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Jean Lineker (Traducteur)
EAN : 9782879296906
375 pages
Editions de l'Olivier (08/04/2010)
3.83/5   35 notes
Résumé :
L’été de ses dix-huit ans, Kim disparaît mystérieusement. Sa voiture est retrouvée quelques jours plus tard, mais il n’y a aucune trace de la jeune fille. L’enquête s’enlise. L’affaire quitte la une des journaux. Les proches de Kim tentent de se reconstruire, d’affronter l'absence.
Dans ce nouveau roman, Stewart O'Nan raconte son Amérique, celle des faits divers, des quartiers résidentiels et des supermarchés. Avec subtilité, il se glisse dans l'intimité d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Kim Larsen, 18 ans, encore quelques petites semaines et elle quittera enfin Kingsville, bled paumé de l'Ohio, pour entrer en fac. En attendant, elle bosse dans un restau routier avec sa meilleure copine et passe la moitié de ses nuits à se beurrer la frite avec ses amis du bahut. En bref, la vie typique d'une ado américaine, enfin typique jusqu'à cette nuit où elle ne rentre pas...
Fugue, enlèvement, accident ; Tout est envisageable mais pour ses parents, pas de doute, c'est un kidnapping, quoi d'autre ? Puisque bien sûr dans leur esprit c'est encore une enfant. Pour la police, par contre c'est une adulte et l'envie de disparaître n'étant pas un délit, quand l'enquête se met vraiment en place, Kim a disparu depuis déjà quelques jours.
Un truc que la famille aura bien du mal à digérer cette nonchalance des inspecteurs.
De toute façon côté parents, enquête en route ou pas, pour eux pas question de chômer : enrôlement des voisins, des amis, des connaissances, bref de tous ceux prêts à donner un coup de main et entre ratissages, collages d'affichettes, signalements internet et passages dans les télés et radios locales, ils ne trouvent que peu de temps pour s'apitoyer sur leur sort. Tant mieux. Malheureusement, tout ça ne donne rien et le flou sur cette disparition reste aussi opaque qu'une nuit de brouillard chez John Carpenter. Et quand la voiture de Kim, abandonnée au bord d'une route, est finalement retrouvée, le mystère s'épaissit encore un peu plus.

Stewart O'Nan nous offre avec Chanson pour l'absente un livre hanté. Hanté par l'absence, par le doute, par l'impossible acceptation et par l'incompréhension. Aucune difficulté à se mettre dans la peau des Larsen tant leur détresse est palpable, d'autant plus que, paradoxalement, ils ne la montrent pas, ou le moins possible, mais quand on en arrive à prier pour retrouver le cadavre de sa propre fille afin d'en finir avec ce cauchemar, tout est dit...

Pas sans rappeler le très bon Des Anges dans la Neige par certains côtés, O'Nan nous démontre encore à quel point il excelle à nous raconter la vie quotidienne de ceux qui ne sont pas censés voir les coutures de leur petit monde douillet craquer, ceux qui ont signé pour une maison, deux enfants, deux voitures – dont une mahousse – et un chien (ici il s'appelle Cooper et il est évidemment adorable) et nous rappelle, si besoin était, que le malheur et la vie qui s'écroule en un claquement de doigt ne font pas de discrimination. Simple question de loterie.
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Le plus admirable, dans Chanson pour l'absente, est la façon dont Stewart O'Nan tient la note, sur près de 400 pages, dans sa description d'une famille et, plus largement, dans le portrait d'une petite ville, dont l'univers aseptisé se délite peu à peu, après la disparition inexplicable d'une jeune fille bien sous tous rapports (a priori). Ici, pas de pathos gênant, pas de complaisance dans la douleur, mais un incroyable sens du détail dans ce roman qui fouille les âmes jusque dans leurs tréfonds et fait un sort, par la même occasion, au fameux "American Dream". Tout y est décrit avec une minutie quasi maniaque, l'enquête, bien sûr, mais surtout les variations saisonnières des états d'âme des proches de l'absente. Chronique d'une communauté en état de choc, le livre de Stewart O'Nan ne laisse aucune marge de manoeuvre à ses protagonistes, traqués dans leurs habitudes, leurs mauvaises pensées, leurs vices. Cette littérature pointilliste ressemble à un pare brise qui se fendille après l'impact. Plus le temps passe et plus l'espoir de revenir à la "normale" s'estompe. le happy end n'est pas pour demain.
Avec ce livre, nul doute que le chantre désabusé de l'Amérique profonde va faire de nouveaux adeptes. Bienvenue au club des O'Nanistes !
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Kim, dix-huit ans, mène une vie sans histoire. Elle partage ses journées entre un job d'été, les sorties avec ses amis et des moments furtifs passés en famille. Dans quelques semaines, elle quittera sa soeur, ses parents, son petit copain et ses deux meilleures amies pour poursuivre ses études dans une autre ville. C'est de cette vie que rêve Kim. Mais cette dernière disparaît mystérieusement après un après-midi ensoleillé. Sa famille met alors tout en oeuvre pour la retrouver et garde espoir en toute circonstance.
Pourtant, Lindsay, sa soeur, devra apprendre à affronter le regard de ses camarades de classe et ses parents, Fran et Ed, à accepter cette douloureuse absence qui hante leur quotidien.

