et Christie laissent derrière eux un équipage exténué, ulcéré mais soulagé: malgré la présence de ces diablotins à bord, le navire n'a pas coulé.
En voyant débarquer les enfants, le sergent Coulter, seul rescapé de la guerre, est quelque peu surpris mais se dit qu'un peu de jeunesse ne fera pas de mal à son île . Une île dépeuplée, dont les habitants attendent la mort avec résignation depuis que tous les jeunes hommes ont péri et que leurs veuves ont fui vers le continent.
Logée chez la "dame aux chèvres", Christie présente toutes les apparences d'une petite fille prétentieuse et difficile; quant à Barnaby, l'épicier du village - qui l'héberge en attendant le retour de son oncle - a bien du mal à en obtenir quelques instants de calme. Tout semble donc réuni pour que la quiétude de l'île vole en éclats, et pour que l'été se déroule dans les pires conditions possibles. Effectivement, on retrouve bientôt des serres fracassées, un taureau peint en bleu, et les plaintes affluent.
L'ennui, sans doute. Cet ennui qui pousse les enfants à se rapprocher, puis à jouer ensemble au lieu de se chamailler, et finalement à s'assagir face aux conséquences de leurs actes: des corvées interminables.
Le sergent Coulter reprend confiance: peut-être que ces gamins, finalement, n'ont pas mauvais fond. Peut-être même trouveront-ils leur place et leur rythme dans le train-train insulaire ?
Le calme, enfin. On appelle cela "l'oeil du cyclone". Car en apprenant la nouvelle de l'arrivée imminente de son oncle, Barnaby donne des signes de panique. Évidemment, personne ne le prend au sérieux parmi les adultes. Mais Christie, elle, comprend que l'oncle n'est pas aussi gentil et raffiné qu'on le prétend. Et que pour sauver leur vie, les deux compères vont devoir faire preuve de courage et d'ingéniosité ....
A mi-chemin entre "Tom Sawyer" et "Le chien des Baskerville" , cette histoire m'a proprement enchantée. Non seulement Rohan O'Grady écrit de façon enlevée, avec beaucoup d'humour et de profondeur tout à la fois, mais encore l'histoire est pleine de surprises et de rebondissements. On ne s'ennuie pas une minute, ça se lit d'une traite, et le seul défaut de ce livre c'est qu'il n'y ait pas de suite ...
Commenter  J’apprécie          82
[ Impertinent ]

Le voilà le livre qu'il me fallait pour me remettre le pied à l'étrier alors que j'ai un mal fou à me concentrer.

Roman « jeunesse » publié dans les années 60, classique de la littérature nord-américaine du XXe siècle, réédité par Monsieur Toussaint Louverture, « Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle » a été un pur régal. Ludique, sombre et plein d'esprit, c'est une comédie grinçante qui se déroule sur une île au large du Canada. Centré sur deux enfants (insupportables) qui décident de commettre un meurtre pour se protéger d'un oncle sadique (qui veut lui même les tuer), Rohan O'Grady à écrit un roman vraiment original qui défie presque toute catégorisation.

L'écriture est trompeusement simple, élégante, fantaisiste, nonchalante, pleine d'esprit et de charme ... une prose délicieuse.
La narration est douce tout en étant sombre, étrangement morbide mais remplie de lumière et de tendresse ... un conte malicieux et impertinent..

Traduit par Morgane Saysana
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          70
Lorsque l'on m'a proposé de lire en avant première la future parution des éditions Monsieur Toussaint Louverture, j'ai bondi de joie ! C'est un éditeur que j'adore (notamment parce qu'ils ont réedité le roman culte Watership Down) et leurs ouvrages sont toujours magnifiques. Ce dernier ne déroge pas à la règle. La couverture au style désuet et les tranches vert pomme rendent l'ouvrage très beau dans la bibliothèque.

Concernant l'histoire, on suit Barnaby un petit garçon orphelin qui va en vacances sur une île canadienne où son oncle vit. Il fait la rencontre de Christie une autre petite fille et va se lier d'amitié avec elle. Mais Barnaby ne semble pas heureux de revoir son oncle. Et c'est normal : ce dernier compte le tuer pour récupérer son héritage. Barnaby et Christie vont donc décider de tuer l'oncle avant que ce dernier ne le tue.

J'ai bien apprécié ma lecture en partie grâce à l'écriture de l'autrice que j'ai trouvé très belle. Les descriptions sont superbes en particulier celle sur la nourriture! Qu'est-ce que ce roman m'a donné faim ! L'autrice s'attarde à décrire les tartines de confitures ou le lait frais et ça donne l'eau à la bouche. de même la chaleur et la végétation luxuriante de l'île est très bien retranscrit, on s'y croirait presque.

La plume est assez ironiques et nous décris les deux enfants comme de véritables petits monstres ! Je les ai trouvé vraiment insupportables et méchants. Ce sont loin d'être des petits anges. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à eux pendant une bonne partie du roman, j'avais surtout envie de leur mettre quelques claques comme certains adultes dans ce roman.

