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Critique de mademoisellechristelle


Un livre de 315 pages.. avec une histoire que l'on peut résumer en une seule phrase.. c'est dommage..

On peut lire sur la quatrième de couverture que John O'Hara est considéré par la critique comme le « Balzac » américain. J'étais donc très curieuse de lire ce que pouvait donner une telle plume, d'autant plus que le sujet du livre est l'un de mes sujets de prédilection : les relations hommes-femmes, avec cette fois-ci une option garce-qui-s'assume.

Eh bien, je dois dire que je suis assez déçue dans l'ensemble..

Tout d'abord, force est de constater que le début du livre est vraiment trop brouillon. En effet, de nombreux personnages nous sont tous présentés en même temps et on a du mal à comprendre qui couche avec qui ou qui fait quoi avec qui. de plus, certains personnages ne sont d'aucune utilité pour la suite du roman, et il est fort dommage de s'appesantir sur eux si longtemps.

Or, les deux personnages principaux du roman sont Gloria et Weston, les autres personnages étant censés graviter autour d'eux. Mais ce n'est pas du tout le cas dans le roman de John O'Hara et la multiplicité des personnages rend la lecture beaucoup plus complexe qu'il ne le faudrait.

L'histoire se déroule dans le New-York des années 1930 soit en plein pendant le krach boursier et en pleine prohibition. Néanmoins, aucun des personnages ne semble s'en préoccuper et tous vivent dans une espèce d'insouciance et de naïveté, qui fait que l'on oublierait presque la période pendant laquelle les personnages vivaient.

D'ailleurs, on pourrait presque comparer cette époque à la notre, puisque nous connaissons nous aussi une crise sans précédent, mais, comme dans le roman de John O'Hara, le plus important, c'est de sortir dans les endroits à la mode, bien s'habiller et claquer tout son pognon dans des futilités ou dans des produits de luxe.

On sent également la volonté de l'auteur de nous faire comprendre que les années 1930 aux Etats-Unis étaient une période de véritable débauche : tout le monde couche avec tout le monde, les maris trompent tous leurs femmes et les gens ne s'abreuvent que de boissons alcoolisées.. Bref, l'auteur nous livre une forte critique de la société bourgeoise américaine de l'époque, vivant dans une sorte de déni des réalités et ne se préoccupant que de choses futiles.

Si le roman s'intitule « l'enfer commence avec elle », c'est parce que l'enfer, c'est Gloria.

Gloria est une femme d'une vingtaine d'années à la sexualité plus que libérée et qui s'assume tout à fait comme telle. Elle se définit d'ailleurs elle même comme une « salope » parce qu'elle « sait ce qui est bien et mal, mais le mal la tente toujours ». En plus d'être volage, c'est une femme extrêmement capricieuse, irresponsable, et qui n'obéit qu'à ses seules pulsions et ses désirs.

Gloria collectionne les amants et parmi eux, il y a Weston Liggett.

Weston est un homme plutôt lâche et égoïste (un homme, quoi) et qui a tendance à faire passer ses désirs avant ceux des autres, et notamment ceux de sa femme et de ses deux filles, voire même ceux de sa maîtresse Gloria, qu'il tente de convaincre de le suivre, nonobstant ses propres désirs qu'il ne prendra jamais le temps de découvrir.

Gloria entretiendra des relations ambiguës avec les hommes qui l'entourent, ce qui tient sans doute à son passé, que je ne peux dévoiler ici sans dévoiler le roman. D'ailleurs, je ne peux que regretter le fait que l'auteur n'ait pas pris le temps d'approfondir les rapports entre Gloria et les hommes (et notamment sa liaison avec Weston, qui ne prend pas beaucoup de place dans l'histoire, alors que c'est l'histoire principale du roman) car je pense que cela aurait donné une tournure vraiment intéressante au roman.

Au final, que penser de « l'enfer commence avec elle » ? Ce sera un espoir déçu pour ma part car je m'attendais à une très belle plume nous contant une histoire dans laquelle je serai complètement happée et qui m'apprendrait des choses sur les relations hommes-femmes, option garce délurée, une histoire d'amour passionnelle, fusionnelle, intense, un amour impossible.. Mais que nénni.. Je n'ai rien eu de tout cela..

A la place, je n'ai pu lire qu'un blabla sans fin (l'histoire doit commencer à peu près à la page 200) et de longues descriptions, le tout sans vraiment beaucoup de suspens. La seule chose que l'on peut retenir et qui est vraiment intéressante, c'est la toile de fond du livre à savoir la critique de la société bourgeoise américaine de l'époque.

Sans doute l'histoire d'amour entre Gloria et Weston n'aura alors été qu'un prétexte pour l'auteur..

Pour info, le roman de John O'Hara a été adapté au cinéma en 1960, sous le titre La Vénus au vison, avec Elizabeth Taylor dans le rôle principal.
Lien : http://mademoisellechristell..
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