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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Nous sommes dans le New-York survolté et désenchanté des années 30. Les répercussions de la crise de 29 sont encore bien présentes et l'alcool coule à flots malgré la prohibition.
Les conversations partent dans tous les sens, les membres de la pègre et les bourgeois parvenus courent frénétiquement et se croisent dans les speakeasies, bars clandestins, avant de s'engouffrer dans les taxis pour finir la nuit. Les classes sociales se mélangent et l'ambiance est électrique, le racisme et l'antisémitisme sont latents.
Parmi les silhouettes floues qui composent le tableau impressionniste et pointilliste du début du roman, deux d'entre elles se détachent et les ressorts de l'intrigue sont enfin posés.
Ce sont celles de Gloria Wandrous, une belle jeune femme en quête d'émancipation et à la sexualité débridée, et de Weston Liggett, cadre des beaux quartiers, marié et père de deux filles.
Les deux personnages, à la croisée des chemins, entretiennent une liaison torride mais, victime de prédations sexuelles, Gloria sera rattrapée par son passé et Weston, à la recherche de respectabilité et de conformisme social, manquera de courage.
Leur histoire démarre avec une robe déchirée et se poursuit avec le vol, par vengeance, d'un manteau de vison.
Inspiré des flappers, jeunes femmes délurées des années 20, le personnage de Gloria est magnifique. Tiraillée entre son désir de vivre à cent à l'heure et ses remords, elle ressemble au héro de Rendez-vous à Samarra, le roman le plus célèbre de John O'Hara, aspirée comme lui dans une spirale infernale.
Ponctuée de dialogues percutants et de scènes visuelles, l'écriture de l'écrivain nous rappelle qu'il était scénariste à Hollywood.
Ce livre était intitulé Butterfield 8 à l'origine, puis Gloria dans la première version française. Dommage qu'il ait été rebaptisé L'enfer commence avec elle.
J'attends avec impatience les autres titres de John O'Hara qui sortent aujourd'hui au compte-goutte.




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Le second roman de John O'Hara, sorti seulement 1 an après le succès de Rendez-vous à Samarra, se base sur un fait divers survenu 5 ans avant, le suicide ou plus probablement assassinat de la star mondaine Star Faithfull, 25 ans. Comme elle, la Gloria de John O'Hara est une femme qui brule la vie par les deux bouts dans une vie nocturne de fêtes, drogue et alcool qui ressemble à s'y méprendre à une auto destruction que son histoire explique.
O'Hara prend quelques libertés avec la biographie de Star mais nous livre quand même l'essentiel de son traumatisme d'enfance, les abus sexuels qui ont débuté vers 11 ans et dont les tuteurs (sa mère et son beau-père) de Star ne peuvent pas vraiment nier avoir été au courant. Ici, il s'agit d'un directeur d'école qui l'aurait initiée à l'éther en prime, dans la réalité (glauquissime), le maire de Boston Andrew James Peters qui a ensuite payé les tuteurs pour étouffer l'affaire.
Le style de O'hara est toujours aussi brillant, alternant des passages de description d'événements ou de décors de l'action assez cliniques et exhaustifs, avec des plongées psychologiques dans les affres des différents personnages : dans ces passages, on en apprend d'ailleurs autant des différentes personnes qui gravitent autour de Gloria et leurs souffrances que sur elle-même. On fait même un certain parcours sociologique de différents couples dont les relations et les mentalités sont des types caractéristiques (d'où l'analogie qui a été faite pour O'Hara avec Balzac).
Prenant place à l'époque de la prohibition, l'ambiance est éminemment alcoolisée jour et nuit grâce aux milliers de speakeasies (bars clandestins) qui existaient à New York. L'hypocrisie qui touche bien sur également en premier lieu les femmes et la violence qui se passe toujours à l'abri des rideaux tirés ne sont pas le moindre des sujets que cible John O'Hara, admirablement mis en valeur par la phrase finale du livre, l'ignoble pédophile ayant l'assurance qu'aucun scandale ne l'éclaboussera suite au décès de Gloria peut tranquillement se diriger en famille vers son lieu de vacances, un hôtel « où il n'était pas permis aux femmes de fumer en public » !
Difficile vous l'aurez compris de qualifier ce roman de portrait d'une femme libre….
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Gloria, pas même vingt ans, a déjà tout connu : les hommes, la drogue, l'alcool, l'argent facile, seul l'amour n'est pas au rendez-vous. Il y a bien son ami Eddie, mais il ne peut guère lui offrir la vie dorée sur tranches à laquelle elle aspire. Sa liaison avec Weston Liggett, "honorable" citoyen, va peut-être lui ouvrir les portes du paradis, ou bien être la première marche d'une descente vers l'enfer. C'est cette seconde option que choisit John O'Hara en ces temps de prohibition où les tripots clandestins (les "speakeasy") offrent aux new-yorkais respectables la possibilité de côtoyer la lie de la société. Une vision amère, mille fois plus amère que le fameux "Canada dry" cher à Al Capone. Peu de personnages trouvent grâce au milieu de cette humanité désenchantée. Et pourtant, Gloria, malgré ses défauts, brille de mille feux, par sa beauté, mais aussi sa franchise et sa simplicité. On lui aurait souhaité un tout autre destin. Mais l'auteur n'en a pas décidé ainsi. Une autre époque…
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