Le roman n'est d'ailleurs pas axé uniquement sur les enfants mais aussi sur le personnage du sergent Albert Coulter qui se révèle très important dans la suite de l'histoire. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, honnête, sévère mais au coeur tendre.

Le personnage de l'oncle est effrayant. Cet homme est un véritable psychopathe et s'il n'apparait pas énormément dans le roman (il n'arrive qu'à la moitié), chacune de ses apparitions étaient géniales ! Il fait vraiment froid dans le dos et sa méchanceté est redoutable. Il m'a rappelé un peu le tuteur des orphelins Baudelaire.

Si ce livre est classé jeunesse, je l'ai trouvé tout de même très mature par moment ! L'autrice aborde très légèrement (sans jamais le dire clairement) la question de la maltraitance mais aussi du viol. Un enfant aurait du mal à comprendre ces allusions mais en tant qu'adulte ça nous semble très clair !

J'ai beaucoup aimé la scène finale de combat entre l'oncle et les enfants qui est très sombre et semble sortit tout droit d'un film d'épouvante ! Et en parlant du final, j'ai adoré la toute dernière phrase du roman qui concerne le personnage de Christie. Si c'est un personnage qui m'a beaucoup énervé tout le long du roman, je l'ai trouvé à la fin du roman hyper classe et humble. Pour moi c'est le meilleur personnage du roman.

En bref : J'ai passé un bon moment avec cette lecture atypique racontant comment deux enfants complotent pour commettre un meurtre. L'ambiance est très particulière, ce roman a clairement sa propre identité. C'est un classique que je ne connaissais pas du tout et que je suis contente d'avoir découvert ! Je le conseille à ceux qui aiment les histoires un peu macabres mais humoristiques en même temps !
Lien : https://repairedeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          70
Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle… avec un titre comme celui-ci, j'étais obligée de craquer ! Lorsque j'ai vu ce roman sur le site de Monsieur Toussaint Louverture, j'ai craqué encore plus (si c'était encore possible) lorsque j'ai découvert son sous-titre – j'adore les sous-titres et celui-ci est absolument génial : L'histoire charmante de deux enfants ordinaires qui conspirent pour commettre un crime extraordinaire. Donc, bon, vous connaissez la suite de l'histoire, j'ai acheté et ce livre et lorsque j'ai vu qu'il faisait partie de la sélection de la Quinzaine du livre jeunesse 2020, je me suis décidée à le sortir de ma Pile à Lire (comme quoi, quand on veut, on peut).

Rohan O'Grady, de son vrai nom June Margaret O'Grady, est une romancière canadienne née en 1922. Elle a écrit deux romans sous son nom d'épouse, June Skinner, publiés en 1961 et 1962, puis sous son propre nom, en 1963, Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle, qui a été adapté au cinéma en 1966. Tombé dans l'oubli, ce roman a été réédité cinquante ans plus tard. Et c'est le seul de ses romans à être traduit en français.

Barnaby et Christie se retrouvent tous les deux sur une île de Colombie britannique pour des vacances. le premier est envoyé chez un couple en attendant l'arrivée de son oncle, la seconde est envoyée par sa mère en vacances. Les deux enfants ne se connaissent pas, mais étant les deux seuls petits sur l'île, ils vont devoir apprendre à s'entendre. Barnaby a perdu ses parents et c'est donc le mari de sa tante qui désormais veille sur lui. Plus précisément, qui veille sur sa fortune et a bien l'intention de se débarrasser du petit. Comme aucun adulte ne le prend au sérieux quand il raconte que son oncle veut l'assassiner, avec l'aide de sa nouvelle acolyte, Barnaby va chercher à se débarrasser lui-même du problème et tuer son oncle. Sans se faire prendre évidemment.

Barnaby et Christie sont deux petits diablotins, aussi attachants qu'énervants et j'ai souvent ri en lisant ce roman, certaines répliques sont vraiment drôles. On est un peu dans l'ambiance des Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire de Lemony Snicket (l'auteur s'appelle en réalité Daniel Handler, mais on ne va pas chipoter).

Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle a le charme désuet des années soixante, mais fonctionne très bien aujourd'hui encore. C'est très plaisant à lire et on se demande bien comment les enfants vont s'en sortir avec tous ces adultes qui leur tapotent sur la tête et les envoient jouer plus loin. le livre est chouette parce que les personnages sont bien fichus, on s'attache et on sourit beaucoup (car quand on ne rit pas, on sourit) Et franchement, j'ai vraiment adoré la fin. Et la toute toute dernière phrase est absolument savoureuse. Bref, une super lecture et le livre est aussi un bel objet – comme tout ce qui sort de chez Monsieur Toussaint Louverture.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
Commenter  J’apprécie          60
Sur une île au large des côtes de la Colombie britannique, deux enfants débarquent pour l'été. Seuls. La dernière guerre y a laissé des traces. du vide surtout. Peu d'hommes sont rentrés. Les habitants vivent dans un passé poussiéreux, dans la mémoire de leurs proches disparus, avec mélancolie. L'arrivée de Barnaby et Christie va d'abord agacer, bousculer leurs habitudes puis insuffler un vent nouveau.
Barnaby, orphelin, doit rejoindre son tuteur – son oncle Sylvester – durant les vacances estivales. Il passe le reste de l'année dans un pensionnat. Son oncle quitte régulièrement l'île pour ses affaires, alors le garçon est confié à un couple d'épiciers qui voit en lui la réincarnation de leur fils perdu. Christie, elle, s'installe chez la dame aux chèvres afin de se remplumer un peu et prendre des couleurs avant de retrouver sa mère à la rentrée en ville.
Les deux seuls enfants de l'île se chamaillent beaucoup les premiers temps et enchaînent les bêtises. Les îliens échauffés par ces garnements font appel à l'unique représentant de l'ordre : le sergent Coulter. Ce dernier leur inflige une punition : nettoyer le cimetière. Une pénitence qui va rapprocher les deux enfants. Ils lèvent tous les deux le voile sur leur vie. Des vies où la mort, la violence, l'alcool, la solitude, se sont immiscés. Des enfants qui ont grandi trop vite, et se méfient des adultes. Une amitié se tisse jour après jour et se scelle par un pacte : tuer ensemble l'oncle de Barnaby avant qu'il ne le tue. Car le jeune orphelin doit hériter à sa majorité d'une grande fortune laissée par ses parents, et son oncle, un monstre selon les dires de Barnaby, la convoite depuis fort longtemps… Bientôt, les enfants font la connaissance d'Une-Oreille, un couguar extrêmement dangereux. Alors qu'une battue est organisée pour le traquer, Barnaby et Christie s'attachent à lui, lui donnent des gâteaux, des caresses et glissent autour de son cou un collier de pâquerettes…
Cette histoire écrite il y plus de cinquante ans est un enchantement. L'atmosphère y est sombre et tendre à la fois, la palette d'émotions est grande, les personnages hauts en couleur, la magie se mêle subtilement au réel, la mort rôde, la survie s'installe, l'humour noir fuse… Un roman d'aventure aux influences gothiques, captivant élégant et délicieusement impertinent.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
Commenter  J’apprécie          60
Canada. Une île au large de la Colombie Britannique.
Barnaby Gaunt, dix ans et Christie MacNab débarquent sur l'île pour les vacances d'été. Une traversée durant laquelle les enfants ne sont pas passés inaperçus!
Barnaby est orphelin et doit rejoindre son oncle, le Major Murchinson-Gaunt. Mais une fois sur place, l'oncle est absent et il est alors recueilli par Monsieur et Madame Brooks, les épiciers. Christie, quant à elle, doit séjourner chez Madame Nielsen aka la dame aux chèvres. Les enfants se lient d'amitié, étant les seuls sur l'île,et font quelques bêtises perturbant ainsi la vie tranquille des insulaires. Mais rapidement Barnaby avouera à Christie qu'il pense que son oncle veut le tuer pour récupérer l'héritage. Une seule solution pour Christie: tuer le Major en premier. Commence alors une planification macabre...


Je ne connaissais ni le roman, ni l'auteure canadienne Rohan O'Grady. « Let's kill
Uncle » publié en 1963, est son troisième roman et son plus grand succès. Une lecture partagée avec @b.a.books et @point.a.la.ligne


Ce roman est vraiment surprenant. Estampillé jeunesse, le ton résolument noir nous a fait nous interroger sur le lectorat ciblé. Il y a une opposition permanente entre la candeur et la spontanéité des enfants et ce projet macabre. Si les débuts m'ont fait penser à Anne de Green Gables, la suite s'en éloigne largement. le côté jeunesse refait surface selon moi avec la présence du cougar « Une-Oreille ». Un personnage que j'ai beaucoup aimé, entre Bagheera et Scar 😆. Les enfants sont eux aussi attachants. Christie est intelligente et sait ce qu'elle veut, le sergent Coulter devrait se méfier! Barnaby lui aussi est touchant et nous sommes désemparés devant les oeillères des adultes.


De nombreux thèmes sont abordés. Premièrement, la mort.Omniprésente. Outre le projet des enfants, elle se matérialise avec le passé trouble d'oncle Sylvester, via les parents de Barnaby ou via le défunt Dickie, fils unique de Mr et Mme Brooks, décédé durant la guerre et pour lequel la maison est devenue un véritable mausolée en sa mémoire. Ensuite la guerre. Présente en toile de fond avec le sergent Coulter seul enfant du pays à être revenu sur l'île, comme un fardeau d'être le suvivant. Puis la violence. Celle subit par le petit Barnaby. Et pour finir, on décèle un soupçon de magie avec cette île à la nature luxuriante.
Il y a quelques bémols mais qui n'ont en rien entachés ma lecture et son appréciation. En bref, je vous le recommande.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50



Lecteurs (213) Voir plus



Quiz Voir plus

et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle

Comment s'appelle la petite fille?

Christie
Christiane
Carole
Caroline

4 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle de Rohan O'GradyCréer un quiz sur ce livre

{* *}