C'est l'histoire d'une famille américaine, une famille modèle, une famille sans histoire, qui semble heureuse malgré les aléas de la vie. C'est au sein de cette famille que nous invite l'auteur. Nous découvrons alors l'intimité de Fran, Ed et Lindsay Larsen mais encore celle de Nina, J. P. et Élise, les amis de Kim. Chacun réagit à sa manière en apprenant la disparition de Kim, trouvant désespérément une branche à laquelle s'accrocher pour tenter d'oublier. L'espoir fera place petit à petit à l'angoisse, le doute, la résignation puis au ras-le-bol et la fatigue liée à l'attente. Toute nouvelle, bonne ou mauvaise est à prendre, même si, plus le temps passe, plus chacun s'attend au pire.

Stewart O'Nan nous livre ici un roman subtil, touchant et plein de sincérité dans lequel il n'hésite pas à dénoncer le système policier ou à mettre en lumière l'importance des scènes médiatiques contemporaines. Il s'efface derrière ses protagonistes auxquels il laissent la parole à tour de rôle afin de mieux s'imprégner de leur désarroi.
Un très bel écrit sur le thème de l'absence.

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Le plus admirable, dans Chanson pour l'absente, est la façon dont Stewart O'Nan tient la note, sur près de 400 pages, dans sa description d'une famille et, plus largement, dans le portrait d'une petite ville, dont l'univers aseptisé se délite peu à peu, après la disparition inexplicable d'une jeune fille bien sous tous rapports (a priori). Ici, pas de pathos gênant, pas de complaisance dans la douleur, mais un incroyable sens du détail dans ce roman qui fouille les âmes jusque dans leurs tréfonds et fait un sort, par la même occasion, au fameux "American Dream". Tout y est décrit avec une minutie quasi maniaque, l'enquête, bien sûr, mais surtout les variations saisonnières des états d'âme des proches de l'absente. Chronique d'une communauté en état de choc, le livre de Stewart O'Nan ne laisse aucune marge de manoeuvre à ses protagonistes, traqués dans leurs habitudes, leurs mauvaises pensées, leurs vices. Cette littérature pointilliste ressemble à un pare brise qui se fendille après l'impact. Plus le temps passe et plus l'espoir de revenir à la "normale" s'estompe. le happy end n'est pas pour demain.
Avec ce livre, nul doute que le chantre désabusé de l'Amérique profonde va faire de nouveaux adeptes. Bienvenue au club des O'Nanistes !
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Extrêmement déçu par ce roman d'un écrivain que j'affectionne tout particulièrement.

Le récit d'une disparition mystérieuse et - semble-t-il - inexpliquée (car je n'ai pas eu le courage de terminer le roman...), la description au scalpel du désarroi de la famille de la jeune disparue, mais aussi de ses amis, le récit détaillé des recherches pour tenter de la retrouver.

Tout est vu et raconté par un narrateur omniscient qui multiplie les points de vue et nous dévoile les pensées secrètes des gens qui entouraient la jeune fille évaporée.
Le procédé aurait pu donner une oeuvre chorale à travers laquelle O'Nan nous livre - tel un entomologiste et comme il l'a si bien fait dans ses ouvrages précédents - un portrait de la middle-class américaine contemporaine (jeunesse livrée à elle-même, tableau de l'ennui indissociable des petites villes, délitement de la structure familiale).
Or, il n'en est rien. En cause peut-être la volonté de l'auteur à vouloir tirer son récit vers une analyse la plus neutre possible, sans empathie débordante à l'égard de ses personnages.

Le lecteur se retrouve alors avec des descriptions certes détaillées du vide occasionné par un tel événement, mais plutôt centrées sur l'organisation terre-à-terre des recherches sur le terrain, sur l'enquête policière, les conversations assez vides de sens des personnages entre eux pour éviter les silences gênants.
Des descriptions donc, qui finissent par devenir ennuyeuses, et rompent enfin la trame narrative principale, à tel point que le lecteur n'est plus capable d'aucune empathie pour les personnages.

Dommage...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il avait du mal à se fixer longtemps sur une même pensée, alors pour occuper son esprit il se calait devant la télé. L'ennui, c'était que la moindre scène de film un peu poignante l'émouvait aux larmes. Un soir, il regardait Les Évadés, un de ses films préférés. Quand Morgan Freeman dit : « L'espoir est une bonne chose », il dut se détourner et inspirer profondément, plissant les yeux, craignant que quelqu'un le voie.
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Le pendentif était tordu, l'or fin nettement voilé. Le soleil s'y refléta quand elle l'inclina dans sa main. Elle se demanda s'ils avaient effacé toutes les empreintes. Les oeillets délicats au sommet des ailes, pour attacher la chaîne, étaient intacts. Elle finit par se lever et le plaqua sur le dessus de la commode, avec sa paume, pour essayer de le redresser. Voyant qu'elle n'y arrivait pas, elle le pressa contre sa poitrine - il était froid contre sa peau -, puis le porta à ses lèvres et y déposa un baiser. Elle le maintint là un moment, les yeux fermés, comme pour faire un voeu
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Elle eut une vision d'eux prisonniers d'un frêle esquif au milieu des eaux. Ce serait une sorte d'épreuve, comme la survie sur une île déserte – mais c'était ça, le mariage, non ? Ils devraient s'entraider ou mourir.
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